Pour l'amour certaines personnes ont perdu la vie. D'autres ont fait faillite. Certains sont devenus philosophes. D'autres sont devenus fous. Certains ont écrit des livres. D'autres ont composé des vers. Certains ont haït le monde entier sauf le bien-aimé.
Depuis les tranchées, entourés par l'odeur du sang et la peur d'un ennemi
invisible, de jeunes soldats écrivaient des lettres pour dire combien le
sourire de leurs femmes (épouses et fiancées) leur manquait, combien ils
avaient envie de rentrer chez eux et de les voir de nouveau.
Depuis l'avion qui les emmène au loin, certains décrochent leur téléphone
portable pour dire à cette chère personne restée à la maison : « N'oublie pas,
Nathalie. Je t'aime. À bientôt. »
Certains s'arrêtent quelque part pour choisir une carte postale et des mots à
écrire au dos de la carte postale. D'autres achètent des fleurs ou des pulls ou
tout ce qui, selon eux, rendrait leur bien-aimée heureuse. D'autres ne prennent
pas la peine d'acheter quoi que ce soit. Pas parce qu'ils sont méchants. Mais tout
simplement parce qu'ils ne trouvent rien qui traduirait ce qu'ils ressentent
plus qu'un sourire du fond du cœur ou une larme longtemps retenue.
Par amour, certains deviennent si heureux qu'ils commencent à faire ce qu'ils
n'ont jamais fait auparavant. Les gens avares deviennent généreux. Les gens
fiers deviennent humbles.
Apparemment, ni la couleur de la peau, ni la beauté physique, ni même la bonté
du cœur ou du caractère ne semblent être une condition préalable pour aimer ou
être aimé. Le Beau peut aimer la Bête. Pour beaucoup de gens, l'amour est un
souhait, mais le plus souvent cela arrive par accident, et quand cela arrive,
il est trop tard pour que quiconque puisse juger si les « qualités » de l'être
aimé correspondent aux critères secrets de l'amant. Même la beauté ne peut pas
tout expliquer. Tout le monde est potentiellement aimable. Toutes les nations
ont des histoires d'amour et des chansons d'amour.
Quels que soient les critères, ce qui est peut-être fou en l'amour, c'est qu'il
peut très souvent vous faire aimer quelqu'un avec tous ses défauts physiques ou
autres. On peut même aimer plus d'une fois dans sa vie.
Si vous y réfléchissez, c'est vraiment mystique. Qu'est-ce qui me pousse vers
vous ? Qu'y a-t-il en moi qui m'attire personnellement ? Si vous êtes belle,
gentille, peu importe…, vous n'êtes pas la seule. Alors pourquoi vous
personnellement ? Est-ce simplement parce que je vous ai croisée dans mon
école, mon travail, mon quartier, ma famille, lors de mes voyages… ? Pourquoi
les autres ne devraient-ils pas t'aimer comme moi ? Pourquoi ne m'aimeriez-vous
pas aussi ? Pourquoi refuseriez-vous de m'épouser alors que vous m'aimez ?
Pourquoi ai-je aimé d'autres personnes avant vous et les ai-je complètement
oubliées ? Toute réponse à de telles questions ne peut être qu'approximative.
L'amour n'est pas toujours pur. Ce n'est pas toujours absolu. Ce n'est pas
toujours naïf. Mais il est là, c'est quelque chose de réel. Est-ce quelque
chose de normal ? Ou cache-t-il quelque chose ? Ne pourrait-il pas être un
signe pour quelque chose? Ne pourrait-il pas s'agir d'un message, d'un message
indirect ? Hé, cherche les qualités en toi : n'attends pas à ce que ta chérie
t'aime. Tu es tout à fait aimable. Si tu es noir, des blancs ont aimé des
noirs. Si tu es handicapé, des personnes valides ont aimé des personnes
handicapées… Si tu n'as pas bonne mine, des personnes belles ont aimé des
personnes « moches ». Fais comme un chasseur de trésors qui continue de
chercher un endroit précis jusqu'à ce qu'il trouve le trésor… Tout bel oiseau
est-il conscient de sa beauté ? Mais qui me dit ça ? D'où pourrait provenir ce
message indirect ? Est-ce uniquement de l'auto-coaching ? Ou est-ce la réalité
?
Cela peut sembler étrange, mais il y a plus d'un maître soufi qui nous dit que
personne n'a jamais aimé autre que Dieu. Leila, Bouthaina, Azza et toutes les
autres femmes légendaires immortalisées par les poètes arabes dans leur poésie
d'amour amoureuse ne seraient en fait qu'une image (une incarnation) de la
beauté divine. Ne pouvant voir Dieu, le poète exprime tout son amour, sa
passion, sa gratitude,... en s'adressant à une femme, en qui il voit toute la
beauté, la grandeur et la sagesse du monde.
Est-ce donc une question de foi ? Pourquoi devrais-je être différent, alors ?
Pourquoi mon Dieu m'a-t-Il rendu différent ? Eh bien, selon le Coran, par
exemple, il n'y a pas de différence entre une femme noire et une femme blanche,
entre un bel homme et un homme laid, entre un ingénieur et un vendeur de rue,
entre une personne handicapée et une personne valide. Ils ont tous une âme. Ils
sont tous jugés selon leurs actes : bonnes et mauvaises actions. Être noir,
laid ou handicapé - c'est juste « la première création ». Dans le Coran, nous
lisons : « Nous avons prédéterminé la mort parmi vous. Nous ne serons point
empêchés de vous remplacer par vos semblables, et vous faire renaître dans [un
état] que vous ne savez pas. Et en vérité vous connaissez la première création.
Pourquoi donc ne réfléchissez-vous pas ? » (56.60-62)
Les fleurs ne sont pas toutes pareilles. Les roses ne sont pas toutes
pareilles. Les oiseaux de la jungle ne sont pas tous pareils. Mais ils sont
tous beaux.
Et si personne ne se soucie de moi, si personne ne m'offre un bouquet de fleurs
ou ne me dit des mots tendres, si personne ne pense à moi au-delà de mon
entourage, mes parents et mes frères et sœurs... ? Est-ce à dire que je ne
mérite pas ce « petit plus d'intérêt » qui flatterait mon ego ? Est-ce à dire
que je n'ai rien de spécial et que ceux qui sont aimés sont bien meilleurs que
moi ?
Il y avait un homme bédouin (habitant du désert) appelé Zaahir, et chaque fois
qu'il rendait visite au Messager d'Allah (paix soit sur lui), il lui apportait
un cadeau des produits du désert. Lorsqu'il s'apprêtait à quitter Médine, le
Prophète (psl) lui donnait des provisions (en cadeau) des produits de la ville.
Le Prophète (psl) disait : "Zaahir est notre Bédouin, et nous sommes ses
citadins (ou sa cité)" Le Prophète (psl) l'aimait beaucoup. Zaahir n'était
pas très beau. Le Prophète (pssl) l'a approché une fois alors qu'il vendait sa
marchandise. Il l'a étreint par derrière et Zaahir ne pouvait pas le voir.
Zaahir a dit : "Qui est-ce? Lâchez-moi !" Il se tourna et découvrit
que c’était le Prophète (psl) ; alors il redressa son dos et le pressa contre
la poitrine du Prophète (psl). Le Prophète (psl) a alors dit: "Qui
achètera l'esclave ?" Zaahir lui a répindu : "Ô Messager d'Allah,
vous ne trouverez aucune demande pour moi (c'est-à-dire que personne ne
m'achètera) !" Le Prophète (psl) lui a alors répondu :: "Mais tu n'es
pas ainsi aux yeux d'Allah;' ou il a dit: 'Mais aux yeux d'Allah tu as de la
valeur." »
Allah dit dans le Coran : « N'épousez pas les idolâtres jusqu'à ce qu'elles
croient ; car une servante croyante vaut mieux qu'une idolâtre bien qu'elle
vous plaise ; et ne donnez pas vos filles en mariage à des idolâtres jusqu'à ce
qu'ils croient, car un esclave croyant vaut mieux qu'un idolâtre bien qu'il
vous plaise. » (2.221) Allah ne parle pas ici de n'importe quelle femme ou
homme ; Il parle de la personne avec qui vous partageriez votre vie !
Est-il contraire à l'islam d'aspirer à être aimé ou de vivre avec quelqu'un de
son choix ? Ibn Abbas a dit : « Moughith était un esclave. Il a dit: "Le
Messager d'Allah (psl) a intercédé pour moi auprès d'elle (sa femme
Barirah)". Le Messager d'Allah (psl) a dit : « Ô Barirah, crains Allah. Il
est ton mari et le père de ton enfant". Elle a dit : "Apôtre d'Allah,
me commandez-vous pour cela ?" Il a dit: "Non, je ne fais
qu'intercéder." Alors les larmes tombaient sur ses joues de son mari). Le
Messager d'Allah (psl) a dit alors à Ibn Abbas: "N'es-tu pas surpris de
l'amour de Moughith pour Barirah et de sa haine pour lui ?" »
Dans le Coran, nous lisons : « Et parmi Ses signes Il a créé pour vous des
épouses de vous-mêmes afin que vous trouviez du repos en elles, et Il a ordonné
entre vous l'amour et la miséricorde. Ici en effet sont des présages pour les
gens qui réfléchissent. » (30.21) Cela signifie qu'il devrait y avoir un
minimum « d'amour », ou, disons, « d'acceptabilité », entre les époux, et cet «
amour et miséricorde » est un don d'Allah En d'autres termes, l'amour est
quelque chose de formidable.
Mais l'amour n'est pas un jeu. L'amour fait peur. Dans le pire des cas, celui
qui aime peut être déçu, choqué, humilié ou même poussé au suicide. Au mieux,
un accident de la vie (une mort naturelle, par exemple) peut mettre fin à une
longue relation amoureuse pleine de bonheur et de joie. Un vrai dilemme,
n'est-ce pas ? Peut-être que ce n'est un dilemme qu'en théorie. Il y a beaucoup
de gens, de toutes les nations et de toutes les religions, qui s'aiment, qui
vivent heureux en famille, qui ont des enfants et pour qui tout va bien.
Cela a toujours été le cas depuis les Babyloniens et même avant. Où sont tous
ces gens, où sont leurs palais, leurs jardins, leurs bijoux... ? Il n'en reste
que des mots dans des poèmes ou des dessins sur des murs en ruine ou dans des
grottes. Cela dirait à certaines personnes qu'il faudrait plutôt voir ce qui est
essentiel dans la vie. Ce serait un pas de géant vers la quiétude qui nous
rendra moins dépendants de beaucoup de choses que nous n'avons pas, de beaucoup
de personnes que nous considérons comme indispensables, irremplaçables.
Il semble que nous ayons besoin de plus d'amour et d'affection en temps de crise (ou à mesure que nous avançons en âge). Parfois on essaie de provoquer, de susciter cet amour en soignant au maximum son apparence physique dans une tentative désespérée d'attirer l'attention.
En temps de crise, beaucoup de gens ont soif d'affection et de tendresse. Nous
pouvons tous détecter sur les visages des signes de traumatismes personnels et
de drames cachés par des sourires peu sincères. Beaucoup de gens ont besoin de
se sentir aimés, et quoi de plus naturel ? Quoi de plus qu'un amour sincère,
une attention bien intentionnée, pourrions-nous utiliser comme bouée de
sauvetage, une canne pour nous aider à avancer tranquillement sur la route
cahoteuse qui nous attend ? Mais la réalité est qu'il y a bien des personnes
mariées qui se détestent tout en dormant ensemble. Même ceux qui s'aiment à la
folie n'ont pas toujours la vie facile. Oh combien d'amants se font la guerre
au quotidien !
Nous avons tous besoin de compassion, ou d'une sorte d'amour, d'une manière ou
d'une autre, un jour ou l'autre. Nous devons nous complimenter ou nous
consoler. Nous aimons tous entendre de belles paroles sur nous, sur nos
possessions, nos villes, nos pays. Cependant, il y a beaucoup de gens qui
peuvent vivre leur amour par eux-mêmes et endurer la séparation, comme les gens
peuvent endurer le diabète ou l'hypertension artérielle. Ils se disent, quand
ils veulent, juste ce qu'ils aiment entendre. Ils se donnent de l'importance
quand personne ne s'intéresse à eux.
L'amour enseigne la sagesse, car très souvent les expériences amoureuses sont
pleines de frustration et d'opportunités manquées. Avec l'âge, le sentiment
amoureux mûrit et nous fait aimer la vie telle qu'elle est sans renoncer à nos
rêves les plus fous, tout comme il nous fait aimer une personne avec tous ses
défauts. Ce genre d'amour, quand il est possible, permettrait d'avoir une
certaine tranquillité d'esprit, une assurance émotionnelle et la capacité de
sourire du fond du cœur et de voir et d'apprécier ce qui reste de la beauté du
monde.
Dans un jardin, nous contemplons la belle fleur, nous détournons les yeux de
celle qui est morte. Nous battons des yeux sur le palais et ignorons la hutte à
côté. Mais aucun homme n'ignorerait une jeune femme passante pour voir des
fleurs à la place. Une jeune femme est plus précieuse qu'une belle fleur.
D'une certaine manière, comme je l'ai dit plus haut, nous avons tous besoin
d'une sorte d'amour de nos jours ; on a besoin de se sentir vraiment en famille
quand on s'assoit à table, par exemple : tout le monde semble séparé par la
télé, les smart-phones ou autres gadgets. Il y a des gens qui sont malades et
qui ont besoin de cet amour. Que font-ils si personne ne leur donne l'amour
dont ils ont besoin ?
Cependant, en matière d'amour, intellectuellement et spirituellement parlant,
il vaut mieux être un sujet qu'un objet. Quand on aime, on donne, on est
généreux. Lorsque nous aspirons à être aimés, par tous les moyens, ou lorsque
nous nous sentons aimés, nous risquons de tomber dans l'orgueil et la cupidité.
Lorsque nous aimons, nous sommes plus sensibles aux fleurs et aux chants des
oiseaux, à la beauté des vergers, aux gens et à tout ce qui fait partie du
monde dans lequel nous vivons. L'amour attendrit le cœur et renforce la
spiritualité. Avec l'amour, on peut réaliser sa pleine humanité. L'amour nous
aide à extraire la force de nos faiblesses et la résilience de nos revers. Si
nous sommes de ceux qui recherchent l'intérêt commun plutôt que les facteurs de
séparation, si nous sommes prêts à donner gracieusement, si nous ne voulons pas
satisfaire à tout prix toutes nos attentes, si nous voulons marcher main dans
la main, en paix et quiétude avec celui qu'on aime, si on ne veut rien imposer
à celui qui nous aime, si on est prêt à régler les différends avec des sourires
et de belles paroles, si on ne veut pas se couper de l'autre en s'arrogeant le
droit d'imposer notre façon de voir le monde, oh que l'amour sera beau et doux
! Certes, demander à quelqu'un qui est en détresse de penser aux autres est
évidemment irréaliste, surtout si c'est l'être aimé qui a causé cette détresse.
Mais l'amour fait des miracles.
Oui, ce genre d'amour n'est pas toujours possible entre deux personnes. C'est
normal. Quand on ne trouve pas quelqu'un qui mérite un tel amour, on se
retrouve avec deux options : garder son amour pour soi ou le partager avec
n'importe qui d'autre, avec l'humanité.
Supposons que vous trouviez votre partenaire idéal et que vous viviez ensemble
la vie la plus heureuse de tous les temps. Et puis vous perdez tout du jour au
lendemain. Vous faites quoi, alors ? Pourriez-vous encore vous soucier de quoi
que ce soit ou de qui que ce soit dans le monde, après avoir perdu votre
conjoint, vos enfants et tout ? Pensez à Abdul-Rahman Ibn Khaldoun (1332-1406),
l'un des érudits et penseurs arabes les plus distingués, sinon le plus éminent,
de tous les temps. Dans ses mémoires, il a dit quelque chose comme ceci : «
Beaucoup de gens ici (en Egypte) étaient jaloux de moi quand je suis devenu juge
Maliki. Il est arrivé un moment où je ne pouvais plus endurer, alors j'ai
demandé à être relevé de mes fonctions. Ensuite, j'ai consacré mon temps à
l'écriture et à l'enseignement. Mais ma famille, qui était encore de retour à
Tunis, m'a vite manqué. Le problème, c'est que je ne pouvais pas y aller à
cause du sultan de Tunis. J'ai donc demandé au sultan d'Égypte d’intercéder en
ma faveur auprès du sultan de Tunis. Ce dernier a permis à ma famille de
quitter Tunis. Ils ont pris un bateau, mais alors qu'ils s'approchaient de la
côte égyptienne, le bateau a coulé, et ainsi tous les membres de ma famille ont
périt… » Cela est arrivé à Ibn Khaldoun quand il était vieux. Et pourtant, il
est resté en forme mentalement et nous a raconté son histoire. Tous les penseurs
éminents de mon pays et du monde arabe ont été influencés d'une manière ou
d'une autre par les écrits d'Ibn Khaldoun. Ils s’intéressent tous à ses
pensées; personne ou presque ne pense à son histoire personnelle.
Pour beaucoup de gens, une telle fin malheureuse marquerait la fin de la vie :
plus d'espoir, plus de rêves, plus d'objectifs. Pour des gens comme Ibn
Khaldoun, la vie ne s'arrête que lorsque l'âme quitte le corps. Mais faut-il
être comme Ibn Khaldoun pour aborder la vie de cette manière ? Qu'est-ce qu'Ibn
Khaldoun avait qui lui permettait d'avancer ? Deux choses : la Foi et une
certaine connaissance du monde. Nous pouvons tous avoir ce genre de choses, si
nous le voulons. Je parle ici de gens comme vous et moi, qui lisent et pensent.
Comment la foi et la connaissance peuvent-elles nous aider lorsque notre vie
est bloquée comme une route dans une zone de guerre, lorsque toutes les
barrières sont dressées devant nous ? Eh bien, elles peuvent nous aider à «
dépersonnaliser » le tout. Si je perds mon amour, le meilleur amour du monde,
n'est qu'un plaisir parmi tant d'autres. Je peux avoir du plaisir par un autre
moyen. Si je perds un être cher, je me demande : et si je me perdais moi-même ?
Si je me trouvais soudain en danger de mort, penserais-je à cet être cher que
j'ai perdu ou penserais-je seulement et uniquement à mon âme ? Est-ce que je
regrette, et je pleure, cet être cher parce que je crois qu'il aurait dû vivre
plus longtemps ou parce que je le veux pour moi, qu'il soit à mes côtés pour toujours
? Est-ce un sentiment altruiste ou égoïste ? Eh bien, lorsque nous
dépersonnalisons la vie, nous brisons toutes les barrières égoïstes qui nous
empêchent d'avancer.
Pensez-vous qu'Ibn Khaldoun n'a pas pleuré quand il a appris la nouvelle ? Même
le Prophète Mohammad (psl) a versé des larmes lorsqu'il a perdu son fils
Ibrahim. Jacob aussi a pleuré quand il a perdu son fils Joseph. Mais Ibn
Khaldoun n'avait pas une famille, sa famille. Il avait une famille beaucoup,
beaucoup plus grande et plus large : la famille des lecteurs ; vous et moi
sommes membres de cette famille. Le prophète Mohammad (psl) et Jacob (psl)
n'ont pas vécu uniquement pour leur famille, uniquement pour eux-mêmes : ils
vivaient pour une famille beaucoup, beaucoup plus grande, pour l'humanité. Vous
et moi faisons partie de cette grande famille. C’est ainsi que vous voyez des
gens sans enfant aider les enfants d'autres personnes ; vous voyez des auteurs
non-voyants écrire pour les voyants ; vous voyez des artistes pauvres divertir
des gens riches ; vous voyez des maçons démunis construire des maisons pour les
riches ; on voit des chômeurs se porter volontaires pour donner de la joie à
des gens qui ont un emploi.
Mais l'altruisme est-il bien loin de l'égoïsme ? Pas vraiment. Je peux aider
les autres et en même temps avoir du plaisir à le faire. Ce plaisir est mon
salaire. Même lorsque je fais quelque chose pour l'amour de Dieu, je peux à
juste titre et légitimement espérer avoir quelque chose de bon en retour. Dans
le Coran, nous lisons : « Allah ne laisse pas perdre la récompense des
bienfaiteurs.. » (9.120)
Le monde est fait de beauté et de grandeur. L'homme aspire à la beauté et à la
grandeur. Quand nous ne sommes pas beaux nous-mêmes, nous nous efforçons
d'avoir quelqu'un ou quelque chose de beau. Quand nous ne pouvons pas être
grands, nous nous identifions à quelqu'un ou à quelque chose de grand.
Les hommes veulent de belles femmes et les femmes veulent de beaux hommes. Tous
deux veulent de beaux enfants, beaucoup d'argent pour le logement, l'éducation,
la nourriture et les loisirs. Ils veulent de grosses voitures et des propriétés
à la campagne... pour impressionner amis et ennemis. Ils veulent le confort de
la vie du monde comme signe de réussite, de grandeur. D'où nos épreuves dans ce
monde, en arabe ibtila. Certains sont testés en étant accordés de
telles choses, d'autres en en étant privés. Allah dit dans le Coran : « Est
embelli pour l'humanité l'amour des joies (qui viennent) des femmes et de la
progéniture ; et les tas d'or et d'argent accumulés, et les chevaux marqués
(avec leur marque), et le bétail et la terre. Tout cela est confort de la vie
du monde. Allah ! Avec Lui est une demeure plus excellente. » (3.14) « Toute
âme doit goûter la mort, et Nous vous éprouvons par le mal et par le bien, pour
vous tester. » (2.35) « Et Nous avons désigné certains d'entre vous comme un
test pour les autres : Serez-vous fermes ? Et ton Seigneur est toujours Voyant.
» (25.20)
Maintenant, que dit l'islam à propos de la beauté ? Le Coran donne un exemple
d'une extrême beauté : Joseph, arrière- petit-fils d'Abraham. « Et les femmes
de la ville dirent : La femme du Chef essaye de séduire son valet ! Il l'a
vraiment rendue folle d'amour. Nous la trouvons certes dans un égarement
évident. Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya [des
invitations,] et prépara pour elles une collation; et elle remit à chacune
d'elles un couteau. Puis elle dit (à Joseph) : "Sors devant elles !"
- Lorsqu'elles le virent, elles l'exaltèrent et se coupèrent les mains en
s'écriant :: "A Dieu ne plaise ! Ce n'est pas un être humain, ce n'est
qu'un ange gracieux !" Elle dit: "Voilà donc celui à propos duquel
vous me blâmiez. J'ai essayé de le séduire mais il s'en défendit fermement. Or,
s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné
et sera certes parmi les humiliés". » (12.30-32)
Il y a encore une beauté beaucoup plus fascinante que nous pourrions
difficilement, voire jamais, concevoir : les Houris, Le Coran les décrit « (en
beauté) comme le rubis et le corail ». (55.58) Le Prophète Mohammad (psl) a dit
d’elles qu’elles sont : « tellement belles qu’on voit la moelle des os de leurs
jambes de derrière la chair » ! Pouvez-vous les imaginer ? Mais ce n'est pas
tout. Le prophète Muhammad (psl) a dit : « Allah est Beau, Il aime la beauté. »
Pouvons-nous imaginer la beauté d'Allah même dans un rêve ? Bien sûr que non. «
La vision ne Le comprend pas, mais Il comprend (toute) la vision. » (6.103) «
Et lorsque Moïse vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur lui eut parlé, il
dit: "Ô mon Seigneur, montre Toi à moi pour que je Te voie !" Il dit:
"Tu ne Me verras pas ; mais regarde le Mont : s'il tient en sa place,
alors tu Me verras." Et quand son Seigneur Se manifesta au Mont, Il le
pulvérisa, et Moïse s'effondra foudroyé. Lorsqu'il se fut remis, il dit:
"Gloire à Toi! A Toi je me repens; et je suis le premier des
croyants". » (7.143) Si nous ne pouvons pas voir la beauté d'Allah
Lui-même, nous pouvons - et devons - voir la beauté qu'Allah a créée dans
l'univers et en nous-mêmes. Notre beauté - humaine - n'est qu'un échantillon de
cette beauté. Allah dit : « Pour vous, il y a en eux une grande beauté quand
vous les ramenez le soir et quand vous les envoyez paître. » (16.6) « Et la
terre, Nous l'avons étendue et Nous y avons placé des ancrages, et Nous y avons
fait pousser toutes sortes de couples [de végétaux] splendides. » (50.7) «
N'est-ce pas Lui qui a créé les cieux et la terre et qui vous a fait descendre
du ciel une eau avec laquelle Nous avons fait pousser des vergers pleins de
splendeur ? » (27.60) « Et Nous avons orné le ciel inférieur de lampes. »
(67.5) « Certes Nous avons placé dans le ciel des constellations et Nous
l'avons embelli pour ceux qui regardent. » (15.16) « Nous produisons à partir
de la matière verte des multitudes de grains complexes, des palmiers avec des
grappes suspendues, et des jardins de raisins, des olives et des grenades ; des
fruits qui sont similaires mais pourtant dissemblables. Regardez leurs fruits
au moment de leur production et de leur mûrissement. Voilà bien là des signes
pour ceux qui ont la foi. » (6.99) Le but est clair: l'homme devrait méditer
sur les signes qu'Allah a faits dans Sa Création. « Et ce qu'Il a multiplié
pour vous sur terre dans des couleurs variées. En cela, il y a bien un signe
pour des gens qui se rappellent. » (16.13)
Pourquoi tous les paons sont-ils beaux ? Les paons femelles préfèrent
généralement les paons forts plutôt que « les beaux ». Pourquoi certaines
poules sont-elles plus belles que d'autres ? Peut-être qu’il y en a ceux qui
préfèrent certaines formes ou couleurs. Mais un coq, par exemple, choisit-il
une poule pour son beau plumage ? En tout état de cause, ces belles couleurs
sont faites pour nous : « … un rappel pour tout serviteur repentant. » (50.8)
La beauté fait aimer la foi au cœur du croyant. « Il lui fut dit : Entrez dans
la salle. Et quand elle l'a vue, elle l'a considérée comme une piscine et a
découvert ses jambes. (Salomon) lui a dit : c'est une salle, faite de verre.
Elle a dit : Mon Seigneur ! Je me suis fait du tort et je me soumets avec
Salomon à Allah, le Seigneur de l'univers. » (27.44) Allah dit dans le Coran :
« Ô enfants d'Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure (vos
habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car [Allah] n'aime
pas ceux qui commettent des excès. » (7.31) Serait-ce acceptable si vous alliez
à une fête de mariage dans vos plus beaux vêtements et à une mosquée dans une
tenue minable ?
Dans une mosquée, justement, vous verriez des gens de couleurs plus ou moins
différentes, qui parlent des langues différentes, etc. ; « Il y a en cela des
preuves pour des gens qui réfléchissent. » (30.21) « Et parmi Ses signes, la
création des cieux et de la terre et la diversité de vos langues et de vos
couleurs. En cela, il y a des signes pour les savants. » (30.22) « … et Nous en
produisons des fruits de diverses teintes; Et dans les montagnes, il y a des
sillons de couleurs variées, blancs et rouges, ou d'un noir intense ; l y a
pareillement des couleurs différentes parmi les hommes, les animaux et le
bétail. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est,
certes, Puissant et Pardonneur. » (35.27-28) C'est parce que c'est Allah, « Le
Créateur des cieux et de la terre », Qui « ajoute à la création ce qu'Il veut.
Allah est Capable de tout faire. » (35.1) « Quand Il décrète une chose, Il lui
dit seulement : Sois ! et elle est. » (2.117) Il est capable non seulement de
créer, mais aussi d'inventer et de diversifier. « Il est Allah, le Créateur,
l’Initiateur, le Concepteur. » (59.24)
En effet, la diversité fait partie de la beauté qu'Allah a faite dans ce monde.
Vous serez peut-être surpris de voir combien de couleurs il y a dans les
tomates et les aubergines, par exemple. Et vous mangeriez sans aucun souci des
légumes, des fruits et de la viande de couleurs très différentes. Comment
saurais-je que cette personne est chinoise si elle ressemble exactement à un
Suédois ou à un Amérindien, ou parle exactement comme un Irlandais ou un
Berbère marocain ? Allah dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et
d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que
vous vous connaissiez les uns les autres. » (49.13) « Et parmi ses signes est
la création des cieux et de la terre, et la différence de vos langues et de vos
couleurs. Voici, en effet, il y a ici des présages pour les hommes de
connaissance. » (30.22) Cela signifie-t-il qu'un Chinois vaut moins ou plus
qu'un ressortissant d'un autre pays ? Pas nécessairement. Dans le Coran, nous
lisons : « Et sur la Terre il y a des étendues voisines, des vignes et des
terres labourées, et des palmiers dattiers, semblables et dissemblables, qui
sont arrosés d'une seule eau. Et Nous en avons fait certains pour exceller les
autres en fruits. Lo ! Voici en vérité des présages pour les gens qui ont du
sens. » (13.4)
Le prophète (psl) a dit : « Regardez ceux qui sont dans une situation moins
bonne que la vôtre et non pas ceux qui sont dans une situation meilleure, vous
éviterez ainsi de mépriser les bienfaits qu’Allah vous a octroyés. » A moins
que je ne pense malicieusement, je dois d'abord me comparer à d'autres
créatures avant de me comparer à mes semblables. Allah nous dit : « En vérité,
nous avons honoré les enfants d'Adam. Nous les transportons sur la terre et sur
la mer, et Nous leurs avons prévu de bonnes choses, et les avons préférés à
beaucoup de ceux que Nous avons créés avec une préférence marquée. » (17.70) Un
chat peut manger ce que je crache, mais je ne mangerais jamais ce qu'un chat
crache. C'est avant tout une question de diversité « innocente »,
« inoffensive ». Après cela, on peut, oui, parler d'une sorte de
différenciation, mais pas de favoritisme tel qu'on peut le comprendre. Le Coran
le dit explicitement : « Et Allah a favorisé certains d'entre vous par
rapport aux autres en matière de provision. » (16.71) « Voyez comment
Nous préférons l'un d'eux à un autre, et en vérité l'au-delà sera plus grand en
degrés et plus grand en faveur. » (17.21) "Et ne convoitez pas la
chose dans laquelle Allah a fait que certains d'entre vous surpassent les
autres. » (4.32) Alors devrais-je m'offusquer quand je vois qu'Allah a
favorisé quelqu'un par rapport à moi en termes de beauté physique ou de santé
ou de possessions mondaines ou de pouvoir, etc. ? Allah dit : « Et ne
convoitez pas la chose dans laquelle Allah a fait que certains d'entre vous
surpassent les autres. » (4.32) Allah a même préféré certains messagers à
d'autres. « De ces messagers, dont certains ont été supérieurs à d'autres,
et dont il y a certains à qui Allah a parlé, tandis que certains d'entre eux Il
a élevé (au-dessus des autres) en degré. » (2.253)
De plus, la « préférence » n'est pas nécessairement prédéterminée. Vous
pourriez acheter une bonne voiture (de votre choix) puis vous rendre compte que
vous auriez pu en acheter une bien meilleure avec le même montant d'argent si
et si et si. Idem pour votre maison, votre école, votre chemise, votre
conjoint, etc. Qui blâmeriez-vous, alors, pour quelque chose que vous avez
vous-même décidée ? Pire encore, vous êtes peut-être beau et votre conjointe
belle aussi mais vos enfants s'avèrent moins beaux que les enfants d'un couple
pas beau du tout. Vous pourriez être intelligent et votre conjoint intelligent
aussi, mais vos enfants s'avèrent moins intelligents que les enfants d'un
couple analphabète. Un fils peut être moins beau/intelligent que son frère et
une fille peut être moins belle/intelligente que sa sœur.
Alors, où allons-nous d'ici ? Il y a le problème de la beauté ; il y a le
problème de l'amour ; il y a le problème du choix. Dois-je, par exemple,
veiller à ce que je ne « choisisse » d'épouser qu'une femme qui soit belle et
qui m'aime ? Et si mon épouse n'était ni belle ni ne m'aimait ? Serait-ce un
signe que c'est exactement ce que je vaux ? Alors, dans ce cas, ce serait ma
propre responsabilité. Si je considère comme une condition préalable absolue
que ma future conjointe soit du genre dont je rêve, alors je ne me marie pas et
je m'en épargne la peine. Si je peux voir en moi mes propres qualités, si je
peux me valoriser indépendamment de ce que les autres peuvent penser de moi,
alors je ne verrai pas chez mon conjoint des signes « égoïstes » que je vaux
quelque chose. Je vaux ce que je vaux. Ma femme vaut ce qu'elle vaut. Et
pourtant, la compagne que je « choisirais » peut me donner une idée de
moi-même. Allah dit dans le Coran : « Les mauvaises [femmes] aux mauvais
[hommes], et les mauvais [hommes] aux mauvaises [femmes]. De même, les bonnes [femmes]
aux bons [hommes], et les bons [hommes] aux bonnes [femmes]. » (24.26)
Ainsi, au lieu d'être constamment obsédé par ce que je vaux à mes propres yeux
ou aux yeux d'humains comme moi, je préfère regarder plus haut que nous tous. «
Les sept cieux et la terre et tout ce qui s'y trouve célèbrent Sa gloire, et il
n'y a rien qui ne chante sa louange ; mais vous ne comprenez pas leur
glorification. Il est toujours Clément, Pardonneur. » (17.44) Le prophète (psl)
a dit : « Aucun de vous n'est croyant jusqu'à ce que je lui sois plus cher que
son enfant, son père et l'ensemble de l'humanité. »
Nos actions ne sont pas toujours justifiables par un raisonnement analytique.
Pensez au coup de foudre, par exemple. Aussi la beauté est très souvent
relative. « Il n'y a pas de beauté sans défaut », comme le dit l’adage
marocain. Même la plus belle femme vieillit et perd sa jeunesse et sa beauté et
le plus bel homme vieillit et perd sa force et sa virilité.
Le problème est que, dans nos moments de faiblesse, nous pouvons avoir peur de
ne pas être à la hauteur. L'acceptation de soi n'est pas toujours évidente.
Nous savons tous, par exemple, que l'industrie de la chirurgie plastique vaut
des milliards de dollars. Et des millions de personnes dans le monde luttent
quotidiennement contre un excès de poids.
Ce qui peut être choquant, c'est qu'un vrai croyant ne serait jamais «
satisfait » complètement et sincèrement d'une beauté de ce monde, que ce soit
un visage ou un corps humain, ou tout autre bien matériel. Un vrai croyant est
un croyant ambitieux, celui qui aspire à ce qui est mieux. Mais un vrai croyant
est un humain comme tous les êtres humains, avec plus ou moins les mêmes
impulsions primordiales. Allah dit : « Est embelli pour l'humanité l'amour des
joies (qui viennent) des femmes et de la progéniture ; et les tas d'or et
d'argent accumulés, et les chevaux marqués (avec leur marque), et le bétail et
la terre. Tout cela est confort de la vie du monde. Allah ! Auprès de Lui est
une demeure plus excellente. » (3.14) Ceci s'applique à tous les hommes. La
différenciation vient après. « Dis : Dois-je vous informer de quelque chose de
meilleur que tout cela ? Pour ceux qui se gardent du mal, avec leur Seigneur,
il y a des Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux où ils demeureront, et
aussi des épouses purifiées, et l'agrément d'Allah. Allah est Voyant de Ses
serviteurs. » (3.15) « Est-ce celui à qui Nous avons fait une belle promesse
qu'il trouvera (véridique) comme celui à qui Nous avons accordé la jouissance
de la vie du monde, puis le Jour de la Résurrection il sera de ceux mis en
examen ? » (28.61) « Et ne tends pas les yeux vers ce dont Nous faisons jouir
certains couples mariés parmi eux, au moyen duquel Nous les mettons à
l’épreuve. Ce que ton Seigneur te pourvoit est de loin meilleur et éternel. »
(20.131) La différenciation vient donc avec la foi. Quand je crois qu'un jour
j'aurai droit à ce qui est mieux que la meilleure chose que je puisse avoir
dans ce monde, je freine, du mieux que je peux, mes désirs et mes caprices et
serais content de ce que j'ai. Les Français disent : « Quand on n'a pas ce
qu'on aime on aime ce qu'on a. » C'est vrai aussi pour un vrai croyant, avec la
légère nuance qu'un vrai croyant accepte ce qu'il a par conviction, pas par
résignation. Quand j'ai cette croyance, je me débarrasse de tous les complexes
psychiques et je prends plaisir à faire mon devoir, à vivre sereinement ma vie
dans le cadre de ma foi.
Allah veut que je sois en paix avec moi-même. Il a dit au Prophète (psl) : «
Que ton âme ne se répande donc pas en regrets pour eux. » (35.8) Et à nous tous
: « Nul malheur ne s'abat sur la terre ou en vous-mêmes qui ne soit décrété
dans un Livre avant même que nous le fassions exister - cela est facile à Allah
- et ce pour que vous ne vous attristiez pas à cause de ce qui vous a échappé,
ni ne vous réjouissiez encore à cause de ce qui vous a été donné. » (57.22-23)
Allah veut même que moi, en tant que croyant, sois en bonne forme physique.
D'où mon repos et mon sommeil. « N’ont-ils pas vu que nous avons fait la nuit
pour leur repos, et le jour pour voir? » (27.86) « C'est Lui qui a créé la nuit
pour que vous vous y reposiez, et le jour pour vous permettre de voir. »
(10.67) « Ô enfants d'Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure (vos
habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car [Allah] n'aime
pas ceux qui commettent des excès. » (7.31) Si je suis un vrai croyant, je
serai moi-même incomparablement plus belle et désirable que je ne le suis dans
ce monde. Une vieille femme est venue voir le Prophète (psl) et a fait une
demande : « Ô Messager d'Allah, fais un doua qu'Allah
m'accorde l'entrée au paradis. » Le prophète (psl) a répondu : « Ô Mère, une
vieille femme ne peut pas entrer au paradis. ' Cette femme s'est mise à pleurer
et a commencé à partir. Le prophète (psl) a dit : « Dis à la femme qu'elle
n'entrera pas dans un état de vieillesse, mais Allah fera de toutes les femmes
du Paradis de jeunes vierges. » Allah dit : « Voici ! Nous les avons créés une
(nouvelle) création et les avons rendus vierges, amants, égaux en âge.
(56.35-37). Si je veux être aimé, en tant qu'homme, par une femme et que je ne
trouve pas l'amour que je veux dans ce monde, je peux encore être aimé au Ciel
: « et en ai fait des vierges, des amants ». (56.35-37). La femme du
souverain égyptien adorait Joseph, mais à la fin il épousa une autre femme. «
Elle a dit : C'est celui à cause duquel vous m'avez blâmé. Je lui ai demandé un
acte mauvais, mais il s'est montré continent, mais s'il ne fait pas mon ordre,
il sera en vérité emprisonné, et en vérité sera de ceux qui sont abaissés.
(12.32) Quand j'ai cette croyance, je me débarrasse de tous les complexes
psychiques et je prends plaisir à faire mon devoir, à vivre sereinement ma vie
dans le cadre de ma foi.
Même quand j'ai des ennuis en guise de punition pour mes péchés, je ne devrais
pas trop m'inquiéter. Allah dit : « Et lorsque Nous faisons goûter la
miséricorde aux hommes, ils s'en réjouissent ; mais si quelque chose de mal
leur arrive à la suite de leurs propres actions, ils sont désespérés ! Ne
voient-ils pas qu'Allah élargit la provision pour qui Il veut, et la restreint
(pour qui Il veut). Ici en effet sont des présages pour les gens qui croient. »
(30.36-37) « Dis: Ô Mes serviteurs qui ont commis des excès envers eux-mêmes ,
ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les
péchés. Il est le Pardonneur, le Miséricordieux. » (39.53) Pour apaiser mon
âme, j'ai des outils faciles. Allah dit : « Il n'y a de Dieu que Moi. Alors servez-moi
et établissez le culte pour mon souvenir. » (20.14) « En vérité, c'est dans
l'évocation d'Allah que les cœurs trouvent le repos ! » (13.28)
Si j'ai la chance d'avoir la bonne conjointe avec qui je peux vivre dans la
paix et l'amour, c'est super. Si je ne la trouve pas, que dois-je faire ?
M'auto-flageller ou blâmer les autres pour mes malheurs ? Ou plutôt chercher
l'amour que je veux, la beauté que je veux, en moi, dans mon âme ? L'estime de
soi est plus précieuse que l'amour ou la beauté de quiconque. Je peux trouver
tout cela en moi et être heureux de ce que je suis, de ce que j'ai. Et en même
temps je peux être ambitieux sans vouloir placer la barre trop haut.
Le Prophète Mohammad (psl) dormait sur un lit dur, vivait de pain et de dattes,
et une fois il devait errer dans les rues la nuit simplement parce qu'il avait
trop faim pour rester à la maison. Et pourtant, ses compagnons et leur
progéniture ont réussi à construire de grands empires (ambitieux). Le Prophète
(psl) aurait pu se faire un paradis sur terre s'il l'avait voulu, quitte à
mener des guerres sanglantes.
Le Prophète Mohammad (psl) voulait être un homme du peuple, pas des heureux
élus. Il voulait montrer l'exemple. Un gouverneur se présenta devant le calife
Omar Ibn al-Khattab et lui offrit des gâteaux. Omar lui dit : « Est-ce que tous
les gens de ta région mangent de si bons gâteaux ? » Comment diable un proche
compagnon du Prophète Mohammad (psl) pouvait-il manger des gâteaux que seuls
les nantis pouvaient se permettre ? Mais c'est le Calife Omar, pas vous et moi.