samedi 29 mars 2025

Amour

 

 

Pour l'amour certaines personnes ont perdu la vie. D'autres ont fait faillite. Certains sont devenus philosophes. D'autres sont devenus fous. Certains ont écrit des livres. D'autres ont composé des vers. Certains ont haït le monde entier sauf le bien-aimé.


Depuis les tranchées, entourés par l'odeur du sang et la peur d'un ennemi invisible, de jeunes soldats écrivaient des lettres pour dire combien le sourire de leurs femmes (épouses et fiancées) leur manquait, combien ils avaient envie de rentrer chez eux et de les voir de nouveau.


Depuis l'avion qui les emmène au loin, certains décrochent leur téléphone portable pour dire à cette chère personne restée à la maison : « N'oublie pas, Nathalie. Je t'aime. À bientôt. »


Certains s'arrêtent quelque part pour choisir une carte postale et des mots à écrire au dos de la carte postale. D'autres achètent des fleurs ou des pulls ou tout ce qui, selon eux, rendrait leur bien-aimée heureuse. D'autres ne prennent pas la peine d'acheter quoi que ce soit. Pas parce qu'ils sont méchants. Mais tout simplement parce qu'ils ne trouvent rien qui traduirait ce qu'ils ressentent plus qu'un sourire du fond du cœur ou une larme longtemps retenue.


Par amour, certains deviennent si heureux qu'ils commencent à faire ce qu'ils n'ont jamais fait auparavant. Les gens avares deviennent généreux. Les gens fiers deviennent humbles.


Apparemment, ni la couleur de la peau, ni la beauté physique, ni même la bonté du cœur ou du caractère ne semblent être une condition préalable pour aimer ou être aimé. Le Beau peut aimer la Bête. Pour beaucoup de gens, l'amour est un souhait, mais le plus souvent cela arrive par accident, et quand cela arrive, il est trop tard pour que quiconque puisse juger si les « qualités » de l'être aimé correspondent aux critères secrets de l'amant. Même la beauté ne peut pas tout expliquer. Tout le monde est potentiellement aimable. Toutes les nations ont des histoires d'amour et des chansons d'amour.


Quels que soient les critères, ce qui est peut-être fou en l'amour, c'est qu'il peut très souvent vous faire aimer quelqu'un avec tous ses défauts physiques ou autres. On peut même aimer plus d'une fois dans sa vie.


Si vous y réfléchissez, c'est vraiment mystique. Qu'est-ce qui me pousse vers vous ? Qu'y a-t-il en moi qui m'attire personnellement ? Si vous êtes belle, gentille, peu importe…, vous n'êtes pas la seule. Alors pourquoi vous personnellement ? Est-ce simplement parce que je vous ai croisée dans mon école, mon travail, mon quartier, ma famille, lors de mes voyages… ? Pourquoi les autres ne devraient-ils pas t'aimer comme moi ? Pourquoi ne m'aimeriez-vous pas aussi ? Pourquoi refuseriez-vous de m'épouser alors que vous m'aimez ? Pourquoi ai-je aimé d'autres personnes avant vous et les ai-je complètement oubliées ? Toute réponse à de telles questions ne peut être qu'approximative. L'amour n'est pas toujours pur. Ce n'est pas toujours absolu. Ce n'est pas toujours naïf. Mais il est là, c'est quelque chose de réel. Est-ce quelque chose de normal ? Ou cache-t-il quelque chose ? Ne pourrait-il pas être un signe pour quelque chose? Ne pourrait-il pas s'agir d'un message, d'un message indirect ? Hé, cherche les qualités en toi : n'attends pas à ce que ta chérie t'aime. Tu es tout à fait aimable. Si tu es noir, des blancs ont aimé des noirs. Si tu es handicapé, des personnes valides ont aimé des personnes handicapées… Si tu n'as pas bonne mine, des personnes belles ont aimé des personnes « moches ». Fais comme un chasseur de trésors qui continue de chercher un endroit précis jusqu'à ce qu'il trouve le trésor… Tout bel oiseau est-il conscient de sa beauté ? Mais qui me dit ça ? D'où pourrait provenir ce message indirect ? Est-ce uniquement de l'auto-coaching ? Ou est-ce la réalité ?


Cela peut sembler étrange, mais il y a plus d'un maître soufi qui nous dit que personne n'a jamais aimé autre que Dieu. Leila, Bouthaina, Azza et toutes les autres femmes légendaires immortalisées par les poètes arabes dans leur poésie d'amour amoureuse ne seraient en fait qu'une image (une incarnation) de la beauté divine. Ne pouvant voir Dieu, le poète exprime tout son amour, sa passion, sa gratitude,... en s'adressant à une femme, en qui il voit toute la beauté, la grandeur et la sagesse du monde.


Est-ce donc une question de foi ? Pourquoi devrais-je être différent, alors ? Pourquoi mon Dieu m'a-t-Il rendu différent ? Eh bien, selon le Coran, par exemple, il n'y a pas de différence entre une femme noire et une femme blanche, entre un bel homme et un homme laid, entre un ingénieur et un vendeur de rue, entre une personne handicapée et une personne valide. Ils ont tous une âme. Ils sont tous jugés selon leurs actes : bonnes et mauvaises actions. Être noir, laid ou handicapé - c'est juste « la première création ». Dans le Coran, nous lisons : « Nous avons prédéterminé la mort parmi vous. Nous ne serons point empêchés de vous remplacer par vos semblables, et vous faire renaître dans [un état] que vous ne savez pas. Et en vérité vous connaissez la première création. Pourquoi donc ne réfléchissez-vous pas ? » (56.60-62)


Les fleurs ne sont pas toutes pareilles. Les roses ne sont pas toutes pareilles. Les oiseaux de la jungle ne sont pas tous pareils. Mais ils sont tous beaux.


Et si personne ne se soucie de moi, si personne ne m'offre un bouquet de fleurs ou ne me dit des mots tendres, si personne ne pense à moi au-delà de mon entourage, mes parents et mes frères et sœurs... ? Est-ce à dire que je ne mérite pas ce « petit plus d'intérêt » qui flatterait mon ego ? Est-ce à dire que je n'ai rien de spécial et que ceux qui sont aimés sont bien meilleurs que moi ?


Il y avait un homme bédouin (habitant du désert) appelé Zaahir, et chaque fois qu'il rendait visite au Messager d'Allah (paix soit sur lui), il lui apportait un cadeau des produits du désert. Lorsqu'il s'apprêtait à quitter Médine, le Prophète (psl) lui donnait des provisions (en cadeau) des produits de la ville. Le Prophète (psl) disait : "Zaahir est notre Bédouin, et nous sommes ses citadins (ou sa cité)" Le Prophète (psl) l'aimait beaucoup. Zaahir n'était pas très beau. Le Prophète (pssl) l'a approché une fois alors qu'il vendait sa marchandise. Il l'a étreint par derrière et Zaahir ne pouvait pas le voir. Zaahir a dit : "Qui est-ce? Lâchez-moi !" Il se tourna et découvrit que c’était le Prophète (psl) ; alors il redressa son dos et le pressa contre la poitrine du Prophète (psl). Le Prophète (psl) a alors dit: "Qui achètera l'esclave ?" Zaahir lui a répindu : "Ô Messager d'Allah, vous ne trouverez aucune demande pour moi (c'est-à-dire que personne ne m'achètera) !" Le Prophète (psl) lui a alors répondu :: "Mais tu n'es pas ainsi aux yeux d'Allah;' ou il a dit: 'Mais aux yeux d'Allah tu as de la valeur." »


Allah dit dans le Coran : « N'épousez pas les idolâtres jusqu'à ce qu'elles croient ; car une servante croyante vaut mieux qu'une idolâtre bien qu'elle vous plaise ; et ne donnez pas vos filles en mariage à des idolâtres jusqu'à ce qu'ils croient, car un esclave croyant vaut mieux qu'un idolâtre bien qu'il vous plaise. » (2.221) Allah ne parle pas ici de n'importe quelle femme ou homme ; Il parle de la personne avec qui vous partageriez votre vie !


Est-il contraire à l'islam d'aspirer à être aimé ou de vivre avec quelqu'un de son choix ? Ibn Abbas a dit : « Moughith était un esclave. Il a dit: "Le Messager d'Allah (psl) a intercédé pour moi auprès d'elle (sa femme Barirah)". Le Messager d'Allah (psl) a dit : « Ô Barirah, crains Allah. Il est ton mari et le père de ton enfant". Elle a dit : "Apôtre d'Allah, me commandez-vous pour cela ?" Il a dit: "Non, je ne fais qu'intercéder." Alors les larmes tombaient sur ses joues de son mari). Le Messager d'Allah (psl) a dit alors à Ibn Abbas: "N'es-tu pas surpris de l'amour de Moughith pour Barirah et de sa haine pour lui ?" »


Dans le Coran, nous lisons : « Et parmi Ses signes Il a créé pour vous des épouses de vous-mêmes afin que vous trouviez du repos en elles, et Il a ordonné entre vous l'amour et la miséricorde. Ici en effet sont des présages pour les gens qui réfléchissent. » (30.21) Cela signifie qu'il devrait y avoir un minimum « d'amour », ou, disons, « d'acceptabilité », entre les époux, et cet « amour et miséricorde » est un don d'Allah En d'autres termes, l'amour est quelque chose de formidable.


Mais l'amour n'est pas un jeu. L'amour fait peur. Dans le pire des cas, celui qui aime peut être déçu, choqué, humilié ou même poussé au suicide. Au mieux, un accident de la vie (une mort naturelle, par exemple) peut mettre fin à une longue relation amoureuse pleine de bonheur et de joie. Un vrai dilemme, n'est-ce pas ? Peut-être que ce n'est un dilemme qu'en théorie. Il y a beaucoup de gens, de toutes les nations et de toutes les religions, qui s'aiment, qui vivent heureux en famille, qui ont des enfants et pour qui tout va bien.


Cela a toujours été le cas depuis les Babyloniens et même avant. Où sont tous ces gens, où sont leurs palais, leurs jardins, leurs bijoux... ? Il n'en reste que des mots dans des poèmes ou des dessins sur des murs en ruine ou dans des grottes. Cela dirait à certaines personnes qu'il faudrait plutôt voir ce qui est essentiel dans la vie. Ce serait un pas de géant vers la quiétude qui nous rendra moins dépendants de beaucoup de choses que nous n'avons pas, de beaucoup de personnes que nous considérons comme indispensables, irremplaçables.

 

Il semble que nous ayons besoin de plus d'amour et d'affection en temps de crise (ou à mesure que nous avançons en âge). Parfois on essaie de provoquer, de susciter cet amour en soignant au maximum son apparence physique dans une tentative désespérée d'attirer l'attention.


En temps de crise, beaucoup de gens ont soif d'affection et de tendresse. Nous pouvons tous détecter sur les visages des signes de traumatismes personnels et de drames cachés par des sourires peu sincères. Beaucoup de gens ont besoin de se sentir aimés, et quoi de plus naturel ? Quoi de plus qu'un amour sincère, une attention bien intentionnée, pourrions-nous utiliser comme bouée de sauvetage, une canne pour nous aider à avancer tranquillement sur la route cahoteuse qui nous attend ? Mais la réalité est qu'il y a bien des personnes mariées qui se détestent tout en dormant ensemble. Même ceux qui s'aiment à la folie n'ont pas toujours la vie facile. Oh combien d'amants se font la guerre au quotidien !


Nous avons tous besoin de compassion, ou d'une sorte d'amour, d'une manière ou d'une autre, un jour ou l'autre. Nous devons nous complimenter ou nous consoler. Nous aimons tous entendre de belles paroles sur nous, sur nos possessions, nos villes, nos pays. Cependant, il y a beaucoup de gens qui peuvent vivre leur amour par eux-mêmes et endurer la séparation, comme les gens peuvent endurer le diabète ou l'hypertension artérielle. Ils se disent, quand ils veulent, juste ce qu'ils aiment entendre. Ils se donnent de l'importance quand personne ne s'intéresse à eux.



L'amour enseigne la sagesse, car très souvent les expériences amoureuses sont pleines de frustration et d'opportunités manquées. Avec l'âge, le sentiment amoureux mûrit et nous fait aimer la vie telle qu'elle est sans renoncer à nos rêves les plus fous, tout comme il nous fait aimer une personne avec tous ses défauts. Ce genre d'amour, quand il est possible, permettrait d'avoir une certaine tranquillité d'esprit, une assurance émotionnelle et la capacité de sourire du fond du cœur et de voir et d'apprécier ce qui reste de la beauté du monde.

Dans un jardin, nous contemplons la belle fleur, nous détournons les yeux de celle qui est morte. Nous battons des yeux sur le palais et ignorons la hutte à côté. Mais aucun homme n'ignorerait une jeune femme passante pour voir des fleurs à la place. Une jeune femme est plus précieuse qu'une belle fleur.


D'une certaine manière, comme je l'ai dit plus haut, nous avons tous besoin d'une sorte d'amour de nos jours ; on a besoin de se sentir vraiment en famille quand on s'assoit à table, par exemple : tout le monde semble séparé par la télé, les smart-phones ou autres gadgets. Il y a des gens qui sont malades et qui ont besoin de cet amour. Que font-ils si personne ne leur donne l'amour dont ils ont besoin ?


Cependant, en matière d'amour, intellectuellement et spirituellement parlant, il vaut mieux être un sujet qu'un objet. Quand on aime, on donne, on est généreux. Lorsque nous aspirons à être aimés, par tous les moyens, ou lorsque nous nous sentons aimés, nous risquons de tomber dans l'orgueil et la cupidité. Lorsque nous aimons, nous sommes plus sensibles aux fleurs et aux chants des oiseaux, à la beauté des vergers, aux gens et à tout ce qui fait partie du monde dans lequel nous vivons. L'amour attendrit le cœur et renforce la spiritualité. Avec l'amour, on peut réaliser sa pleine humanité. L'amour nous aide à extraire la force de nos faiblesses et la résilience de nos revers. Si nous sommes de ceux qui recherchent l'intérêt commun plutôt que les facteurs de séparation, si nous sommes prêts à donner gracieusement, si nous ne voulons pas satisfaire à tout prix toutes nos attentes, si nous voulons marcher main dans la main, en paix et quiétude avec celui qu'on aime, si on ne veut rien imposer à celui qui nous aime, si on est prêt à régler les différends avec des sourires et de belles paroles, si on ne veut pas se couper de l'autre en s'arrogeant le droit d'imposer notre façon de voir le monde, oh que l'amour sera beau et doux ! Certes, demander à quelqu'un qui est en détresse de penser aux autres est évidemment irréaliste, surtout si c'est l'être aimé qui a causé cette détresse. Mais l'amour fait des miracles.


Oui, ce genre d'amour n'est pas toujours possible entre deux personnes. C'est normal. Quand on ne trouve pas quelqu'un qui mérite un tel amour, on se retrouve avec deux options : garder son amour pour soi ou le partager avec n'importe qui d'autre, avec l'humanité.


Supposons que vous trouviez votre partenaire idéal et que vous viviez ensemble la vie la plus heureuse de tous les temps. Et puis vous perdez tout du jour au lendemain. Vous faites quoi, alors ? Pourriez-vous encore vous soucier de quoi que ce soit ou de qui que ce soit dans le monde, après avoir perdu votre conjoint, vos enfants et tout ? Pensez à Abdul-Rahman Ibn Khaldoun (1332-1406), l'un des érudits et penseurs arabes les plus distingués, sinon le plus éminent, de tous les temps. Dans ses mémoires, il a dit quelque chose comme ceci : « Beaucoup de gens ici (en Egypte) étaient jaloux de moi quand je suis devenu juge Maliki. Il est arrivé un moment où je ne pouvais plus endurer, alors j'ai demandé à être relevé de mes fonctions. Ensuite, j'ai consacré mon temps à l'écriture et à l'enseignement. Mais ma famille, qui était encore de retour à Tunis, m'a vite manqué. Le problème, c'est que je ne pouvais pas y aller à cause du sultan de Tunis. J'ai donc demandé au sultan d'Égypte d’intercéder en ma faveur auprès du sultan de Tunis. Ce dernier a permis à ma famille de quitter Tunis. Ils ont pris un bateau, mais alors qu'ils s'approchaient de la côte égyptienne, le bateau a coulé, et ainsi tous les membres de ma famille ont périt… » Cela est arrivé à Ibn Khaldoun quand il était vieux. Et pourtant, il est resté en forme mentalement et nous a raconté son histoire. Tous les penseurs éminents de mon pays et du monde arabe ont été influencés d'une manière ou d'une autre par les écrits d'Ibn Khaldoun. Ils s’intéressent tous à ses pensées; personne ou presque ne pense à son histoire personnelle.

Pour beaucoup de gens, une telle fin malheureuse marquerait la fin de la vie : plus d'espoir, plus de rêves, plus d'objectifs. Pour des gens comme Ibn Khaldoun, la vie ne s'arrête que lorsque l'âme quitte le corps. Mais faut-il être comme Ibn Khaldoun pour aborder la vie de cette manière ? Qu'est-ce qu'Ibn Khaldoun avait qui lui permettait d'avancer ? Deux choses : la Foi et une certaine connaissance du monde. Nous pouvons tous avoir ce genre de choses, si nous le voulons. Je parle ici de gens comme vous et moi, qui lisent et pensent.


Comment la foi et la connaissance peuvent-elles nous aider lorsque notre vie est bloquée comme une route dans une zone de guerre, lorsque toutes les barrières sont dressées devant nous ? Eh bien, elles peuvent nous aider à « dépersonnaliser » le tout. Si je perds mon amour, le meilleur amour du monde, n'est qu'un plaisir parmi tant d'autres. Je peux avoir du plaisir par un autre moyen. Si je perds un être cher, je me demande : et si je me perdais moi-même ? Si je me trouvais soudain en danger de mort, penserais-je à cet être cher que j'ai perdu ou penserais-je seulement et uniquement à mon âme ? Est-ce que je regrette, et je pleure, cet être cher parce que je crois qu'il aurait dû vivre plus longtemps ou parce que je le veux pour moi, qu'il soit à mes côtés pour toujours ? Est-ce un sentiment altruiste ou égoïste ? Eh bien, lorsque nous dépersonnalisons la vie, nous brisons toutes les barrières égoïstes qui nous empêchent d'avancer.


Pensez-vous qu'Ibn Khaldoun n'a pas pleuré quand il a appris la nouvelle ? Même le Prophète Mohammad (psl) a versé des larmes lorsqu'il a perdu son fils Ibrahim. Jacob aussi a pleuré quand il a perdu son fils Joseph. Mais Ibn Khaldoun n'avait pas une famille, sa famille. Il avait une famille beaucoup, beaucoup plus grande et plus large : la famille des lecteurs ; vous et moi sommes membres de cette famille. Le prophète Mohammad (psl) et Jacob (psl) n'ont pas vécu uniquement pour leur famille, uniquement pour eux-mêmes : ils vivaient pour une famille beaucoup, beaucoup plus grande, pour l'humanité. Vous et moi faisons partie de cette grande famille. C’est ainsi que vous voyez des gens sans enfant aider les enfants d'autres personnes ; vous voyez des auteurs non-voyants écrire pour les voyants ; vous voyez des artistes pauvres divertir des gens riches ; vous voyez des maçons démunis construire des maisons pour les riches ; on voit des chômeurs se porter volontaires pour donner de la joie à des gens qui ont un emploi.


Mais l'altruisme est-il bien loin de l'égoïsme ? Pas vraiment. Je peux aider les autres et en même temps avoir du plaisir à le faire. Ce plaisir est mon salaire. Même lorsque je fais quelque chose pour l'amour de Dieu, je peux à juste titre et légitimement espérer avoir quelque chose de bon en retour. Dans le Coran, nous lisons : « Allah ne laisse pas perdre la récompense des bienfaiteurs.. » (9.120)


Le monde est fait de beauté et de grandeur. L'homme aspire à la beauté et à la grandeur. Quand nous ne sommes pas beaux nous-mêmes, nous nous efforçons d'avoir quelqu'un ou quelque chose de beau. Quand nous ne pouvons pas être grands, nous nous identifions à quelqu'un ou à quelque chose de grand.


Les hommes veulent de belles femmes et les femmes veulent de beaux hommes. Tous deux veulent de beaux enfants, beaucoup d'argent pour le logement, l'éducation, la nourriture et les loisirs. Ils veulent de grosses voitures et des propriétés à la campagne... pour impressionner amis et ennemis. Ils veulent le confort de la vie du monde comme signe de réussite, de grandeur. D'où nos épreuves dans ce monde, en arabe ibtila. Certains sont testés en étant accordés de telles choses, d'autres en en étant privés. Allah dit dans le Coran : « Est embelli pour l'humanité l'amour des joies (qui viennent) des femmes et de la progéniture ; et les tas d'or et d'argent accumulés, et les chevaux marqués (avec leur marque), et le bétail et la terre. Tout cela est confort de la vie du monde. Allah ! Avec Lui est une demeure plus excellente. » (3.14) « Toute âme doit goûter la mort, et Nous vous éprouvons par le mal et par le bien, pour vous tester. » (2.35) « Et Nous avons désigné certains d'entre vous comme un test pour les autres : Serez-vous fermes ? Et ton Seigneur est toujours Voyant. » (25.20)


Maintenant, que dit l'islam à propos de la beauté ? Le Coran donne un exemple d'une extrême beauté : Joseph, arrière- petit-fils d'Abraham. « Et les femmes de la ville dirent : La femme du Chef essaye de séduire son valet ! Il l'a vraiment rendue folle d'amour. Nous la trouvons certes dans un égarement évident. Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya [des invitations,] et prépara pour elles une collation; et elle remit à chacune d'elles un couteau. Puis elle dit (à Joseph) : "Sors devant elles !" - Lorsqu'elles le virent, elles l'exaltèrent et se coupèrent les mains en s'écriant :: "A Dieu ne plaise ! Ce n'est pas un être humain, ce n'est qu'un ange gracieux !" Elle dit: "Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez. J'ai essayé de le séduire mais il s'en défendit fermement. Or, s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés". » (12.30-32)


Il y a encore une beauté beaucoup plus fascinante que nous pourrions difficilement, voire jamais, concevoir : les Houris, Le Coran les décrit « (en beauté) comme le rubis et le corail ». (55.58) Le Prophète Mohammad (psl) a dit d’elles qu’elles sont : « tellement belles qu’on voit la moelle des os de leurs jambes de derrière la chair » ! Pouvez-vous les imaginer ? Mais ce n'est pas tout. Le prophète Muhammad (psl) a dit : « Allah est Beau, Il aime la beauté. » Pouvons-nous imaginer la beauté d'Allah même dans un rêve ? Bien sûr que non. « La vision ne Le comprend pas, mais Il comprend (toute) la vision. » (6.103) « Et lorsque Moïse vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur lui eut parlé, il dit: "Ô mon Seigneur, montre Toi à moi pour que je Te voie !" Il dit: "Tu ne Me verras pas ; mais regarde le Mont : s'il tient en sa place, alors tu Me verras." Et quand son Seigneur Se manifesta au Mont, Il le pulvérisa, et Moïse s'effondra foudroyé. Lorsqu'il se fut remis, il dit: "Gloire à Toi! A Toi je me repens; et je suis le premier des croyants". » (7.143) Si nous ne pouvons pas voir la beauté d'Allah Lui-même, nous pouvons - et devons - voir la beauté qu'Allah a créée dans l'univers et en nous-mêmes. Notre beauté - humaine - n'est qu'un échantillon de cette beauté. Allah dit : « Pour vous, il y a en eux une grande beauté quand vous les ramenez le soir et quand vous les envoyez paître. » (16.6) « Et la terre, Nous l'avons étendue et Nous y avons placé des ancrages, et Nous y avons fait pousser toutes sortes de couples [de végétaux] splendides. » (50.7) « N'est-ce pas Lui qui a créé les cieux et la terre et qui vous a fait descendre du ciel une eau avec laquelle Nous avons fait pousser des vergers pleins de splendeur ? » (27.60) « Et Nous avons orné le ciel inférieur de lampes. » (67.5) « Certes Nous avons placé dans le ciel des constellations et Nous l'avons embelli pour ceux qui regardent. » (15.16) « Nous produisons à partir de la matière verte des multitudes de grains complexes, des palmiers avec des grappes suspendues, et des jardins de raisins, des olives et des grenades ; des fruits qui sont similaires mais pourtant dissemblables. Regardez leurs fruits au moment de leur production et de leur mûrissement. Voilà bien là des signes pour ceux qui ont la foi. » (6.99) Le but est clair: l'homme devrait méditer sur les signes qu'Allah a faits dans Sa Création. « Et ce qu'Il a multiplié pour vous sur terre dans des couleurs variées. En cela, il y a bien un signe pour des gens qui se rappellent. » (16.13)


Pourquoi tous les paons sont-ils beaux ? Les paons femelles préfèrent généralement les paons forts plutôt que « les beaux ». Pourquoi certaines poules sont-elles plus belles que d'autres ? Peut-être qu’il y en a ceux qui préfèrent certaines formes ou couleurs. Mais un coq, par exemple, choisit-il une poule pour son beau plumage ? En tout état de cause, ces belles couleurs sont faites pour nous : « … un rappel pour tout serviteur repentant. » (50.8) La beauté fait aimer la foi au cœur du croyant. « Il lui fut dit : Entrez dans la salle. Et quand elle l'a vue, elle l'a considérée comme une piscine et a découvert ses jambes. (Salomon) lui a dit : c'est une salle, faite de verre. Elle a dit : Mon Seigneur ! Je me suis fait du tort et je me soumets avec Salomon à Allah, le Seigneur de l'univers. » (27.44) Allah dit dans le Coran : « Ô enfants d'Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure (vos habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car [Allah] n'aime pas ceux qui commettent des excès. » (7.31) Serait-ce acceptable si vous alliez à une fête de mariage dans vos plus beaux vêtements et à une mosquée dans une tenue minable ?


Dans une mosquée, justement, vous verriez des gens de couleurs plus ou moins différentes, qui parlent des langues différentes, etc. ; « Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (30.21) « Et parmi Ses signes, la création des cieux et de la terre et la diversité de vos langues et de vos couleurs. En cela, il y a des signes pour les savants. » (30.22) « … et Nous en produisons des fruits de diverses teintes; Et dans les montagnes, il y a des sillons de couleurs variées, blancs et rouges, ou d'un noir intense ; l y a pareillement des couleurs différentes parmi les hommes, les animaux et le bétail. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est, certes, Puissant et Pardonneur. » (35.27-28) C'est parce que c'est Allah, « Le Créateur des cieux et de la terre », Qui « ajoute à la création ce qu'Il veut. Allah est Capable de tout faire. » (35.1) « Quand Il décrète une chose, Il lui dit seulement : Sois ! et elle est. » (2.117) Il est capable non seulement de créer, mais aussi d'inventer et de diversifier. « Il est Allah, le Créateur, l’Initiateur, le Concepteur. » (59.24)


En effet, la diversité fait partie de la beauté qu'Allah a faite dans ce monde. Vous serez peut-être surpris de voir combien de couleurs il y a dans les tomates et les aubergines, par exemple. Et vous mangeriez sans aucun souci des légumes, des fruits et de la viande de couleurs très différentes. Comment saurais-je que cette personne est chinoise si elle ressemble exactement à un Suédois ou à un Amérindien, ou parle exactement comme un Irlandais ou un Berbère marocain ? Allah dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous connaissiez les uns les autres. » (49.13) « Et parmi ses signes est la création des cieux et de la terre, et la différence de vos langues et de vos couleurs. Voici, en effet, il y a ici des présages pour les hommes de connaissance. » (30.22) Cela signifie-t-il qu'un Chinois vaut moins ou plus qu'un ressortissant d'un autre pays ? Pas nécessairement. Dans le Coran, nous lisons : « Et sur la Terre il y a des étendues voisines, des vignes et des terres labourées, et des palmiers dattiers, semblables et dissemblables, qui sont arrosés d'une seule eau. Et Nous en avons fait certains pour exceller les autres en fruits. Lo ! Voici en vérité des présages pour les gens qui ont du sens. » (13.4)


Le prophète (psl) a dit : « Regardez ceux qui sont dans une situation moins bonne que la vôtre et non pas ceux qui sont dans une situation meilleure, vous éviterez ainsi de mépriser les bienfaits qu’Allah vous a octroyés. » A moins que je ne pense malicieusement, je dois d'abord me comparer à d'autres créatures avant de me comparer à mes semblables. Allah nous dit : « En vérité, nous avons honoré les enfants d'Adam. Nous les transportons sur la terre et sur la mer, et Nous leurs avons prévu de bonnes choses, et les avons préférés à beaucoup de ceux que Nous avons créés avec une préférence marquée. » (17.70) Un chat peut manger ce que je crache, mais je ne mangerais jamais ce qu'un chat crache. C'est avant tout une question de diversité « innocente », « inoffensive ». Après cela, on peut, oui, parler d'une sorte de différenciation, mais pas de favoritisme tel qu'on peut le comprendre. Le Coran le dit explicitement : « Et Allah a favorisé certains d'entre vous par rapport aux autres en matière de provision. » (16.71) « Voyez comment Nous préférons l'un d'eux à un autre, et en vérité l'au-delà sera plus grand en degrés et plus grand en faveur. » (17.21) "Et ne convoitez pas la chose dans laquelle Allah a fait que certains d'entre vous surpassent les autres. » (4.32) Alors devrais-je m'offusquer quand je vois qu'Allah a favorisé quelqu'un par rapport à moi en termes de beauté physique ou de santé ou de possessions mondaines ou de pouvoir, etc. ? Allah dit : « Et ne convoitez pas la chose dans laquelle Allah a fait que certains d'entre vous surpassent les autres. » (4.32) Allah a même préféré certains messagers à d'autres. « De ces messagers, dont certains ont été supérieurs à d'autres, et dont il y a certains à qui Allah a parlé, tandis que certains d'entre eux Il a élevé (au-dessus des autres) en degré. » (2.253)


De plus, la « préférence » n'est pas nécessairement prédéterminée. Vous pourriez acheter une bonne voiture (de votre choix) puis vous rendre compte que vous auriez pu en acheter une bien meilleure avec le même montant d'argent si et si et si. Idem pour votre maison, votre école, votre chemise, votre conjoint, etc. Qui blâmeriez-vous, alors, pour quelque chose que vous avez vous-même décidée ? Pire encore, vous êtes peut-être beau et votre conjointe belle aussi mais vos enfants s'avèrent moins beaux que les enfants d'un couple pas beau du tout. Vous pourriez être intelligent et votre conjoint intelligent aussi, mais vos enfants s'avèrent moins intelligents que les enfants d'un couple analphabète. Un fils peut être moins beau/intelligent que son frère et une fille peut être moins belle/intelligente que sa sœur.


Alors, où allons-nous d'ici ? Il y a le problème de la beauté ; il y a le problème de l'amour ; il y a le problème du choix. Dois-je, par exemple, veiller à ce que je ne « choisisse » d'épouser qu'une femme qui soit belle et qui m'aime ? Et si mon épouse n'était ni belle ni ne m'aimait ? Serait-ce un signe que c'est exactement ce que je vaux ? Alors, dans ce cas, ce serait ma propre responsabilité. Si je considère comme une condition préalable absolue que ma future conjointe soit du genre dont je rêve, alors je ne me marie pas et je m'en épargne la peine. Si je peux voir en moi mes propres qualités, si je peux me valoriser indépendamment de ce que les autres peuvent penser de moi, alors je ne verrai pas chez mon conjoint des signes « égoïstes » que je vaux quelque chose. Je vaux ce que je vaux. Ma femme vaut ce qu'elle vaut. Et pourtant, la compagne que je « choisirais » peut me donner une idée de moi-même. Allah dit dans le Coran : « Les mauvaises [femmes] aux mauvais [hommes], et les mauvais [hommes] aux mauvaises [femmes]. De même, les bonnes [femmes] aux bons [hommes], et les bons [hommes] aux bonnes [femmes]. » (24.26)


Ainsi, au lieu d'être constamment obsédé par ce que je vaux à mes propres yeux ou aux yeux d'humains comme moi, je préfère regarder plus haut que nous tous. « Les sept cieux et la terre et tout ce qui s'y trouve célèbrent Sa gloire, et il n'y a rien qui ne chante sa louange ; mais vous ne comprenez pas leur glorification. Il est toujours Clément, Pardonneur. » (17.44) Le prophète (psl) a dit : « Aucun de vous n'est croyant jusqu'à ce que je lui sois plus cher que son enfant, son père et l'ensemble de l'humanité. »


Nos actions ne sont pas toujours justifiables par un raisonnement analytique. Pensez au coup de foudre, par exemple. Aussi la beauté est très souvent relative. « Il n'y a pas de beauté sans défaut », comme le dit l’adage marocain. Même la plus belle femme vieillit et perd sa jeunesse et sa beauté et le plus bel homme vieillit et perd sa force et sa virilité.


Le problème est que, dans nos moments de faiblesse, nous pouvons avoir peur de ne pas être à la hauteur. L'acceptation de soi n'est pas toujours évidente. Nous savons tous, par exemple, que l'industrie de la chirurgie plastique vaut des milliards de dollars. Et des millions de personnes dans le monde luttent quotidiennement contre un excès de poids.


Ce qui peut être choquant, c'est qu'un vrai croyant ne serait jamais « satisfait » complètement et sincèrement d'une beauté de ce monde, que ce soit un visage ou un corps humain, ou tout autre bien matériel. Un vrai croyant est un croyant ambitieux, celui qui aspire à ce qui est mieux. Mais un vrai croyant est un humain comme tous les êtres humains, avec plus ou moins les mêmes impulsions primordiales. Allah dit : « Est embelli pour l'humanité l'amour des joies (qui viennent) des femmes et de la progéniture ; et les tas d'or et d'argent accumulés, et les chevaux marqués (avec leur marque), et le bétail et la terre. Tout cela est confort de la vie du monde. Allah ! Auprès de Lui est une demeure plus excellente. » (3.14) Ceci s'applique à tous les hommes. La différenciation vient après. « Dis : Dois-je vous informer de quelque chose de meilleur que tout cela ? Pour ceux qui se gardent du mal, avec leur Seigneur, il y a des Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux où ils demeureront, et aussi des épouses purifiées, et l'agrément d'Allah. Allah est Voyant de Ses serviteurs. » (3.15) « Est-ce celui à qui Nous avons fait une belle promesse qu'il trouvera (véridique) comme celui à qui Nous avons accordé la jouissance de la vie du monde, puis le Jour de la Résurrection il sera de ceux mis en examen ? » (28.61) « Et ne tends pas les yeux vers ce dont Nous faisons jouir certains couples mariés parmi eux, au moyen duquel Nous les mettons à l’épreuve. Ce que ton Seigneur te pourvoit est de loin meilleur et éternel. » (20.131) La différenciation vient donc avec la foi. Quand je crois qu'un jour j'aurai droit à ce qui est mieux que la meilleure chose que je puisse avoir dans ce monde, je freine, du mieux que je peux, mes désirs et mes caprices et serais content de ce que j'ai. Les Français disent : « Quand on n'a pas ce qu'on aime on aime ce qu'on a. » C'est vrai aussi pour un vrai croyant, avec la légère nuance qu'un vrai croyant accepte ce qu'il a par conviction, pas par résignation. Quand j'ai cette croyance, je me débarrasse de tous les complexes psychiques et je prends plaisir à faire mon devoir, à vivre sereinement ma vie dans le cadre de ma foi.


Allah veut que je sois en paix avec moi-même. Il a dit au Prophète (psl) : « Que ton âme ne se répande donc pas en regrets pour eux. » (35.8) Et à nous tous : « Nul malheur ne s'abat sur la terre ou en vous-mêmes qui ne soit décrété dans un Livre avant même que nous le fassions exister - cela est facile à Allah - et ce pour que vous ne vous attristiez pas à cause de ce qui vous a échappé, ni ne vous réjouissiez encore à cause de ce qui vous a été donné. » (57.22-23) Allah veut même que moi, en tant que croyant, sois en bonne forme physique. D'où mon repos et mon sommeil. « N’ont-ils pas vu que nous avons fait la nuit pour leur repos, et le jour pour voir? » (27.86) « C'est Lui qui a créé la nuit pour que vous vous y reposiez, et le jour pour vous permettre de voir. » (10.67) « Ô enfants d'Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure (vos habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car [Allah] n'aime pas ceux qui commettent des excès. » (7.31) Si je suis un vrai croyant, je serai moi-même incomparablement plus belle et désirable que je ne le suis dans ce monde. Une vieille femme est venue voir le Prophète (psl) et a fait une demande : « Ô Messager d'Allah, fais un doua qu'Allah m'accorde l'entrée au paradis. » Le prophète (psl) a répondu : « Ô Mère, une vieille femme ne peut pas entrer au paradis. ' Cette femme s'est mise à pleurer et a commencé à partir. Le prophète (psl) a dit : « Dis à la femme qu'elle n'entrera pas dans un état de vieillesse, mais Allah fera de toutes les femmes du Paradis de jeunes vierges. » Allah dit : « Voici ! Nous les avons créés une (nouvelle) création et les avons rendus vierges, amants, égaux en âge. (56.35-37). Si je veux être aimé, en tant qu'homme, par une femme et que je ne trouve pas l'amour que je veux dans ce monde, je peux encore être aimé au Ciel : « et en ai fait des vierges, des amants ». (56.35-37). La femme du souverain égyptien adorait Joseph, mais à la fin il épousa une autre femme. « Elle a dit : C'est celui à cause duquel vous m'avez blâmé. Je lui ai demandé un acte mauvais, mais il s'est montré continent, mais s'il ne fait pas mon ordre, il sera en vérité emprisonné, et en vérité sera de ceux qui sont abaissés. (12.32) Quand j'ai cette croyance, je me débarrasse de tous les complexes psychiques et je prends plaisir à faire mon devoir, à vivre sereinement ma vie dans le cadre de ma foi.

Même quand j'ai des ennuis en guise de punition pour mes péchés, je ne devrais pas trop m'inquiéter. Allah dit : « Et lorsque Nous faisons goûter la miséricorde aux hommes, ils s'en réjouissent ; mais si quelque chose de mal leur arrive à la suite de leurs propres actions, ils sont désespérés ! Ne voient-ils pas qu'Allah élargit la provision pour qui Il veut, et la restreint (pour qui Il veut). Ici en effet sont des présages pour les gens qui croient. » (30.36-37) « Dis: Ô Mes serviteurs qui ont commis des excès envers eux-mêmes , ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Il est le Pardonneur, le Miséricordieux. » (39.53) Pour apaiser mon âme, j'ai des outils faciles. Allah dit : « Il n'y a de Dieu que Moi. Alors servez-moi et établissez le culte pour mon souvenir. » (20.14) « En vérité, c'est dans l'évocation d'Allah que les cœurs trouvent le repos ! » (13.28)


Si j'ai la chance d'avoir la bonne conjointe avec qui je peux vivre dans la paix et l'amour, c'est super. Si je ne la trouve pas, que dois-je faire ? M'auto-flageller ou blâmer les autres pour mes malheurs ? Ou plutôt chercher l'amour que je veux, la beauté que je veux, en moi, dans mon âme ? L'estime de soi est plus précieuse que l'amour ou la beauté de quiconque. Je peux trouver tout cela en moi et être heureux de ce que je suis, de ce que j'ai. Et en même temps je peux être ambitieux sans vouloir placer la barre trop haut.


Le Prophète Mohammad (psl) dormait sur un lit dur, vivait de pain et de dattes, et une fois il devait errer dans les rues la nuit simplement parce qu'il avait trop faim pour rester à la maison. Et pourtant, ses compagnons et leur progéniture ont réussi à construire de grands empires (ambitieux). Le Prophète (psl) aurait pu se faire un paradis sur terre s'il l'avait voulu, quitte à mener des guerres sanglantes.


Le Prophète Mohammad (psl) voulait être un homme du peuple, pas des heureux élus. Il voulait montrer l'exemple. Un gouverneur se présenta devant le calife Omar Ibn al-Khattab et lui offrit des gâteaux. Omar lui dit : « Est-ce que tous les gens de ta région mangent de si bons gâteaux ? » Comment diable un proche compagnon du Prophète Mohammad (psl) pouvait-il manger des gâteaux que seuls les nantis pouvaient se permettre ? Mais c'est le Calife Omar, pas vous et moi.