Si vous aimez votre pays, le quitteriez-vous ? Si vous aimez votre culture, l'abandonneriez-vous ? Nous savons tous que des milliers de migrants venant de zones de guerre, par exemple, paient des milliers de dollars pour des voyages en bateau ou autre moyen vers des pays plus sûrs. Mais des milliers d'autres migrants paient également des milliers de dollars aux passeurs alors qu'ils viennent de pays relativement sûrs.
Dans certains endroits, les gens ne se sentent pas en sécurité parce qu'ils
craignent les inondations. Dans d'autres endroits, les gens ne se sentent pas
en sécurité parce qu'ils craignent la sécheresse. Pourtant, la sécurité
est-elle toujours physique ? Il y a des personnes mariées qui ne se sentent pas
en sécurité pour leur mariage, des personnes employées qui ne se sentent pas en
sécurité par rapport à leur travail, des personnes en bonne santé qui ne se
sentent pas en sécurité sans assurance maladie appropriée, des personnes qui ne
se sentent pas en sécurité à cause de leur couleur , « race » ou religion ; des
gens qui ne se sentent pas en sécurité parce qu'ils sont constamment
stéréotypés, stigmatisés, parce que les autres les jugent toujours par leur
look, par leur caste, par leurs vacances...
Vous avez probablement vu à la télévision des images de Chinois voyageant dans
des trains bondés à la veille des grandes vacances chinoises. Des personnes qui
ont quitté leurs villages et hameaux pour travailler dans des villes lointaines
se languissent de leurs familles, à qui elles apportent de l'argent et des
cadeaux. Qui a besoin de l'autre ? Le travailleur migrant ou sa famille restée
au village ? Qui a besoin de sécurité ? La solitude n'est-elle pas une forme de
manque de sécurité ? Le sentiment de sécurité ne vaut-il pas de l'argent et des
cadeaux ?
Mon frère cadet m'a invité un jour à partager l'Aïd al-Adha (La Fête du
Sacrifice) avec lui dans la ville d'Essaouira. J'y suis allé la veille. Je suis
arrivé à la gare routière de Casablanca en fin d'après-midi. Mais j'ai dû
attendre plusieurs heures que le car d'Essaouira quitte la gare. Et je ne me
suis pas du tout lassée d'attendre. J'ai été en quelque sorte ravi de voir à
quel point les gens ont eu du mal à réserver leurs voyages vers presque toutes
les destinations du pays. J'ai vu plusieurs personnes porter des moutons sur
leurs épaules, d'autres hisser les moutons sur les toits d'autocars... Et quand
notre car a quitté Casablanca, dans la soirée, un groupe de passagers se sont
mis à chanter, certains en arabe, d'autres en berbère... Ils ont chanté et
applaudi joyeusement. Ils auraient même dansé s'il y avait eu assez d'espace.
L'autocar roulait sur quatre roues (en caoutchouc), la nuit, mais tout le monde
se sentait tellement en sécurité que beaucoup ont succombé au sommeil. Tout le
monde a fait confiance au chauffeur du car. Des petites choses qui ne
mériteraient même d'être dites. Mais, d'une certaine manière, nous sommes tous
ce petit enfant qui court dans les bras de sa mère pour se sentir en sécurité.
Pour certains, c'est une quête de sécurité, pour d'autres une quête du bonheur.
Pourquoi les Romains sont-ils venus dans mon pays, le Maroc ? A cette époque,
il n'y avait pas d'Arabes, pas d'Islam, dans ce pays. Mais ce n'était pas un no
man's land. Volubilis, par exemple, la ville romaine la plus connue au Maroc, a
été fondée au IIIe siècle avant JC. C'était alors la capitale de la Maurétanie,
un territoire amazigh (berbère). Aussi les Phéniciens avaient établi leurs
colonies sur nos côtes vers le 12ème siècle avant JC. Les Portugais, eux, ont
construit leur première colonie sur notre côte atlantique au début du 16ème
siècle. Ensuite, les Espagnols et les Français se sont partagé notre pays au
début du 20ème siècle, mais de nombreuses autres nations européennes voulaient
aussi ce privilège pour elles-mêmes. Pourquoi ? Eh bien, ils ont tous vu des
opportunités dans ce pays ; ils y voyaient tous le moyen d'atteindre une sorte
de bonheur et de prospérité pour une partie de leurs populations respectives.
Nous allons tous là où nous voyons la possibilité du bonheur.
Certaines personnes sont préoccupées par un autre type de sécurité et de
bonheur. J'ai écouté quelques émissions de radio non-musulmanes en anglais. Une
question fréquemment posée est : « Si je fais ceci ou cela, serais-je sauvé ? »
Est-ce que tout le monde pose de telles questions ?
Quand je m'allonge sur l'herbe dans un beau parc, dans un bois ou dans la
verdure, je pourrais prendre ceci pour acquis. Je n'y penserais peut-être même
pas. Quand je m'assois au soleil et que je sens la douce brise, je pourrais
tenir cela pour acquis. Quand je bois un verre d'eau par une chaude journée
d’été, je pourrais aussi le prendre pour acquis. Quand je mords dans une pomme,
je tiendrais aussi cela pour acquis.
Je me demande si vous avez vu un petit enfant ou un adolescent dessiner quelque
chose sur un vieux cahier qu'il ne montrerait à personne. Le cahier est plein
de dessins de chevaux ou d'animaux domestiques ou de personnages de films ou
d'autres personnages imaginaires ou réels - pourquoi ? Vous qui ne savez
peut-être pas dessiner, vous diriez WOW ! Vous êtes étonné de la créativité de
l'enfant. Mais pour lui, c'est tout à fait normal, c'est naturel. A supposer
qu'il veuille montrer son « travail », qui serait intéressé ? Ne
connaissez-vous pas des peintres/écrivains… qui n'ont été reconnus comme tels
qu'après leur mort ou très tard dans leur vie ? Ne connaissez-vous pas des
artistes qui sont morts pauvres alors que leur travail rapportait beaucoup
d'argent à d'autres ? Un tel artiste a-t-il forcément quelqu'un en tête (un
public) lorsqu'il crée quelque chose ?
L'autre jour, je me promenais dans le bois quand tout à coup mes yeux sont
tombés sur une belle fleur sauvage. Alors que je regardais cette fleur en
particulier, j'ai remarqué d'autres fleurs juste à côté - peut-être beaucoup
moins belles, mais chacune avec une couleur différente, chacune avec une forme
différente. Je sortais une fois d'une école où je donnais des cours du soir
lorsqu'une élève de 17 ans m'a fait un signe de la main et m'a dit d'une voix
remplie d'admiration : « Professeur, regardez là-bas ! » Elle montra d'une main
presque tremblante une voiture garée en face de l'école. J'ai vu la voiture :
elle était juste merveilleuse. J'ai donc compris pourquoi la fille la regardait
avec révérence. Eh bien, moi aussi je me promenais ce jour-là dans ce bois,
marchant lentement, allant de sentier en sentier, regardant avec tant
d'émerveillement toutes ces fleurs sauvages, examinant, comme un botaniste
passionné, la forme, la couleur, les particularités de chaque fleur. Quand on
est dans un tel endroit, à regarder avec le cœur plutôt qu'avec les yeux, on ne
peut s'empêcher de se demander : Mais pourquoi Dieu a-t-il fait pousser cette
fleur ici, à cet endroit particulier, où personne ne la verrait ou ne s'en
soucierait ? Combien de personnes viendraient passer une demi-heure à
contempler des fleurs et à regarder leurs couleurs et leurs formes ? Eh bien,
le nombre est-il vraiment si important ? Allah dit dans le Coran : « Et la
plupart des gens ne sont pas croyants malgré ton désir ardent. » (12.103) « Et
la plupart d'entre eux ne croient en Dieu, qu'en lui donnant des associés. »
(12.106) « Combien y a-t-il de présages dans les cieux et sur la terre auprès
desquels ils passent le visage détourné ! » (12.105) « Nul n'y prête attention,
sauf celui qui se tourne (vers lui) repentant. » (40.13)
Imaginez que nous n'étions pas là. Imaginez qu'il n'y avait que des chiens, des
cochons et des ânes errants là où nous étudions, travaillons, jouons, vivons
maintenant. Imaginez que la télé, le Smartphone, la voiture, la chaise, le lit,
le verre, la marmite, le vélo, le couteau, le livre, le jardin, la route
goudronnée, le quartier, les gens n'existaient pas. De même pour la nation, le
pays, et tout. Imaginez que les yeux, les oreilles, la bouche, le nez, les
mains, les pieds, le cerveau, le cœur et tout le reste n'existaient pas. Bref,
toutes les choses que nous tenons pour acquises. Imaginez qu'il n'y avait que
des chiens, des cochons et des ânes dans ce monde magnifique Les gens en quête
de sens, en quête de sécurité spirituelle, pensent à ça à un moment ou à un
autre.
Maintenant, en quoi la sécurité spirituelle serait-elle si essentielle ? Au
moins, les rois, les dignitaires et les riches qui vivaient il y a 3 000 ans
avaient plus de richesse et de confort que de nombreux diplômés universitaires
intelligents du 21e siècle. Nous, les gens du 21e siècle, avons des avions
rapides, des navires gigantesques, des systèmes de communication et de
transport de conte de fées. L'intelligence artificielle se développe chaque
jour. La 5G n'est plus une curiosité. Notre présent est certainement sans
aucune mesure avec l'avenir. Mais les Babyloniens, qui vivaient il y a 4000
ans, n'étaient pas moins intelligents que nous, vu les moyens dont ils disposaient.
Les mathématiques d'aujourd'hui doivent beaucoup aux gens qui ont vécu il y a
des milliers d'années. Et puis vous avez les Pyramides en Egypte, Petra en
Jordanie ; vous avez Pythagore, Aristote, Avicenne, Galilée et ainsi de suite.
Et pourtant, même aujourd'hui, nous nous posons encore des questions que les
gens se posaient il y a 6 000 ans.
Certains oiseaux ont de très belles plumes, de très belles couleurs, de très
beaux gazouillements, que d'autres n'ont pas. Pourquoi ? Certaines personnes
ont toutes les bonnes et belles choses que d'autres n'ont pas. Pourquoi ?
Une fois on commence le questionnement, eh bien, on ne s’arrête plus ! Où
dois-je me situer entre la quête de sens et la quête du plaisir ? Dois-je être
content, satisfait ou heureux ? Le bonheur est-il légitime ? Le plaisir est-il
légitime ? Puis-je être heureux seul, indépendamment des autres ? Puis-je être
heureux au milieu de gens malheureux ? Puis-je être heureux en l'absence d'un
certain minimum de choses mondaines ? Puis-je être heureux en souffrant d'une
perte ou d'un manque ? Puis-je être heureux quand et où je veux sans attendre
l'intervention divine tout le temps ?
En posant de telles questions, je pourrais donner l'impression de « juger »
quelqu'un, de juger Dieu, en l’occurrence, comme s'il était un « candidat à la
présidentielle ». Et pourtant, le Coran, par exemple, me donne, en tant que
personne curieuse, la possibilité de demander, de penser - tant que je le fais
de bonne foi. Mais le Coran a aussi des questions pour moi. Le Coran m'invite à
réfléchir. Allah a dit au Prophète (psl) : « Et tu ne leur demandes aucun
salaire pour cela. Ce n'est là qu'un rappel adressé à l'univers. » (12.104) «
Ton devoir n'est que la transmission (du message). À nous le compte. » (13.40)
Le Coran est maintenant disponible en ligne gratuitement. Qui va le lire ?
Combien de personnes le lisent en ligne ou sur papier ? Allah seul le sait. «
Le Tout Miséricordieux a fait connaître le Coran. » (55.1-2) Pour un croyant,
cela ne vient pas de n'importe qui, de n'importe quel créateur de contenu ;
cela vient du Seigneur des mondes. « Ce n'est pas une plaisanterie. » (86.14) «
Non, mais c'est plutôt un glorieux Coran. » (85.21) Allah dit : « Si Nous
avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l'aurais vu s'humilier et
se fendre, déchiré par la crainte d'Allah. Et ces paraboles Nous les citons aux
gens afin qu'ils réfléchissent. » (59.21) « En vérité c'est Nous qui avons fait
descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien. » (15.9) « En effet,
Nous avons rendu le Coran facile pour la médiation. Y a-t- il quelqu'un pour
réfléchir ? » (54.7) Le Coran est maintenant là, et alors chacun est libre de
lire ou de ne pas lire. Noé (psl) a dit à son peuple : « Ô mon peuple !
Pensez-vous, si je m'appuie sur une preuve claire de mon Seigneur et qu'il
m'est venu une miséricorde de sa part, et qu'elle vous soit obscurcie,
devrons-nous vous l'imposer alors que vous la répugnez ? » (11.28)
Ce qui est certain, cependant, c'est que des millions et des millions de
personnes ont lu le Coran au cours des 1400 dernières années dans diverses
parties du monde, dans un certain nombre de langues différentes.
Alors pourquoi certaines personnes s'intéressent-elles et d'autres nullement au
Coran ? Ne parlons pas de ceux qui n'en ont jamais entendu parler. Allah ne les
tiendra pas pour responsables de ne pas l'avoir lu. « Allah n'impose à aucune
âme une charge au-delà de sa portée. » (2.286) Mais qu'en est-il de ceux qui
ont la possibilité intellectuelle de lire le Coran ? C'est à ces gens-là
qu'Allah dit : « Ô gens ! Maintenant, une preuve évidente de votre Seigneur
vous est parvenue, et Nous vous avons fait descendre une claire lumière. »
(4.174) « Nous leurs avons, certes, apporté un Livre que Nous avons détaillé, en
toute connaissance, à titre de guide et de miséricorde pour les gens qui
croient. » (7.52) « Or, si Nous avions voulu, Nous aurions certes envoyé dans
chaque cité un avertisseur. » (25.51) « Ne leur suffit-il donc point que Nous
ayons fait descendre le Livre et qu'il leur est récité ? Il y a assurément là
une miséricorde et un rappel pour des gens qui croient. » (29.51)
On pourrait naturellement remettre en question la véracité du Coran en tant que
Parole de Dieu. Mais seul un ignorant jetterait des doutes sur le fait que les
gens qui croient au Coran en tant que tel ont mis en œuvre ses enseignements
sous la forme d'une civilisation indéniable, la civilisation islamique, à
laquelle ont contribué diverses nations au cours de plusieurs siècles. Les
grands empires islamiques ont été construits sur la base des enseignements
coraniques. En d'autres termes, le Coran n'est pas que des mots. C'est une
source de pouvoir et d'inspiration. S'il y a un problème, ce n'est pas avec le
Coran ; cela doit être avec la façon dont les gens le traitent. C'est un fait,
par exemple, que de nombreux musulmans ont vendu leur âme à des envahisseurs
non musulmans, y compris les Mongols et les Croisés, en échange d'or et de
pouvoir.
Maintenant, comment doit-on traiter le Coran ? Allah dit : « Ne méditent-ils
pas alors sur le Coran ? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs ? » (47.24) «
Nous avons, dans ce Coran, cité pour les gens des exemples de toutes sortes
afin qu'ils se souviennent. » (39.27) « Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ?
S'il provenait d'un autre qu'Allah, ils y auraient trouvé certes maintes
contradictions ! » (4.82) « Le faux ne l'atteint [d'aucune part], ni par devant
ni par derrière : c'est une révélation émanant du Sage, Digne de louange. »
(41.42)
Le Coran ne prend pas le lecteur pour un idiot. Le Coran respecte mon
intelligence en tant que lecteur, que je sois croyant ou non. Tout ce que j'ai
à faire est d'être à la fois intelligent et honnête, ce qui veut dire que je
dois d’abord lire et réfléchir avant de disputer. Allah dit : « Et assurément,
Nous avons montré pour l'humanité, dans ce Coran, toutes sortes d'exemples.
L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur. » (18.54) « …
la plupart des gens s'obstinent à être mécréants. » (17.89) « En quelle
déclaration, après cela, croiront-ils ? » (77.50) « Voici un avertissement,
afin que quiconque le désire puisse choisir un chemin vers son Seigneur. »
(76.29)
Ceci est une affaire sérieuse. Croire signifie un engagement. Comment puis-je
faire des sacrifices pour quelque chose dont je ne suis pas sûr ? Je dois avoir
le yaqine (la foi qui est sûre). C’est dans ce sens qu’Allah dit dans le Coran
: « Ceci [le Coran] constitue pour les hommes une source de clarté, un guide et
une miséricorde pour les gens qui croient avec certitude. » (45.20) « Il
détaille les révélations, afin que vous soyez certains de la rencontre de votre
Seigneur. » (13.2) Le Coran parle de « science certaine » (102.5), de « l'oeil
de certitude » (102.7) et de « pleine certitude » (56. 95). C'est seulement
quand j'ai ce yaqine que je peux moralement prétendre à récolter le fruit de ma
croyance. C'est pourquoi les prophètes ont été soumis à épreuve après épreuve
jusqu'à ce qu'ils acquièrent un yaqine absolu (foi inébranlable). Allah dit : «
Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par
Notre commandement aussi longtemps qu'ils enduraient et croyaient fermement en
Nos révélations. » (32.24) Si vous n'êtes pas sûr vous-même, comment
pouvez-vous guider les autres ?
Que les scientifiques musulmans des premiers siècles de l'Islam aient inventé
des choses par eux-mêmes ou simplement copié les Grecs et d'autres nations, ils
étaient en tout état de cause conscients des limites de la science des hommes.
Ils ont fait de leur mieux ; ils ont contribué autant qu'ils ont pu au
développement de la science tout en restant humbles dans leur relation avec
Allah. Ils avaient la ferme conviction que leur science était une provision
d'Allah et pas seulement le fruit objectif de leur cerveau et de leur sueur.
S'ils vivaient aujourd'hui, ils ne seraient guère bluffés par quelque chose
comme Metaverse ou une station spatiale habitée sur Mars ou même la meilleure
application de traduction instantanée. Les gens qui croient au Coran croient
qu'il y avait au moins deux peuples qui ont atteint les plus hauts niveaux en
science et à la fin leur science ne leur a servi à rien quand Allah a voulu les
anéantir. Aad et Thamoud sont peut-être trop éloignés de notre époque, mais qui
nierait l'histoire des Pharaons ou l'existence même des anciens Egyptiens, par
exemple ? Même les scientifiques d'aujourd'hui n'ont pas encore réussi à percer
le mystère des tunnels de Saqqarah en Égypte.
Maintenant que j'en suis convaincu, en quoi le Coran peut-il m'être utile ?
Allah dit : « Certes, ce Coran guide vers ce qui est le plus droit, et annonce
aux croyants qui font de bonnes œuvres que la leur sera une grande récompense.
» (17.9) « Voilà une déclaration pour l'humanité, un guide, et une exhortation
pour les pieux. » (3.38) « C'est un guide et une miséricorde pour les croyants.
» (27.77) « Et Nous révélons du Coran ce qui est une guérison et une
miséricorde pour les croyants. » (17. 82)
Donc, si je ne suis pas croyant, je ne peux pas espérer obtenir "une
guérison et une miséricorde" de la part d'Allah. Mais est-ce que cela me
suffirait comme récompense si je crois ? En d'autres termes, n'aurais-je pas
vraiment besoin d'une guérison et d'une miséricorde ne serait-ce qu’en temps de
crise ? Quelqu'un d'autre qu'Allah peut-il m'accorder une guérison et une
miséricorde à une époque où personne ne se sent vraiment en sécurité ?
Mais comment puis-je croire ? Que dois-je croire ? La première chose que je
devrais croire est que le Coran est la Parole d'Allah. Ensuite, je crois
qu'Allah est Dieu. Ensuite, je crois aux promesses et aux avertissements
d'Allah.
Le Coran dit que c'est Allah qui a créé le monde. Il se peut qu’une personne
scientifique puisse demander des preuves matérielles que c'est bien réellement Allah
qui a créé le monde. C’est dans cet esprit qu’Allah parle dans le Coran de la
terre, du ciel, des montagnes, de la mer, de la pluie, des vents, etc.
Mais pourquoi une personne non scientifique devrait-elle croire à tout cela ?
Allah a créé le monde, et c'est tout. Non, nous ne sommes pas faits comme cela.
Nous sommes oublieux. Lorsque nous allons au marché pour acheter des fruits et
légumes, nous pensons aux prix, pas à Allah qui les a créés. Nous regardons à
l'intérieur de notre réfrigérateur avec notre estomac, pas avec notre cœur et
notre âme. Lorsque nous ouvrons notre armoire, nous ne pensons pas à (Allah qui
a créé) la laine, le coton, la soie, etc. Nous ne pensons pas à notre vue et à
notre ouïe jusqu'à ce que nos yeux et nos oreilles nous fassent mal. Nous ne
pensons pas à notre cœur jusqu'à ce que nous soyons malades. Nous devons donc
être rappelés encore et encore. Nous devons nous rappeler sans cesse qu'Allah a
quelque chose à voir avec notre vie et notre mort. Les feux de forêt ont besoin
d'eau pour être éteints. Seul Allah peut nous aider avec les précipitations -
même si certains feux de forêt sont déclenchés par des humains. La sécheresse,
qui peut aussi être causée par les activités humaines, tue les humains, les
animaux et les récoltes. Seul Allah peut donner ou retenir la pluie. Allah est
présent dans tous les aspects de notre vie individuelle et collective. Notre
gagne-pain dépend d'Allah. Nous devons donc écouter ce qu'Allah a à nous dire
sur notre monde et sur nous-mêmes. Et tout cela est dans le Coran.
En fin de compte, c'est une question de choix personnel. Allah dit : « La
vérité émane de votre Seigneur. Alors, quiconque le veut, qu'il croit, et
quiconque le veut, qu'il ne croie pas. » (18.29) « Ceci est un rappel. Que
celui qui veut prenne donc le chemin vers son Seigneur ! Cependant, vous ne
saurez vouloir, à moins que Dieu veuille. » (76.29-31) « S'est-il écoulé pour
l'homme un laps de temps durant lequel il n'était même pas une chose
mentionable ? En effet, Nous avons créé l'homme à partir d'une goutte de sperme
mélangé [aux composantes diverses] pour le mettre à l'épreuve. Nous l'avons
fait entendant et voyant. Nous lui avons montré le chemin, qu'il soit
reconnaissant ou ingrat. » (76.1-3) « Dis : Croyez-y ou n'y croyez pas. Ceux à
qui la connaissance a été donnée avant cela, lorsqu'on le leur récite, tombent,
prosternés, le menton contre la terre, et disent : "Gloire à notre
Seigneur ! La promesse de notre Seigneur est assurément accomplie". Et ils
se prosternent face contre terre en pleurant, et cela augmente leur humilité.
Dis : Invoquez Allah ou invoquez le Tout Miséricordieux. Quel que soit le nom
par lequel vous l'appelez, il a les plus beaux noms. (17.107-111)
Si je dois choisir, je choisis quoi au juste ? Eh bien, je dois choisir entre
la voie d'Allah qui consiste à dire qu'il y a deux vies, en fait : celle-ci sur
terre et une autre après la mort. Je dois trancher, car seuls celles et ceux
qui croient et suivent la voie d'Allah seront admis au paradis, les autres
iront en enfer. Il n'y a pas d'autre possibilité.
Pour qu'il y ait un paradis, logiquement, il devrait y avoir une vie après la
mort. Dans le Coran on lit : « Ou (pensez à) à celui qui, passant par une
commune qui était tombée en ruine totale, s'écria : Comment Allah donnera-t-il
vie à cette commune après sa mort ? Et Allah le fit mourir cent ans, puis le
ramena à la vie en disant : Combien de temps as-tu demeuré ainsi ? (L'homme)
dit : je suis resté un jour ou une partie de jour. (Il) dit : Non, mais tu es
resté cent ans. Regarde ta nourriture et ta boisson qui n'ont pas pourri !
Regarde ton âne ! Et pour faire de toi un signe pour l'humanité, regarde ces
ossements, comment Nous les assemblons et les revêtons de chair ! Et devant
l'évidence, il dit : Je sais maintenant qu'Allah est capable de faire toutes
choses. Et quand Abraham dit : Seigneur ! Montre-moi comment Tu ressuscites les
morts, Allah dit : Ne crois-tu pas encore ? "Si ! dit Abraham ; mais que
mon coeur soit rassuré. (Son Seigneur) dit : Prends donc quatre oiseaux et
fais-les pencher vers toi, puis place une partie d'eux sur chaque colline, puis
appelle-les, ils viendront à toi en toute hâte, Et sache que Dieu est Puissant
et Sage. » (2. 259-260)
Un bon croyant croirait à ceci Mais un non-croyant ne se contenterait pas de
telles paroles. Il demanderait quelque chose de concret. Il voudrait voir pour
croire. C’est ainsi que le Prophète (psl) a tenu à nous éclairer tous, croyants
et non-croyants, là-dessus, en disant clairement : « Tout le corps humain périra
sauf le dernier os du coccyx (partie terminale de la moelle épinière), et à
partir de cet os, Allah reconstruira tout le corps. Alors Allah enverra de
l'eau du ciel et les gens pousseront comme des légumes verts ».
Nous devons donc être rappelés afin de calmer nos nerfs dans des moments
difficiles comme ceux-ci. Dans le Coran, nous lisons : « Ceux qui ne croient
pas disent : Si seulement un présage était envoyé sur lui de la part de son
Seigneur ! Dis : En vérité, Allah égare qui Il veut et Il guide vers Lui celui
qui se repent, ceux qui ont cru, et dont les coeurs se tranquillisent à
l'évocation d'Allah. En vérité, c'est dans l'évocation d'Allah que les cœurs
trouvent le repos ! » (13.27-28)