samedi 29 mars 2025

Le Visible et l’Invisible

 En me créant, Allah m'a donné l'opportunité d'avoir cette brève expérience terrestre dont je me souviendrai quand je serai au Paradis, si jamais j'y vais. Ma connaissance du monde, d'Allah, de moi-même devrait être une lumière pour moi. Ma connaissance devrait renforcer ma foi. Ma connaissance et ma foi seront comme mes deux mains, mes deux yeux, mes deux oreilles, mes deux pieds. Ainsi, mon esprit (qu’il soit dans mon cerveau ou dans mon système digestif) ne fonctionnera pas indépendamment de mon cœur. J'ai besoin des deux comme j'ai besoin de mes deux mains, de mes deux yeux… Mon esprit et mon cœur me montreront comment travailler au mieux à la fois pour cette vie du monde (qui n'est qu' « amusement et jeu » (6.32)) et ma vie éternelle, où je pourrai voir Allah de mes propres yeux, si jamais je vais au paradis.


Dans ma prime jeunesse, j'avais besoin de savoir des choses sans rien remettre en question. J'ai grandi en tant que musulman ; donc à l'école, on m'a appris à lire le Coran, à faire mes ablutions, mes prières, etc. En grandissant, j'ai appris davantage auprès de la mosquée, des médias, des livres, de la société, etc. Mais il est arrivé un moment où j'ai réalisé que ce que je savais ne suffisait pas.


Les cinq piliers de l'islam sont connus de tous. Il y a cinq autres choses qui ne sont pas connues de tous. Ce qui vient en premier dans en islam, je pense, c'est (1) la prise de conscience Dans le Coran on lit : « Ils ont dit : Notre Seigneur ! Nous nous sommes fait du tort. Si tu ne nous pardonnes pas et n'as pas pitié de nous, nous sommes certainement des perdus ! » (7.23) ; vient ensuite (2) la reddition des comptes « Notre Seigneur ! Ne nous condamne pas si nous oublions ou manquons la cible ! Notre Seigneur ! nous n'avons pas la force de supporter ! Pardonne-nous, absous-nous et aie pitié de nous. » (2. 286) ; vient ensuite (3) la bonté ou le bel-agir. « Ceux qui sont entrés dans la ville et la foi avant eux aiment ceux qui fuient vers eux pour se réfugier, et ne trouvent pas dans leurs poitrines le besoin de ce qui leur a été donné, mais préfèrent (les fugitifs) au-dessus d'eux-mêmes bien que la pauvreté devient leur lot. Et quiconque est sauvé de sa propre avarice, tels sont ceux qui réussissent. » (59.9) « miséricordieux entre eux » (48.29) « et dont les affaires sont affaire de conseil, et qui dépensent de ce que Nous leur avons accordé. » (42 .38) ; vient ensuite (4) la solidarité : « Et nourrissent de nourriture le malheureux nécessiteux, l'orphelin et le prisonnier, pour l'amour de Lui, (Disant) : Nous vous nourrissons, pour l'amour d'Allah uniquement. Nous ne souhaitons ni récompense ni remerciement de votre part. » (76.8-9) ; puis vient (5) le changement : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit l'indécence. Tels sont ceux qui réussissent. » (3.104)


Cette connaissance est nécessaire, d’autant plus qu’on a à pratiquer ce que l’on sait. Les imams et les prédicateurs ne seront pas avec moi partout à chaque fois. C'est mon cœur et ma conscience qui seront avec moi partout à chaque fois. Je dois donc travailler sur mon cœur. Mais comment? Quand je suis perplexe parce que je ne sais pas quoi faire cela veut dire que je crains Allah, ou, si je veux aller plus loin dans mon Iman (foi), que je n'aimerais pas faire quelque chose qui déplairait au Seigneur. C'est par respect, par amour pour mon Seigneur. C'est une bonne chose. Et Allah aime ça. Il dit: « Et il n'y a pas de péché pour vous dans les erreurs que vous commettez involontairement, mais ce que votre cœur a pour but (ce sera un péché pour vous). Allah est Pardonneur, Miséricordieux. » (33.5) « Sachez qu'Allah sait ce que vous pensez, alors méfiez-vous de Lui, et sachez qu'Allah est Pardonneur, Clément. » (2.235) « Pourtant, quiconque fait le mal ou fait du tort à son âme, puis demande pardon à Allah, trouvera Allah Pardonneur et Miséricordieux. » (4.110) « Et quiconque commet une délinquance ou un crime, puis en rejette (le blâme) sur l'innocent, s'est accablé de mensonge et d'un crime flagrant. » (4.112) C'est la défiance qui est un problème. Même entre nous, humains, il n'est pas bon de défier quelqu'un que nous voulons être bon envers nous. Le fait est qu'il y a des limites qu'il faut être prêt à accepter. Tout cela est un ensemble « d'opérations », un processus, si vous voulez, qui se déroule dans le cœur. Le défi vient d'abord du cœur. Il faut donc s'attaquer d'abord au cœur. En termes simples, je devrais faire de mon mieux pour plaire à Allah, pas pour Le défier. Je dois faire de mon mieux, mais pas l'impossible. Le Prophète (psl) a dit : « La religion (de l'islam) est facile, et quiconque fait de la religion une rigueur, elle le dominera. Alors, suivez une voie médiane (dans le culte) ; si vous ne pouvez pas faire cela, faites quelque chose près de lui et espérez de bonnes nouvelles et demandez de l'aide (d'Allah) le matin et au crépuscule et une partie de la nuit. » Je dois donc faire ce que je peux. Si je peux adorer Allah la nuit pendant que les gens dorment, c'est super, c'est le plus grand honneur pour un moumine (un vrai croyant). Si je peux jeûner très souvent, c'est très bien aussi. Mais l'Islam ne me demande pas de m'imposer ce que je n'ai pas la force de supporter. Je peux exprimer ma gratitude à Allah de différentes manières. Le Prophète (psl) a dit : « Faites les bonnes actions correctement, sincèrement et modérément et sachez que vos actions ne vous feront pas entrer au Paradis, et que l'action la plus aimée d'Allah est la plus régulière et la plus constante même si elle était petite. » « Votre corps a un droit sur vous, vos yeux ont un droit sur vous et votre femme a un droit sur vous. » « Commencez par vous-même et dépensez-le pour vous-même, et s'il reste quelque chose, cela devrait être dépensé pour votre famille, et s'il reste quelque chose (après avoir répondu aux besoins de la famille), cela devrait être dépensé pour des parents, et si quelque chose reste est laissé de la famille, il devrait être dépensé comme ceci, comme cela. Et il disait : Devant toi, à ta droite et à ta gauche. Le Coran dit: « Ils te demandent, (O Mohammad), ce qu'ils dépenseront. Dis: ce que vous dépensez pour de bon (doit aller) aux parents et à la famille proche et aux orphelins et aux nécessiteux et au voyageur. Et tout bien que vous faites, Allah en est Connaisseur. » (2.215) Le simple fait que je sois prêt à donner est un signe que je veux être reconnaissant envers Allah. Le Coran dit: « Pourquoi Allah vous infligerait-il un châtiment si vous êtes reconnaissants et croyants ? Allah est Reconnaissant et Omniscient.» (4.147) Ce désir de donner, d'être bon, n'est pas propre aux croyants en Allah. Ce souhait est humain car il vient du cœur et tout être humain a un cœur. Même les animaux ont ce genre de caractère. De nombreuses personnes ont été sauvées de la mort par leurs animaux de compagnie.


Maintenant, j'ai le désir de faire le bien. Comment puis-je le faire ? Est-ce toujours facile de faire le bien ? Un jour, j'écoutais une émission de radio dans laquelle des auditeurs demandaient conseil à d'autres auditeurs. Un auditeur a dit ceci : « Je suis le plus jeune de trois frères vivant dans un pays étranger. Mon problème est que je vois un de mes frères sortir avec la femme de mon autre frère. Je suis traumatisé parce que je ne sais pas si je dois fermer les yeux et ainsi avoir la paix avec mes deux frères ou dire à mon pauvre frère qui est trompé à la fois par sa femme et son frère. Aidez-moi, s'il vous plaît. J'ai besoin de vos conseils. » Je suis désolé de ne pas pouvoir donner mon avis là-dessus. Mais l'autre jour, j'ai trouvé une cigarette alors que je me promenais dans les bois. Je me suis dit : dois-je l'écraser car ça ne fera que nuire à la santé de quelqu'un ? ou devrais-je plutôt la laisser ça à un pauvre qui ne peut pas s'acheter une cigarette ? Eh bien, je ne l'ai pas écrasée. Parfois, vous devez « agir sur le coup ».


Écoutez cette histoire incroyable que j'ai entendue à la radio. Un chasseur expérimenté âgé a été interrogé sur ses exploits de chasse. S'exprimant devant des membres de sa tribu qui le connaissaient bien, il a déclaré avoir chassé, entre autres, 72 loups et des dizaines de renards. Lui et ses amis ont mangé ces loups et ces renards. Une fois, dit l'homme, mes amis et moi étions cachés derrière un mur de fortune pour renards, loups ou lapins. Puis un lapin est apparu sur le terrain nu. Je l'ai visé, et je n'avais jamais raté une proie, et alors que je le regardais dans le viseur de mon fusil, le muezzin a commencé à appeler à la prière. Le lapin s'est arrêté dans son élan. Il s’est appuyé sur son postérieur et est resté immobile. Lorsque le muezzin a terminé son appel, le lapin a essuyé son visage avec ses pattes avant, comme dans la prière, et s'en est allé. J'ai été ému quand j'ai vu ça, alors je l'ai laissé tranquille.


Dois-je penser à la Foi uniquement en termes de probité : je dois faire ceci, je ne dois pas faire cela ? Ne devrais-je pas profiter de ma vie en tant qu'être humain ?


Le Coran m'appelle, en tant que croyant, à parcourir la terre et voir « comment Il est à l'origine de la création, puis Allah crée la génération ultime » (29.20) Ce voyage (en arabe, siyaha) est spirituel autant que matériel. Lorsque je pratique ce type de tourisme spirituel, pour donner un peu de repos à mon cœur afin qu'il ne devienne pas aveugle, je pratique en fait ma foi - comme si j'étais en prière. Allah dit : « N’ont-ils pas alors observé le ciel au-dessus d'eux, comment Nous l'avons construit et embelli, et comment il n'y a pas de fissures à l'intérieur ? Et Nous avons étendu la terre, et y avons planté des collines fermes, et y avons fait pousser de toutes sortes de belles espèces, à titre d'appel à la clairvoyance et un rappel pour tout serviteur repentant. » (50.6-8) En d'autres termes, je profite de Je vis ma vie (mondaine) tout en préservant et en renforçant ma foi.


La confrontation peut marcher avec les hommes parfois, mais jamais avec Allah. Si je veux la paix avec Allah, il n'y a qu'une seule option : istighfar (implorer le pardon d'Allah). Lorsque j'implore Allah de me pardonner, je confirme en fait ma conviction qu'Allah est mon Seigneur et que Lui seul peut décider de mon destin. Je confirme que je crois en l'invisible. C'est très, très important. Les bons croyants « croient en l'invisible ». (2.3) « Ceux qui craignent leur Seigneur en secret et qui redoutent l'Heure (du malheur). » (21.49) Plus j'en sais, plus je dois craindre le Seigneur. « Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est Puissant et Pardonneur. » (35.28) L'érudit qui pense de bonne foi ne peut que mieux connaître Allah et Le craindre davantage. Mais qu'en est-il de quelqu'un comme moi qui n'est pas un érudit ? Eh bien, au moins, je devrais éviter toute forme de confrontation avec Allah. Si je comprends quelque chose, tant mieux. Si je ne peux pas comprendre la logique d'une loi, par exemple, je dois respecter la connaissance d'Allah qui a établi cette loi. Je dois aussi apporter mon humble témoignage à l'équité d'Allah.« Allah (lui-même) est témoin qu'il n'y a de Dieu que Lui. Et les anges et les hommes de science (aussi sont témoins). Il est le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage! » (3.18) C’est une question de Foi. Je dois avoir la certitude qu'Allah n'a pas établi cette loi contre l'intérêt de l'homme et qu'il doit y avoir du bon dans cette loi même si je ne le vois pas moi-même. Si je ne perçois pas la sagesse qui sous-tend certaines lois, je dois les respecter quand même - comme je respecte toute loi faite dans l'intérêt général de la Cité. Je devrais d'abord accepter la loi, puis philosopher là-dessus. Je dois donc admettre que ma connaissance est limitée par rapport à la connaissance d'Allah. Si je pense que je sais tout sur la terre et dans le ciel, je pourrais néanmoins avoir des doutes sur ce qui est le plus important pour moi : le sort de ma propre âme après la mort. Allah dit : « Ils ne connaissent qu'une apparence de la vie du monde et sont inattentifs à l'au-delà. » (30.7) « Et en vérité Nous avons montré pour l'humanité dans ce Coran toutes sortes de similitudes, mais l'homme est plus que tout contestataire. » (18.54) « Et ils n'en ont aucune connaissance. Ils ne suivent qu'une supposition, et voilà ! une supposition ne peut jamais prendre la place de la vérité. Alors retire-toi (ô Mohammad) de celui qui s'enfuit de Notre souvenir et ne désire que la vie du monde. Telle est leur somme de connaissances. » (35.28-29) « La plupart d'entre eux ne suivent que la conjecture. Assurément la conjecture ne peut en aucun cas prendre la place de la vérité. » (10.36) En tant que croyant, qui évidemment veut faire preuve de bonne foi en pensant à la Foi, je ne chercherai pas la connaissance uniquement dans les livres et les écoles. Tous les jours j’apprends à l'école de la vie aussi. Mes épreuves m'apprennent plein de connaissances sur moi-même et sur le monde. Je connais et crois et ne fais aucune barrière entre le visible et l'invisible, entre le monde et le Ciel. Le Coran me dit qu'au Jour du Jugement, le bon croyant dira, heureux : « Prenez, lisez mon livre ! » (69.19) Il sera dit au mécréant : « Lis ton Livre. Ton âme te suffit aujourd'hui pour te rendre compte. » (17.14) Ce n'est pas un aller-retour : personne n'aura une autre chance de réfléchir ou de décider. Si je ne veux pas tenir compte de l'invisible MAINTENANT, je pourrais le regretter ALORS. Allah dit : « Chaque âme goûtera à la mort. Et vous ne recevrez au Jour de la Résurrection que ce que vous avez équitablement gagné. Quiconque est retiré du Feu et est fait entrer au paradis, il est en effet triomphant. La vie de ce monde n'est qu'un confort d'illusion. » (3.185) « Ceci est un message clair pour l'humanité afin qu'elle puisse en être avertie, et qu'elle sache qu'Il n'est qu'un seul Dieu, et que les hommes intelligents en prennent garde. » (14. 52)


Croire en l'invisible n'est pas facile. Dans la sourate de Yousouf, nous lisons : « La plupart des gens, quoi que tu fasses, ne croiront pas.» (12.103) « Et la plupart d'entre eux ne croient en Allah qu'en (Lui) attribuant des associés. » (12.106) Quand je suis mis à l'épreuve, mes épreuves renforcent ou, à l’inverse, affaiblissent ma croyance. La connaissance seule ne suffit pas, mais elle aide. Les gens dépensent beaucoup d'argent pour consulter un psychiatre. Si j'arrive à acquérir ce genre de connaissances (d'expérience personnelle, à travers mes tests, à travers la siyaha (tourisme spirituel)), je ne verrai jamais de psychiatre. Quand je suis dans l'adversité et que j'implore Allah de m'aider et qu'Il m'aide d'où je n'avais aucune attente, cela m'aidera à renforcer ma foi. J'apprends de cette expérience que quand Allah promet quelque chose, Sa promesse est vraie. C'est pourquoi la siyaha, dans la mesure du possible, est très importante. Il est très important pour un croyant de voir la beauté dans toutes ses manifestations.


Or, pour nous, enfants d'Adam, la beauté de ce monde n'est censée être qu'un avant-goût de la vraie beauté, celle du Paradis. La bonté de ce monde n'est qu'un échantillon de la bonté divine.


« Allah est plein de pitié, Miséricordieux envers les hommes. » (2.143) Allah sait à quoi ressemble la vie. C'est Lui qui a créé le monde et la vie. « Béni soit Celui dans la main de qui est la Souveraineté, et Il est Capable de tout. Qui a créé la vie et la mort afin de vous éprouver lequel d'entre vous est le meilleur dans sa conduite ; et Il est le Puissant, le Pardonneur. (67.2) Allah dirige notre monde chaque jour, chaque minute, chaque seconde. « Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre le supplient. Chaque jour, il exerce un pouvoir (universel). » (55.29) C’est Lui qui « fait descendre du ciel, de la grêle [provenant] des nuages [comparables] à des montagnes. Il en frappe qui il veut et l'éloigne de qui Il veut. » (24.43) Allah sait ce que cela signifie pour moi d'avoir du travail, de me marier, d'avoir un toit, d'avoir des enfants, de bien manger, de bien dormir. Allah sait ce qu'est le bonheur. Allah sait aussi des choses que je ne sais pas. « Allah ! Avec Lui est la connaissance de l'Heure. Il fait descendre la pluie et connaît ce qui est dans les utérus. Aucune âme ne sait ce qu'elle gagnera demain, et aucune âme ne sait dans quel pays elle mourra. Allah est Connaisseur, » (31.34) Allah sait ce qui est bon pour moi et ce qui est mauvais pour moi. « Il peut arriver que vous haïssiez une chose qui est bonne pour vous, et il peut arriver que vous aimiez une chose qui est mauvaise pour vous. Allah sait, vous ne savez pas. » (2.216) Ce qui compte, c'est mon intention, bonne ou mauvaise foi. Ce qui compte, c'est ce que j'ai à cœur. La vie c'est la vie. La plupart des gens, croyants et non-croyants, mangent, boivent, travaillent, dorment, se marient, construisent des maisons, conduisent des voitures, etc., etc. Mais, apparemment, la plupart des gens ne vivent que pour la vie du monde. Si je suis croyant, je peux chercher la demeure de l'au-delà dans ce qu'Allah m'a donné sans négliger ma part du monde. Tout ce que j'ai à faire est d'être bon comme Allah a été bon envers moi. Il est dit dans le Coran : « Mais cherche la demeure de l'au-delà dans ce qu'Allah t'a donné et ne néglige pas ta part du monde, et sois bon comme Allah a été bon envers toi, et ne cherche pas la corruption sur la terre ; Allah n'aime pas les corrupteurs. » (28.77) Personne ne me demande, en tant que croyant, de renoncer à ma « part du monde ». Pour les bons croyants tout est ‘ibaada (acte d’adoration). Mais pour être considéré comme un bon croyant, je dois être testé. Je veux quelque chose d'Allah ? Je dois donc Lui faire confiance et être patient. Je devrais être l'un de « Ceux qui ont enduré et placé leur confiance en leur Seigneur. ». (16.42) Au lieu d'être rongé par le remords, j'opte pour la patience, le contentement et la confiance en Allah. Si je fais cela, voici ce qu'Allah me promet : « Quiconque fait le bien, homme ou femme, et est croyant, nous le vivifierons en vérité par une bonne vie, et Nous lui paierons une récompense proportionnelle au meilleur de ce qu'il faisait. » (16.97) « Ô vous qui croyez ! Observez votre devoir envers Allah et dites des paroles correctes ; Il ajustera vos œuvres pour vous et vous pardonnera vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son messager, obtient certes une grande réussite. » (33.70-71) Mes « œuvres » sont tout ce que je fais dans ma vie.


Oui, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais que pouvais-je faire d’autre ? Ai-je un autre choix ? Une vie de bonne qualité est réservée aux fidèles. Allah dit : « Traitons-nous ceux qui croient et font de bonnes œuvres comme ceux qui sèment la corruption sur la terre, ou traiterons-nous les pieux comme des méchants ? » (38.28) « Ou ceux qui commettent de mauvaises actions supposent-ils que Nous ferons d'eux, comme ceux qui croient et font de bonnes œuvres, le même (traitement) dans la vie et dans la mort ? Mauvais est leur jugement ! » (45.21) « Celui qui ignore Mon Message, il aura une vie misérable » (20.124) Si je suis une personne sensée, je n'aimerais pas avoir « une vie misérable». Mais une vie misérable n'est pas toujours liée à des choses matérielles. Comme je l'ai dit tantôt, la vie est un sentiment, après tout. Allah sait que les moyens matériels sont si importants. Allah sait que certains bons croyants ne peuvent pas se passer d'une voiture, que d'autres doivent payer le loyer de toute urgence, que d'autres sont malades et ont besoin de médicaments tout le temps, que d'autres n'ont même pas de rasoir pour se raser le visage ou les chaussettes ou des chaussures… Mais Allah ne voit pas seulement mes dépravations. Il voit aussi la récompense que je ne vois pas encore. Il voit ma récompense dans ce monde et dans l'au-delà. Il dit : « Quiconque désire le pouvoir (doit savoir que) tout pouvoir appartient à Allah. Vers Lui montent les bonnes paroles, et Il exalte l'action pieuse. » (35.10) « Allah ne fait même pas tort au poids d'une fourmi ; et s'il y a une bonne action, Il la doublera et donnera (à celui qui l'a faite) de Sa présence une immense récompense. » (4.40) « Et si Nous avions voulu Nous aurions pu le relever par leurs moyens (les versets coraniques), mais il s'est accroché à la terre et a suivi sa propre convoitise. C'est pourquoi sa ressemblance est comme la ressemblance d'un chien : si tu l'attaques, il halète avec son langue tirée, et si tu le quittes, il halète la langue tirée. Telle est la ressemblance des gens qui nient Nos révélations. Raconte-leur l'histoire (des hommes d'autrefois), afin qu'ils réfléchissent. » (7.176) Pourquoi Allah devrait-il me priver de choses qu'Il sait qui me sont si chères ? Ne suffit-il pas que je crois déjà en Lui et que je m'efforce de Lui plaire ? Eh bien, cela ne suffit peut-être pas. La foi a besoin du yaqine (croyance/foi absolue). Allah dit : « Ou pensez-vous que vous entrerez au paradis alors qu'il ne vous est pas encore arrivé de semblable à ceux qui sont morts avant vous ? Le messager (d'Allah) et ceux qui ont cru avec lui ont dit : Quand vient le secours d'Allah ? Or le secours d'Allah est sûrement proche. » (2.214)

 

Personnellement, il est arrivé un moment où j'ai réalisé que toutes les « mauvaises » choses qui me sont arrivées et toutes mes dépravations passées étaient en fait de bonnes choses. J'ai eu le sentiment que mon Seigneur gérait ma vie à mon insu de telle manière que s'Il me laissait faire ce que je voulais faire de ma vie, je me serais certainement fait beaucoup de tort ! Ce n'est qu'alors que j'ai réalisé à quel point Allah est miséricordieux envers moi. Ce genre d'expérience personnelle rendrait quelqu'un volontairement prêt et disposé à faire de grands efforts pour plaire au Seigneur. Allah dit : « Et de l'humanité est celui qui veut se vendre, cherchant l'agrément d'Allah ; et Allah a compassion de (Ses) serviteurs. » (2.207) « Allah est satisfait d'eux, et ils sont satisfaits de Lui. Ils sont le parti d'Allah. N'est-ce pas le parti d'Allah qui remporte le succès ? » (58.22) Quand je suis amené à faire preuve de patience et d'abnégation, d'autres diront de moi : Celui-ci est paresseux, il n'est bon à rien ; celui-ci aimerait être nourri par d'autres. Tout cela fait partie de mon épreuve. C'est une expérience pour moi afin d'avoir une forte personnalité, d'avoir plus confiance en moi, de vivre pour de vrais principes et pas seulement pour l'argent. « Ceux qui croient et n'obscurcissent pas leur croyance par des actes répréhensibles, ils sont en sécurité et ils sont bien guidés. » (6.82) « Qui ont cru et dont les cœurs se reposent dans l'évocation d'Allah. C'est en vérité dans l'évocation d'Allah que les coeurs se reposent!» (13.28) Ce sont mes épreuves qui feront de moi « un serviteur reconnaissant ». (17.3) Ce serait un grand honneur pour moi si Allah me considérait comme « un serviteur reconnaissant ». Allah dit : « Peu de Mes serviteurs sont reconnaissants. » (3.13) Si je suis reconnaissant, Allah prendra soin de moi de la meilleure façon possible, car « Il accorde Sa grâce à tout bienfaisant. » (11.3) Quoi de mieux que de mener une vie gérée d'en haut par le Seigneur, Qui sait tout, Qui peut tout ? Je gère mon cœur, Allah gère ma vie comme aucun manager ne le peut.


Qu'en est-il de mes frustrations de ne pas pouvoir obtenir ce travail particulier ou acheter cette maison ou épouser cette personne ? Allah me dit : « Aucune calamité n'arrive sans la permission d'Allah. Et quiconque croit en Allah, Il guide son cœur. Et Allah est Omniscient. » (64.11) « Aucun malheur n'arrive sur la terre ou en vous-mêmes, si ce n'est dans un Livre avant que nous le fassions exister - c'est facile à Allah - afin que vous ne vous attristiez pas à cause de ce qui vous a échappé., ni ne vous réjouissiez encore à cause de ce qui a été donné. Allah n'aime pas tous les orgueilleux » (57.22-23) En d'autres termes, ma patience et mon contentement à l’égard d’Allah laveront toutes mes frustrations.

Mais Satan me guettera toujours. Satan peut ne pas être capable de me déranger quand je suis seul. « Voilà ! il n'a aucun pouvoir sur ceux qui croient et mettent leur confiance en leur Seigneur. » (16.99) Mais une fois que je suis au milieu des autres, Satan y sera aussi. Il leur inspirera juste le genre de paroles qui me feront me sentir frustré par des choses que je n'ai pas pu obtenir dans le passé ou aspirer à des choses que je ne pourrai peut-être pas réaliser à l'avenir. Pendant que je suis mis à l'épreuve (par l’affliction), Satan me créera des problèmes avec des amis, des membres de ma famille, etc. Ces amis, voisins, membres de ma famille ne penseront pas à Satan. Mais c'est ma propre responsabilité que d'être conscient que Satan va utiliser certaines de ces personnes pour me rendre malheureux. Allah dit : « La conversation secrète n'est que [l'oeuvre] du Diable pour attrister ceux qui ont cru. Mais il ne peut leur nuire en rien sans la permission d’Allah. Et c'est en Allah que les croyants doivent placer leur confiance. » (58.10) Néanmoins, pendant mes épreuves, Allah m'enverra quelqu’un pour m'aider quand je ne peux pas m'aider moi-même. Mais Allah ne me donnera pas tout ce que je veux ou tout ce dont j’ai besoin, même par le biais de la meilleure âme du monde, tant que je n'aurai pas réussi le test. Sinon, pourquoi devrait-on l'appeler un test ? Allah peut faire en sorte que ma famille, ou un organisme de bienfaisance, par exemple, m'aide avec de la nourriture mais pas avec de l'argent. Je n'obtiendrai pas l'argent que je veux jusqu'à ce qu'Allah le veuille.


Si je me dis non, il y a l’Etat qui peur me donner un revenu universel ou une allocation chômage ou un chèque carburant, etc, la réalité me dira que ce n’est pourtant pas suffisant. On a vu des milliers de gens aller jusqu’à faire la casse parce que leur salaire ne leur suffisait pas. Ces gens ont du travail et un salaire, mais ils se plaignent de ne pas pouvoir aller au resto ou au cinéma, par exemple. On ne peut d’aucune manière substituer l’Etat à la Providence. Si Allah veut que je passe par une épreuve, je n’y échapperai pas. Je ne devrais donc pas blâmer les gens pour ce qu'ils ne peuvent pas me donner. Allah dit : « Dis à Mes serviteurs de dire ce qui est plus aimable. Le diable sème la discorde parmi eux. Le diable est pour l'homme un ennemi déclaré. » (17.53) Ces personnes qui sont « mauvaises » avec moi peuvent être bonnes avec les autres. Ces gens sont peut-être « méchants » avec moi maintenant parce que j'étais méchant à leur endroit dans le passé. Allah dit : « Et qui fait du bien au poids d'un atome le verra alors, et qui fait du bien au poids d'un atome le verra alors. » (99.7-8) Donc si je peux faire le bien, je dois le faire pour l'amour d'Allah. Allah dit : « Si vous publiez votre aumône, c'est bien, mais si vous la cachez et la donnez aux pauvres, ce sera mieux pour vous. » (2.271) « Une bonne parole avec pardon vaut mieux qu'une aumône suivie d'une injure. Allah se suffit à Lui-même, Il est Clément. Ô vous qui croyez ! Ne rendez pas vaine votre aumône par l'opprobre et l'injure. » (2.263-264) « Et tout ce que vous dépensez de bon, il vous sera intégralement récompensées et vous ne serez pas lésés. » (2.272) En d'autres termes, je devrais être bon et ensuite faire le bien. Je devrais faire ce que je peux. Je ne suis pas obligé de faire du bien à une personne qui va seulement me faire du mal. J'ai le choix. Moi seul peux connaître les limites de ma patience à cet égard. « Allah ne charge pas une âme au-delà de sa portée. » (2.286) Je devrais prendre la vie comme elle vient. Je gère mon cœur, Allah gère ma vie.


Allah dit : « Et qui endurent dans la recherche de l'agrément d'Allah, et sont réguliers dans la prière et dépensent de ce que Nous leur accordons secrètement et ouvertement, et repoussent le mal par le bien. A ceux-là, la bonne demeure finale, les jardins d'Eden, où ils entreront, ainsi que tous ceux de leurs ascendants, conjoints et descendants, qui ont été de bons croyants. Les anges entrent vers eux par toutes les portes, (Disant : La paix soit avec vous parce que vous avez persévéré. Comme est bonne votre demeure finale ! »(13.22-24) C'est cela le fruit de l'éducation islamique. Mes parents, mes frères et sœurs - nous aurons tous la possibilité de nous rencontrer là-bas, au Paradis, comme nous nous sommes rencontrés ici sur terre. Une bonne éducation (ou son absence) nous réunira ou nous séparera - à jamais.


Nous pouvons tous être brisés psychologiquement à un moment ou à un autre. Seule la foi peut nous aider à nous relever. La foi est lumière. La foi est liberté. La foi est la liberté de tous sauf du Seigneur. En tant que croyant, je me libère de ce qui remplit mon cœur de rancune et de remords. Je m'estime à ma juste valeur. Je cherche cette importance en moi, je la trouverai dans ma foi.


Je viens d'évoquer un sujet sensible : la liberté. Cela nous affecte tous. Par exemple, je veux sortir pour me défouler un peu. Où je vais aller? Avec qui ? Seule ? Avec ma famille ? Avec un ami ? Quel ami ? Comment irai-je? Je marche ? À vélo? En transport en commun ? Qu'est-ce que je vais manger ? Quelque chose que j'ai préparé à la maison ? Quelque chose que j'achèterais au snack ? La foi n'est pas loin de tout cela. J'ai le choix entre plusieurs destinations, selon que je sois croyant ou non : le cinéma, le théâtre, le club de sport, le café, la nature, la mer... A chaque fois je pense, si je suis croyant : 1) Est-ce halal ou haram (licite ou illicite) ? 2) Que je sois croyant ou non, je reste un humain, avant tout. Je me demanderai quand même : qu'est-ce que les gens diront de moi ? Manger une collation maison dans un coin reculé de la nature, loin des regards des gens, n'est pas comme manger dans un restaurant chic parmi des gens qui remarqueront tout de mon apparence et de mes actions.


Le pouvoir de la société est plus lourd que les montagnes. Même avec la foi, il faut beaucoup d'efforts pour se libérer sans choquer. Que me dit la foi, alors ? Un jour, un homme sage a vu un homme debout regardant à droite et à gauche. Le sage dit: « Que veux-tu, homme ? » L'homme dit : « Je cherche un endroit propre pour prier. » Le sage lui dit : « Nettoie ton cœur et prie où tu veux ! » Si je peux nettoyer mon cœur, en tant que croyant, je peux aller où je veux, avec qui je veux ; je peux manger ce que je veux où je veux ; je peux mettre les vêtements que je veux où je veux. Mon coeur me guidera. Allah dit: « Il n'y aura pas de péché (imputé) à ceux qui croient et font de bonnes œuvres pour ce qu'ils ont mangé (dans le passé). Soyez donc conscients de votre devoir (envers Allah), et faites de bonnes œuvres; et encore soyez attentifs à votre devoir et croyez ; et encore une fois : soyez attentifs à votre devoir et faites le bien, Allah aime le bien. » (5.93)


Vous voyez les degrés de la foi ? Si je commets une erreur la première, la seconde, la dixième fois, je serai puni, d’une manière ou d’une autre, et je comprendrai que telle ou telle chose n'est pas bonne pour moi ; mon cœur apprendra une leçon et me conduira là où j'espère ne plus avoir de problèmes ni avec Allah ni avec les gens. C'est ça la sagesse. C'est ainsi que la liberté, telle que je la conçois en tant que croyant, deviendra une seconde nature pour moi. Je gère mon cœur, Allah va gérer ma vie. Mon cœur est la partie la plus précieuse de moi. Si je le garde propre, ma vie sera propre.


La liberté, oui, c’est cool, mais j'ai aussi besoin d'argent. L'argent est essentiel. Pas étonnant si nous lisons un livre comme celui-ci et voulons savoir tout de suite ce qu'Allah a à nous donner. C'est tout à fait normal. Je viens de dire que le poids de la société est plus lourd que les montagnes. Les gens voudraient savoir si vous avez une maison à vous, si vous êtes marié. . . Ils vous jugeraient sur cette base. Dites-moi ce que vous avez, je vous dis ce que vous êtes.


Et même si personne ne me demande quoi que ce soit, j'ai quand même besoin d'un minimum d'argent. A un certain âge je devrais être marié. Je devrais être autonome et ne pas dépendre de ma famille, par exemple. Quelle que soit ma foi, je ne peux m'empêcher de ressentir la pression de la société. C'est très, très dur. Mais quand j'y pense objectivement, je me dis qu'Allah a tant à me donner, mais moi, qu'est-ce que j'ai à donner à Allah ? Allah ne me demande aucun moyen de subsistance. Il dit : « J'ai créé les djinns et les humains uniquement pour qu'ils m'adorent. Je ne leur demande aucun moyen de subsistance, et je ne demande pas non plus qu'ils me nourrissent. » (51.56-58) Ce qu'Allah attend de moi, c'est que je Lui accorde une place spéciale, très, très spéciale dans mon cœur.


Si j'ai choisi pour mes prières le plus bel endroit de ma maison, je dois réserver au Seigneur l'endroit le plus beau, le plus propre, le plus intime de mon cœur. Allah parle dans le Coran de tijara (commerce) : si tu fais ceci je te donne cela. J'ai besoin d'Allah. J'ai besoin de la grâce d'Allah. J'ai besoin de l'aide d'Allah. Cependant, je ne dois pas commercer avec Allah, littéralement parlant. Je ne devrais pas traiter avec Allah sur la base du donnant-donnant. Je dois voir en Lui un ami, (en arabe waliye) un ami fiable et fidèle pour toujours. Je ne Lui cache rien, Il sait tout. Je ne fais pas semblant, Il sait ce qu'il y a dans mon cœur. S'Il me prive d'une chose ou d'une autre, je Lui parle le plus poliment possible. Je Lui demande ce que je veux, je Lui dis de quoi je souffre. Je Lui montre mes larmes que je ne montrerais à personne d'autre. Je Lui dis les meilleurs mots, ceux que je ne dirais à personne. Je Lui montre combien je l'aime, combien je suis honoré de L'avoir comme Dieu, comme ami protecteur. Je Lui montre que je l'aime pour ce qu'Il est. Je Lui montre à quel point j'ai besoin de Lui, de Sa grâce, de Son paradis, de Son visage. Je Lui montre, par des paroles et des actes, que je ne suis rien sans Lui. Il me rendra heureux tel que je suis, heureux de ce que je fais. Il fera en sorte que je ne me sente plus seule et solitaire. Il va me rendre vraiment heureux. Il me donnera - s'Il le veut - plus que je ne Lui ai demandé. « La récompense de la bonté est-elle autre chose que la bonté ? » (55.60) Si je souille mon cœur d'un péché, je verse des larmes, je mouille mes yeux pour le nettoyer. Je balaie mon cœur chaque jour avec le tasbih de ma langue. Je rends la place d'Allah dans mon cœur plus propre que mes vêtements, ma nourriture, ma maison. Et je dis: « Louange à Allah, qui ne s'est pas donné de fils, et qui n'a pas d'associé dans la souveraineté, ni d'ami protecteur par dépendance.» (17.111)


L'argent peut acheter une belle voiture, une splendide maison, l'amour d'une femme aux yeux magnifiques, mais pas l’agrément d'Allah. Et puis, combien d’argent me faudra-t-il ? Une fois l’inflation frappe à la porte, l’argent vole par la fenêtre.