12
La vérité
D'où
vient ce monde ? Dans le passé, de nombreux musulmans ont été tués parce qu'ils
croyaient qu'Allah avait créé le monde à partir de rien ; beaucoup d'autres ont
été tués parce qu'ils croyaient qu'Allah avait créé le monde à partir de quelque
chose qui existait auparavant. En fin de compte, les deux croyaient, comme moi,
que le monde a été créé par Allah. Ma vie est trop courte. Je ne vivrai
peut-être pas assez longtemps pour voir les résultats de la recherche
scientifique visant à savoir s'il y a vraiment eu un Big Bang ou s'il y a de la
vie sur une autre planète. Je ne serai pas là, de toute façon. Lorsque les
historiens me racontent l'histoire de mon pays, ils commencent souvent à 1200
av. J.-C. Ils disent que le premier royaume (amazigh) connu remonte à environ
280 av. J.-C. Les historiens contemporains disent que certains documents
historiques ont été falsifiés à la demande de certains dirigeants. Ils disent
aussi que plusieurs peuples/tribus ont tout simplement disparu à la suite d'une
grave sécheresse ou d'une épidémie et dont nous ne savons absolument rien. Je
ne suis pas censé tout savoir. Je ne peux pas lire tous les journaux, tous les
magazines, tous les blogs et sites Web, tous les livres, anthologies et
encyclopédies du monde. Je ne peux pas lire tout Facebook ou regarder tout
Youtube. Je ne peux pas voir toutes les chaînes de télévision ou écouter toutes
les stations de radio. Supposons que la Vérité soit éparpillée à travers toute
cette pléthore de sources d'information, comment pourrais-je reconstituer
l'histoire ? Dans le Coran, je lis : « Et quiconque croit en Allah, Il guide
son cœur. Et Allah est Omniscient. » (64.11) « Il donne la sagesse à qui Il
veut, et celui à qui la sagesse est donnée, il a vraiment reçu un bien abondant.
Mais personne ne s'en souvient, sauf les hommes intelligents. » (2.269) « Quant
à ceux qui luttent en Nous, Nous les guidons assurément vers Nos sentiers, et
Allah est avec les bons. » (29.69)
Quand je crois en Allah et en l'au-delà, cela signifie que je dois faire des
choses qui peuvent nécessiter beaucoup de sacrifices de ma part. Pourquoi
devrais-je faire de tels sacrifices pour quelque chose dont je ne suis pas sûr
? Allah dit dans le Coran : « Et quand Abraham dit (à son Seigneur) : Mon Seigneur
! Montre-moi comment Tu donnes la vie aux morts, Il dit : Ne crois-tu pas ?
Abraham dit : Si, mais (je demande) afin que mon cœur soit tranquille. (Son
Seigneur) dit : Prends quatre des oiseaux et fais-les s'incliner vers toi, puis
place-en une partie sur chaque colline, puis appelle-les, ils viendront à toi
en hâte, et sache qu'Allah est Puissant et Sage. » (2.260) Aussi dans le Coran
nous lisons : « Et ils disent : Ô toi sur qui on a fait descendre le Coran, tu
es vraiment un fou ! Pourquoi ne nous amènes-tu pas des anges, si tu es du
nombre des véridiques ? » (15.6-7) « Et ils dirent : Quel que soit le prodige
que tu apportes pour nous ensorceler, nous n'aurons pas confiance en toi. »
(7.132) Abou Soufiane, l'homme puissant de La Mecque à l'époque du Prophète
(pssl), ne doutait pas que Mahomet (pssl) était un Messager, et qu'un homme
comme lui, qui n'avait jamais menti à un humain, ne mentirait jamais sur Dieu ;
mais Abou Soufiane ne voulait pas croire parce qu'il craignait pour son statut
social. Quand il crut, finalement, il devint musulman comme les autres, mais le
Prophète (psl) lui permit de conserver une certaine importance dans la
communauté, et son fils, Mo'awiyah, devint plus tard gouverneur, puis calife.
Le Prophète (psl) a dit: « Les gens sont comme l'or et l'argent; ceux qui
étaient les meilleurs dans la Jahiliyah (période préislamique d'ignorance) sont
les meilleurs dans l'islam, s'ils ont une compréhension religieuse. » Allah dit
: « Et si Nous avions voulu Nous aurions pu l'élever par leurs moyens (les
versets coraniques), mais il s'est accroché à la terre et a suivi sa propre
convoitise. Sa ressemblance est comme la ressemblance d’un chien : si tu
l’attaques il halète la langue tirée, et si tu le laisses, il halète la langue
tirée. » (7.176) « Ô vous qui croyez ! quand on vous dit : Faites de la place !
dans les assemblées, alors faites de la place ; Allah vous ouvrira la voie (à
l'avenir). Et quand on vous dira : Montez plus haut ! Montez, Allah élèvera les
croyants parmi vous et les savants à des rangs élevés. Allah est Informé de ce
que vous faites. » (58.11) Le Prophète (psl) a dit : « J'ai été envoyé pour
parfaire la moralité. » L'islam n'était pas entièrement nouveau. Il n'est venu
que pour aider les nouveaux croyants à perfectionner leur conduite. Il y a du
bon et du mauvais partout. Un dirigeant non musulman peut être mille fois plus
utile à son peuple qu'un dirigeant musulman à son peuple musulman. La justice
sociale dans une société non musulmane serait-elle différente de la justice sociale
dans une société musulmane ? Un dirigeant corrompu est un dirigeant corrompu,
un dictateur est un dictateur, un ivrogne est un ivrogne, qu'ils soient
musulmans ou non. Le Prophète (psl) nous raconte l'histoire de cette prostituée
qui est allée au paradis parce qu'elle a abreuvé un chien assoiffé. Il a dit :
« Allah a une fois pardonné à une prostituée. Elle croisa un chien haletant
près d'un puits. Voyant que la soif avait failli le tuer, elle ôta sa
chaussure, la noua à son écharpe et puisa de l'eau. Allah lui a pardonné cela.
» Le Prophète (psl) a envoyé un groupe de ses compagnons comme réfugiés sous la
protection d'Abraha, un roi chrétien. Le Coran n'interdit pas aux hommes
musulmans d'épouser des femmes chrétiennes ou juives. Les anges me notent constamment.
En quelque sorte, on élève ou rabaisse mon rang en fonction de mes (bonnes ou
mauvaises) actions. Si je me démarque par mes oeuvres, en tant que croyant,
individuellement ou en groupe, mes anges inviteront d'autres anges à voir ce
que je fais ou à écouter ce que je dis. N'est-ce pas beau, ça ? Mais c'est là
le problème ! Je ne verrai même pas mes anges (jusqu'à l'heure de ma mort). Il
faut donc penser différemment quand il s'agit de la foi. Je dois croire en
al-ghayb (l'invisible). Le Coran dit : « Ceux qui croient en l'invisible, qui
font la prière et dépensent de ce que nous leur avons accordé ; et ceux qui
croient en ce qui t'est révélé (Mohammad) et en ce qui a été révélé avant toi,
et qui sont certains de l'au-delà. Ceux-ci dépendent des conseils de leur
Seigneur. Ce sont ceux qui réussissent. » (2.3-5) Mon corps est vivant pas de
doute là-dessus, mais il n'y a pas que mon corps. J'ai des sentiments, j'ai des
pensées, j'ai des souvenirs, etc. Tout ça un être totalement différent de mon
être physique. Mon être physique, mon corps, peut être vivant alors que mon «
être invisible » peut être mort. Pensez à Alzheimer, par exemple. La foi
remplit la partie la plus précieuse de mon corps, en l’occurrence mon cœur,
avec quelque chose qui me fait sentir que mon corps n'est pas seulement de la
chair et du sang, mais bien plus important que cela. Cela me donne l'impression
que mon corps est quelque chose de sacré, quelque chose qui devrait être propre
de l'intérieur comme de l'extérieur. C'est pourquoi je fais des ablutions pour
nettoyer mon corps de l'extérieur et je fais mes prières pour nettoyer ce qu'il
y a à l'intérieur.
Eh bien, il n'y a pas de Foi sans croyance en l'Invisible (al-ghayb).
Allah aurait pu mettre fin à la vie de quiconque lui désobéissait de quelque
manière que ce soit et n'épargné que ceux qui lui obéissaient. Mais Allah ne
veut pas nous contraindre. Il veut que nous croyions par conviction. C'est
pourquoi le Coran parle d'« erreur » (addalal) : « Il a dit : En vérité,
vous et vos pères étiez dans une pure erreur. » (21.54) C'est comme si vous
étiez perdu dans un désert, mais si vous pouviez connaître le chemin, vous
atteindriez l'endroit où vous seriez en sécurité. C'est comme si quelqu'un à
bord d'un hélicoptère vous montrait le chemin. Le Prophète (psl) a dit : «
Certes, Allah est plus heureux du repentir de Son serviteur, lorsque celui-ci
se repent à Lui, que l'un d'entre vous dont la monture s'échappe, emportant
avec elle sa nourriture et sa boisson alors qu'il se trouve sur une terre
désertique. Désespéré, il finit par s'allonger à l'ombre d'un arbre en ayant
perdu l'espoir de la retrouver. Tandis qu'il se tient ainsi, voilà sa monture
qui se présente devant lui. Il la saisit alors par son mors, puis s'exclame,
fou de joie : ‘Ô Allah ! Tu es mon serviteur et je suis ton seigneur !’ Il
s'est trompé à cause de l'intensité de sa joie. »
La vie est comme le travail. Vous êtes fatigué lorsque vous travaillez, mais à
la fin de votre journée, vous prenez une douche, vous dînez et faites tout le
reste… avec bonheur. Sauf que, pour la vie dans ce monde, cette « fatigue »
durera jusqu'à ce que vous obteniez une place au Paradis. Allah dit: « Et ils
disent: Louange à Allah qui a éloigné de nous le chagrin. Notre Seigneur est
Pardonneur, Bienfaisant, Qui, par Sa grâce, nous a installés dans la demeure
d'éternité, où le labeur ne nous touche ni la lassitude peut-elle nous
atteindre. » (35.34-35)
Mais la vie est aussi un sentiment. Malgré toute ma fatigue, je peux me sentir
heureux. Comme une mère qui passe deux heures près du feu dans la cuisine, mais
une fois à table, avec son mari et ses enfants, toute cette fatigue est oubliée
! Comme un maçon qui passe des heures à travailler au soleil, mais une fois
rentré le soir sa femme et ses enfants lui font oublier toute la fatigue. Alors
malgré toutes mes épreuves (toutes mes tribulations, mes privations) ma Foi
rendra ma vie agréable. Quand le Prophète (psl) dit : « Le monde est la prison
du croyant et le paradis de l'infidèle », cela ne veut pas dire que ma vie de
croyant sera un enfer sur terre. Cela signifie seulement que je devrai faire
des « sacrifices » qu'un non-croyant ne ferait pas. Le sentiment qu'Allah est
avec moi atténuera certainement mes souffrances, physiques ou émotionnelles, et
ma tristesse de temps en temps ne fera que rendre mon quotidien plus agréable,
moins ennuyeux, bien que l’ennui n’est pas toujours désagréable. Ce qui est
désagréable, en fait, c’est la déprime, et c’est ce que la foi aide à éviter.
Si certaines personnes ne deviennent heureuses que si elles reçoivent beaucoup
d'argent (ou de biens matériels), moi, en tant que croyant, je peux être
heureux avec aussi peu qu'un sourire, un appel téléphonique ou un regard sur
une rose dans le jardin.
Allah sait certainement ce que je veux. Il ne fera que me soumettre à des
épreuves, et ce afin que je montre par des actes, des paroles, des sentiments,
que c’est bien Lui que je veux, plutôt que ma personne, mon aisance. Est-ce que
je veux servir Allah ou est-ce que je veux qu'Allah me serve ? Allah dit dans
le Haddith Qodsi : « Je suis proche de la pensée de Mon serviteur quand il
pense à Moi, et Je suis avec lui quand il se souvient de Moi. Et s'il se
souvient de Moi dans son cœur, Je me souviens aussi de lui dans Mon Cœur, et
s'il se souvient de moi en assemblée, je me souviens de lui en assemblée, mieux
que son (souvenir), et s'il s'approche de moi par l'envergure d'une paume, je
m'approche de lui par la coudée, et s'il s'approche de moi par la coudée Je
m'approche de lui par l'espace (couvert par) deux mains. Et s'il marche vers
moi, je me précipite vers lui. » Et dans le Coran, nous lisons : « Votre
Seigneur est le mieux informé de ce qui est dans votre esprit. Si vous êtes
justes, alors Il a toujours Pardonné à ceux qui se tournent (vers Lui). »
(17.25) Donc je m'en fous s'il y a autour de moi des gens qui ont plus de
chance que moi. Allah dit: « Et ne convoitez pas la chose dans laquelle Allah a
fait que certains d'entre vous surpassent les autres. Aux hommes une fortune de
ce qu'ils ont gagné, et aux femmes une fortune de ce qu'ils ont gagné. (Ne vous
enviez pas les uns les autres) mais demandez à Allah Sa bonté. Et Allah est
Omniscient. » (4.32) « Demandez pardon à votre Seigneur ; ensuite, revenez à
Lui. Il vous accordera une belle jouissance jusqu'à un terme fixé, et Il
accordera à chaque méritant l'honneur qu'il mérite. » (11.3) « Celui qui
s'appuie sur une preuve claire de son Seigneur est-il semblable à ceux pour qui
le mal qu'ils commettent est magnifié alors qu'ils suivent leurs propres
convoitises ? » (47.14) Tout est une question de foi. Ce qui compte, ce n'est
pas mon travail ou mon chômage, mon mariage ou mon célibat ; ce qui compte,
c'est mon intention, ma bonne ou ma mauvaise foi ; ce qui compte, c'est ce que
j'ai à cœur. Le Prophète (psl) a dit : « Vous n'aurez pas le goût de la réalité
de la foi jusqu'à ce que vous sachiez que ce qui vous est arrivé ne pouvait pas
vous manquer, et que ce qui vous a manqué ne pouvait pas venir à vous. » Quand
je perds mon emploi, Allah sait à l'avance quel emploi j'obtiendrai par la
suite, quand, où et comment. Dans le Hadith, nous lisons : « Votre création
(les humains) est rassemblée sous forme de semence dans le ventre de votre mère
pendant quarante jours, puis elle devient une chose collante dans une période
similaire, puis elle devient un morceau de chair comme cela, alors Allah envoie
un ange qui lui insuffle la vie; et (l'ange) reçoit l'ordre d'enregistrer
quatre choses à son sujet : sa provision, sa durée de vie (dans ce monde), sa
conduite, et s'il sera heureux ou malheureux. » C'est donc ce que je ressens,
la façon dont je vais faire ce que je vais faire (en cherchant un travail, une
personne à épouser, un toit sur ma tête… - c'est ça qui compte. Un des
compagnons du Prophète (psl) a rapporté : « Mon père a mis de côté quelques
dinars pour la charité et les a donnés à un homme dans la mosquée. Je suis allé
voir cet homme et j'ai repris ces dinars. Il a dit : "Je n'avais pas
l'intention de vous les donner." Alors nous sommes allés vers le Messager
d'Allah (psl) Il a dit à mon père : « Yazid, tu as été récompensé pour ce que
tu avais prévu. » Et il m'a dit : « Ma'n, tu as droit à ce que tu as pris. »
Allah dit : « Quiconque cependant est avare, l'est à son détriment. Et Allah
est le Riche, et vous êtes les pauvres. Et si vous vous détournez, Il vous
remplacera par un peuple autre que vous, et ils ne seront pas comme vous. »
(47.38) « Et peut-être s'efforce, ne s'efforce que pour lui-même, car Allah est
totalement Indépendant de (Ses) créatures. » (29.5-6)
Quand j'entends une sirène d'ambulance, est-ce que j'arrête de manger et de
boire, ne serait-ce qu'une seconde, ne serait-ce que par solidarité ? Quand un
cortège funèbre passe près de moi, est-ce que je m'arrête, ne serait-ce qu'une
seconde, ne serait-ce que par solidarité ? Si j'arrête de manger et de boire,
cela n'aidera pas la victime. Si je m'arrête une seconde, cela ne ramènera pas
les morts à la vie. C'est juste une question de foi et de coeur. Le Prophète
(psl) s'est levé au passage d'un cortège funèbre et quand on lui a dit qu'il
s'agissait d'un juif, il a répondu : « Ne s'agit-il pas d'un être humain ? »
Et il y a, heureusement, beaucoup de gens dans toutes les nations, dans toutes
les religions, qui veulent agir de bonne foi. Si la bonne foi ne marche pas
toujours avec les humains, avec Allah elle marche. « Allah ne laisse pas perdre
la récompense des bienfaiteurs… » (9.120)
13
Le Visible et l’Invisible
En
me créant, Allah m'a donné l'opportunité d'avoir cette brève expérience
terrestre dont je me souviendrai quand je serai au Paradis, si jamais j'y vais.
Ma connaissance du monde, d'Allah, de moi-même devrait être une lumière pour
moi. Ma connaissance devrait renforcer ma foi. Ma connaissance et ma foi seront
comme mes deux mains, mes deux yeux, mes deux oreilles, mes deux pieds. Ainsi,
mon esprit (qu’il soit dans mon cerveau ou dans mon système digestif) ne
fonctionnera pas indépendamment de mon cœur. J'ai besoin des deux comme j'ai
besoin de mes deux mains, de mes deux yeux… Mon esprit et mon cœur me
montreront comment travailler au mieux à la fois pour cette vie du monde (qui
n'est qu' « amusement et jeu » (6.32)) et ma vie éternelle, où
je pourrai voir Allah de mes propres yeux, si jamais je vais au paradis.
Dans ma prime jeunesse, j'avais besoin de savoir des choses sans rien remettre
en question. J'ai grandi en tant que musulman ; donc à l'école, on m'a appris à
lire le Coran, à faire mes ablutions, mes prières, etc. En grandissant, j'ai
appris davantage auprès de la mosquée, des médias, des livres, de la société,
etc. Mais il est arrivé un moment où j'ai réalisé que ce que je savais ne
suffisait pas.
Les cinq piliers de l'islam sont connus de tous. Il y a cinq autres choses qui
ne sont pas connues de tous. Ce qui vient en premier dans en islam, je pense,
c'est (1) la prise de conscience Dans le Coran on lit : « Ils
ont dit : Notre Seigneur ! Nous nous sommes fait du tort. Si tu ne nous
pardonnes pas et n'as pas pitié de nous, nous sommes certainement des perdus !
» (7.23) ; vient ensuite (2) la reddition des comptes « Notre
Seigneur ! Ne nous condamne pas si nous oublions ou manquons la cible ! Notre
Seigneur ! nous n'avons pas la force de supporter ! Pardonne-nous, absous-nous
et aie pitié de nous. » (2. 286) ; vient ensuite (3) la bonté ou le
bel-agir. « Ceux qui sont entrés dans la ville et la foi avant eux aiment
ceux qui fuient vers eux pour se réfugier, et ne trouvent pas dans leurs
poitrines le besoin de ce qui leur a été donné, mais préfèrent (les fugitifs)
au-dessus d'eux-mêmes bien que la pauvreté devient leur lot. Et quiconque est
sauvé de sa propre avarice, tels sont ceux qui réussissent. » (59.9) «
miséricordieux entre eux » (48.29) « et dont les affaires sont affaire de
conseil, et qui dépensent de ce que Nous leur avons accordé. » (42 .38) ; vient
ensuite (4) la solidarité : « Et nourrissent de nourriture le
malheureux nécessiteux, l'orphelin et le prisonnier, pour l'amour de Lui,
(Disant) : Nous vous nourrissons, pour l'amour d'Allah uniquement. Nous ne
souhaitons ni récompense ni remerciement de votre part. » (76.8-9) ; puis vient
(5) le changement : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au
bien, ordonne le convenable, et interdit l'indécence. Tels sont ceux qui
réussissent. » (3.104)
Cette connaissance est nécessaire, d’autant plus qu’on a à pratiquer ce que
l’on sait. Les imams et les prédicateurs ne seront pas avec moi partout à
chaque fois. C'est mon cœur et ma conscience qui seront avec moi partout à
chaque fois. Je dois donc travailler sur mon cœur. Mais comment? Quand je suis
perplexe parce que je ne sais pas quoi faire cela veut dire que je crains
Allah, ou, si je veux aller plus loin dans mon Iman (foi), que je n'aimerais
pas faire quelque chose qui déplairait au Seigneur. C'est par respect, par
amour pour mon Seigneur. C'est une bonne chose. Et Allah aime ça. Il dit: « Et
il n'y a pas de péché pour vous dans les erreurs que vous commettez
involontairement, mais ce que votre cœur a pour but (ce sera un péché pour
vous). Allah est Pardonneur, Miséricordieux. » (33.5) « Sachez qu'Allah sait ce
que vous pensez, alors méfiez-vous de Lui, et sachez qu'Allah est Pardonneur,
Clément. » (2.235) « Pourtant, quiconque fait le mal ou fait du tort à son âme,
puis demande pardon à Allah, trouvera Allah Pardonneur et Miséricordieux. »
(4.110) « Et quiconque commet une délinquance ou un crime, puis en rejette (le
blâme) sur l'innocent, s'est accablé de mensonge et d'un crime flagrant. »
(4.112) C'est la défiance qui est un problème. Même entre nous, humains, il
n'est pas bon de défier quelqu'un que nous voulons être bon envers nous. Le
fait est qu'il y a des limites qu'il faut être prêt à accepter. Tout cela est
un ensemble « d'opérations », un processus, si vous voulez, qui se déroule dans
le cœur. Le défi vient d'abord du cœur. Il faut donc s'attaquer d'abord au
cœur. En termes simples, je devrais faire de mon mieux pour plaire à Allah, pas
pour Le défier. Je dois faire de mon mieux, mais pas l'impossible. Le Prophète
(psl) a dit : « La religion (de l'islam) est facile, et quiconque fait de la
religion une rigueur, elle le dominera. Alors, suivez une voie médiane (dans le
culte) ; si vous ne pouvez pas faire cela, faites quelque chose près de lui et
espérez de bonnes nouvelles et demandez de l'aide (d'Allah) le matin et au
crépuscule et une partie de la nuit. » Je dois donc faire ce que je peux. Si je
peux adorer Allah la nuit pendant que les gens dorment, c'est super, c'est le
plus grand honneur pour un moumine (un vrai croyant). Si je peux jeûner
très souvent, c'est très bien aussi. Mais l'Islam ne me demande pas de
m'imposer ce que je n'ai pas la force de supporter. Je peux exprimer ma
gratitude à Allah de différentes manières. Le Prophète (psl) a dit : « Faites
les bonnes actions correctement, sincèrement et modérément et sachez que vos
actions ne vous feront pas entrer au Paradis, et que l'action la plus aimée
d'Allah est la plus régulière et la plus constante même si elle était petite. »
« Votre corps a un droit sur vous, vos yeux ont un droit sur vous et votre
femme a un droit sur vous. » « Commencez par vous-même et dépensez-le pour
vous-même, et s'il reste quelque chose, cela devrait être dépensé pour votre
famille, et s'il reste quelque chose (après avoir répondu aux besoins de la
famille), cela devrait être dépensé pour des parents, et si quelque chose reste
est laissé de la famille, il devrait être dépensé comme ceci, comme cela. Et il
disait : Devant toi, à ta droite et à ta gauche. Le Coran dit: « Ils te
demandent, (O Mohammad), ce qu'ils dépenseront. Dis: ce que vous dépensez pour
de bon (doit aller) aux parents et à la famille proche et aux orphelins et aux
nécessiteux et au voyageur. Et tout bien que vous faites, Allah en est
Connaisseur. » (2.215) Le simple fait que je sois prêt à donner est un signe
que je veux être reconnaissant envers Allah. Le Coran dit: « Pourquoi Allah
vous infligerait-il un châtiment si vous êtes reconnaissants et croyants ?
Allah est Reconnaissant et Omniscient.» (4.147) Ce désir de donner, d'être bon,
n'est pas propre aux croyants en Allah. Ce souhait est humain car il vient du
cœur et tout être humain a un cœur. Même les animaux ont ce genre de caractère.
De nombreuses personnes ont été sauvées de la mort par leurs animaux de
compagnie.
Maintenant, j'ai le désir de faire le bien. Comment puis-je le faire ? Est-ce
toujours facile de faire le bien ? Un jour, j'écoutais une émission de radio
dans laquelle des auditeurs demandaient conseil à d'autres auditeurs. Un
auditeur a dit ceci : « Je suis le plus jeune de trois frères vivant dans un
pays étranger. Mon problème est que je vois un de mes frères sortir avec la
femme de mon autre frère. Je suis traumatisé parce que je ne sais pas si je
dois fermer les yeux et ainsi avoir la paix avec mes deux frères ou dire à mon
pauvre frère qui est trompé à la fois par sa femme et son frère. Aidez-moi,
s'il vous plaît. J'ai besoin de vos conseils. » Je suis désolé de ne pas
pouvoir donner mon avis là-dessus. Mais l'autre jour, j'ai trouvé une cigarette
alors que je me promenais dans les bois. Je me suis dit : dois-je l'écraser car
ça ne fera que nuire à la santé de quelqu'un ? ou devrais-je plutôt la laisser
ça à un pauvre qui ne peut pas s'acheter une cigarette ? Eh bien, je ne l'ai
pas écrasée. Parfois, vous devez « agir sur le coup ».
Écoutez cette histoire incroyable que j'ai entendue à la radio. Un chasseur
expérimenté âgé a été interrogé sur ses exploits de chasse. S'exprimant devant
des membres de sa tribu qui le connaissaient bien, il a déclaré avoir chassé,
entre autres, 72 loups et des dizaines de renards. Lui et ses amis ont mangé
ces loups et ces renards. Une fois, dit l'homme, mes amis et moi étions cachés
derrière un mur de fortune pour renards, loups ou lapins. Puis un lapin est
apparu sur le terrain nu. Je l'ai visé, et je n'avais jamais raté une proie, et
alors que je le regardais dans le viseur de mon fusil, le muezzin a commencé à
appeler à la prière. Le lapin s'est arrêté dans son élan. Il s’est appuyé sur
son postérieur et est resté immobile. Lorsque le muezzin a terminé son appel,
le lapin a essuyé son visage avec ses pattes avant, comme dans la prière, et
s'en est allé. J'ai été ému quand j'ai vu ça, alors je l'ai laissé tranquille.
Dois-je penser à la Foi uniquement en termes de probité : je dois faire ceci,
je ne dois pas faire cela ? Ne devrais-je pas profiter de ma vie en tant
qu'être humain ?
Le Coran m'appelle, en tant que croyant, à parcourir la terre et voir « comment
Il est à l'origine de la création, puis Allah crée la génération ultime »
(29.20) Ce voyage (en arabe, siyaha) est spirituel autant que matériel.
Lorsque je pratique ce type de tourisme spirituel, pour donner un peu de repos
à mon cœur afin qu'il ne devienne pas aveugle, je pratique en fait ma foi -
comme si j'étais en prière. Allah dit : « N’ont-ils pas alors observé le ciel
au-dessus d'eux, comment Nous l'avons construit et embelli, et comment il n'y a
pas de fissures à l'intérieur ? Et Nous avons étendu la terre, et y avons planté
des collines fermes, et y avons fait pousser de toutes sortes de belles
espèces, à titre d'appel à la clairvoyance et un rappel pour tout serviteur
repentant. » (50.6-8) En d'autres termes, je profite de Je vis ma vie
(mondaine) tout en préservant et en renforçant ma foi.
La confrontation peut marcher avec les hommes parfois, mais jamais avec Allah.
Si je veux la paix avec Allah, il n'y a qu'une seule option : istighfar
(implorer le pardon d'Allah). Lorsque j'implore Allah de me pardonner, je
confirme en fait ma conviction qu'Allah est mon Seigneur et que Lui seul peut
décider de mon destin. Je confirme que je crois en l'invisible. C'est très,
très important. Les bons croyants « croient en l'invisible ». (2.3) « Ceux qui
craignent leur Seigneur en secret et qui redoutent l'Heure (du malheur). »
(21.49) Plus j'en sais, plus je dois craindre le Seigneur. « Parmi Ses
serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est Puissant et
Pardonneur. » (35.28) L'érudit qui pense de bonne foi ne peut que mieux
connaître Allah et Le craindre davantage. Mais qu'en est-il de quelqu'un comme
moi qui n'est pas un érudit ? Eh bien, au moins, je devrais éviter toute forme
de confrontation avec Allah. Si je comprends quelque chose, tant mieux. Si je
ne peux pas comprendre la logique d'une loi, par exemple, je dois respecter la
connaissance d'Allah qui a établi cette loi. Je dois aussi apporter mon humble
témoignage à l'équité d'Allah.« Allah (lui-même) est témoin qu'il n'y a de Dieu
que Lui. Et les anges et les hommes de science (aussi sont témoins). Il est le
Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage! »
(3.18) C’est une question de Foi. Je dois avoir la certitude qu'Allah n'a pas
établi cette loi contre l'intérêt de l'homme et qu'il doit y avoir du bon dans
cette loi même si je ne le vois pas moi-même. Si je ne perçois pas la sagesse
qui sous-tend certaines lois, je dois les respecter quand même - comme je
respecte toute loi faite dans l'intérêt général de la Cité. Je devrais d'abord
accepter la loi, puis philosopher là-dessus. Je dois donc admettre que ma
connaissance est limitée par rapport à la connaissance d'Allah. Si je pense que
je sais tout sur la terre et dans le ciel, je pourrais néanmoins avoir des
doutes sur ce qui est le plus important pour moi : le sort de ma propre âme
après la mort. Allah dit : « Ils ne connaissent qu'une apparence de la vie du
monde et sont inattentifs à l'au-delà. » (30.7) « Et en vérité Nous avons
montré pour l'humanité dans ce Coran toutes sortes de similitudes, mais l'homme
est plus que tout contestataire. » (18.54) « Et ils n'en ont aucune
connaissance. Ils ne suivent qu'une supposition, et voilà ! une supposition ne
peut jamais prendre la place de la vérité. Alors retire-toi (ô Mohammad) de
celui qui s'enfuit de Notre souvenir et ne désire que la vie du monde. Telle
est leur somme de connaissances. » (35.28-29) « La plupart d'entre eux ne
suivent que la conjecture. Assurément la conjecture ne peut en aucun cas prendre
la place de la vérité. » (10.36) En tant que croyant, qui évidemment veut faire
preuve de bonne foi en pensant à la Foi, je ne chercherai pas la connaissance
uniquement dans les livres et les écoles. Tous les jours j’apprends à l'école
de la vie aussi. Mes épreuves m'apprennent plein de connaissances sur moi-même
et sur le monde. Je connais et crois et ne fais aucune barrière entre le
visible et l'invisible, entre le monde et le Ciel. Le Coran me dit qu'au Jour
du Jugement, le bon croyant dira, heureux : « Prenez, lisez mon livre ! » (69.19)
Il sera dit au mécréant : « Lis ton Livre. Ton âme te suffit aujourd'hui pour
te rendre compte. » (17.14) Ce n'est pas un aller-retour : personne n'aura une
autre chance de réfléchir ou de décider. Si je ne veux pas tenir compte de
l'invisible MAINTENANT, je pourrais le regretter ALORS. Allah dit : « Chaque
âme goûtera à la mort. Et vous ne recevrez au Jour de la Résurrection que ce
que vous avez équitablement gagné. Quiconque est retiré du Feu et est fait
entrer au paradis, il est en effet triomphant. La vie de ce monde n'est qu'un
confort d'illusion. » (3.185) « Ceci est un message clair pour l'humanité afin
qu'elle puisse en être avertie, et qu'elle sache qu'Il n'est qu'un seul Dieu,
et que les hommes intelligents en prennent garde. » (14. 52)
Croire en l'invisible n'est pas facile. Dans la sourate de Yousouf, nous lisons
: « La plupart des gens, quoi que tu fasses, ne croiront pas.» (12.103) « Et la
plupart d'entre eux ne croient en Allah qu'en (Lui) attribuant des associés. »
(12.106) Quand je suis mis à l'épreuve, mes épreuves renforcent ou, à
l’inverse, affaiblissent ma croyance. La connaissance seule ne suffit pas, mais
elle aide. Les gens dépensent beaucoup d'argent pour consulter un psychiatre.
Si j'arrive à acquérir ce genre de connaissances (d'expérience personnelle, à
travers mes tests, à travers la siyaha (tourisme spirituel)), je ne
verrai jamais de psychiatre. Quand je suis dans l'adversité et que j'implore
Allah de m'aider et qu'Il m'aide d'où je n'avais aucune attente, cela m'aidera
à renforcer ma foi. J'apprends de cette expérience que quand Allah promet
quelque chose, Sa promesse est vraie. C'est pourquoi la siyaha, dans la
mesure du possible, est très importante. Il est très important pour un croyant
de voir la beauté dans toutes ses manifestations.
Or, pour nous, enfants d'Adam, la beauté de ce monde n'est censée être qu'un
avant-goût de la vraie beauté, celle du Paradis. La bonté de ce monde n'est
qu'un échantillon de la bonté divine.
« Allah est plein de pitié, Miséricordieux envers les hommes. »
(2.143) Allah sait à quoi ressemble la vie. C'est Lui qui a créé le monde et la
vie. « Béni soit Celui dans la main de qui est la Souveraineté, et Il est
Capable de tout. Qui a créé la vie et la mort afin de vous éprouver lequel
d'entre vous est le meilleur dans sa conduite ; et Il est le Puissant, le
Pardonneur. (67.2) Allah dirige notre monde chaque jour, chaque minute, chaque
seconde. « Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre le supplient.
Chaque jour, il exerce un pouvoir (universel). » (55.29) C’est Lui qui « fait
descendre du ciel, de la grêle [provenant] des nuages [comparables] à des
montagnes. Il en frappe qui il veut et l'éloigne de qui Il veut. » (24.43)
Allah sait ce que cela signifie pour moi d'avoir du travail, de me marier,
d'avoir un toit, d'avoir des enfants, de bien manger, de bien dormir. Allah
sait ce qu'est le bonheur. Allah sait aussi des choses que je ne sais pas. «
Allah ! Avec Lui est la connaissance de l'Heure. Il fait descendre la pluie et
connaît ce qui est dans les utérus. Aucune âme ne sait ce qu'elle gagnera
demain, et aucune âme ne sait dans quel pays elle mourra. Allah est
Connaisseur, » (31.34) Allah sait ce qui est bon pour moi et ce qui est mauvais
pour moi. « Il peut arriver que vous haïssiez une chose qui est bonne pour
vous, et il peut arriver que vous aimiez une chose qui est mauvaise pour vous.
Allah sait, vous ne savez pas. » (2.216) Ce qui compte, c'est mon intention,
bonne ou mauvaise foi. Ce qui compte, c'est ce que j'ai à cœur. La vie c'est la
vie. La plupart des gens, croyants et non-croyants, mangent, boivent,
travaillent, dorment, se marient, construisent des maisons, conduisent des
voitures, etc., etc. Mais, apparemment, la plupart des gens ne vivent que pour
la vie du monde. Si je suis croyant, je peux chercher la demeure de l'au-delà
dans ce qu'Allah m'a donné sans négliger ma part du monde. Tout ce que j'ai à
faire est d'être bon comme Allah a été bon envers moi. Il est dit dans le Coran
: « Mais cherche la demeure de l'au-delà dans ce qu'Allah t'a donné et ne
néglige pas ta part du monde, et sois bon comme Allah a été bon envers toi, et
ne cherche pas la corruption sur la terre ; Allah n'aime pas les corrupteurs. »
(28.77) Personne ne me demande, en tant que croyant, de renoncer à ma « part du
monde ». Pour les bons croyants tout est ‘ibaada (acte d’adoration).
Mais pour être considéré comme un bon croyant, je dois être testé. Je veux
quelque chose d'Allah ? Je dois donc Lui faire confiance et être patient. Je
devrais être l'un de « Ceux qui ont enduré et placé leur confiance en leur
Seigneur. ». (16.42) Au lieu d'être rongé par le remords, j'opte pour la
patience, le contentement et la confiance en Allah. Si je fais cela, voici ce
qu'Allah me promet : « Quiconque fait le bien, homme ou femme, et est croyant,
nous le vivifierons en vérité par une bonne vie, et Nous lui paierons une
récompense proportionnelle au meilleur de ce qu'il faisait. » (16.97) « Ô vous
qui croyez ! Observez votre devoir envers Allah et dites des paroles correctes
; Il ajustera vos œuvres pour vous et vous pardonnera vos péchés. Quiconque
obéit à Allah et à Son messager, obtient certes une grande réussite. »
(33.70-71) Mes « œuvres » sont tout ce que je fais dans ma vie.
Oui, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais que pouvais-je faire d’autre ?
Ai-je un autre choix ? Une vie de bonne qualité est réservée aux fidèles. Allah
dit : « Traitons-nous ceux qui croient et font de bonnes œuvres comme ceux qui
sèment la corruption sur la terre, ou traiterons-nous les pieux comme des
méchants ? » (38.28) « Ou ceux qui commettent de mauvaises actions
supposent-ils que Nous ferons d'eux, comme ceux qui croient et font de bonnes
œuvres, le même (traitement) dans la vie et dans la mort ? Mauvais est leur
jugement ! » (45.21) « Celui qui ignore Mon Message, il aura une vie misérable
» (20.124) Si je suis une personne sensée, je n'aimerais pas avoir « une vie
misérable». Mais une vie misérable n'est pas toujours liée à des choses
matérielles. Comme je l'ai dit tantôt, la vie est un sentiment, après tout.
Allah sait que les moyens matériels sont si importants. Allah sait que certains
bons croyants ne peuvent pas se passer d'une voiture, que d'autres doivent
payer le loyer de toute urgence, que d'autres sont malades et ont besoin de médicaments
tout le temps, que d'autres n'ont même pas de rasoir pour se raser le visage ou
les chaussettes ou des chaussures… Mais Allah ne voit pas seulement mes
dépravations. Il voit aussi la récompense que je ne vois pas encore. Il voit ma
récompense dans ce monde et dans l'au-delà. Il dit : « Quiconque désire le
pouvoir (doit savoir que) tout pouvoir appartient à Allah. Vers Lui montent les
bonnes paroles, et Il exalte l'action pieuse. » (35.10) « Allah ne fait même
pas tort au poids d'une fourmi ; et s'il y a une bonne action, Il la doublera
et donnera (à celui qui l'a faite) de Sa présence une immense récompense. »
(4.40) « Et si Nous avions voulu Nous aurions pu le relever par leurs moyens
(les versets coraniques), mais il s'est accroché à la terre et a suivi sa
propre convoitise. C'est pourquoi sa ressemblance est comme la ressemblance
d'un chien : si tu l'attaques, il halète avec son langue tirée, et si tu le
quittes, il halète la langue tirée. Telle est la ressemblance des gens qui
nient Nos révélations. Raconte-leur l'histoire (des hommes d'autrefois), afin
qu'ils réfléchissent. » (7.176) Pourquoi Allah devrait-il me priver de choses
qu'Il sait qui me sont si chères ? Ne suffit-il pas que je crois déjà en Lui et
que je m'efforce de Lui plaire ? Eh bien, cela ne suffit peut-être pas. La foi
a besoin du yaqine (croyance/foi absolue). Allah dit : « Ou pensez-vous
que vous entrerez au paradis alors qu'il ne vous est pas encore arrivé de
semblable à ceux qui sont morts avant vous ? Le messager (d'Allah) et ceux qui
ont cru avec lui ont dit : Quand vient le secours d'Allah ? Or le secours
d'Allah est sûrement proche. » (2.214)
Personnellement,
il est arrivé un moment où j'ai réalisé que toutes les « mauvaises » choses qui
me sont arrivées et toutes mes dépravations passées étaient en fait de bonnes
choses. J'ai eu le sentiment que mon Seigneur gérait ma vie à mon insu de telle
manière que s'Il me laissait faire ce que je voulais faire de ma vie, je me
serais certainement fait beaucoup de tort ! Ce n'est qu'alors que j'ai réalisé
à quel point Allah est miséricordieux envers moi. Ce genre d'expérience
personnelle rendrait quelqu'un volontairement prêt et disposé à faire de grands
efforts pour plaire au Seigneur. Allah dit : « Et de l'humanité est celui qui
veut se vendre, cherchant l'agrément d'Allah ; et Allah a compassion de (Ses)
serviteurs. » (2.207) « Allah est satisfait d'eux, et ils sont satisfaits de
Lui. Ils sont le parti d'Allah. N'est-ce pas le parti d'Allah qui remporte le
succès ? » (58.22) Quand je suis amené à faire preuve de patience et
d'abnégation, d'autres diront de moi : Celui-ci est paresseux, il n'est bon à
rien ; celui-ci aimerait être nourri par d'autres. Tout cela fait partie de mon
épreuve. C'est une expérience pour moi afin d'avoir une forte personnalité,
d'avoir plus confiance en moi, de vivre pour de vrais principes et pas
seulement pour l'argent. « Ceux qui croient et n'obscurcissent pas leur
croyance par des actes répréhensibles, ils sont en sécurité et ils sont bien
guidés. » (6.82) « Qui ont cru et dont les cœurs se reposent dans l'évocation
d'Allah. C'est en vérité dans l'évocation d'Allah que les coeurs se reposent!»
(13.28) Ce sont mes épreuves qui feront de moi « un serviteur reconnaissant ».
(17.3) Ce serait un grand honneur pour moi si Allah me considérait comme « un
serviteur reconnaissant ». Allah dit : « Peu de Mes serviteurs sont
reconnaissants. » (3.13) Si je suis reconnaissant, Allah prendra soin de moi de
la meilleure façon possible, car « Il accorde Sa grâce à tout bienfaisant. »
(11.3) Quoi de mieux que de mener une vie gérée d'en haut par le Seigneur, Qui
sait tout, Qui peut tout ? Je gère mon cœur, Allah gère ma vie comme aucun
manager ne le peut.
Qu'en est-il de mes frustrations de ne pas pouvoir obtenir ce travail particulier
ou acheter cette maison ou épouser cette personne ? Allah me dit : « Aucune
calamité n'arrive sans la permission d'Allah. Et quiconque croit en Allah, Il
guide son cœur. Et Allah est Omniscient. » (64.11) « Aucun malheur n'arrive sur
la terre ou en vous-mêmes, si ce n'est dans un Livre avant que nous le fassions
exister - c'est facile à Allah - afin que vous ne vous attristiez pas à cause
de ce qui vous a échappé., ni ne vous réjouissiez encore à cause de ce qui a
été donné. Allah n'aime pas tous les orgueilleux » (57.22-23) En d'autres
termes, ma patience et mon contentement à l’égard d’Allah laveront toutes mes
frustrations.
Mais Satan me guettera toujours. Satan peut ne pas être capable de me déranger
quand je suis seul. « Voilà ! il n'a aucun pouvoir sur ceux qui croient et
mettent leur confiance en leur Seigneur. » (16.99) Mais une fois que je suis au
milieu des autres, Satan y sera aussi. Il leur inspirera juste le genre de
paroles qui me feront me sentir frustré par des choses que je n'ai pas pu
obtenir dans le passé ou aspirer à des choses que je ne pourrai peut-être pas
réaliser à l'avenir. Pendant que je suis mis à l'épreuve (par l’affliction),
Satan me créera des problèmes avec des amis, des membres de ma famille, etc.
Ces amis, voisins, membres de ma famille ne penseront pas à Satan. Mais c'est
ma propre responsabilité que d'être conscient que Satan va utiliser certaines
de ces personnes pour me rendre malheureux. Allah dit : « La conversation
secrète n'est que [l'oeuvre] du Diable pour attrister ceux qui ont cru. Mais il
ne peut leur nuire en rien sans la permission d’Allah. Et c'est en Allah que
les croyants doivent placer leur confiance. » (58.10) Néanmoins, pendant mes
épreuves, Allah m'enverra quelqu’un pour m'aider quand je ne peux pas m'aider
moi-même. Mais Allah ne me donnera pas tout ce que je veux ou tout ce dont j’ai
besoin, même par le biais de la meilleure âme du monde, tant que je n'aurai pas
réussi le test. Sinon, pourquoi devrait-on l'appeler un test ? Allah peut faire
en sorte que ma famille, ou un organisme de bienfaisance, par exemple, m'aide
avec de la nourriture mais pas avec de l'argent. Je n'obtiendrai pas l'argent
que je veux jusqu'à ce qu'Allah le veuille.
Si je me dis non, il y a l’Etat qui peur me donner un revenu universel ou une
allocation chômage ou un chèque carburant, etc, la réalité me dira que ce n’est
pourtant pas suffisant. On a vu des milliers de gens aller jusqu’à faire la
casse parce que leur salaire ne leur suffisait pas. Ces gens ont du travail et un
salaire, mais ils se plaignent de ne pas pouvoir aller au resto ou au cinéma,
par exemple. On ne peut d’aucune manière substituer l’Etat à la Providence. Si
Allah veut que je passe par une épreuve, je n’y échapperai pas. Je ne devrais
donc pas blâmer les gens pour ce qu'ils ne peuvent pas me donner. Allah dit : «
Dis à Mes serviteurs de dire ce qui est plus aimable. Le diable sème la
discorde parmi eux. Le diable est pour l'homme un ennemi déclaré. » (17.53) Ces
personnes qui sont « mauvaises » avec moi peuvent être bonnes avec les autres.
Ces gens sont peut-être « méchants » avec moi maintenant parce que j'étais
méchant à leur endroit dans le passé. Allah dit : « Et qui fait du bien au
poids d'un atome le verra alors, et qui fait du bien au poids d'un atome le
verra alors. » (99.7-8) Donc si je peux faire le bien, je dois le faire pour
l'amour d'Allah. Allah dit : « Si vous publiez votre aumône, c'est bien, mais
si vous la cachez et la donnez aux pauvres, ce sera mieux pour vous. » (2.271)
« Une bonne parole avec pardon vaut mieux qu'une aumône suivie d'une injure.
Allah se suffit à Lui-même, Il est Clément. Ô vous qui croyez ! Ne rendez pas
vaine votre aumône par l'opprobre et l'injure. » (2.263-264) « Et tout ce que
vous dépensez de bon, il vous sera intégralement récompensées et vous ne serez
pas lésés. » (2.272) En d'autres termes, je devrais être bon et ensuite faire
le bien. Je devrais faire ce que je peux. Je ne suis pas obligé de faire du
bien à une personne qui va seulement me faire du mal. J'ai le choix. Moi seul
peux connaître les limites de ma patience à cet égard. « Allah ne charge pas
une âme au-delà de sa portée. » (2.286) Je devrais prendre la vie comme elle
vient. Je gère mon cœur, Allah gère ma vie.
Allah dit : « Et qui endurent dans la recherche de l'agrément d'Allah, et sont
réguliers dans la prière et dépensent de ce que Nous leur accordons secrètement
et ouvertement, et repoussent le mal par le bien. A ceux-là, la bonne demeure
finale, les jardins d'Eden, où ils entreront, ainsi que tous ceux de leurs
ascendants, conjoints et descendants, qui ont été de bons croyants. Les anges
entrent vers eux par toutes les portes, (Disant : La paix soit avec vous parce
que vous avez persévéré. Comme est bonne votre demeure finale ! »(13.22-24)
C'est cela le fruit de l'éducation islamique. Mes parents, mes frères et sœurs -
nous aurons tous la possibilité de nous rencontrer là-bas, au Paradis, comme
nous nous sommes rencontrés ici sur terre. Une bonne éducation (ou son absence)
nous réunira ou nous séparera - à jamais.
Nous pouvons tous être brisés psychologiquement à un moment ou à un autre.
Seule la foi peut nous aider à nous relever. La foi est lumière. La foi est
liberté. La foi est la liberté de tous sauf du Seigneur. En tant que croyant,
je me libère de ce qui remplit mon cœur de rancune et de remords. Je m'estime à
ma juste valeur. Je cherche cette importance en moi, je la trouverai dans ma
foi.
Je viens d'évoquer un sujet sensible : la liberté. Cela nous affecte tous. Par
exemple, je veux sortir pour me défouler un peu. Où je vais aller? Avec qui ?
Seule ? Avec ma famille ? Avec un ami ? Quel ami ? Comment irai-je? Je marche ?
À vélo? En transport en commun ? Qu'est-ce que je vais manger ? Quelque chose
que j'ai préparé à la maison ? Quelque chose que j'achèterais au snack ? La foi
n'est pas loin de tout cela. J'ai le choix entre plusieurs destinations, selon
que je sois croyant ou non : le cinéma, le théâtre, le club de sport, le café,
la nature, la mer... A chaque fois je pense, si je suis croyant : 1) Est-ce halal
ou haram (licite ou illicite) ? 2) Que je sois croyant ou non, je reste
un humain, avant tout. Je me demanderai quand même : qu'est-ce que les gens
diront de moi ? Manger une collation maison dans un coin reculé de la nature,
loin des regards des gens, n'est pas comme manger dans un restaurant chic parmi
des gens qui remarqueront tout de mon apparence et de mes actions.
Le pouvoir de la société est plus lourd que les montagnes. Même avec la foi, il
faut beaucoup d'efforts pour se libérer sans choquer. Que me dit la foi, alors
? Un jour, un homme sage a vu un homme debout regardant à droite et à gauche.
Le sage dit: « Que veux-tu, homme ? » L'homme dit : « Je cherche un endroit
propre pour prier. » Le sage lui dit : « Nettoie ton cœur et prie où tu veux !
» Si je peux nettoyer mon cœur, en tant que croyant, je peux aller où je veux,
avec qui je veux ; je peux manger ce que je veux où je veux ; je peux mettre
les vêtements que je veux où je veux. Mon coeur me guidera. Allah dit: « Il n'y
aura pas de péché (imputé) à ceux qui croient et font de bonnes œuvres pour ce
qu'ils ont mangé (dans le passé). Soyez donc conscients de votre devoir (envers
Allah), et faites de bonnes œuvres; et encore soyez attentifs à votre devoir et
croyez ; et encore une fois : soyez attentifs à votre devoir et faites le bien,
Allah aime le bien. » (5.93)
Vous voyez les degrés de la foi ? Si je commets une erreur la première, la
seconde, la dixième fois, je serai puni, d’une manière ou d’une autre, et je
comprendrai que telle ou telle chose n'est pas bonne pour moi ; mon cœur
apprendra une leçon et me conduira là où j'espère ne plus avoir de problèmes ni
avec Allah ni avec les gens. C'est ça la sagesse. C'est ainsi que la liberté,
telle que je la conçois en tant que croyant, deviendra une seconde nature pour
moi. Je gère mon cœur, Allah va gérer ma vie. Mon cœur est la partie la plus
précieuse de moi. Si je le garde propre, ma vie sera propre.
La liberté, oui, c’est cool, mais j'ai aussi besoin d'argent. L'argent est essentiel.
Pas étonnant si nous lisons un livre comme celui-ci et voulons savoir tout de
suite ce qu'Allah a à nous donner. C'est tout à fait normal. Je viens de dire
que le poids de la société est plus lourd que les montagnes. Les gens
voudraient savoir si vous avez une maison à vous, si vous êtes marié. . . Ils
vous jugeraient sur cette base. Dites-moi ce que vous avez, je vous dis ce que
vous êtes.
Et même si personne ne me demande quoi que ce soit, j'ai quand même besoin d'un
minimum d'argent. A un certain âge je devrais être marié. Je devrais être
autonome et ne pas dépendre de ma famille, par exemple. Quelle que soit ma foi,
je ne peux m'empêcher de ressentir la pression de la société. C'est très, très
dur. Mais quand j'y pense objectivement, je me dis qu'Allah a tant à me donner,
mais moi, qu'est-ce que j'ai à donner à Allah ? Allah ne me demande aucun moyen
de subsistance. Il dit : « J'ai créé les djinns et les humains uniquement pour
qu'ils m'adorent. Je ne leur demande aucun moyen de subsistance, et je ne
demande pas non plus qu'ils me nourrissent. » (51.56-58) Ce qu'Allah attend de
moi, c'est que je Lui accorde une place spéciale, très, très spéciale dans mon
cœur.
Si j'ai choisi pour mes prières le plus bel endroit de ma maison, je dois
réserver au Seigneur l'endroit le plus beau, le plus propre, le plus intime de
mon cœur. Allah parle dans le Coran de tijara (commerce) : si tu fais
ceci je te donne cela. J'ai besoin d'Allah. J'ai besoin de la grâce d'Allah.
J'ai besoin de l'aide d'Allah. Cependant, je ne dois pas commercer avec Allah,
littéralement parlant. Je ne devrais pas traiter avec Allah sur la base du
donnant-donnant. Je dois voir en Lui un ami, (en arabe waliye) un ami
fiable et fidèle pour toujours. Je ne Lui cache rien, Il sait tout. Je ne fais
pas semblant, Il sait ce qu'il y a dans mon cœur. S'Il me prive d'une chose ou
d'une autre, je Lui parle le plus poliment possible. Je Lui demande ce que je
veux, je Lui dis de quoi je souffre. Je Lui montre mes larmes que je ne
montrerais à personne d'autre. Je Lui dis les meilleurs mots, ceux que je ne
dirais à personne. Je Lui montre combien je l'aime, combien je suis honoré de
L'avoir comme Dieu, comme ami protecteur. Je Lui montre que je l'aime pour ce
qu'Il est. Je Lui montre à quel point j'ai besoin de Lui, de Sa grâce, de Son
paradis, de Son visage. Je Lui montre, par des paroles et des actes, que je ne
suis rien sans Lui. Il me rendra heureux tel que je suis, heureux de ce que je
fais. Il fera en sorte que je ne me sente plus seule et solitaire. Il va me
rendre vraiment heureux. Il me donnera - s'Il le veut - plus que je ne Lui ai
demandé. « La récompense de la bonté est-elle autre chose que la bonté ? »
(55.60) Si je souille mon cœur d'un péché, je verse des larmes, je mouille mes
yeux pour le nettoyer. Je balaie mon cœur chaque jour avec le tasbih de
ma langue. Je rends la place d'Allah dans mon cœur plus propre que mes
vêtements, ma nourriture, ma maison. Et je dis: « Louange à Allah, qui ne s'est
pas donné de fils, et qui n'a pas d'associé dans la souveraineté, ni d'ami
protecteur par dépendance.» (17.111)
L'argent peut acheter une belle voiture, une splendide maison, l'amour d'une
femme aux yeux magnifiques, mais pas l’agrément d'Allah. Et puis, combien
d’argent me faudra-t-il ? Une fois l’inflation frappe à la porte, l’argent vole
par la fenêtre.
14
Le look
Quid de Satan ? Dois-je le craindre ? Eh bien, Allah dit : « Le diable est un ennemi pour vous, alors traitez-le comme un ennemi. » (35.6) « Le choisirez-vous, lui et sa postérité, pour vos amis protecteurs au lieu de Moi, alors qu'ils sont pour vous un ennemi ? » (18.50) Donc, si je ne veux pas être l'un des malfaiteurs, je ne devrais pas choisir Satan pour ami. Certes, comme le dit le Coran, « la stratégie du diable est toujours faible ». (4.76) Mais je dois quand même me méfier de lui.
Quelle est la différence entre Allah et Satan ? Eh bien, « Le Diable vous fait
craindre l'indigence et vous recommande des actions honteuses ; tandis qu’Allah
vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense. Allah
est Omniscient. » (2.268) « Satan est pour l'homme un ennemi déclaré. » (12.5)
« Satan a toujours été le déserteur de l'homme à l'heure du besoin. » (25.29)
Quant à Allah, ce n'est pas Lui « qui vous fera perdre [la récompense de] votre
foi, car Allah, certes est Compatissant et Miséricordieux pour les hommes. »
(2.143) « Il est Le plus Miséricordieux des miséricordieux ! » (12.64).
Le Coran dit : « L'homme a été créé faible. » (4.28) Pourtant, il ne me dit pas
d'aller pécher; il dit que si vous péchez, soyez honnêtes et excusez-vous. Si
je succombe aux tentations de Satan pendant un moment et que je commets un
péché, alors je dois me repentir, et je serai peut-être puni même si je me
repens, afin que je ne sois pas encouragé à continuer sur cette voie, la voie
de Satan. Allah dit: « Evitez le péché apparent ou caché, (car) ceux qui
acquièrent le péché seront rétribués selon ce qu'ils auront commis.» (6.120)
Allah veut me sauver. Allah veut que je mène une vie propre dans une société
propre. Si je ne suis pas propre moi-même, je ne devrais pas m'attendre à ce
que (ma) société soit propre. Si la société est propre et saine, ce n'est pas
une garantie que je le serai aussi. Je dois surveiller mes propres actes. Si je
suis marié, Allah ne voudrait pas que je surveille constamment ma femme. Je ne
peux pas la surveiller tout le temps, de toute façon ! Allah la fera se
surveiller elle-même en observant son devoir envers Lui, par la taqoua.
Allah dit: « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs
qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils
font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et
honoreront leurs maris durant leur absence. » (4.34) Personne ne peut
surveiller personne. Je ne peux donc pas toujours faire confiance à l'intégrité
ou à la probité de quelqu'un, car n'importe qui peut me tromper. L'Histoire est
pleine d'histoires de trahison. Même les très, très bons croyants sont
faillibles : ils peuvent commettre des erreurs. Alors Allah a pensé à un moyen
de minimiser ces erreurs. Les érudits l'appellent (sadd addaraii) ou
interdiction de ce qui peut conduire à commettre des péchés. Si vous laissez un
homme seul avec une femme, il est probable qu'ils faillissent, tôt ou tard, ou
du moins qu'ils en aient envie. Le Prophète (psl) a dit: « Aucun homme n'est
seul en privé avec une femme mais leur troisième est Satan. » Si vous laissez
votre fils ou votre petit frère aller dans un endroit où l'on sert librement de
l'alcool et de la drogue, il est fort probable qu'il fasse comme les autres.
Alors, que faites-vous pour le sauver ? Vous l'empêchez d'y aller. S'il ne vous
écoute pas, que se passe-t-il ? Idem pour le Coran. Le Coran interdit
l'adultère car, comme vous le savez, il peut y avoir de mauvaises conséquences
pour tout le monde. Les enfants, par exemple, ont le droit légitime de
connaître leur père biologique, ce qui n'est pas toujours possible. Seriez-vous
content si vous appreniez que l'enfant que vous appelez votre fils, l'enfant
que vous avez nourri pendant tant d'années, était en fait le fils d'un autre
homme ? Si cela ne vous est pas arrivé personnellement, eh bien, cela est
arrivé à beaucoup d'hommes.
Dans certains pays, une femme peut épouser plusieurs hommes à la fois. Certains
hommes sont satisfaits de cette situation parce qu'ils la préfèrent à la
stigmatisation pour ne pas avoir pu avoir d'enfant. mais c'est un choix. La loi
peut autoriser le mariage pour tous, mais en fin de compte, chaque individu est
libre de choisir sa voie. Le coran vous indique son chemin et c'est à vous de
choisir. Allah sait que faire l'amour fait du bien, mais pour combien de temps
? Allah sait que la cocaïne fait du bien, mais pour combien de temps ? Si je ne
peux pas me marier, pour des raisons matérielles par exemple, et que je fais
une erreur, au moins, je dois m'excuser. Au moins, je devrais considérer cela
comme un péché. Allah dit : « Ne vont-ils pas plutôt se tourner vers Allah et
Lui demander pardon ? Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (5.74) « Et
ceux qui, lorsqu'ils commettent une mauvaise chose ou se font du mal, se
souviennent d'Allah et implorent le pardon de leurs péchés - Qui pardonne les
péchés sauf Allah seul ? - et ne répéteront pas sciemment (le mal) qu'ils ont
fait. » (3.135) Je devrais donc implorer le pardon d'Allah et L'implorer de me
donner les moyens de me marier. Ce n'est pas une question de coercition. Ce
n'est surtout pas parce qu'Allah veut que je souffre de telles privations.
C'est parce qu'Allah veut que je m'élève d'un animal à un être humain décent.
L'amour a été conçu pour encourager les gens à se marier et à avoir des
enfants, dont certains adoreraient probablement. Allah sait que je peux, si je
le veux et avec Son aide, me passer de toute cette saleté. Allah sait que, si
je suis un bon croyant, je peux être plus fort que Satan et toutes ses
tentations. L'expérience me montrera que Satan peut parfois être aussi bon
qu'un lion en cage, et c'est moi qui vais le laisser sortir de la cage.
L'expérience me montrera que je ne ferais pas de telles erreurs seulement si
j'étais faible. Parfois je le fais peu de temps après avoir été soulagé d'une
longue souffrance ! Allah dit : « Et quand le malheur touche l'homme, il fait
appel à Nous, couché sur le côté, assis, ou debout. Puis quand Nous le
délivrons de son malheur, il s'en va comme s'il ne Nous avions point imploré
pour un mal qui l'a touché. » (10.12) Qu'est-ce que je m'attendrais à ce
qu'Allah me fasse dans ce cas ? Alors quand Allah me punit pour mes erreurs,
c'est parce qu'Il veut que je sois une personne honnête, décente. Allah dit : «
Ô hommes intelligents ! Ô vous qui croyez ! Allah vous a fait descendre un
rappel, un Messager qui vous récite les versets d'Allah comme preuves claires,
afin de faire sortir ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres des
ténèbres à la lumière. Quiconque croit en Allah et mène une vie droite, Il
l'admettra dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y
demeurer éternellement. Allah a pris de bonnes dispositions pour lui. » (65.11)
Allah ne veut que du bien pour moi. Il veut que je sois heureux. Allah
m'aimerait avant que je l'aime. Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Qui d'entre
vous devient un renégat de sa religion, (sache qu'à sa place) Allah amènera un
peuple qu'Il aime et qui L'aime. » (5.54) Quand je pèche et que je suis puni,
Allah veut que je me sente gêné, honteux de moi-même, pour que je dise je suis
DÉSOLÉ. Allah dit : « Ô homme ! Qu'est-ce qui t'a rendu insouciant vis-à-vis de
ton Seigneur, le Tout-Puissant, Qui t'a créé, puis façonné, puis proportionné ?
Dans la forme qu'Il a voulue. » (82 6-8)
Maintenant, pourquoi est-ce que je pèche ? Très souvent, c'est soit parce que
je suis pessimiste (et que je pense qu'Allah ne va pas m'aider de sitôt), soit
parce que je me sens autonome et que je pense que même la punition d'Allah
n'affectera pas ma vie de sitôt. Mais posons cette question : pourquoi
devrais-je m'attendre à ce qu'Allah m'aide? En tant que croyant, est-ce que je
veux servir Allah ou est-ce que je veux qu'Allah me serve ? Et si Allah me
donnait tout ce que je voulais ? Est-ce que je me soucierais même de passer du
niveau de l'Islam au niveau de l'Iman ? Allah m'a d'abord donné une chance
d’être musulman, maintenant Il me donne une chance de devenir un moumine
(un croyant). C'est un grade supérieur, je dois travailler dur pour y arriver.
Je dois travailler dur psychologiquement et intellectuellement. Donc, si Allah
me met dans une situation délétère, à cause de mes propres péchés, c'est ma
chance de créer une harmonie entre les choses physiques que je fais en tant que
musulman (prier, jeûner...) et le cadre spirituel dans lequel je fais ces
choses-là. Ce faisant, je donne un sens à ma salat (prière), àmon jeûne… Je
ne fais pas qu'imiter les autres ; Je traduis le langage de mon cœur et de mon
esprit en actes physiques. Cela ne se fera pas du jour au lendemain : cela
vient petit à petit. Allah sait ce que je veux. Allah sait ce dont j'ai besoin.
Allah connaît mieux que moi les limites de ma patience. Allah sait tout de moi,
même avant ma naissance. Ce qui compte maintenant, c'est mon intention, c'est
ce que j'ai à cœur. Est-ce que je veux servir Allah ou est-ce que je veux
qu'Allah me serve ? Si je veux juste qu'Allah me serve, je ne resterai pas plus
qu'un musulman, ce qui est en soi une GRANDE chose. Si je veux plutôt servir
Allah, Allah mettra les anges à mon service. L'épreuve par l'affliction est
douloureuse. Mais je sais que les non-croyants aussi vivent des expériences
douloureuses. C'est mon intention, c'est mon cœur, qui transformera mon
expérience douloureuse en grades sur l'échelle de la Foi, si jamais je m'en
soucie. C'est des hauts et des bas. Mon Iman peut monter très haut, puis il
s'effondre, puis il monte plus haut que jamais, puis il s'éteint, puis il revit
et devient de plus en plus fort… jusqu'à ce que je me retrouve sur le droit
chemin. Oui, c'est une longue expérience, mais uniquement pour le moumine,
le bon croyant, car la règle est la suivante : plus vous vous élèverez dans la
foi, plus vos épreuves seront difficiles.
Maintenant, que se passe-t-il si j'échoue à une épreuve ? Très simplement, je
serai puni. Quand je me sens bien, même si je suis un moumine, je peux
succomber à la tentation, j'oublierais peut-être toutes les souffrances que
j'ai vécues lors de ma dernière épreuve. Alors Allah me rappellerait par une
nouvelle épreuve. Ce merveilleux boulot qui m'a donné un si fort sentiment de
sécurité et d'autonomie, eh bien, je le perds maintenant. J'essaie par tous les
moyens de trouver un nouvel emploi : en vain. Mon sentiment de sécurité est
remplacé par le pessimisme. Que fais-je alors ? Eh bien, soit je cède à mes
instincts animaliers, poussé par mon pessimisme accablant, soit je me souviens
de mon Seigneur et je cours vers lui pour me mettre en sécurité.
Malheureusement pour moi, Allah pourrait ne pas enlever ma calamité de sitôt.
Il pourrait attendre que j'apprenne une leçon. Allah pourrait attendre que je
me remette en question, que je fasse une auto-analyse, que je réfléchisse plus
objectivement au monde qui m'entoure, à la vie, à mon rôle dans ce monde, à mon
but dans cette vie. Allah attendrait que je sois honnête avec moi-même. Si je
fais cela, je m'élèverai de plus en plus dans la foi. Quant au travail, Allah a
créé le monde entier, comment ne peut-Il pas m'aider à trouver un bon travail…
?
Moi aussi, je pourrais dire pourquoi devrais-je être puni en premier lieu
puisque c'est Allah qui a créé Satan et lui a donné le pouvoir de m'induire en
erreur ? Supposons que votre fils unique vole une voiture et aille en prison,
en assumeriez-vous la responsabilité ? Accepteriez-vous d'aller en prison à sa
place, car c'est vous qui ne lui avez pas donné la bonne éducation ? Peut-être
que votre fils est bon et ne ferait jamais de telles bêtises, mais supposons
que la voiture de votre femme ait été volée par le fils d'une mère célibataire
qui a fait l'amour avec son petit ami lors d'une sortie scolaire. Votre femme
maudirait-elle le garçon qui a volé la voiture ou l'ancien lycéen qui lui a
donné naissance ? Si vous (l'homme) couchez avec une fille que vous avez
ramassée dans la rue et que vous attrapez le SIDA, qui en blâmerez-vous ? La
fille, ses parents, vous-même, la société ? Si vous tombiez gravement malade à
cause de la malbouffe que vous mangez tous les jours, pénaliseriez-vous les
grandes entreprises agro-alimentaires ou les nouveaux modes de vie ou de
société, ou qui ? Blâmeriez-vous toute la chaîne alimentaire ? Ainsi, le Coran
sensibilise et responsabilise les fidèles. Le Coran parle de nafs ammara
(littéralement, l'âme incitant au mal) et nafs lawama (l'âme qui se
blâme) et nafs motmainna (l'âme apaisée). C'est à moi, en tant que
croyant, de gérer ma nafs, avec l'aide d'Allah, Qui dit : « Et par l'âme
et Celui qui l'a harmonieusement façonnée ; et lui a alors inspiré son
immoralité, de même que sa piété ! A réussi, certes celui qui la purifie. Et
est perdu, certes, celui qui la corrompt. » (91.7-10) « Ô toi, âme apaisée,
retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée; entre donc parmi Mes
serviteurs, et entre dans Mon Paradis ! » (89.27-30) Le Coran m'aide à
organiser ma vie en tant qu'individu et aide les individus à organiser leur vie
en tant que communauté. Le Coran établit un ensemble de règles, certaines sont
très spécifiques, d'autres sont générales. Il y a des choses que tout croyant
instruit peut tirer directement du Coran. D'autres choses demandent de
l'érudition. Nos érudits nous aident à comprendre non seulement les mots mais
aussi l'esprit du Coran.
N'importe qui peut savoir directement à partir du Coran comment rendre grâce à
Allah pour toute Sa bonté. Allah dit : « Ne voyez-vous pas comment Allah vous a
rendu utile tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre et
vous a comblés de Ses faveurs à l'extérieur et à l'intérieur ? » (31.20) Mais
lorsqu'il s'agit de gérer nos relations complexes au sein de la société, nous
avons besoin de connaissances sérieuses inspirées du Coran et des Hadiths. Ce
sont nos érudits, ceux qui ont la connaissance, qui nous disent comment nous
pouvons accomplir notre mission en tant que vice-rois d'Allah sur la terre.
Allah dit : « Demandez aux disciples du Souvenir si vous ne savez pas ! »
(16.43) « Souvenez-vous d'Allah, car Il vous a enseigné ce que vous ne saviez
pas. » (2.239) « Si seulement il y avait eu parmi les générations avant vous
des hommes possédant un reste (de bon sens) pour avertir (leur peuple) de la
corruption sur la terre, comme l'ont fait quelques-uns de ceux que Nous avons
sauvés d'eux ! » (11.116) La vie en société a besoin d'organisation. Les gens
ont besoin de connaître leurs droits et obligations; ils ont besoin de
connaître, par exemple, l'étendue de la liberté qui leur est accordée dans la
société. Mais les gens doivent aussi comprendre pourquoi ils devraient
s'abstenir de faire des choses que d'autres, dans la même société, feraient
sans gêne. Même une personne vraiment intellectuelle peut finir par obéir aux
choses à faire et à ne pas faire selon les commandements d'Allah sans
protester. C'est la 'ibada, culte. Mais il y a 'ibada (culte) et ma'rifa
(connaissance). Je m'efforce, dans le cadre de la foi, de comprendre, de
connaître la fin qu'Allah « avait à l’esprit » lorsqu'Il a ordonné ceci ou
interdit cela. Allah dit: « Ils t'interrogent sur les boissons fortes et les
jeux de hasard. Dis: Dans les deux il y a un grand péché et (une certaine)
utilité pour les hommes; mais le péché d'eux est plus grand que leur utilité. »
(2.219) En tant que croyant, je comprends qu'Allah n'a pas interdit cela sans
raison : « … leur péché est plus grand que leur utilité. » C'est-à-dire pour
des raisons pratiques. Prenons par exemple les relations hommes-femmes. D'un
point de vue sociétal, il pourrait n'y avoir aucun problème pour une femme
sensée, honnête et fidèle de recevoir son ami male dans son bureau ou même dans
sa tente ou sa chambre personnelle. Mais c'est parce que l'expérience humaine a
toujours montré que les gens ne se comportent pas de la même manière et que
l'homme peut être faible que la religion a voulu édicter des règles et des
règlements. Allah dit : « Et dis aux croyantes de baisser les yeux et d'être
modestes, et de ne montrer de leur parure que ce qui est apparent, et de tirer
leurs voiles sur leurs seins, et de ne révéler leur parure qu'à leurs propres
maris ou pères ou pères de maris, ou leurs fils ou fils de leurs maris, ou
leurs frères ou fils de leurs frères ou fils de sœurs, ou leurs femmes, ou
leurs esclaves, ou serviteurs masculins qui manquent de vigueur, ou enfants qui
ne savent rien des femmes Et qu'elles ne tapent pas du pied pour révéler ce
qu'elles cachent de leur parure. Et revenez ensemble à Allah, ô croyants, afin
que vous réussissiez. (24.31) Allah parle ici en détail car, comme vous le
savez, même dans le droit positif beaucoup de gens ont tendance à chercher des
échappatoires et des dérogations afin d'obtenir ce qui ne leur est pas dû, de
contourner la loi. La liberté n'est pas seulement une responsabilité
individuelle. C'est aussi une responsabilité collective. Si la Cité (l'État,
l'autorité) interdit l'usage de la drogue, par exemple, le but est noble ;
l'objectif est de sauver de nombreuses personnes de la dépendance, de la
délinquance. C'est une (amana), une confiance ; c'est un intérêt
général. Vos enfants ne sont pas seulement vos enfants ; ils sont les enfants
de la nation ; ils sont l'avenir de la nation, ils sont le trésor de la nation,
que ce soit le Maroc, la Malaisie ou l'Amérique. La Cité aussi devrait avoir
son mot à dire sur la façon dont vous élevez votre enfant. Idem pour le Coran.
Si je suis croyant, le Coran me montre comment traiter mon enfant, comment
traiter ma femme, comment me comporter dans la société dans son ensemble. Il
est dit dans le Coran : « Mais cherche la demeure de l'au-delà dans ce qu'Allah
t'a donné et ne néglige pas ta part du monde, et sois bon comme Allah a été bon
envers toi, et ne cherche pas la corruption sur la terre ; Allah n'aime pas les
corrupteurs. » (28.77) Le Coran veut que vous et moi soyons des personnes
responsables. Même lorsqu'il s'agit d'élections, je dois voter, si jamais je
vote, pour la personne que je pense être la meilleure – même si je n'ai
vraiment besoin de rien de cette personne ou de son parti. Que j'aille voter ou
que je reste à la maison le jour de l'élection, ma responsabilité ne s'arrêtera
pas là. Je suis responsable chaque jour : « … et sois bon comme Allah a été bon
envers toi, et ne cherche pas la corruption sur la terre. » (28.77) C'est tous
les jours ! Au moins, je ne devrais pas contribuer à la corruption. Car si la
corruption devenait endémique, généralisée, tout le monde en souffrirait, même
les bons croyants. Allah dit : « Et gardez-vous d'un châtiment qui ne peut pas
tomber exclusivement sur ceux d'entre vous qui sont des malfaiteurs. » (8.25)
Si une épidémie, par exemple, survient, elle touchera tout le monde.
C'est pourquoi le Coran a voulu organiser notre vie, individuelle et
collective, de manière à ce que chacun jouisse de la beauté du monde d'une
manière décente, légitime et ne faisant de mal à personne : la vie est un don
précieux. Allah veut la vie pour nous, pas la mort. Il dit: « Et il y a une vie
pour vous en représailles, ô hommes intelligents, afin que vous puissiez
conjurer (le mal). » (2.179) Le Coran se soucie même de nos sentiments. Si je
n'aime pas quelqu'un, je peux me détourner de lui, mais s'il dit bonjour, je
dois lui rendre le salut. Allah dit : « Si on vous fait une salutation, saluez
d'une façon meilleure ; ou bien rendez-la (simplement). Certes, Allah tient
compte de tout. » (4.86) « Ô vous qui croyez ! Evitez de trop conjecturer [sur
autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas; et ne
médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son
frère mort ? Vous abhorrez cela (abhorrez donc l'autre) ! Et gardez votre
devoir (envers Allah). Allah est Clément, Miséricordieux. » (49.12) Cela nous
apprend l'humilité. Chaque individu est important. Même un malade, même un fou
ou un chômeur sans le sou, est important au moins quantitativement - car il
doit manger, s'habiller, se faire soigner... et ainsi tout le monde contribue
directement ou indirectement au bon fonctionnement de la machine économique ici
ou ailleurs. Quand on parle de l'économie d'un pays, on dit que c'est un marché
de 100 000 000 de consommateurs. Nous mettons tout dans ce nombre : les sages
et les fous.
Salomon est cité dans le Coran disant: « Mon Seigneur! Pardonne-moi et
accorde-moi une souveraineté telle qu'elle n'appartiendra à personne après moi.
C'est Toi le Donateur. Alors, Nous lui assujettîmes le vent qui, par son ordre,
soufflait modérément partout où il voulait. De même que les diables, bâtisseurs
et plongeurs de toutes sortes. Et d'autres encore, accouplés dans des chaînes.
Ceci est Notre don, alors accorde-le, ou retiens-le, sans compter. » (38.35-39)
Tout le monde ne peut pas être Salomon, bien sûr. Tout le monde ne peut pas
être riche, même en Amérique et en Chine. Dès le début, la vie était basée sur
des dualités, tout comme le monde entier. Homme et femme, jour et nuit, bon et
mauvais, riche et pauvre, foi et hérésie. Les croyants et les non-croyants
peuvent être pauvres ou riches, mais les croyants et les non-croyants
n'abordent pas la vie de la même manière. Même les croyants n'abordent pas la
vie de la même manière tout le temps. D'où l'importance de la guidance. Allah
me montre le chemin, mais Il ne me poussera pas toujours à faire quelque chose
ou ne m'empêchera pas de faire quelque chose. Allah dit: « Nous avons en vérité
envoyé Nos messagers avec des preuves claires, et avons révélé avec eux le
Livre et la Balance, afin que l'humanité puisse observer la juste mesure; et Il
a révélé le fer, dans lequel se trouve une grande puissance et (de nombreux)
usages pour l'humanité. » (57.25) Vous pourriez faire différentes choses avec
un couteau, avec votre argent ou avec votre corps. Tout comme j'ai une
empreinte digitale ou oculaire unique, je peux aussi avoir une psyché
différente, un destin différent des autres. Mais je ne suis pas totalement
maître de mon destin. Même quand il s'agit de se souvenir d'Allah. Allah dit :
« Ceci est un avertissement, afin que quiconque veut choisisse un chemin vers
son Seigneur. Mais vous ne le ferez pas, à moins qu'Allah ne le veuille. Allah
est Omniscient et Sage. » (76.29-30) « Quiconque veut, qu'il se le rappelle.
Mais ils ne se rappelleront que si Allah le veut. C'est Lui qui est Le plus
digne d'être craint ; et c'est Lui qui détient le pardon. » (74.55-56) « … mais
Allah vous a fait aimer la foi et l'a embellie dans vos cœurs, et vous a rendu
odieux la mécréance, l'impudicité et la rébellion. Tels sont ceux qui sont bien
guidés. » (49.7) Allah Lui-même « s'interpose entre l'homme et son propre cœur
». (8.24) Toutefois, l'ingérence d'Allah dans ma vie différerait généralement
selon deux choses : 1) ma foi (le degré de ma foi en Allah ; 2) le type de bien
qu'Allah veut m'accorder tôt ou tard. « Mon Seigneur est Miséricordieux,
Aimant. » (11.90) Mais quand je quitte mon lieu de travail pour la dernière
fois, sans avoir d'alternative en perspective, je ne me soucierai peut-être
même pas de cette bonne chose qu'Allah peut me réserver. Je ne veux pas
souffrir. Je ne veux pas de nuits blanches. Je ne veux pas entendre de
commentaires ou voir des regards qui me font me sentir petit. Je veux le
bonheur maintenant et pour toujours. Pourquoi devrais-je être licencié par un
humain comme moi ? Pourquoi les autres devraient-ils continuer à aller
travailler ? Pourquoi les autres devraient-ils vivre une vie normale ? Les
mêmes questions, elles ont toujours été posées par les croyants et les
non-croyants. La raison seule ne peut répondre à ces questions. On essaie
seulement de philosopher sur les choses, comme je le fais dans ce livre. Parce
que nous savons ce qu'il y a dans le Coran, nous savons ce qui se passe dans la
vie autour de nous, mais il y a des choses que nous ne savons pas. Et ce sont
ces choses que nous ne savons pas qui font qu'il est parfois difficile pour
vous et moi de comprendre quoi que ce soit.
Si je suis un moumine (un croyant), Allah me donne dans le Coran un
exemple intéressant de la façon dont je pourrais mal interpréter les actions
d'Allah. L'histoire de Moïse avec Al-Khidr (ou Al-Khadir) (dans la sourate
d'Al-Kahf) me montre que même un prophète ne peut pas toujours comprendre le «
comportement » d'Allah. Cette histoire montre qu'il est tout à fait normal
(c'est la nature humaine) si je ne peux pas comprendre ce qui m'arrive, parce
que j'utilise la raison/la logique humaine pour penser à ces choses. Le
problème n'est pas avec la raison, cependant. Le problème est que nous, les
humains, basons notre raisonnement sur des données qui peuvent ne pas être
complètes. Allah a toutes les données, c'est la différence. C'est comme si
Allah gère mon "héritage" à mon insu mais sagement, dans mon meilleur
intérêt. Ce qu'Allah enlève d'une main, Il le donne de l'autre. Dans le Coran,
Il dit : « … il peut arriver que vous haïssiez une chose qui est bonne pour
vous, et il peut arriver que vous aimiez une chose qui est mauvaise pour vous.
Allah sait, vous ne savez pas. » (2.216) Par exemple, Allah parle dans
l'histoire de Moïse avec Al-Khidr de cet homme qui a laissé deux orphelins. « …
Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins de la ville, et il y
avait en dessous un trésor leur appartenant, et leur père avait été bon, et ton
Seigneur avait l'intention qu'ils reviennent à leur pleine force et devraient
sortir leur trésor comme une miséricorde de la part de leur Seigneur… » (18.82)
Nous ne connaissons pas l'âge de cet homme à sa mort. Mais peu importe son âge,
ça y est, cet homme a accompli sa mission, il peut aller se reposer. Allah
prendra soin de ses enfants et de sa veuve. Cela devrait m'éclairer
personnellement sur le fait que je dois briser cette barrière psychologique qui
me dit qu'à un certain âge je dois absolument avoir réalisé ceci ou cela, sinon
je suis en état d'échec personnel ou considéré comme tel. C'est cette barrière
psychologique qui nous tourmente, nous traumatise, nous rend fous, aveugles. Et
on se demande toujours pourquoi ceci ou pourquoi cela. Parce que nous n'avons
pas toutes les données, nous ne nous soucions pas vraiment de ce qui peut
arriver ensuite. Peut-être que cet homme qui est décédé et a laissé une veuve
et deux garçons orphelins était un excellent homme par rapport à Allah, mais
serait peut-être moins utile, d'une manière ou d'une autre, à ses enfants. Qui
sait? Nous savons tous qu'un homme peut bien être un bon mari mais pas
nécessairement un bon père, et vice-versa. Cet homme-là pourrait bien être un
excellent mari et père et pourtant Allah voulait que ses enfants passent par
certaines expériences ou autres pour les préparer à une mission spécifique dans
le futur. Qui sait?
D'où l'importance des prières d'Istikhara dans lesquelles les fidèles
disent : « Ô Allah, je Te consulte de par Ta connaissance et je T'implore de
m'accorder le pouvoir de Ton pouvoir et je Te demande de Ton immense générosité.
Car Tu es certes capable et je suis incapable, Tu sais tout tandis que moi je
ne sais pas, et c'est Toi le Grand Connaisseur de tout ce qui est inconnu. Ô
Allah, si Tu sais que cette chose - et vous nommez clairement la chose en
question - est une source de bien pour moi dans ma religion, dans ma vie
présente et dans ma vie future (ou: ici-bas et dans l'au-delà) destine-la-moi
et facilité-la-moi puis bénis-la-moi. Et si Tu sais que cette chose est pour
moi une source de mal dans ma religion, dans ma vie présente et dans ma vie
future (ou: ici-bas et dans l'au-delà) détourne-la de moi et détourne-moi
d'elle et prédestine-moi le bien là où il se trouve puis rends-moi satisfait de
cette décision. »
Supposons que vous étiez dans un beau jardin et que vous receviez un appel
apportant de mauvaises nouvelles : il y a de fortes chances que vous oubliez la
beauté du jardin. Toutes vos pensées se concentreront sur votre SOI. Il n'y a
rien de plus important pour vous que votre SOI. Et c'est normal. Allah dit : «
L'homme a été créé faible. » (4.28) Paradoxalement, c'est dans nos moments de
faiblesse que nous prêtons attention à des choses que nous ne remarquerions pas
normalement. Il y a une très vieille maison à la périphérie de la ville. Elle
est dans le pire état possible que vous puissiez imaginer. La famille française
qui a construit cette maison et qui y a vécu pendant des années et des années,
à l'époque coloniale, serait choquée de savoir qu'elle a été transformée en une
sale étable avec beaucoup d’immondices tout autour. De tous ces colons
français, il reste une famille dans toute la région et elle vit toujours dans
son ancienne maison. J'ai vu plus d'une douzaine de ces vieilles maisons
inhabitées dans et autour d'une commune rurale non loin de là. Je suis allé à
pied pour la dernière fois dans cette zone rurale un matin de 2016 et j'ai été
un peu ébloui (encore une fois) par la beauté de la vallée et des cascades
artificielles et je peux comprendre pourquoi les premiers colons français ont
adoré cet endroit. (Au moins à cette époque, il y a plus d'un siècle, il n'y
avait pas de barrage sur la rivière et il devait donc y avoir beaucoup plus
d'eau qu'aujourd'hui.) Le problème est que je passais juste devant un grand
cimetière, avec beaucoup de tombes, quand la beauté rustique de la vallée m'a
fait sourire. J'ai vite oublié le cimetière et j'ai pris plaisir à marcher le
long des cascades. Tel est le pouvoir de la tentation ! Mais est-ce
anti-islamique de ressentir et d'apprécier la beauté du monde ? Est-ce anti-islamique
de vivre dans une belle demeure au milieu de la verdure ? Allah dit : « Qui a
interdit la parure d'Allah qu'Il a produite pour Ses serviteurs, ainsi que les
bonnes choses dont Il a pourvu ?» (7.32) Cette beauté a été faite pour nous,
mais elle peut aussi se retourner contre nous. C'est comme un couteau, quoi.
Allah dit : «On a enjolivé aux gens l'amour des choses qu'ils désirent :
femmes, enfants, et les tas d'or et d'argent accumulés, et les chevaux marqués,
et le bétail et la terre; tout cela est l'objet de jouissance pour la vie
présente. Allah ! auprès de Lui est une demeure plus excellente. » (3.14) Alors
pourquoi devrait-il y avoir de tels plaisirs en premier lieu ? Pourquoi
devrait-il y avoir une telle beauté ? Eh bien, c'est le même bel endroit pour
les colons français, pour ceux qui y vivaient avant eux et pour ceux qui y
vivent maintenant. La même beauté, les mêmes tentations, le même cimetière.
Mais Allah n'a pas créé que la beauté. Il a également permis qu'il y ait des
choses désagréables - pour que nous réfléchissions.
Même les soldats qui ont servi les autorités coloniales françaises n'étaient
pas tous français. Beaucoup venaient d'autres colonies françaises. Et les
étrangers qui se trouvaient alors dans nos villes et nos villages n'étaient pas
tous français. Il y avait aussi des collaborateurs locaux. Nous avons appris
tout cela à l'école. La question est, choisit-on d'être un colon dans un pays
colonisé ou un collaborateur ? Un colon ou un collaborateur local peut avoir
une famille et des enfants à nourrir. Ces enfants ne savent pas nécessairement
comment leur père a obtenu l'argent pour leur acheter de la bonne nourriture ou
de bons vêtements ou leur construire une bonne maison. Une autre question est,
quelle est la différence entre une maison construite avec de l'argent provenant
de la collaboration (ou de la corruption, d'ailleurs) et une maison construite
avec de l'argent provenant du commerce légitime, par exemple ? Pour quelqu’un
qui vient de loin, ce qui compte c'est l'aspect de la maison : est-ce qu’elle
est jolie ou pas ? Il sera captivé par de la beauté de la maison, de la
voiture, de l'usine, des enfants… même s'il connaît l'origine de l'argent.
C'est parce que les gens regardent le look, pas l'origine. Si cette personne était
pauvre ou célibataire ou sans abri, qui se soucierait d’elle ? Elle pourrait
même être de ceux qui, comme le dit Allah, « quand Allah les éprouve en
réduisant leurs moyens d'existence, disent : Mon Seigneur me méprise. » (89.16)
Peut-être que la famille française qui vivait dans cette vieille maison
(transformée en hangar) ont apprécié la beauté de la maison et de la région à
cette belle époque, mais ensuite les Français ont dû partir. Peut-être qu'ils
n'étaient même pas satisfaits de l'argent qu'ils ont obtenu quand ils ont tout
vendu. Mais pourquoi la maison est-elle si sale maintenant ? Est-ce parce que
le propriétaire est si pauvre qu'il ne se soucie que de l'argent qu'il tire des
animaux ? Ne se soucie-t-il pas de la beauté ? Ou pourrait-il être une sorte de
"sage" qui croit que la beauté est éphémère ? Pourrait-il être
heureux de sa vie telle qu'elle est ? Je ne sais même pas qui c'est, donc je ne
peux pas répondre à ces questions. Mais qu'est-ce que je ferais à sa place ?
Qu'est-ce qui m'importerait ? C'est une très grande question...
Allah sait tout cela ! Il sait que seuls quelques-uns s'en soucieraient. Il
dit: « Et tout ce qu'Il a créé pour vous sur la terre de diverses teintes,
c'est vraiment un présage pour les gens qui y prêtent attention. » (16.13)
C'est pour ceux qui « prennent attention » qu'Allah a créé cette beauté. Si
Allah dit à ces gens : « Est-ce donc Celui qui crée comme celui qui ne crée pas
? » (16.17), ils diront certainement : Non ! Allah dit : « N'ont-ils pas
observé ce qu'il y a devant eux et ce qu'il y a derrière eux du ciel et de la
terre ? (…) Il y a en cela une preuve pour tout serviteur repentant. » (34.9)
Ce serviteur repentant (‘abd mounib) serait sensible à toute beauté :
que ce soit la beauté sauvage dans les bois ou la beauté artificielle comme
cette merveilleuse voiture garée devant l’école. Mais ce serviteur pénitent ne
serait pas trop impressionné par la beauté artificielle quand il en connaît
l'origine. Il se soucierait autant du look que de l'origine. Allah dit : « Le
mal et le bien ne se ressemblent pas même si l'abondance du mal t'attire. »
(5.100) Ce serviteur pénitent sait que tout est une épreuve. Allah dit : «
Toute âme doit goûter la mort, et Nous vous éprouvons par le mal et par le
bien, pour l'épreuve. » (21.35) Mais c’est là le problème ! Si c'est ça ce que
je crois vraiment, eh bien, je vais être testé. Je ne peux pas feindre. Allah
dit : « Les hommes s'imaginent-ils qu'ils seront laissés (à l'aise) parce
qu'ils disent : Nous croyons, et ne seront pas éprouvés par l'affliction ? Nous
avons éprouvé ceux qui étaient avant eux. Ainsi Allah connaît ceux qui sont
sincères et connaît ceux qui feignent. » (29.2-3) Si je réussis le premier
test, je devrais me préparer pour le suivant. La règle est la suivante : plus
je m'élève dans mon iman (foi), plus mon épreuve sera difficile. Et je vais
être éprouvé par des gens autour de moi, des gens qui ont de belles voitures,
de belles maisons, de bons emplois, de beaux enfants… et même des gens qui
n'ont rien du tout. Allah dit : «Et nous avons fait de certains d'entre vous
une épreuve pour les autres - endurerez-vous avec constance ? - Et ton Seigneur
demeure Clairvoyant. » (25.20) Je serai comme un marin solitaire dans une mer
impitoyable, solitaire en dehors d'Allah. Chaque fois que je vais au-delà d'une
vague dans cette mer monstrueuse de tentations, je dis « A côté de la
difficulté est, certes, une facilité ! A côté de la difficulté, est certes, une
facilité ! » (94.5-6) jusqu'à ce que j'atteigne le rivage avec le moins de
dégâts. C'est une expérience fascinante.
Hé, dirait quelqu’un, je ne suis pas musulman, mais j'ai quand même servi votre
État musulman. Ai-je tort d'être payé pour ça ? Est-ce mal pour vous de
collaborer avec mon État non musulman et juste pour moi de collaborer avec
votre État musulman ? Deux poids, deux mesures ? C'est une question difficile.
Cependant, nous lisons dans le Hadith : « Le Messager d'Allah nous a envoyés -
moi-même, Az-Zoubair et Al-Miqdad bin Al-Aswad. Il nous a dit : 'Allez jusqu'à
ce que vous atteigniez Rawdah Khakh, où il y a une dame portant une lettre.
Prenez-lui la lettre et apportez-la-moi.’ Nous continuâmes donc notre chemin
avec nos chevaux au galop jusqu'à ce que nous arrivions à la Rawdah. Là, nous
trouvâmes la dame et lui disâmes : ‘Donnez-nous la lettre.’ Elle dit : ‘Je n'ai
pas de lettre.’ Nous avons dit : ‘Soit vous sortez la lettre, soit nous vous
déshabillons.’ Alors elle l'a enlevée de sa tresse. Et nous l'avons apportée au
Messager d'Allah. Elle était de Hatib bin Abi Balta'ah, adressée à certaines
personnes parmi les idolâtres de Makkah, les informant d'une affaire concernant
le Prophète (psl). Alors le Prophète (psl) lui a dit: 'Qu'est-ce que c’est O
Hatib?’ Il a répondu: ‘Ne sois pas pressé avec moi O Messager d'Allah! J'étais
une personne qui est un allié des Quoraich, sans leur être apparenté. Les Mouhajiroun
qui sont avec toi ont des parents qui peuvent protéger leurs familles et leurs
biens à La Mecque. Ainsi, puisque je n'ai aucune lignée parmi eux, je voulais
leur faire une faveur, afin qu'ils puissent protéger mes proches. Je ne l'ai
pas fait par incrédulité, ni pour renoncer à ma religion, et je n'ai pas non
plus fait ceci pour choisir la mécréance [après l'islam].' Le Prophète (psl
)adit : 'Il a dit la vérité.' Omar bin Al-Khattab a dit : 'Permets-moi de
couper la tête de cet hypocrite'’ Le Prophète (psl) a dit: ‘En effet, il a
participé à (la bataille de) Badr. Tu ne sais pas, peut-être, qu'Allah a
regardé ceux qui ont assisté à Badr et a dit : ‘Ô gens de Badr ! Faites ce que
vous voulez, car je vous ai pardonné.’ Il dit : ‘C'est à son sujet qu'a été
révélée cette sourate : ‘Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas Mes ennemis et vos
ennemis comme des amis protecteurs leur montrant de l'affection.’ »
Autrement dit, c'est une question de principe et de conviction.
Certaines personnes se surpassent en pratiquant certains sports ou en se
lançant dans certaines aventures. Un serviteur pénitent se surpasse en
pratiquant sa foi, sur le terrain, dans la réalité. Dans les deux cas, si je
suis un moumine, je le fais pour le bien de mon âme. Allah dit : « Et
quiconque lutte, ne lutte que pour lui-même, car Allah peut Se passer de tout
l'univers. » (29.6) Le monde est plein de gens, mais seuls quelques-uns
comptent pour vous. Votre famille et vos amis comptent pour vous plus que
n'importe qui d'autre. Idem pour Allah. Dans le Coran, nous lisons : «
Laisse-Moi (m'occuper) de celui que J'ai créé seul, et à qui J'ai accordé
d'amples moyens, et des enfants qui lui tiennent toujours compagnie, Et lui ai
rendu (la vie) douce. Cependant, il convoite [de Moi] que Je lui donne
davantage. » (74.11-15) En quoi quelqu’un comme celui-ci peut-il représenter
quelque chose pour Allah ? Si je veux représenter quelque chose pour quelqu'un,
je fais quelque chose pour lui plaire, n'est-ce pas ? Si je veux valoir quelque
chose aux yeux d’Allah, je fais quelque chose pour Lui plaire, n'est-ce pas ?
Mais si je peux mentir aux gens, si je peux feindre aux gens, je ne peux pas
mentir à Allah. Allah dit : « Ainsi Allah connaît ceux qui sont sincères et
connaît ceux qui feignent. » (29.3)
Toutes les tentations, tout le glamour, toute la beauté du monde ont été créés
dans ce but. Allah dit : « (Tout cela a été) afin qu'Allah puisse éprouver ce
qui est dans vos poitrines et prouver ce qui est dans vos cœurs. Allah est
Connaisseur de ce qui est caché dans les poitrines (des hommes). » (3.154) Et
tout comme nous révélons à Allah que nous sommes vraiment sincères, Il nous
révèle, Lui aussi, à travers nos épreuves, que lorsque tout le monde nous
laisse tomber, Lui seul reste à nos côtés pour nous soutenir et nous sauver.
Tout comme nous connaissons Allah de plus en plus, nous finissons par L'aimer.
En nous créant, Allah a voulu nous montrer Sa beauté et Sa bonté. Allah n'a pas
eu besoin de nous. Il voulait juste nous donner une chance d'avoir cette
expérience terrestre. Allah savait que la terre ne serait pas un paradis pour
nous. Il nous a promis un vrai paradis sans le mériter, plus l'éternité en
cerise sur le gâteau. Mais nous, moi d'abord, voulons le paradis ici et
maintenant. C'est pourquoi Allah nous donne le temps : pour réfléchir,
comparer, se souvenir. Heureusement, Allah ne nous punit pas tout de suite. Et
Il ne nous punit pas pour tous nos péchés. Même Pharaon, Il ne l'a pas puni
tout de suite. Parce qu'Allah sait que lorsque nous nous donnons le temps de
réfléchir (sérieusement et en bonne foi), nous aurons naturellement la chance
de voir Sa droiture et Sa justice dans tout ce qu'Il fait.
15
Le « petit feu »
Dois-je regarder la hutte à côté du palais ou
le palais qui est à côté de la hutte ? Dois-je regarder mes mauvaises
chaussures ou mes bons pieds qui sont dans les mauvaises chaussures ? Dois-je
regarder la bonté d'Allah ou le châtiment divin, ou les deux ? Toutes les
famines ne sont pas provoquées par Dieu : de nombreuses famines sont provoquées
par l'homme. Et même si nous savons que cette famine a été provoquée par
l'homme, nous ne devons pas rester les bras croisés et attendre que les gens
meurent.
Allah dit : « De la terre Il vous a créé, et Il vous l' a fait peupler (et
exploiter). » (11.61) Si l'homme a été placé comme vice-roi sur la terre, qu'en
est-il de moi qui suis non seulement un homme, mais de surcroît un croyant ? Je
dois donc, si je le peux, rendre le monde meilleur à ma petite échelle. Si je
vois que des choses dans ce monde ne sont pas si parfaites, je devrais essayer
de les rendre parfaites ; je devrais être positif ; Je devrais être un bon
citoyen ou un bon résident. Je devrais faire mieux que ceux qui nous ont
précédés. Allah dit : « Puis nous fîmes de vous des successeurs sur terre après
eux, pour voir comment vous agirez.» (10.14) « Et sois bon comme Allah a été
bon envers toi, et ne cherche pas la corruption sur la terre. » (28.77) «
Donnez donc la pleine mesure et le plein poids et ne trompez pas les gens dans
leurs biens, et ne semez pas la confusion sur la terre après son ordonnance.
Cela sera mieux pour vous, si vous êtes croyants. » (7.85) Le Prophète Mohammad
(psl) a dit : « Juger équitablement entre deux personnes est une charité. Aider
un homme avec sa monture, le hisser dessus ou hisser ses affaires dessus, est
une charité. Et la bonne parole est une charité. Et chaque pas que vous faites
vers la prière est une charité, et retirer un objet nuisible de la route est
une charité. » Un compagnon a demandé au Prophète (psl) quelle action était la
meilleure. Puis a demandé : « Et s je ne peux pas me le permettre ? » Le
Prophète (psl) a dit : « Alors aide un ouvrier ou travaille pour une personne
handicapée ». Le compagnon a demandé : « Et si je ne peux pas (le) faire ? » Le
Prophète (psl) a dit : « Tu devrais t’empêcher de faire du mal aux gens, car
cela (sert) de charité que tu t’accordes » Si je ne peux pas faire le bien,
pour une raison ou une autre, je devrais au moins « m’empêcher de faire du mal
aux gens. » Si je ne peux pas nettoyer ces endroits sales de la ville, au moins
je nettoie mon cœur et mon esprit. Au moins, j'essaie d'être l'un des « hommes
qui aiment se purifier. Allah aime les purificateurs. » (9.108) « Allah aime
ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient. » (2.222) Génération
après génération, Allah nous donne une chance de montrer notre humanité. Comme
dans un examen, dans un atelier ou sur scène, nous sommes testés. Nous sommes
dans une compétition. Le but en est d'améliorer notre conduite. L'objectif est
(pour nous) de rendre le monde meilleur. Les critères sont les mêmes : une foi
authentique, plus de bonnes actions. Ce sont parfois des compétitions
difficiles, mais c'est ainsi que l'or est fabriqué. Il doit passer par le feu
pour être de l'or utilisable, pour devenir des joyaux tentants. C'est du feu,
mais c'est du bon feu. Pensez à la cuisine.
J'ai vu une fois des images télévisées de la forêt australienne. Je me suis
alors dit : comme j'aurais aimé pouvoir y aller et voir la forêt de mes propres
yeux ! Mais alors un énorme incendie a dévoré la belle forêt. Je me suis dit :
tu as de la chance de ne pas être là ! Et puis la forêt a recommencé à pousser,
devenant beaucoup plus belle qu'avant. La voix dans le film a commenté la scène
en disant que c'est cette destruction naturelle par le feu qui rend le sol plus
riche et la végétation suivante plus luxueuse que la précédente. Le petit « feu
» destiné à nous, humains croyants, sous la forme d'épreuves, de difficultés et
de pertes, n'est pas destiné à nous détruire. Allah dit : « Ô vous qui croyez !
Ne gaspillez pas vos richesses entre vous par vanité, si ce n'est un commerce
par consentement mutuel, et ne vous tuez pas les uns les autres. Allah est
toujours Miséricordieux envers vous. » (4.29) Allah est Miséricordieux. Allah
ne veut pas que nous nous donnions la mort ou que nous nous tuions les uns les
autres. Il dit : « Quiconque tue un être humain pour autre chose que l'homicide
ou la corruption sur la terre, ce sera comme s'il avait tué toute l'humanité,
et quiconque sauve la vie d'un seul, ce sera comme s'il avait sauvé la vie de
toute l’humanité. » (8.24) Allah veut que nous ravivions nos âmes et, si nous
le pouvons, les âmes de nos proches aussi. Ce petit feu est destiné à nous
faire découvrir nous-mêmes et à découvrir Allah à travers nous-mêmes. Grâce à
nos épreuves, nous apprenons l'endurance et la confiance. De plus, qui peut
être patient sans l'aide d'Allah ? Allah dit : « Endure patiemment (O
Mohammad). ton endurance est seulement par (l'aide d’) Allah. (…) Allah est
avec ceux qui observent leur devoir envers Lui et ceux qui font le bien. »
(16.127-128) Et pourtant, si seulement j'essaie d'être patient, si j'ai de
bonnes intentions, si je fais confiance à Allah, Allah nous dit : « Ô Mes
serviteurs qui avez cru ! Observez votre devoir envers votre Seigneur. Pour
ceux qui font le bien dans ce monde, il y a du bien, La terre d’Allah est vaste
et les endurants auront leur pleine récompense sans compter.» (39.10) « Allah
aime les endurants. » (3.146) Mais que faisons-nous, nous les humains ? Très
souvent, nous sommes arrogants, prétentieux. Nous pensons en savoir assez pour
résoudre nos problèmes par nous-mêmes. Ce n’est que quand nos puits deviennent
secs, nos barrages vides, nos rivières innavigables, nos forêts cendre et
poussière, que l’on lève les yeux au ciel. Allah dit : « ...vous n'avez reçu
que peu de connaissances. » (17.85) Si l'homme savait tout, aucune
civilisation, aucun empire, aucun royaume ne serait devenu une chose du passé,
quelques chapitres dans un livre d'Histoire. Si je suis un bon croyant, je
devrais savoir que « chaque nation a son terme, et quand son terme arrive, ils
ne peuvent le différer d'une heure ni encore l'avancer ». (7.34) Donc je ne
compterais même pas sur ce que mon état ou mon gouvernement pourrait faire pour
moi. Seuls ceux qui réfléchissent, ceux qui méditent, comprendraient ce
qu'Allah veut dire par « Il dirige l'ordonnance du ciel vers la terre, puis
elle monte vers Lui en un jour, dont la mesure est de mille ans que vous
comptez. » (32.5) Quand je réfléchis, je me rends compte à quel point l'homme
est faible. Tout le monde est vulnérable, à un moment ou à un autre. Même si
vous étiez un dirigeant à vie ou un méga milliardaire, la vieillesse vous
rendrait vulnérable, la maladie vous rendrait vulnérable. Et pourtant, quand je
réalise à quel point je suis faible, dans le Royaume d'Allah, et que je me
remets entre les mains d'Allah, ma vulnérabilité et ma précarité deviennent ma
force. Parce que ce que ce que je veux faire, Allah m'aidera à le faire - avec
Son savoir et Sa Puissance. Il dit : « Ô hommes ! Une parabole vous est
proposée, écoutez-la : Ceux que vous invoquez en dehors d'Allah ne sauraient
même pas créer une mouche, quand même ils s'uniraient pour cela. Et si la
mouche les dépouillait de quelque chose, ils ne sauraient le lui reprendre. Le
solliciteur et le sollicité sont [également] faibles!" Ils n'ont pas estimé
Allah à sa juste valeur; Allah est Fort, Tout-Puissant. » (22.73-74) Voyez ce
que ce petit virus appelé Covid-19 a fait à l'humanité !
Ceux « que vous invoquez en dehors d'Allah » peuvent être l'État, le
gouvernement, les personnes pour lesquelles je vote, les représentants des
syndicats, la compagnie d'assurance, ma famille, mes amis…. Que pourraient
faire ceux-là qu'Allah ne peut pas ? Ou l'un d'eux pourrait-il changer mon
destin ? Si Allah « s'interpose entre l'homme et son cœur » (8.24) et « A lui
appartient quiconque est dans les cieux et sur la terre » (30.26), comment ma
volonté peut-elle prévaloir sur la Sienne ? Si je n'y crois pas, le temps me le
prouvera. « Dis : Avez-vous pensé, si Allah a fait la nuit pour vous jusqu'au
Jour de la Résurrection, qui est un dieu en dehors d'Allah qui pourrait vous
éclairer ? N'entendez-vous donc pas ? Dis : Avez-vous pensé, si Allah a fait le
jour pour vous jusqu'au jour de la Résurrection, qui est un dieu en dehors
d'Allah qui pourrait vous apporter la nuit dans laquelle vous vous reposez ? Ne
le verrez-vous donc pas ? » (28.71-72)
Qui peut dire aujourd'hui que la terre est plate ? Personne. Cependant, nous
oublions tous que nous sommes assis/marchant/dormant sur une petite planète
dans une galaxie dans un univers d'un milliard (ou plus) de galaxies. Nous
fuyons tous le feu, les inondations, les armes à feu… Nous craignons tous pour
nos vies. Mais où courons-nous quand l'épreuve marche sur nous comme une armée
invincible, comme un volcan, comme un fleuve sortant de son lit, comme un
tsunami ? Allah dit : « C'est pourquoi fuyez vers Allah. » (51.50) « Si Allah
te touche d'affliction, nul ne peut t'en soulager sauf Lui, et s'Il te touche
de bonheur (nul ne peut l'altérer) ; car Il est Capable de tout. » (6.17) « Ô
hommes ! Vous êtes les pauvres dans votre relation avec Allah. Et Allah ! Il
est l'Absolu, le Propriétaire de la louange. S'Il le veut, Il peut être
débarrassé de vous et apporter (à votre place) une nouvelle création. »
(35.15-16) Allah m'a honoré et m'a préféré (ainsi que toute l'humanité) à
beaucoup de ceux qu'Il a créés « avec une préférence marquée ». (17.70) ; c'est
à moi d'accepter ou de refuser cet honneur. Dois-je vous faire la leçon sur les
boissons fortes et les jeux de hasard et les dommages qu'ils causent à l'homme
? Quand Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Les boissons fortes, les jeux de
hasard, les idoles et les flèches divinatoires ne sont qu'une infamie de
l'œuvre de Satan. Laissez cela de côté afin que vous puissiez réussir. » (5.90),
c'est parce qu'Il veut que vous et moi vivions une vie noble, pour être
meilleurs que beaucoup de gens qui vivent comme du bétail, comme le dit le
Coran. « Ou penses-tu que la plupart d'entre eux entendent ou comprennent? Ils
ne sont que comme le bétail - non, mais ils sont encore plus égarés. » (28.44)
Quand Allah dit « La richesse et les enfants sont un ornement de la vie du
monde. Mais les bonnes actions qui durent sont meilleures aux yeux de ton
Seigneur pour la récompense, et meilleures pour l'espérance. » (18.46), c'est
parce qu'Il veut que vous et moi gagnions notre argent et engendrions nos
enfants dignement. Si Allah dit: « Nous avons placé tout ce qui est sur la
terre comme un ornement de celle-ci afin que Nous puissions les éprouver:
lequel d'entre eux est le meilleur dans la conduite. » (18.7), c'est parce
qu'Il veut que vous et moi soyons des personnes sensées qui profitent de la vie
dignement. Nous mangeons, nous buvons, nous travaillons, nous jouons, nous
faisons tout ce que nous faisons d'une manière digne, en tant que personnes
civilisées.
Voici un petit exemple. Beaucoup de gens pensaient avoir choisi le bon
partenaire. Puis ils ont fini par divorcer. Pourquoi? Vous tournez et tournez
et puis vous revenez à la case départ. Nous nous appuyons sur nos propres
données. Nous oublions, ou nous voulons oublier, qu'Allah détient toutes les
DONNÉES. Quelqu'un peut-il vraiment connaître toutes les données sur son
partenaire vivant avec soi sous le même toit? Pouvons-nous vraiment savoir ce
que nos partenaires ressentent envers nous ou pensent de nous ou font dans
notre dos ? Si les partenaires connaissaient toutes ces « données » l'un sur
l'autre, y aurait-il un nombre aussi inquiétant de divorces ? Allah dit : « Ô
vous qui croyez ! vous avez de vos épouses et de vos enfants un ennemi [une
tentation]. Prenez-y garde donc. Mais si vous [les] excusez passez sur [leurs]
fautes et [leur] pardonnez, sachez qu’Allah est Pardonneur, Très
Miséricordieux. Vos biens et vos enfants ne sont qu'une tentation, alors qu'auprès
d’Allah est une énorme récompense. Alors, observez votre devoir envers Allah du
mieux que vous pouvez ; écoutez, obéissez et faites largesses. Ce sera un bien
pour vous. Et quiconque a été protégé contre sa propre avidité... ceux-là sont
ceux qui réussissent. Si vous faites à Allah un prêt sincère, Il le multipliera
pour vous et vous pardonnera. Allah est très Reconnaissant et Indulgent. Il est
le Connaisseur du monde Invisible et visible, et Il est le Puissant, le Sage.»
(64.14-18)
16
STOP !
Quand on a des factures à payer à la fin du
mois, on ne pense qu'à l'ici et maintenant. Mais faisons une pause pour
regarder un peu plus loin.
Une princesse ou la fille d'un milliardaire apprécieraient-elles la vie dans un
palace de la même manière qu'une fille qui a grandi dans les bidonvilles puis
est devenue l'épouse d'un président ou d'un milliardaire ? L'une ou l'autre
peut tenir cette vie pour acquise. Idem pour nous. Nous aurions probablement
pris la vie au paradis pour acquise. Nous aurions probablement pensé que nous
valons plus que cela. Satan a dit à Adam et Eve : « Votre Seigneur vous a
interdit cet arbre seulement de peur que vous ne deveniez des anges ou deveniez
des immortels. » (7.20) Adam et Eve ont écouté Satan et ont mangé de l'arbre
parce qu'ils ont soudainement aspiré à quelque chose qu'ils considéraient comme
plus précieux que le paradis dans lequel ils se trouvaient. Mais Allah a voulu
qu'il n'y ait rien de plus beau que le paradis, car c'est « un présent de
bienvenue de leur Seigneur ». (3.198) Si vous êtes un hôte et que vous recevez
des invités que vous aimez, vous les recevrez au meilleur endroit possible et
leur ferez le meilleur accueil possible. Allah ne va pas payer pour le paradis.
« A Allah appartient la souveraineté des cieux et de la terre. Il crée ce qu'Il
veut. » (42.49) « Il est le Créateur infiniment sage. » (5.86) « Il est
l'Omniscient, le Puissant. » (30.54) Un Dieu comme celui-ci ne serait pas
économe envers les fidèles. L'éternité seule n'a pas de prix. Allah nous a fait
vivre dans ce monde d’ici-bas afin d'avoir autant de beaux souvenirs que
possible à chérir au paradis. Nos souvenirs là-bas sont nos bonnes actions ici.
Tout cela est un don d'Allah. Alors Allah veut que nous connaissions Son
mérite, que nous Le valorisions, que nous appréciions Sa générosité et Sa
bonté. Si Allah nous fait souffrir dans cette vie du monde c'est pour que nous
voyions la différence entre ici et là-bas, entre le bonheur que nous voulons
atteindre par nous-mêmes (qui a une fin, de toute façon) et le bonheur qu'Allah
veut que nous ressentions pour toujours au paradis. En d'autres termes, Allah
veut que nous le remerciions d'avance pour ce don inespéré. Il veut que nous le
remerciions ici - malgré toutes les dépravations - car seuls nos remerciements
ici comptent. Et pourtant, les gens qui ont passé leur vie à adorer Allah dans
ce monde Lui rendront aussi grâce dans l'au-delà. Ils diront : « Louange à
Allah qui nous a tenu Sa promesse et nous a fait hériter la terre, séjournant
dans le Jardin où nous voulons ! Tellement abondante est la récompense de ceux
qui ont œuvré (pour le paradis). » (39. 74)
Maintenant, est-ce qu'Allah mérite ou est-ce qu’Il a besoin d’être remercié
d'avance ? C'est là que les gens diffèrent : certains disent oui (Il mérite,
c’est pas une question de besoin), d'autres s'en fichent d'une manière ou d'une
autre. C'est là que j'ai le choix : je choisis entre croire et ne pas croire.
Quand je crois, je me rends compte qu'en fait je n'ai pas d'autre choix. Parce
que plus je crois, plus je sens que je dois tout au Tout-Puissant. C'est, en
quelque sorte, comme choisir entre fumer et ne pas fumer. Personne ne va
m'interdire de fumer, mais si je fume, j’en connais les conséquences. C'est
pourquoi Allah dit : « Celui qui fait le bien est pour son âme, et celui qui
fait le mal est contre elle. Ton Seigneur, cependant, n'est point injuste
envers les serviteurs. » (41.46) Si je rends grâce à Allah, je le fais d'abord
pour sauver mon âme, et ensuite je ne fais que mon devoir. J'exprime ma
gratitude à mon Seigneur pour m'avoir donné une chance de vivre dans ce monde «
imparfait » et par là une chance d’œuvrer pour une place au paradis, où je peux
voir (ou avoir) toutes les choses parfaites que je ne peux pas voir (ou avoir)
dans ce monde. Le Prophète (pssl) a dit : « Allah, le Très-Haut, a dit :
"J'ai préparé pour mes serviteurs vertueux ce qu'aucun œil n'a vu, aucune
oreille n'a entendu, et l'esprit d'aucun homme n'a conçu. " Si vous le
souhaitez, récitez (le Coran) : "Nul ne sait ce qui lui est caché comme
joie en récompense de ce qu'il faisait." » (32.17)
Dans une émission de radio, on a demandé à un vieux monsieur : « Vous
souvenez-vous de la famine de 1981 ? » Il a dit : « Oh, ce n'est rien comparé à
la famine de 1945, quand une femme emmenait son bébé loin de chez elle et le
laissait à côté de la maison de quelqu'un d'autre ou sur le bord de la route,
puis elle regardait en arrière avec tristesse et s'arrêtait pendant un moment
avant de reprendre le chemin du retour. » « Cela doit être douloureux », dit
l'intervieweur. « Croyez-vous que ces femmes étaient assez cruelles pour
abandonner leurs bébés de cette façon? » « Mais c'est la famine, mon ami », dit
le vieux. « La faim rend aveugle. »
C'est l'aveuglement de l'esprit. Qu'en est-il de l'aveuglement du cœur ? Quand
j'écoute des émissions de radio, pas seulement de mon pays, j'écoute aussi des
radios internationales, j'ai parfois l'impression que le monde est plein de
misère. J'ai entendu beaucoup de gens parler à la radio pour se plaindre de
divers problèmes. Même les célébrités se plaignent de leur chagrin d'amour, de
leurs expériences horribles avec leurs partenaires, leurs parents, leurs
enfants... Certains passent en direct à la télé pour parler de ces choses-là.
En même temps, de jour comme de nuit, j'entends à la radio beaucoup de rires,
beaucoup de musique joyeuse, beaucoup de sport, beaucoup de gastronomie,
beaucoup de choses qui me donnent l'impression qu'il n’y a personne qui soit
malheureux dans le monde entier ! J'ai entendu beaucoup de gens utiliser les
expressions « Dieu merci », « Thank God », « Alhamdoulillah » pour
exprimer leur gratitude à Dieu. Mais j'ai aussi entendu beaucoup de gens se
plaindre de Dieu, ou plutôt du Destin. Une question que ces gens poseraient : «
Comment se fait-il que Dieu, ce Créateur Tout-Puissant Qui sait tout, qui est
puissant, miséricordieux, comment se fait-il qu'il connaisse ma situation
pitoyable, qu'il sache tout de mes souffrances, et pourtant il ne fait rien
pour changer ma situation ? » C'est une question difficile. Mais je parie qu'un
bon croyant dirait : « Oui, « Il est l'Omniscient, le Puissant. » (30.54) « Il
est Capable de tout. » (67.1), mais j'ai commis des péchés, et mon « Seigneur
n'est pas du tout un tyran pour Ses serviteurs. » (41.46) et « Il n'y a rien
qui puisse changer Ses paroles. Il est l'Audient, l'Omniscient. » (6.115) Et
même si mes péchés étaient tous pardonnables, je pourrais encore avoir des
doutes sur ma foi. Alors il se peut qu’Allah veuille tester ma foi en me
privant des choses que j'aime, afin qu’Il « connaisse celui qui croit en
l'au-delà de celui qui en doute. » (34.21) Même le yaqine (croyance
absolue) peut varier d'une personne à l'autre, d'une situation à l'autre.
Certaines personnes peuvent avoir besoin de passer par des expériences
personnelles, une sorte de connaissance du cœur, afin de renforcer leur foi.
Allah ne me priverait de rien à moins qu'Il n'ait quelque chose de bon en
réserve pour moi. Mais même ce très bon croyant qui dirait de si bonnes choses
ne peut pas penser de cette manière sans avoir vécu une sorte d'expérience
personnelle. Ce sont de telles expériences qui amèneraient un croyant à se
comporter envers Allah différemment. De telles expériences me feraient dire :
Oui, je sais, en tant que croyant, qu'Allah est « l'Omniscient, le Puissant »
(30.54) et « est Miséricordieux, Aimant » (11.90) , mais Allah est aussi «
Puissant » , « Capable de Réparer (le mal) » (14.47) ; et j'ai péché, quels que
soient mes péchés. Ainsi, lorsque j'ai un problème, je « fait appel à Lui avec
peur et espoir ». (7.56) J’invoque Allah « par amour et par crainte ». (21.90)
J'invoque Allah avec crainte car je sais qu'Il peut me punir pour mes péchés.
Je L'invoque avec espérance car je sais qu'il « est Miséricordieux, Aimant »
(11.90) et « Il est capable de tout ». (67.1) Ce n'est pas parce qu'Allah dit «
Notre parole à une chose, quand Nous l'avons voulue, est seulement que Nous lui
disons : Sois ! et elle est. » (16.40) que je devrais m'attendre à ce qu'Il
exauce immédiatement à ma prière. Ce à quoi je dois m'attendre, c'est qu'Allah
puisse - quand Il le veut - exaucer ma prière. C'est ce qui m’importe. Quand je
suis dans une situation difficile, certaines personnes de bon cœur seraient
prêtes à m'aider, mais elles ne le peuvent pas. Que pourriez-vous faire lorsque
vous voyez un enfant brûler derrière les fenêtres fermées d'un appartement dans
une tour en feu ? Que pourriez-vous faire lorsque vous voyez des gens emportés
dans leur voiture par une crue éclair ? Il me suffit en tant que croyant
qu'Allah puisse m'aider quand Il le veut. Pour ma part, je dois essayer du
mieux que je peux d'éviter tout ce qui irriterait Allah et le ferait me punir
en premier lieu. Je devrais faire le plus de bien possible - si je le peux -
puis espérer le meilleur. Personne ne dira à Allah quoi faire. Si j'ai des
questions, Allah aussi aurait des questions à me poser : M'as-tu remercié pour
le travail que je t'ai aidé à trouver…. ou as-tu plutôt répondu par pécher ?
Aimerais-tu que les autres soient ingrats envers toi ? Alors, à qui devrais-tu
en vouloir pour cette dette que tu ne peux pas rembourser maintenant que tu es
sans emploi ? Ce n'est pas Allah qui va me dire ceci. Si je suis un bon
croyant, c'est ma nafs lawama (l'âme accusatrice) (75.2)) qui va me
faire subir une telle remise en question. Cela signifie que si j'ai mal agi, je
dois en assumer la responsabilité. Je dois réparer les dégâts. Je dois au moins
avoir un peu de décence envers mon Seigneur, Qui dit : « Allah ne change pas la
condition d'un peuple tant qu'il n'a pas (d'abord) changé ce qui est dans son
cœur. » (13.11) En d'autres termes, je ne dois pas attendre d'Allah qu'II me
donne quelque chose pour laquelle je n'ai rien fait de bien en retour. Allah
dit : « Pour apprivoiser Qoreych. Pour leur apprivoisement (Nous faisons
partir) les caravanes en hiver et en été. Qu'ils adorent donc le Seigneur de
cette Maison, Qui les a nourris contre la faim et les a mis à l'abri de la
peur. » (106) Ce pour quoi je devrais prier, d'abord et avant tout, c'est la hidaya
(montrer le chemin). « Montre-nous le droit chemin, Le chemin de ceux que tu as
favorisés. » (1.6-7) De plus, je devrais prier pour la khachya (la
crainte d’Allah). Parce que sans hidaya et sans khachya, je peux
facilement m'égarer. La hidaya est mon passeport. La khachya est
mon visa.
Dans le Coran, nous lisons : « Allah donne sans compter à qui Il veut ». (3.37)
« Il donne comme Il veut. » (5.64) Cela veut dire qu'Allah donnerait même à
ceux qui ne prient pour rien, qui ne font rien pour Lui. C'est là mon piège.
C'est ce qui me ferait dire : puisqu'Allah donne à ces gens, pourquoi ne me
donne-t-Il pas aussi, moi qui crois en Lui et m'efforce de Lui plaire ? C'est
un piège ! Que puis-je faire pour éviter de tomber dans le piège, si je ne suis
pas déjà tombé dedans ? Eh bien, je dois juste tirer une leçon de mes
expériences personnelles. Mes expériences personnelles devraient m'enseigner, à
travers des faits, que « Si Allah te touche d'affliction, nul ne peut t'en
soulager sauf Lui, et s'Il te touche de bonne fortune (il n'y a personne qui
puisse l'altérer); car Il est Capable de tout faire. Il est l'Omnipotent sur
Ses serviteurs, et Il est le Sage, l'Omniscient. » (6.17-18) Une fois que j'ai
appris cela, je peux comprendre pourquoi Allah m'a privé de quelque chose que
j'aimais. Allah dit : « Et si Allah augmentait la provision pour Ses esclaves,
ils se rebelleraient sûrement sur la terre, mais Il fait descendre par mesure
comme Il veut. Il est Connaisseur, un Voyant de Ses serviteurs. » (42.27) Si je
suis honnête avec moi-même, je dois me demander : suis-je devenu une meilleure
personne la dernière fois qu'Allah m'a donné ceci ou cela ? Ai-je remercié
Allah pour Son don ou ai-je plutôt répondu par pécher ?
Allah dit: « Ceci est pour celui qui craint Ma Majesté et craint Mon
avertissement. » (14.14) Que me dit ce verset ? Eh bien, il me dit : STOP ! Où
est-ce que tu veux en arriver? Mais qu'est-ce que tu veux ? Veux-tu servir
Allah ou veux-tu qu'Allah te serve ?
Ce sont des questions légitimes. Je devrais leur répondre, si je suis un bon
croyant. Je devrais mettre toutes mes demandes et mes prières de côté pour un
moment et commencer à me poser des questions sur les choses que j'ai déjà. Dans
les infos, on entend quelque chose comme : « C'est le pire ouragan depuis 30
ans. Beaucoup de gens ont tout perdu. » C'est difficile à vivre même pour les
croyants fervents. Il n'est facile pour personne de tout perdre du jour au lendemain.
Mais quand je vois que de telles choses n'arrivent pas exclusivement à des
nations ou à des pays spécifiques, je dois poser des questions. La sécheresse,
par exemple, a frappé les gens même du vivant des prophètes. C'est arrivé aux
disciples de Moïse (psl) de son vivant. C'est arrivé aux disciples du Prophète
Mohammad (psl) de son vivant, aux compagnons du Prophète (psl) sous le règne
d'Omar Ibn al-Khattab et d'autres bons dirigeants. A quoi penserais-je donc
quand je me pose de telles questions ? Eh bien, je penserais à ces 28 années
(plus ou moins heureuses / pacifiques / normales...) entre
l'ouragan/sécheresse/incendie/guerre dévastatrice actuelle et la précédente. Je
penserais à ma dent / pied / main... avant qu'elle ne soit blessée. Je
penserais aux temps où j'avais de l'eau et de l'électricité toute la journée
toute l'année... avant les coupures de courant quotidiennes démoralisantes. Je
devrais penser aux dons d'Allah, à Sa générosité et à Sa patience pendant tout
ce temps où je n'appréciais pas vraiment ces dons.
Maintenant, supposons que je sois certain que quelqu'un m'aime tellement et se
soucie tellement de mon amour, comment pensez-vous que je réagirais ? Eh bien,
si je suis reconnaissant, j'essaierais au moins de ne pas lui faire de mal, de ne
pas le choquer même si je n'avais pas de sentiments particuliers envers cette
personne. Si je suis un ingrat, je pourrais penser qu'il est normal qu'une
telle personne m'aime plus que cela et fasse l'impossible pour me plaire. Alors
je m'en fous, je montrerais à cette personne que je ne l'aime pas, etc. Que se
passe-t-il dans ce cas ? Eh bien, je pourrais regretter un jour d'avoir perdu
l'amour de cette personne. C'est la conséquence de l'arrogance. Allah n'aime
pas cela. Il a dit au sujet du peuple de Pharaon : « Alors, quand ils Nous ont
irrités, Nous les avons punis et les avons tous noyés. » (43.55)
Donc, de tels événements terribles qui me feraient poser des questions
existentielles devraient en fait être un rappel pour moi. Je dois me rappeler
qu'Allah est plus puissant que les gens, plus puissant que les États, plus
puissant que les empires. Pourquoi Allah a-t-Il fait souffrir les gens de la
sécheresse alors qu'ils recevaient encore Ses révélations de leurs prophètes ?
La réponse est claire et simple : Allah veut que l'humanité sache que « Ce
qu'Allah ouvre à l'humanité par miséricorde, nul ne peut le retenir ; et ce
qu'Il retient, nul ne peut le relâcher par la suite. Il est le Puissant, le
Sage. grâce envers vous ! Y a-t-il un autre créateur qu'Allah qui vous pourvoit
du ciel et de la terre ? Il n'y a pas d'autre Dieu que Lui. Vers qui donc
êtes-vous tournés ? » (35.3) Ce n'est pas le gouvernement qui crée des emplois
; c'est Allah Qui crée les conditions de la croissance économique où Il veut et
quand Il veut. Un gouvernement qui ne peut pas éviter une crise économique
majeure ne peut pas, du jour au lendemain, créer des millions d'emplois ! C'est
Allah qui est le Seigneur du monde. L'État/le gouvernement peut construire
autant de ponts et de routes qu'il peut se le permettre. Allah peut faire
tomber tout cela en quelques heures seulement. Dans le même temps, lorsque
l'État, directement ou indirectement, détruit l'environnement par une pollution
abjecte et provoque des sécheresses et des inondations, Allah reste le dernier
recours pour mettre fin à la sécheresse ou contrôler les inondations.
Rappelez-vous, dans les années 1980, la moitié de l'humanité vivait sous le
seuil de pauvreté. Je n'ai pas besoin de nommer un pays pour l’exemple. Vous
les connaissez. Cela signifie-t-il que les politiciens qui régnaient sur le
monde avant cette époque-là étaient tous idiots ? Et puis de nombreux pays qui
ont connu une croissance économique époustouflante pendant un certain temps
sont devenus les victimes d'une inflation exaspérante et de dettes étrangères
injouables ? Est-ce donc l'État ou Allah qui crée les conditions de la
croissance économique où Il veut et quand Il veut ? Parfois, il y a trop
d'emplois à pouvoir que même le gouvernement ne peut pas gérer sans changer les
lois sur l'immigration. C'est comme ceux qui veulent provoquer la pluie en
bombardant des nuages et obtiennent des inondations mortelles à la fin de la
journée !
Quand je pense à tout cela, je devrais être étonné qu'Allah, qui doit diriger le
monde, mais le monde entier avec tous ses problèmes et sa complexité, puisse «
trouver du temps » pour penser à moi aussi. « Mon Seigneur ne s'égare ni
n'oublie. » (20.52) Ce sentiment que mon Dieu est le Seigneur du monde est ma
meilleure assurance. Quand je rends grâce à Allah - pour ce qu'Il m'a déjà
donné - je fais tomber les barrières psychologiques imaginaires qui me séparent
de Lui ; Je nettoie mon cœur de tous ses complexes. En me réconciliant avec mon
Dieu, par la repentance, je guéris mon cœur de mon ego superficiel. En faisant
tout cela, je me remets entre les mains du vrai Seigneur. Allah dit: « Et Allah
était prédominant dans Sa carrière, mais la plupart des hommes ne le savent
pas. » (12.21) « Et que leur discours ne t'attriste pas (O Mohammad). La
puissance appartient entièrement à Allah. Il est l'Audient, l'Omniscient. »
(10.65) « Dis : Criez à ceux (saints et anges) que vous supposez (être des
dieux) à côté de Lui, mais ils n'ont aucun pouvoir pour vous débarrasser du
malheur ni pour changer. » (17.56) « Ils ne mesurent pas Allah Sa juste mesure.
Allah est Fort, Tout-Puissant. » (22.74) « Et il n'y a rien qui n'en soit avec
Nous les réserves et Nous ne le faisons que dans une mesure déterminée. »
(15.21) « Et il n'y a pas une bête sur la terre dont la subsistance n'incombe à
Allah. Il connaît son habitation et son dépôt. Tout est dans un registre clair.
» (11.6) « Et combien y a-t-il d'animaux qui ne portent pas leurs propres
provisions ! Allah pourvoit à eux et à vous. Il est l'Audient, l'Omniscient. »
(29.60) Je ne peux donc m'empêcher de m'incliner volontairement, sciemment, de
chaque cellule de mon corps, de chaque parcelle de mon âme, devant Dieu, Allah,
le Seigneur des mondes.
Est-ce à dire que l'État est inutile, que le gouvernement est redondant ? Pas
du tout. Quand un homme au pouvoir m'aide, c'est bien de sa part, et je dois
l'en remercier - même s'il ne le fait peut-être que pour être réélu ou pour
booster les ventes de ses futurs mémoires. Je devrais le remercier parce que,
comme l'a dit le prophète (psl), « Celui qui ne remercie pas les gens ne peut
pas remercier Allah le Tout-Puissant. »
Maintenant, dois-je accepter l'aide des gens ? Pourquoi pas ? Je ne devrais pas
considérer cela comme une aide à ma personne, mais plutôt à l'être humain en
moi. Quand je vais au travail et que je passe des heures au travail, avec
toutes les conséquences à long terme qui en découlent sur ma santé, je ne le
fais pas uniquement pour le bien de mon âme. Je le fais pour le bien de la
société dans son ensemble. Lorsque vous passez des années et des années à
élever un enfant, vous ne le faites pas uniquement pour votre propre plaisir.
Vous le faites aussi pour le bien et l'intérêt de la nation. Cet enfant peut
devenir un soldat pour défendre la nation, ou un enseignant pour éduquer les
générations futures, ou un médecin pour soigner les futurs patients de ce pays.
Je ne devrais donc pas avoir honte de recevoir de l'aide - que ce soit l'argent
des contribuables ou des dons privés - quand je ne peux pas m'en passer.
Aujourd'hui, c'est moi qui ai besoin d'aide, demain c'est peut-être moi qui
apporterai de l'aide à quelqu'un d'autre. C'est la solidarité. Allah veut deux
choses : la gratitude envers Lui et la solidarité entre les humains. Quand
quelqu'un me donne quelque chose (une aide), il peut le faire pour être
remercié ou simplement pour manifester le côté humain en lui - pour se sentir
comme une personne décente et utile. Quand Allah me donne quelque chose de bon,
c'est comme s'Il me disait : Hé, c'est juste pour que tu te rappelles le
Paradis. Allah dit (à propos d'Ibrahim (psl)) : « Nous lui avons donné sa
récompense dans le monde, et dans l'au-delà, il est vraiment parmi les justes.
» (29.27) Quand Allah me soumet à quelque chose de douloureux, c'est comme s'Il
me disait : Hé, c'est juste pour que tu rappelles l'Enfer. Allah dit : « Ne
voient-ils pas qu'ils sont éprouvés une ou deux fois par an ? Pourtant, ils ne
se repentent pas. » (9.126) En d'autres termes, Allah prend soin de moi. Il ne
veut pas que j'aille en enfer. Il veut que j'aille au paradis. Même le Coran
décrit la mort comme une « mosibah », une calamité. (9.106)
Comment puis-je compter sur quelque chose qui, dans le meilleur des cas, se
terminera par une mosibah ? C'est encore plus horrible que de perdre sa
maison !
D'ailleurs, quand il y a une calamité, une catastrophe naturelle, on ne sent
pas vraiment une très grande différence entre un pays riche et un pays pauvre.
La souffrance est la souffrance. Vous pouvez sauver des personnes ici en utilisant
des hélicoptères et là en utilisant de petits bateaux ou des animaux. Le rythme
de la reconstruction peut différer et pourtant on ne peut qu'être étonné de
constater que malgré des catastrophes naturelles dévastatrices récurrentes (la
mousson en Asie du Sud-Est, par exemple) la vie continue normalement. Cela
pourrait changer à l'avenir, je ne sais pas. Mais, du moins jusqu'à présent, il
y a chaque année une mousson et pourtant c'est là que l'on trouve la plus
grande population au monde. Les maisons sont reconstruites, les villages sont
reconstruits, les villes sont reconstruites et les touristes y retournent.
Malgré la mousson, les gens jouent au cricket chaque année. Malgré les
ouragans, les gens vont chaque année à des concerts, des stades et des terrains
de golf. Le fait est qu'en tant que croyant, je devrais considérer ces
événements terribles comme des messages, comme un rappel. Je devrais me
rappeler qu'en tant qu'être humain, je suis faible. Mon pouvoir a des limites.
Je ne suis pas « chez moi » : je ne suis qu'un invité dans ce monde. Beaucoup
de gens étaient ici un jour. Moi aussi je m’en irai un jour. L'avion m'offre
peut-être le meilleur confort, dans la meilleure première classe du monde, mais
je ne suis qu'un passager. Je peux vivre dans une maison de type cinq étoiles,
mais à ma mort, elle cessera d'être la mienne. Allah dit : « Nous Seuls, Nous
héritons de la terre et de tous ceux qui s'y trouvent, et c'est à Nous qu'ils
sont retournés. » (19.40) « Tous ceux qui y seront passeront ; Il ne reste que
le visage de ton Seigneur de puissance et de gloire. » (55.26-27) « Vous ne
pouvez (Lui) échapper ni sur la terre ni dans le ciel, et en dehors d'Allah il
n'y a pour vous ni ami ni secoureur. » (29.22) « Allah reçoit les âmes (des
hommes) au moment de leur mort, et celle (l'âme) qui ne meurt pas (encore) dans
son sommeil. Il garde celle (l'âme) pour laquelle Il a ordonné la mort et
renvoie les autres jusqu'à un terme fixé. En vérité, il y a ici des présages
pour les gens qui réfléchissent. » (39.42)
Mes jours sont comptés chaque jour. Je suis juste de passage, à tout moment en
partance. Je suis comme une balle de tennis lancée à gauche et à droite entre
le lever et le coucher du soleil. Le lever du soleil me jette au coucher du
soleil et le coucher du soleil me jette au lever du soleil : je ne peux point
arrêter le temps. Et un jour, hop, je réaliserai à quelle vitesse je vieillis.
Le Coran me dit : « Envoyez (de bonnes actions) devant vous pour vos âmes, et
craignez Allah, et sachez que vous Le rencontrerez (un jour). Annoncez la bonne
nouvelle aux croyants, (O Mohammad). » (2.223) Alors que puis-je faire sinon
rechercher une relation pacifique plutôt que conflictuelle avec mon Seigneur ?
Quand je reconnais ma faiblesse vis-à-vis d'Allah, Lui aussi me dit : « Allah
vous allégera le fardeau, car l'homme a été créé faible. » (4.28) C'est
pourquoi, quand je commets une erreur, Allah tiendra compte de ma faiblesse.
Parce qu'Il est « Miséricordieux, Aimant » (11.90) « Et c'est Lui le
Pardonneur, l'Aimant. » (85.14) « Ceux qui évitent les plus grands péchés ainsi
que les turpitudes et [qui ne commettent] que des fautes légères. Certes, le
pardon de Ton Seigneur est immense. C'est Lui qui vous connaît le mieux quand
Il vous a produits de terre, et aussi quand vous étiez des embryons dans les
ventres de vos mères. Ne vous attribuez donc pas la pureté ; c'est Lui qui
connaît mieux ceux qui [Le] craignent.» (53.32) Quand Allah sait que je ne veux
pas de guerre avec Lui, que je ne cherche pas à le contrarier, Il transforme ma
faiblesse en force.
Qu'est-ce que cela signifie pour moi de reconnaître que je suis faible
vis-à-vis d'Allah ? Cela signifie que je ne veux pas qu'Allah regrette de
m'avoir créé. Je veux qu'Il soit fier de moi. Comment? Allah dit : « Pourquoi
Allah vous infligerait-il un châtiment si vous êtes reconnaissants et croyants
? Allah est Reconnaissant et Omniscient.» (4.147) « Ô vous qui croyez ! Mangez
des bonnes choses dont Nous vous avons pourvus et remerciez Allah si c'est (en
effet) Lui que vous adorez. » (2.172) Comme je l'ai dit, je ne suis qu'un
invité dans ce monde. Oui, je peux travailler et gagner de l'argent. Mais je ne
peux pas tout faire pour me faciliter la vie. Je ne peux pas confectionner
moi-même mes vêtements moi-même. Je ne peux pas fabriquer mon vélo moi-même.
J'ai besoin d'une télé; je dois suivre l'actu. J'ai besoin de légumes et de
fruits. J'ai besoin d'électricité et d'eau à la maison. Que ferais-je de mon
argent s'il n'y avait pas d'autres personnes pour faire toutes ces choses pour
moi ? Je suis peut-être financièrement autonome, mais je ne peux jamais me
passer des autres. J'ai aussi besoin d'air pur. J'ai besoin de soleil. J'ai
besoin de dormir. J'ai besoin d'une bonne santé. Alors Allah a pensé à toutes
ces choses avant de nous créer. Il dit: « Est-ce eux qui répartissent la
miséricorde de ton Seigneur ? Nous avons réparti entre eux leur subsistance
dans la vie du monde, et élevé certains d'entre eux au-dessus des autres en
rang afin que certains d'entre eux puissent prendre le travail des autres ; et
la miséricorde de ton Seigneur vaut mieux que (la richesse) qu'ils amassent. »
(43.32) C'est pourquoi Il dit encore : « Et ne convoitez pas la chose dans
laquelle Allah a fait que certains d'entre vous surpassent les autres. Aux
hommes une fortune de ce qu'ils ont gagné, et aux femmes une fortune de ce
qu'elles ont gagné. (Ne vous enviez pas les uns les autres) mais demandez à
Allah Sa grâce. Et Allah est Omniscient. » (4.32)
Maintenant, au lieu de demander pourquoi Allah donne à ceux qui ne croient pas
en Lui, je devrais me demander plutôt : pourquoi est-ce que je ne cherche pas
l'aide d'Allah tout en voulant le servir ? Pourquoi est-ce que je ne respecte
pas les décisions d'Allah ? Si Allah veut donner telle ou telle chose, qu'il en
soit ainsi ! Ce qui m’importe, c'est qu'Allah puisse me pourvoir moi aussi.
Mais je dois d'abord me préparer à recevoir le don d'Allah. Il y a une
différence entre ce qu'Allah m'a donné avant - sans mériter ce qu'Il m'a donné
- et quelque chose qu’Il me donne maintenant ou dans le futur comme récompense
pour quelque chose que j'ai faite pour Lui plaire. Une récompense n'est pas
comme un cadeau. Seulement, le fait est que je n'obtiendrai aucune sorte de
récompense sans faire de sacrifices. Quand cette récompense vient, eh bien, je
la considère comme une miséricorde d'Allah. Tout comme quand quelqu'un m'aide
(par amour) ou fait quelque chose pour moi (pour de l'argent), je considère
cela aussi comme une miséricorde d'Allah. Personne ne peut m'aider ou faire
quoi que ce soit pour moi « sauf par la permission d'Allah », de toute façon.
Pensez à une personne riche quand elle tombe malade. Son argent peut-il lui
rendre la santé « sauf par la permission d'Allah » ? Donc je considère la
miséricorde d'Allah comme un signe de la grandeur d'Allah. Mais alors que je
réalise à quel point Allah est grand, à quel point Allah est puissant, je ne
peux m'empêcher de ressentir une sorte de peur de Lui. Je réaliserais que même
la crainte d'Allah est en fait une miséricorde. C'est pourquoi les bons
croyants implorent Allah de leur accorder la khachya (la crainte
d’Allah). La crainte d’Allah est une sorte de vaccination spirituelle. Je suis
un croyant, mais je suis un être humain après tout. Je peux être faible à un
moment parce que j'ai les mêmes instincts, les mêmes désirs, les mêmes peurs
que n'importe qui d'autre. La vie est imprévisible. Je ne sais pas ce qui peut
m'arriver demain. Je suis peut-être intelligent, mais je ne peux pas savoir ce
qu'il y a dans la tête des autres. Je peux être trahi, je peux être trompé, je
peux être déçu, je peux être humilié, je peux perdre des choses qui sont
maintenant essentielles pour moi. Alors si je m'appuie sur mes propres
capacités comportementales, sur mes qualités de communication, sur mon
intelligence exceptionnelle, (bref, sur mes soft skills), je peux tout de même
être surpris d'avoir affaire à des gens particulièrement méchants qui
n'auraient aucune pitié pour moi. On a vu à travers l’Histoire même des rois et
des empereurs trahis par là où ils ne s’y attendaient pas. D'où l'importance de
la crainte d’Allah. Si je crains Allah, je ferai de mon mieux pour éviter le
mal, en gardant à l'esprit que je peux encore faillir dans les moments de
faiblesse. Si quelque chose de mal m'arrive (comme punition divine pour mes
péchés passés ou présents), je suis la victime, pas l'agresseur. Si je suis la
victime et que je suis un bon croyant, Allah m'aide malgré mes péchés passés.
Il dit : « Allah défend ceux qui sont vrais. Allah n'aime pas chaque ingrat
traître. » (22.38) Si je suis l'agresseur, « Allah n'aime pas les agresseurs. »
(2.90) Il se peut donc qu'il ne m'aide pas. Mais cela ne veut pas dire pour
autant que je dois rester les bras croisés quand je suis agressé. J’ai le choix
d’y répondre de la manière qui me conviendrait le mieux. Allah dit: « Et celui
qui vous attaque, attaquez-le de la même manière qu'il vous a attaqué. Observez
votre devoir envers Allah et sachez qu'Allah est avec ceux qui conjurent (le
mal) ». (2.194) Quand j'essaie d'éviter le mal, je crains Allah, pas les gens.
C'est ça la taqoua, observer mon devoir envers Allah. La taqoua
signifie que je suis le contrôleur de mon propre comportement. Je fais
attention à mes propres actes. C'est le bon sens. C'est ce qu'une personne
sensée devrait faire. Et, justement, Allah parle aux gens sensés, appelés dans
le Coran « les hommes intelligents ». Allah dit : « Le mal et le bien ne se
ressemblent pas, même si l'abondance du mal t'attire. Alors soyez conscients de
votre devoir envers Allah, ô hommes intelligents, afin que vous réussissiez. »
(5.100)
Quand j'y pense, je me rends compte que tout cela est bon pour moi. Pourquoi
j'adore Allah après tout ? Eh bien, Allah dit : « Ô hommes ! Adorez votre
Seigneur, qui vous a créés, vous et ceux qui vous ont précédés, afin que vous
puissiez conjurer (le mal) ». (2.21) « Observez donc votre devoir envers Allah
afin que vous soyez reconnaissants. » (3.123) J'adore Allah afin je puisse
conjurer le mal, c’est-à-dire, craindre Allah. Je fais ceci en observant mon
devoir envers Allah, en signe de reconnaissance et de révérence envers Lui.
C’est ainsi que je me libère de la peur des gens et que je deviens bon, autant
que possible, envers les créatures d’Allah. Ce faisant, j'évite beaucoup de problèmes
inutiles. En étant bon, de moins en moins de gens souffriraient de mes actes ou
se plaindraient de moi ou penseraient à me faire du mal, surtout quand je suis
indépendant (financièrement, etc.). Parfois, la bonté est malheureusement prise
pour un signe de faiblesse même par des proches. Cependant, en suivant ce
chemin de paix, je me retrouve à mener une vie plutôt paisible (malgré des
blessures occasionnelles de la part de certains adeptes de Satan lors de mes
épreuves ou en guise de punition pour mes propres péchés). Par conséquent, je
vois le bénéfice de ma Foi. Je vois que la religion est bien pour moi. J'ai le
sentiment que la foi n'est pas seulement du bla-bla ou un lavage de cerveau,
mais qu'elle a des effets positifs concrets sur mon quotidien. Alors je rends
grâce à Allah pour cela : je vois, à travers cela, la grandeur et la sagesse
d'Allah.
Le Prophète (psl) a dit : « Par Celui qui détient ma vie, si vous ne commettiez
pas de péché, Allah vous balayerait de l'existence et Il (vous) remplacerait
par ceux qui commettraient le péché et demanderaient le pardon d’Allah, et Il
leur aurait pardonné. » Est-ce que cela est un appel aux croyants à commettre
des péchés ? Loin de là. Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Allah va
certainement vous éprouver par quelque gibier à la portée de vos mains et de
vos lances. C'est pour qu’Allah sache celui qui le craint en secret. Quiconque
après cela transgresse aura un châtiment douloureux. » (5.94) Ceci n'est qu'un
exemple des conditions qu'Allah créerait pour vous, pour moi, pour succomber à
la tentation. Toutefois, la dernière décision revient à moi.
Autre exemple : je suis devant quelque chose que j'aimerais avoir pour moi. Je
peux la voler sans jamais être remarqué. La tentation est forte. Si je résiste,
je suis sauvé. Si je succombe, je m'expose au châtiment d'Allah, et non d'aucun
humain. Dans le Coran, on lit : « Et ils suivent ce que les diables racontent
contre le règne de Solayman. Alors que Solayman n'a jamais été mécréant mais
bien les diables : ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui est révélé
aux deux anges Harout et Marout, à Babylone ; mais ceux-ci n'enseignaient rien
à personne, qu'ils ne lui aient dit d'abord : "Nous ne sommes rien qu'une
tentation : ne sois pas mécréant" ; Et de ces deux (anges) les gens
apprennent ce par quoi ils causent la division entre l'homme et sa femme, mais
ils ne nuisent ainsi à personne sauf par la permission d'Allah. Et ils
apprennent ce qui leur fait du mal et ne leur profite pas… » (2.102)
Alors si j'échoue à l'épreuve et que je pèche, je serai puni. Mais ce serait
dans J'espoir que ma punition me ramènera sur le chemin d'Allah. Ainsi Allah
restera toujours dans mon esprit. Certains croyants redoutent de telles
situations. Ils ne veulent absolument pas pécher. Ils ne veulent pas commettre
d'actes abominables. Mais il y en a d'autres qui redoutent al-khatarat
(les mauvaises pensées), pas seulement al-'atharat (les mauvais actes) ;
ils ne veulent même pas penser à commettre le moindre péché ! C'est le grade de
la wilaya (Alliance avec le bon Dieu, protection d’Allah). Allah dit: « Dans ce
cas, la protection vient uniquement d'Allah, le Véritable. Il accorde la
meilleure récompense et la meilleure destinée. » (18.44) C'est le haut su
pyramide, si vous voulez. Allah dit : « Il sélectionne pour Sa miséricorde qui
Il veut. Allah est d'une Infinie Bonté. » (3.74) Ce sont les gens qui veulent
servir Allah plutôt que d'attendre qu'Allah les serve. C'est pourquoi Allah
leur a préparé un grade spécial au Paradis. Il dit : « Et les premiers dans la
course, les premiers dans la course : Ce sont ceux-là qui seront rapprochés
Dans les jardins de délices. » (56.10-12) « La récompense du bien est-elle
autre chose que le bien ? » (55.60)
Est-ce un « groupe fermé » ? Le Coran dit : « Et les premiers dans la course,
les premiers dans la course : Ce sont ceux-là qui seront rapprochés Dans les
jardins de délices. Une multitude de ceux d'autrefois Et quelques-uns de ceux
des temps ultérieurs. » (56.10-14) Allah dit encore : « Peu de Mes serviteurs
sont reconnaissants. » (34.13) Comment puis-je être reconnaissant, « un
serviteur reconnaissant » (17.3) ? Il y a un exemple clair dans le Coran : «
(…) les descendants de ceux que Nous avons transportés dans l'arche avec Noé.
Celui-ci était vraiment un serviteur fort reconnaissant. » (17.3) Mais lui il
est un prophète. Je ne suis pas un prophète. Comment puis-je lui ressembler ?
Le Coran dit : « Alors observez votre devoir envers Allah afin que vous soyez
reconnaissants ». (3.123) « Et c'est Lui qui a attribué une alternance à la
nuit et au jour pour que celui qui le désire se souvienne ou pour qu’il fasse
montre de sa reconnaissance. » (25.62) « Et celui qui fait le bien de son plein
gré, (pour lui) Allah est Reconnaissant, Omniscient. » (2.158) « Nous avons
créé l'homme à partir d'une goutte de liquide épaissi pour l'éprouver ; ainsi
Nous le faisons entendre, sachant. Nous lui avons montré le chemin, qu'il soit
reconnaissant ou mécréant. » (76.2-3) « Ô vous qui croyez ! Endurez, surpassez
tous les autres en endurance, Luttez constamment et observez votre devoir
envers Allah, afin que vous puissiez réussir. » (3.200) Combien de personnes
sont prêtes à faire cela ? Pas étonnant donc qu'Allah dise : « Peu de Mes
serviteurs sont reconnaissants. » (34.13) « Mais vous êtes rarement
reconnaissants ! » (67.23)
Si je ne peux pas être patient quand je perds une seule chose, comment puis-je
remercier Allah pour toutes les choses qu'Il m'a déjà données ? C'est une
question de foi (croyance) et de foi encore (intention). Allah dit : « Si vous
remerciez, je vous en donnerai davantage. » (14.7) « Et celui qui fait le bien
de son plein gré, (pour lui) Allah est Reconnaissant, Omniscient. » (2.158)
C'est pourquoi Allah dit : « Il y a en cela des preuves pour tout homme patient
et reconnaissant. » (31.31) Ces gens qui sont patients et reconnaissants ne se
plaignent pas du Destin. Ils ne veulent pas une vie facile du début à la fin.
Ils sont prêts pour les épreuves et les sacrifices. Mais cela ne signifie pas,
cependant, qu'ils imploreraient Allah de les toucher d'affliction et
d'adversité. Ils seraient seulement patients et reconnaissants, peu importe ce
qui leur arrive. Salomon (psl) est cité dans le Coran disant: « Cela est de la
grâce de mon Seigneur, pour m'éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis
ingrat. Quiconque rend grâce, il ne rend grâce que pour (le bien de) sa propre
âme ; et quiconque est ingrat (n'est ingrat que pour le mal de son âme). Car
mon Seigneur est Absolu en indépendance, et est Généreux". » (27.40) Si je
suis un bon croyant, je dois savoir qu'il est normal que je rende grâce à
Allah. Sinon pourquoi est-ce que je crois en Lui ? Allah dit : « Mangez donc
des choses bonnes et licites qu'Allah vous a attribuées ; et soyez reconnaissants
à Allah pour Ses faveurs, si vous êtes sincères dans Son adoration. » (27.114)
« Si vous êtes ingrats, alors Allah est Indépendant de vous - même s'Il n'aime
pas de l'ingratitude pour Ses serviteurs ; mais si vous êtes reconnaissants, Il
en est satisfait pour vous. Nul pécheur ne portera les péchés d'autrui.
Ensuite, vers votre Seigneur sera votre retour : Il vous informera alors de ce
que vous faites car Il connaît parfaitement ce qu'il y a dans les poitrines
(des hommes). » (39.7) La gratitude est une vertu, n'est-ce pas ? Allah veut
que nous ayons des vertus, pas des vices. Quand Allah dit « Ne rendront-ils pas
alors grâce? » (36.73) c'est comme s'Il disait : Pourquoi devriez-vous croire
si vous ne Me remerciez pas ?
Encore et encore, c'est une question de foi (intention). Je ne peux pas croire
en Allah « sauf par Sa permission ». Et je ne peux pas faire le bien « sauf par
sa permission ». Allah dit : « Pourtant vous ne le ferez pas, à moins qu'Allah
ne le veuille. Allah est Omniscient et Sage. » (76.30) Si seulement j'avais la
bonne foi ! Allah me dit: « Et chacun a un but vers lequel il se tourne;
rivalisez donc les uns avec les autres dans les bonnes œuvres. Où que vous
soyez, Allah vous rassemblera tous. Allah est capable de tout. » (2.148) Alors
pourquoi ne dirais-je pas OK ? Et puis Allah m'aidera à croire en Lui, à faire
du bien, à Lui rendre grâce... Allah dit : « Et parmi eux il y en a qui
surpassent (d'autres) par de bonnes actions, par la permission d'Allah. »
(35.32) « S'il n'y avait pas eu la grâce d'Allah et Sa miséricorde envers vous,
aucun d'entre vous ne serait jamais devenu pur. Mais Allah fait croître qui Il
veut. Et Allah est l'Audient et l'Omniscient. » (24.21) C'est pourquoi les bons
croyants disent (comme dans le Hadith) : « Ô Allah, aide-nous à nous souvenir
de Toi, à Te remercier et à T'adorer comme il faut. »
Comme je l'ai déjà dit, Allah parle aux « hommes intelligents » (5.100), des
gens (hommes et femmes) qui utilisent leur esprit pour voir ce qui est bon pour
eux. Allah n'a pas besoin de mes remerciements. Il vaut plus que des
remerciements, mais Il n'en a pas besoin. Si je suis reconnaissant à Allah, Lui
aussi m'est reconnaissant. Il dit dans le Coran : «Allah est Reconnaissant,
Omniscient. » (2.158) « Allah est Pardonneur et Reconnaissant. » (42.23) « Si
vous rendez grâces, je vous donnerai davantage. » (14.7) C'est une relation «
d'amour » réciproque. Je m’intéresse à d'Allah, Il prend soin de moi. Je n'ai
rien à donner à Allah, Il a beaucoup de choses à me donner.
Pour simplifier, imaginons une amitié entre un grand empereur et son jardinier.
L'empereur fait preuve de tendresse et de générosité envers le jardinier. Il le
protège et lui donne une certaine assurance. Le jardinier, pour sa part, fait
preuve d'un respect total, d'une loyauté sans faille et même d'un amour
inébranlable pour son maître. Cette image est trop simpliste pour se
représenter ne serait-ce qu'un tout petit peu la relation qui devrait exister
entre un croyant et Allah. Mais au moins ça a le mérite de nous faire comprendre
que c'est l'empereur qui doit assurer la protection et que le jardinier ne doit
en aucun cas manquer de respect à son maître. A partir du moment où j'admets
qu'Allah est mon maître, le Seigneur, et que je me soumets à Lui, avec tout le
respect qui Lui est dû, je suis en droit d'aspirer à Sa protection. Même le
Coran parle de « tijara » (commerce) entre le croyant et le Seigneur. J'honore
ma partie de l'engagement, et alors Allah me dit, à moi et à tout le monde : «
Honorez votre engagement envers Moi, J'honorerai Mon engagement envers vous, et
c'est Moi seul que vous devez redouter. » (2.40) « Et qui est plus fidèle à son
engagement qu'Allah? » (9.111)
En me soumettant à la volonté d'Allah je ferai inévitablement des sacrifices,
qui, en principe, devraient être récompensés et qui plus est par une juste
compensation. Pourtant, ce n'est pas parce que j'ai fait ce qu'Allah m'a
demandé de faire que je mérite cette récompense. Il m'a déjà donné tellement de
choses ! La vie qu'Il m'a donnée n'a pas de prix. Un œil, un bras ou une jambe
qu'Il m'a donné n'a pas de prix. Il m'a donné tout cela et plus encore sans
rien lui demander. Et en plus il y a un bonus : le paradis. Tout le monde
aurait normalement droit au paradis s'il n'y avait pas une sorte de compétition.
Je veux le paradis ? Eh bien, je fais un effort pour ça !
Ainsi, pour les bons croyants, exprimer de la gratitude, c'est exprimer de
l'amour, tout comme aider les autres, c'est leur donner une chance d'aimer
Allah à leur tour. Allah ne veut pas que je croie en Lui juste par gentillesse.
Il veut que je croie en Lui parce que c'est la vérité. Il veut que je croie en
lui pour préparer sa rencontre, pour préparer « mon retour » au paradis. Allah
dit : « Dis : Je ne suis qu'un mortel comme vous. Mon Seigneur m'inspire que
votre Dieu est un seul Dieu. Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur,
qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe personne dans l'adoration de
son Seigneur. » (18.110)
Quelle serait
l'alternative, je me demande ? Il y a soit Dieu soit Satan. Je dois choisir.
Allah dit : « Quiconque choisit Satan comme allié au lieu d'Allah est vraiment
voué à une perte évidente. » (4.119) Oui, je ne peux pas voir Satan (Lucifer)
dans la rue. Mais Allah dit : « Ô enfants d'Adam ! Que Satan ne vous séduise
pas car il a fait sortir vos (premiers) parents du Jardin et leur a arraché
leur robe (d'innocence) afin qu'il puisse leur manifester leur honte. Il vous
voit, lui et sa tribu, d'où vous ne le voyez pas. Nous avons fait des démons
des amis protecteurs pour ceux qui ne croient pas. » (7.27) Allah (qui a créé
Satan) dit aussi : « Le choisirez-vous, lui et sa postérité, pour vos amis
protecteurs à la place de Moi, alors qu'ils sont vos ennemis ? » (18.50) Est-ce
que je choisirais un ennemi pour ami ? Cela n'a aucun sens. Allah parle même de
« démons humains et djinns qui s'inspirent mutuellement des discours plausibles
par ruse ». (6.112) Comment puis-je savoir que cette personne est « un ange »
et que celle-ci est « un démon » ? J'ai besoin d'une lumière spéciale pour
distinguer ceci de cela. Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Souvenez-vous de
votre devoir envers Allah et ayez foi en Son messager. Il vous accordera le
double de Sa miséricorde et vous assignera une lumière dans laquelle vous marcherez
et vous pardonnera. Allah est Pardonneur, Miséricordieux. » (57.28) « Vos
parents ou vos enfants : vous ne savez pas lequel d'entre eux est le plus
proche de vous en utilité. » (4.11) « Ô vous qui croyez ! Parmi vos femmes et
vos enfants il y a des ennemis pour vous ; c'est pourquoi méfiez-vous d'eux.
Mais si vous [les] excusez passez sur [leurs] fautes et [leur] pardonnez,
sachez qu’Allah est Pardonneur et Miséricordieux. Votre richesse et vos enfants
ne sont qu'une tentation, alors qu'Allah ! auprès de Lui est une immense
récompense. » (64.14-15) Comment puis-je « me méfier d'eux » ou de qui que ce
soit d'autre si je n'ai pas cette « lumière spéciale » d'Allah ? Comment
puis-je être un bon croyant si Allah ne m'aide pas à voir cette lumière ? Allah
dit : « Et celui à qui Allah n'a pas assigné de lumière, il n'y a pas de
lumière pour lui. » (24.40) « S'il n'y avait pas eu la grâce d'Allah sur vous
et Sa miséricorde, vous auriez suivi Satan, sauf quelques-uns (d'entre vous). »
(4.83) En tant que croyant, j'ai besoin de cette grâce d'Allah. Et puis, toute
mon oeuvre - en tant que croyant encore - ne vaudrait rien si Allah ne
l'accepte pas. « Allah n'accepte que de la part des pieux. » (5.27) «
… En vérité, ceux qui accomplissent leurs obligations et
mènent une vie droite, alors Allah aime ceux qui éloignent (le mal).
» (3.76)
17
Partage
Allah
« ne s’est pas donné une femme ou un fils. » (72.3) Allah n'a pas de famille.
Il n'en a pas besoin. Il n'a pas besoin d'être aimé par une femme ou aidé par
un fils. Sinon, Il ne serait pas Dieu. La meilleure épouse qu'Allah puisse
créer pour Lui-même ou le meilleur fils qu'Il puisse jamais avoir devrait être
aussi bon ou meilleur que Lui. Mais pourquoi Allah devrait-Il avoir quelqu'un
en Sa présence qui pourrait être aussi bon ou meilleur que Lui ? A quoi cela
Lui servirait-il ? Il ne peut y avoir rien d'aussi bon ou de meilleur qu'Allah
et rien de moins bon qu'Allah ne peut être un dieu. « Il n'y a rien qui Lui
ressemble. » (42 .11) Il ne peut y avoir donc qu'Allah, d'une part, et le
Royaume d'Allah, d'autre part. Et puis « Ton Seigneur crée ce qu'Il veut et
choisit. » (28 .68) Pourquoi ? Parce que « S'il y avait là-dedans des dieux en
dehors d'Allah, alors en vérité les deux (les cieux et la terre) auraient été
désordonnés. » (21.22) « Allah n'a pas choisi de fils, et il n'y a pas de Dieu
avec Lui, sinon chaque Dieu aurait assurément défendu ce qu'il a créé, et
certains d'entre eux auraient assurément vaincu les autres. » (23.91) « S'il y
avait d'autres dieux avec Lui, comme on dit, alors ils auraient cherché un
moyen contre le Seigneur du Trône. » (17.42) Regardez juste ce que l'homme,
cette faible créature mortelle, a fait contre Allah sur la terre ; Que dire si
Allah s'entourait d'autres dieux dans les Cieux ? Un roi sensé accepterait-il
d'avoir autour de lui quelqu'un qui puisse faire ce qu'il fait ou défaire ce
qu'il défait ? Ce serait fou de sa part. Nous avons vu ce qui s'est passé tout
au long de l'Histoire entre les rois et leurs parents et leurs enfants et leurs
frères et sœurs. Allah dit : « Et il n'a été (accordé) à aucun mortel qu'Allah
lui parle à moins que (ce ne soit) par révélation ou derrière un voile, ou
(qu'Il) envoie un messager pour révéler ce qu'Il veut par Sa permission. Il est
Exalté, Sage. » (42. 51) « Pourtant, ils adorent à la place d'Allah ce qui ne
peut ni leur être bénéfique ni leur nuire. Le mécréant a toujours été l'allié
des ennemis de son Seigneur ! » (25.55) Allah peut faire tout Son travail par
Lui-même. « A Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est
sur la terre. Allah, Il est en vérité l'Absolu, le Digne de louange. » (22.64)
Donc le Royaume d'Allah ne peut être gouverné que par Allah. Mais Allah ne veut
pas régner uniquement par la force. Avec ceux qui veulent la force, Allah
utilisera la force parce qu'Il est « le Tout-Puissant, le Sage. » (3.6) Pour
ceux qui méritent l'amour, Allah « est vraiment Miséricordieux et plein d'amour
». (11.90) Omar ibn al-Khattab a dit : « Certains prisonniers ont été amenés au
Messager d'Allah (paix et bénédictions d'Allah sur lui), et il y avait une
femme parmi les prisonniers qui cherchait (son enfant). Quand elle a trouvé son
enfant, elle l'a embrassé et l'a mis sur son sein. Le Messager d'Allah (paix et
bénédictions d'Allah soient sur lui) nous a dit: 'Pensez-vous que cette femme
jetterait son enfant dans le feu?' Nous avons dit : 'Non, par Allah, pas si
elle en est capable.' Le Messager d'Allah (paix et bénédictions d'Allah sur
lui) a dit : 'Allah est plus miséricordieux envers Ses serviteurs que cette
femme ne l'est envers son enfant !' » Nous savons tous que la pluie, qui est un
don d'Allah, ne tombe pas seulement là où Allah est adoré. Allah dit : « Nous
fournissons chacun, ceux-ci et ceux-là, de la générosité de ton Seigneur. Et la
bonté de ton Seigneur ne pourra jamais être murée. » (17.20) « Et c'est Lui qui
envoie les vents comme des nouvelles annonçant sa miséricorde, jusqu'à ce que,
lorsqu'ils portent un nuage lourd (de pluie), Nous la dirigeons vers un pays
mort [de sécheresse], puis Nous en faisons sortir l'eau, ensuite Nous en
faisons sortir toutes les espèces de fruits. Ainsi ferons-Nous sortirons les
morts. Peut-être vous rappellerez-vous. » (7.57) Ce « pays mort » pourrait être
n'importe où dans le monde. Allah dit : « Nous leur montrerons Nos présages sur
les horizons et en eux-mêmes jusqu'à ce qu'il leur soit manifeste que c'est la
Vérité. Ton Seigneur ne suffit-Il pas, puisqu'Il est Témoin de toutes choses ?
» (41.53) Nous savons maintenant que dans presque tous les pays du monde, il y
a au moins une personne ou deux qui croient en Allah. Pour le bien de cette
seule personne, Allah est prêt à pourvoir à toutes les personnes vivant là où
il vit. Parce que cette personne aura besoin de manger, de se vêtir, de se
déplacer, d'avoir un logement, etc., et tout cela ne peut être fait par elle
seule. Elle aura besoin de gens pour cultiver pour elle, des gens pour lui
faire des vêtements, pour lui construire une maison, etc., etc. Tous les gens
mangeront à peu près les mêmes choses, utiliseront les mêmes moyens de
transport, auront le même genre de logements, etc., mais dans ce monde
seulement. Dans l'au-delà, seuls les fidèles auront les bonnes choses. C'est
pourquoi il n'est pas anti-islamique pour un bon musulman de profiter des
bonnes choses de cette vie. Allah dit : « Dis : Qui a interdit la parure
d'Allah qu'Il a produite pour Ses serviteurs, et les bonnes choses qu'Il a
procurées ? Dis : Elles sont destinées à ceux qui ont la foi, dans cette vie,
et exclusivement à eux au Jour de la Résurrection. C'est ainsi que nous
détaillons Nos révélations pour les gens qui ont la connaissance. » (7.32)
C'est pourquoi Allah a pourvu nos ancêtres qui n'ont pas cru en Lui. Il leur a
fourni de la nourriture, un abri, tout. Il a créé l'amour pour les faire se
sentir bien et afin de les encourager à se marier, à fonder une famille, à
préparer les futures générations de croyants. C'est pourquoi lorsque l'Ange
Gabriel a dit au Prophète Mohammad (psl) que, s'il le voulait, Allah pourrait
détruire les gens de Taif, qui l'avaient maltraité, il a dit : « Non, mais
j'espère qu'Allah les laissera engendrer des enfants qui adoreront Allah Seul
et n'adoreront personne en dehors de Lui. » Cela signifie-t-il pour autant
qu'Allah fait tout cela parce qu'Il a besoin d'être adoré, d'être aimé ? Nous
verrons cela plus tard.
Maintenant, si je suis un bon croyant et que j'ai des connaissances sur
l'islam, je devrais les partager avec tous les gens du monde entier, si je le
peux. J'utilise des choses qui viennent du monde entier (vêtements, gadgets,
livres, etc.). Je devrais normalement retourner la faveur sous forme de
conseils. Allah a fait que ces gens m'aident (à travers leurs produits
matériels) à profiter de la vie du monde, je devrais les aider à voir pourquoi
Allah peut être bon pour eux aussi, pourquoi la vie de l'au-delà est vraie et
n'est pas moins bonne que la vie du monde. Allah a dit au prophète (psl) : «
Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour les peuples. » (21.107) Le
prophète (psl) nous a quittés il y a 14 siècles, mais son message est toujours
partagé dans tant de langues par des gens qui ont goûté la douceur de la Foi,
par des gens qui aiment Allah.
Maintenant, est-il facile pour quiconque de partager de telles connaissances ?
En fait, ça dépend. Allah dit : « Commanderez-vous aux gens de faire le bien,
et vous oubliez vous-mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre ?
Etes-vous donc dépourvus de raison ? » Autrement dit, je serai puni (ici dans
ce monde et là-bas dans l'au-delà) si je me contredis. Si je ne me contredis
pas, si je fais ce que je dis, j'aurai quand même des problèmes quand même.
Allah dit aussi : « Les hommes s'imaginent-ils qu'ils seront laissés (à l'aise)
parce qu'ils disent : Nous croyons, et ne seront pas éprouvés par l'affliction
? » (29.2) Autrement dit, si je m’engage dans cette voie, je serai amené à
faire beaucoup de sacrifices. Cela vaudrait-il le coup? Et bien cela dépend
encore une fois. Pour moi personnellement, je suis un écrivain et je n'ai pas le
choix, que je sois un bon croyant ou non, que je sois un bon pratiquant ou non.
Allah dit : « Et qui est plus injuste que celui qui cache un témoignage qu'il a
reçu d'Allah ? Allah n'ignore pas ce que vous faites. » (2.140) « Et
(rappelez-vous) quand Allah a imposé une charge à ceux qui avaient reçu le
Livre. (Il a dit): Vous devez l'expliquer à l'humanité et non le cacher. »
(3.187) J'ai appris des choses de mon expérience personnelle en tant que
croyant en Allah ; alors peut-être qu'il y a des gens qui seraient intéressés
par ce que je dis. Cela fait partie de mon quotidien de croyant. Alors que je
vis un nouveau jour, je gagne quelque chose et je perds autre chose, et pas des
moindres mes jours passés qui sont partis pour de bon et ne reviendront jamais.
Ce n'est pas une prière de 5 minutes toutes les deux ou cinq heures qui va
modifier le cours de ma journée ou m'empêcher de faire ce que je veux faire. Au
contraire, c'est plus bénéfique que le répit d'un soldat. De même, lorsque je
lis le Coran, j'apprends de nouvelles choses à chaque fois. Quand j'écris, je
profite du côté immatériel de ma vie. Lorsque je publie mon travail en ligne,
je me fais de nouveaux amis. Allah m’observe tout le temps et c'est un honneur
pour moi quand je fais quelque chose de bien. Allah dit: « Tu ne te trouveras
dans aucune situation, tu ne réciteras aucun passage du Coran, tu n'accompliras
aucun acte sans que Nous soyons témoin au moment où tu l'entreprends. Il
n'échappe à ton Seigneur ni le poids d'un atome sur terre ou dans le ciel, ni
un poids plus petit ou plus grand qui ne soit déjà inscrit dans un livre
évident. » (10. 61) Partout où je regarde, je vois des signes indiquant que je
quitterai ce monde un jour. Je vois des bébés qui auront mon âge quand je serai
parti. Je vois des jeunes qui me rappellent que moi aussi j'étais aussi jeune
qu'eux et que je ne le suis plus. Je vois des gens très âgés et je ne suis pas
sûr de vivre aussi longtemps qu'eux. Je vois des plantes qui durent quelques
mois et des arbres qui ont plus de 100 ans. Tout cela me rappelle que je
partirai tôt ou tard. En même temps, quand je fais mes prières cinq fois par
jour, et que je lis un peu de Coran, et que je fais du bien, j'ai le sentiment
que j'investis en quelque sorte dans ces jours passés et que cet investissement
devrait porter du fruit à ma mort. Je sens que ma vie est en fait éternelle une
fois que j'ai quitté le ventre de ma mère. Allah dit : « Ils n'y goûtent pas la
mort, sauf la première mort. » (44.56) Cela me donne de l'espoir. Donc, si je
perds quelque chose lorsque j'écris sur la foi, je devrais considérer cela
comme un investissement.
D’ailleurs, que devrais-je espérer en tant que croyant ? Dans le Coran, je lis
: « … qu'Il aime et qui L'aiment » (5.54) Qu'est-ce que cela signifie ? Eh bien,
cela signifie que, pourquoi pas, Allah peut m'aimer aussi. Et c'est quelque
chose que j'aimerais tellement. Mais comment puis-je savoir qu'Allah m'aime?
Allah dit : « Quant à l'homme, lorsque son Seigneur l'éprouve en l'honorant et
en le comblant de bienfaits, il dit : "Mon Seigneur m'a honoré". Mais
par contre, quand il l'éprouve en lui restreignant sa subsistance, il dit :
"Mon Seigneur m'a avili"… » (89.15-16) Moi aussi je pourrais croire
que si Allah me donne tout ce que je veux, cela peut être un signe indubitable
qu'Il m'aime. Supposons que cela est vrai, quel serait le signe que je L'aime ?
Pourquoi Allah devrait-Il m'aimer si je ne L'aime pas en retour ? Allah dit : «
Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait
de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le
plus noble d'entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. » (49.13) Suis-je
donc « le plus pieux » ? Allah dit aussi : « Nous avons certes créé l'homme
dans la forme la plus parfaite. » (95.4) « Ne voyez-vous pas comment Allah vous
a rendu utile tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre et
vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés ? » (31.20) « Et si vous
comptez le bienfait d'Allah, vous ne pouvez pas le compter. Allah est certes
Pardonneur et Miséricordieux. » (16 : 18) Si cela s'applique à moi aussi,
qu'est-ce que j'ai donné à Allah en retour ? Quand quelqu'un me donne quelque
chose, je dis merci. Ai-je remercié Allah pour tous Ses dons ? Comment? Est-ce
que j'ai une relation spéciale avec Allah, une relation bien meilleure que ma
relation avec n'importe qui d'autre ? Allah dit: « Ceux qui croient ont le plus
grand amour pour Allah. » (2.165) « Allah a fait descendre le plus beau des
récits, un Livre dont [certains versets] se ressemblent et se répètent. Les
peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l'entendre) ; puis
leurs peaux et leurs coeurs s'apaisent au rappel d’Allah. Telle est la guidance
d'Allah, par laquelle Il guide qui Il veut. » (39.23) « Les vrais croyants sont
ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets
leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance
en leur Seigneur. Ceux qui accomplissent la Salat et qui dépensent de ce que
Nous leur avons accordé. Ceux-là sont, en toute vérité, les croyants : à eux
des grades (d'honneur) auprès de leur Seigneur, ainsi qu'un pardon et une
provision abondante. » (8.2-4) « … invoquez Allah comme vous invoquez vos
pères, et plus ardemment encore. » (2.200) Suis-je donc parmi ceux visés par
ces versets ? Quand je veux pécher, par exemple, est-ce que je me cache d'Allah
ou des gens ? Est-ce que je crains Allah ou est-ce que je crains les gens ?
Allah dit : « Une partie d'entre eux craignent les gens tout autant qu'ils
craignent Allah ou avec une plus grande crainte. » (4.77) « Ils cherchent à se
cacher des gens et ne cherchent pas à se cacher d'Allah. » (4.108) « Parmi Ses
serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est Puissant et
Pardonneur. » (35.28) « Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la
recherche de l'agrément d’Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses
serviteurs. » (2.207) Est-ce que je me soucie vraiment de « l'agrément d'Allah
» ? Est-ce que je crains vraiment Allah ? Est-ce que j'aime vraiment Allah ?
Allah dit : « Dis, (O Mohammad, à l'humanité) : Si vous aimez Allah, suivez-moi
; Allah vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et
Miséricordieux. » (3.31) Est-ce que je suis ce que dit le prophète (psl) ?
Est-ce que je me pose de telles questions quand je vais très bien ou seulement
quand je suis malheureux ? Que fais-je quand je suis malheureux ? Est-ce que je
me tourne vers Allah ou est-ce que je me détourne de Lui ? Est-ce que j'implore
Allah de me pardonner et de m'aider ou est-ce que j'essaie par tous les moyens
de changer mon destin ? Et avant tout ceci et cela, suis-je un bon croyant ?
Suis-je un vrai croyant ? Le Prophète (psl) a dit : « Nul d'entre vous ne croit
(vraiment) jusqu'à ce qu'il aime pour son frère » - ou il a dit « pour son
prochain- » ce qu'il aime pour lui-même. » Qu'est-ce que j'aime pour moi-même ? Les
adultes normaux aspirent généralement à trois choses : l'indépendance
financière, le mariage et une bonne santé. Et si je n'avais rien de tout cela ?
Et si j'étais sans emploi, célibataire et malade ? Que pourrais-je faire? Pas
grand-chose apparemment. Tout ce que je peux faire, c'est vivre avec,
l'accepter et attendre le salut - tout comme un sans-abri qui ne trouve pas de
toit. La précieuse règle qui consiste à dire « Si vous travaillez dur, vous
réussirez » ne marche pas toujours. Sinon, tous les sans-abris, tous les
chômeurs…seraient des feignants. Or ce n’est pas vrai. Il y a des accidents de
parcours. Supposons que j'étais marié et que j'avais deux merveilleux enfants
et une épouse aimable et aimante, saurais-je ce qui pourrait m'arriver ou leur
arriver dans un proche avenir ? Considérons cet exemple, c'est dans le Coran :
« Puis ils partirent tous deux ; et quand ils eurent rencontré un enfant,
[l'homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit : "As-tu tué un être innocent qui
n'a tué personne ? Tu as commis, certes, une chose affreuse !" [L'autre]
lui dit : "Ne t'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma
compagnie ?" "Si, après cela, je t'interroge sur quoi que ce soit,
dit [Moïse,] alors ne m'accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de
moi". » (18.74-76) Moïse ( psl) était un prophète et pourtant il ne voyait
pas l'intérêt de tuer un « garçon innocent ». Vous et moi aurions la même
réaction. Même après avoir connu la justification du meurtre du garçon, on se
demanderait encore : Mais pourquoi Allah n'a-t-Il pas donné à ces bons parents
le bon enfant d’emblée ? Eh bien, ils auraient pu tenir cela pour acquis, tout
comme je le tiens pour acquis quand je prends le train, quand j'allume la
lumière, quand j'allume la télé, quand je vais au travail, quand je prends un
appel d'une chère personne… Est-ce que je remercie Allah pour tout ce réconfort
? Et si je perdais un tel confort du jour au lendemain ? Et si je perdais
quelque chose qui m'était si cher ?
Eh bien, cette grande perte pourrait - je dis bien pourrait - me rapprocher de
mon Seigneur afin que je pense plus sérieusement non seulement à mon confort
matériel, à ma santé, à mon aisance financière dans ce monde, mais aussi à mon
Salut. Que pensez-vous que je préférerais : un travail après une longue période
de chômage ou un gentil message d'une personne que j'aimais tant et que je
pensais m'avoir complètement oublié ? Comment me sentirais-je quand je lisais
ce message inespéré ou quand je recevais un appel surprise de cette personne
chère ? Si j'y pense, ce n'est rien comparé au moment où Allah fait tomber la
pluie après une grave sécheresse ou quand Il éteint le feu d'une guerre
meurtrière ou quand Il aide quelqu'un à rembourser sa dette alors qu'il était
très proche de l'emprisonnement. C'est là ma chance de ressentir l'amour
d'Allah. C'est ma chance de savourer et de chérir cet amour de mon Seigneur et
du Seigneur des Mondes. Les gens sont fiers de prendre des selfies avec des
humains comme eux, que dire de l'amour du Seigneur des Mondes !
Telles sont les expériences personnelles en matière de foi. Je suis un croyant
ordinaire. Je ne suis pas un saint. Ce qui m'arrive peut arriver à d'autres
personnes de différentes manières. Moi aussi j'ai besoin de comprendre des
choses qui ne peuvent être comprises par la seule raison. J'ai donc besoin de
passer par l'expérience personnelle et de connaître également les expériences
personnelles des autres.
Aîcha a rapporté: « Le Messager d'Allah (psl) avait abattu un mouton et
distribué la majeure partie de sa viande. Puis il a demandé: 'Qu'en
reste-t-il?' J'ai répondu: 'Il ne reste que son épaule.' Là-dessus, il a dit:
'Tout reste sauf son épaule.' » Comment pourrions-nous comprendre cela avec
notre logique? Le mouton a été mangé par les pauvres et il ne restait plus dans
la chambre d'Aîcha que cette épaule: c'est la logique, c'est la raison. Mais
pour le Prophète (psl) il y avait une autre logique. Il y a vu la logique
d'Allah. Nous, les humains, quand nous perdons quelque chose, il nous est
difficile de penser à un remplacement/une compensation que nous ne pouvons pas
voir de nos yeux.
Nous, les humains, poserons toujours des questions aussi logiques pour savoir
pourquoi Allah a donné aux prophètes Noé et Lot de mauvaises épouses et au
tyran Pharaon une bonne épouse qu'il ne méritait pas. Verrions-nous dans la
femme de Pharaon une épouse pour lui mais aussi une mère adoptive pour Moïse
(psl), qui autrement aurait pu être tué par Pharaon ?
Le Coran nous dit qu'Allah n'a pas donné d'enfant à Abraham (pssl) jusqu'à ce
qu'il ait été très vieux. Et puis après qu'Il lui ait donné un enfant et que cet
enfant ait grandi un peu, Allah dit à Abraham (psl) (dans un rêve) de le
sacrifier. Quelqu'un qui n'a pas de foi en son cœur n'y verrait qu'une sorte de
sadisme. Mais Abraham et son fils oublieraient les douleurs qu'ils avaient
endurées pendant l’épreuve une fois qu'ils auraient vu le don apporté par les
anges du ciel, du Seigneur des mondes. C'est comme si vous gifliez votre petit
fils ou votre petit frère, pour une raison quelconque, et que vous lui offriez
ensuite un cadeau surpris : la gifle est douloureuse, mais votre cadeau lui
fera oublier, parce que vous lui avez fait sentir que vous l'aimez, que vous ne
lui vouliez aucun mal. De même, il n'est pas facile pour beaucoup de gens de
jeûner pendant le mois sacré du Ramadan. Et pourtant ils le font, non par peur
des gens, mais pour plaire à Allah et pour faire du bien à leur propre santé.
Pourquoi Allah a-t-Il fait cela à Abraham, pourquoi lui a-t-Il ordonné de
sacrifier son fils unique ? Nous n'avons pas besoin d'imaginer une explication.
Quand Allah me dit, en tant que croyant, de faire quelque chose, je dois le
faire, je ne demande pas pourquoi. Allah dit : « La parole de (tous les vrais)
croyants lorsqu'ils sont appelés à Allah et à Son messager pour juger entre eux
est seulement qu'ils disent : Nous entendons et nous obéissons. Et tels sont
ceux qui réussissent. » (24.51) « Et il ne sied pas à un croyant ou à une
croyante, quand Allah et Son messager ont décidé une affaire (pour eux), qu'ils
doivent (après cela) avoir leur mot à dire dans leur affaire ; et quiconque est
rebelle à Allah et à Son messager, il s'égare en vérité dans une erreur
manifeste. » (33.36) Personne ne demande à un roi de justifier un ordre. Allah
est le Souverain/le Seigneur des mondes, point final. Adam, ne touche pas à cet
arbre. Alors, n'y touche pas. Allah dit : « Puis au moment de partir avec les
troupes, Saül dit : "Allah va vous éprouver par une rivière : Quiconque y
boira ne sera plus des miens ; et quiconque n'y goûte pas sera des miens ; sauf
celui qui en prend dans le creux de sa main." » (2.249) Alors n'allez pas
au-delà de ce qui vous a été commandé. Allah dit : « La chasse en mer vous est
permise, et aussi d'en manger, pour votre jouissance et celle des voyageurs.
Mais la chasse sur terre vous est interdite tant que vous êtes en pèlerinage. »
(5.96) C'est clair, ne chassez pas sur terre en cette période-là. Ne posez pas
de questions. Peut-être qu'il y a des secrets que je ne connais pas et qu'Allah
ne m'a pas révélés. Je dois donc faire ce qu'on me dit. Qui suis-je pour entrer
dans le Secret d'Allah ? Je dois respecter la distance entre moi et mon
Seigneur tout comme je respecte la distance entre moi et mes supérieurs au
travail. Je devrais montrer à mon Seigneur qu'Il est vraiment mon Seigneur. Je
dois Lui montrer que je L'aime en obéissant à ses ordres quels qu'ils soient.
Je ne devrais pas demander pourquoi un héritier mâle devrait recevoir deux fois
plus qu'une héritière. Ce n'est pas mon affaire. Je ne devrais pas demander
pourquoi une femme ne prie pas ou ne jeûne pas pendant ses menstruations. Allah
ne m'a pas demandé d'utiliser de l'eau pour mes ablutions si je suis malade.
Allah me permet de n'effectuer que le tayammoum si je ne peux pas
trouver/utiliser de l'eau, ou d'accomplir mes prières quotidiennes allongé sur
le côté dans mon lit si je suis malade. Allah me permet de reporter mon jeûne
jusqu’après le Ramadan si je suis malade. Si je peux voir le symbolisme dans le
tayammoum, pourquoi ne puis-je pas voir le symbolisme dans l'arbre
d'Adam ou dans la rivière des Hebreux ou dans la chasse pendant le Hajj à La
Mecque ?
Allah a fait de moi (en tant qu'humain) un vice-roi de Lui sur cette terre. Un
vice-roi n'est pas le roi. Mais un vice-roi peut être rapproché du roi. Moi
aussi je peux être rapproché de mon Seigneur si je fais un bon vice-roi. Quel
est mon devoir en tant que vice-roi ? Je fais ce que je peux, c'est mon devoir.
Je peux aider une personne sans abri en lui offrant un toit, de la nourriture,
des vêtements, de l'argent ou simplement un sourire. Je fais ça pour un humain
comme moi. Si je me marie, j'épouse un être humain comme moi. Si je travaille,
je travaille pour un humain comme moi. Si Allah veut se venger d'un tyran, Il
lui enverra un humain comme lui. Allah ne transportera pas les victimes dans des
ambulances ni n'aidera les aveugles à traverser la rue. Moi, en tant que
croyant, je le fais en Son nom. Si Allah veut que je sois sans emploi, personne
ne me donnera jamais de travail à moins qu'Allah ne le veuille. Si Allah veut
que je sois célibataire, personne ne m'épousera à moins qu'Allah ne le veuille.
C'est parce qu'Allah est le Seigneur. Allah dit : « Ne sais-tu pas que c'est à
Allah qu'appartient la Souveraineté des cieux et de la terre ? » (2.107) Allah
n'est jamais dans les infos, mais Il est quelque part derrière ce qui est dans
les infos. Quand une célébrité meurt, tous les médias parlent de cette
célébrité, mais où est-elle emmenée ? Dans une église ou une mosquée, là où
Dieu est (censé être). Les gens qui ont la foi dans leur cœur le savent. Ainsi,
chacun ferait ce qu'il peut en tant que vice-roi d'Allah. Ils rechercheraient
une relation pacifique plutôt que conflictuelle avec Allah, car ils savent
qu'il y a des choses que seul Allah peut faire. Allah les fait pour nous. Allah
dit : « Avez-vous vu ce que vous cultivez ? Est-ce vous qui le cultivez, ou
sommes-Nous le Cultivateur ? Si Nous le voulions, Nous pourrions en vérité en
faire de la paille, alors vous ne cesseriez pas de vous exclamer : "Nous
voilà endettés ! ou plutôt, exposés aux privations". Avez-vous observé
l'eau que vous buvez ? Est-ce vous qui l'avez versée du nuage de pluie, ou
sommes-Nous celui qui la verse ? Si Nous voulions, Nous la rendrions salée.
Pourquoi n'êtes-vous donc pas reconnaissants ? » (56.63-70) « Que l'homme considère
donc sa nourriture : C'est Nous qui versons l'eau abondante, puis Nous fendons
la terre par fissures Et y faisons pousser grains, vignobles et légumes,
oliviers et palmiers, jardins touffus, fruits et herbage : Provision pour vous
et votre bétail. » (80.24-32) Nous avons tendance à tout oublier jusqu'à ce que
nous soyons frappés par un incendie de forêt, une inondation ou une sécheresse.
Mais ceux qui ont la foi dans leur cœur n'oublient jamais la bonté d'Allah.
Alors ils s'efforcent de servir leur Seigneur et n'attendent pas qu'Il les
serve. Quand ils ont besoin de quelque chose, ils prient Allah de les aider.
Lorsqu'ils ont des questions, ils réfléchissent aux réponses possibles plutôt
que de les poser sans détour. Ces gens savent que même la science ne peut pas
tout expliquer. Alors ils essaient de deviner ce qu'Allah attend de chacun
d'eux et chacun s'efforcera d'accomplir sa mission de la meilleure façon
possible. Ce qui compte, c'est ce qu'Allah veut, pas ce qu'ils veulent.
Ces gens voient avec leurs cœurs comment Allah utiliserait même les
tremblements de terre et les guerres et toutes sortes de calamités pour
rappeler à l'homme le Paradis quand l'homme ne veut rien voir d'autre que la
vie de ce monde. Ces gens voient que malgré toutes les calamités la vie reste
belle. Les gens trouvent du temps pour la joie et l'amusement même en temps de
guerre. Interrogez n'importe quelle femme sur le travail et l’accouchement,
elle dira horrible. Interrogez-la sur le premier sourire de son bébé, elle vous
dira autre chose.
18
L’élite
Je suis reconnaissant à Allah pour tous Ses dons et faveurs. Mais pourquoi
devrais-je, par exemple, accomplir mes prières tous les jours, me répétant
encore et encore ? Pourquoi est-ce que je ne prie pas seulement quand je suis libre
et concentré ? Eh bien, notre journée est pleine de répétitions, n'est-ce pas ?
Nous mangeons et buvons tous les jours ; nous allons aux toilettes tous les
jours ; on dort tous les jours, on fait plein de choses tous les jours, non ?
Nous utilisons également notre vue, notre ouïe, notre esprit, nos mains, nos
pieds et bien plus encore chaque jour. Ne serait-il donc pas logique pour moi,
en tant que croyant, de remercier le Créateur et Pourvoyeur en me souvenant
également de Lui chaque jour ? Allah dit : « Ô hommes ! Souvenez-vous de la
grâce d'Allah envers vous ! Y a-t-il un créateur autre qu'Allah qui vous
pourvoit du ciel et de la terre ? » (33.3) « Souvenez-vous d'Allah comme vous
vous souvenez de vos pères ou d'un souvenir plus vif. » (2.200) « Ô vous qui
croyez ! Évoquez Allah d'une façon abondante. - et glorifiez-Le à la pointe et
au déclin du jour. C'est Lui qui vous bénit, ainsi que Ses anges (vous
bénissent), afin qu'Il vous fasse sortir des ténèbres à la lumière ; et Il est
Miséricordieux envers les croyants. » (33.41-43) « Invoquez Allah comme il vous
a enseigné ce que vous ne saviez pas. » (2.239) « Souvenez-vous donc de Moi, Je
me souviendrai de vous. Rendez-Moi grâce et ne soyez pas ingrats envers Moi. »
(2.152) « Ceux qui se souviennent d'Allah, debout, assis et couchés, et
considèrent la création des cieux et de la terre, (et disent) : Notre Seigneur
! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi! » (3.191) « Ils abandonnent
leurs lits pour invoquer leur Seigneur avec crainte et espérance, et dépensent
de ce que Nous leur avons accordé. » (32.16)
Allah
dit dans le Hadith Qodsi : « Je suis proche de la pensée de Mon serviteur quand
il pense à Moi, et Je suis avec lui quand il se souvient de Moi. Et s'il Me
rappelle dans son cœur, Je me souviens aussi de lui dans Mon Cœur, et s'il se
souvient de moi en assemblée, je me souviens de lui en assemblée, mieux que son
(souvenir), et s'il s'approche de moi par l'envergure d'un palmier, je
m'approche de lui par la coudée, et s'il s'approche de moi par la coudée Je
m'approche de lui par l'espace (couvert par) deux mains. Et s'il marche vers
moi, je me précipite vers lui. » Et dans le Coran, nous lisons : « Quiconque
obéit à Allah et au messager, ils sont avec ceux à qui Allah a accordé Sa
grâce, parmi les prophètes, les saints, les martyrs et les justes. Ils sont les
meilleurs ! » (4 : 69) C'est la vraie Elite.
En tant que croyant, je dois aussi payer la Zakat. La Zakat est destinée à
aider les pauvres. Mais cela incombe à l'État, je dirais. C'est l'Etat qui doit
s'occuper des pauvres. Je paie déjà des impôts pour ça. Oui, effectivement, en
contrepartie des impôts que nous payons chaque année, notre État nous fournit
des services (écoles, hôpitaux, routes, etc.) ; sauf que nous n'avons besoin de
tout cela que tant que nous sommes bien et en forme. Qu'en est-il lorsque nous
commençons à devenir incapables de marcher seuls, incapables de nous asseoir ou
de manger sans aide ou même d'entendre ou de reconnaître nos proches ? Que
pourrait faire l'Etat pour nous alors ? On peut même nous demander de payer nos
funérailles et notre inhumation après notre décès. La Zakat, quand je
peux me le permettre, est ce que je paie pour le bonheur éternel au paradis, où
il n'y a pas de crises économiques, pas de tensions raciales, pas de guerres,
pas d'ouragans, pas de blizzards, pas d'incendies de forêt, pas de changement
climatique, pas de virus, pas de peur, pas de dépression, pas de mort. Et cela
n'a pas de prix.
Dans le même ordre d'idées, je peux me demander : pourquoi devrais-je jeûner un
mois entier ? Bonne question. Mais, pour être honnête, je devrais aussi me
demander : combien cela me coûterait-il de passer un mois dans un hôtel de luxe
dans un beau pays ? Et si je devais passer 30 jours de vacances dans un bon hôtel
chaque année ? Alors je me demande : combien serais-je prêt à payer pour un
jour - juste un jour - au Paradis (après ma mort) ? Le jeûne n'est qu'un prix
symbolique pour une place au paradis !
Suivez-moi, je passe devant un cimetière. Je jette un coup d'œil. Je vois des
rangées sur des rangées de tombes. Des gens qui, comme moi, se posaient des
questions sans doute. Des gens qui, comme moi, avaient plus ou moins les mêmes
aspirations et désirs, les mêmes espoirs et peurs. Et puis, un jour, tout était
fini. Le livre était fermé. Plus de nouvelles. Plus de candidatures. Plus de
salaires. Plus de voitures. Plus de plaisirs. Tout sauf le silence. D'où ce
rappel du « Vivant qui ne meurt pas » (25.58) Il nous dit, si nous voulons bien
L’entendre : « Cette vie du monde n'est qu'un confort passager, et c’est
l'au-delà, qui est la demeure durable. » (40.39) « La similitude de la vie du
monde n'est que comme l'eau que Nous faisons descendre du ciel, et qui se
mélange à la végétation de la terre dont se nourrissent les hommes et les
bêtes. Puis lorsque la terre prend sa parure et s'embellit, et que ses
habitants pensent qu'elle est à leur entière disposition, Notre Ordre lui
vient, de nuit ou de jour, c'est alors que Nous la rendrons toute moissonnée,
comme si elle n'avait pas été florissante la veille. Ainsi exposons-Nous les
preuves pour des gens qui réfléchissent. » (10.24)
Le Paradis est sans aucun doute cool, je dirais. Quid de ma vie dans ce monde ?
Ne puis-je pas être heureux ici aussi ? Allah dit dans le Coran: « Quiconque
désire la récompense du monde, (qu'il sache que) auprès d'Allah est la
récompense du monde et de l'au-delà. Allah est toujours auditeur, voyant. »
(4.134) « Aucune âme ne peut jamais mourir sans la permission d'Allah et à un
terme fixé. Quiconque désire la récompense du monde, Nous lui en accordons; et
quiconque désire la récompense de l'au-delà, Nous lui en accordons. Et nous
récompenserons les reconnaissants. » (3.145) Mais le Coran me rappelle, tout de
même, que « La récompense d'Allah pour celui qui croit et fait le bien est
meilleure, et seuls les fidèles l'obtiendront. » (28.80) « La vie de ce monde
n’est rien de plus qu’illusion et vanité tandis que la demeure de l’Au-delà est
de loin meilleure pour ceux qui observent leur devoir (envers Allah). Ne
comprenez-vous donc pas ? » (6.32) « Mais vous préférez la vie du monde Bien
que l'au-delà soit meilleur et plus durable. » (87.16-17) « Quiconque désire la
moisson de l'au-delà, Nous lui donnons une augmentation de sa récolte. Et
quiconque désire la moisson du monde, Nous lui en donnons, et il n'a aucune
part dans l'au-delà. » (42.20) « Et en vérité Nous avons montré pour l'humanité
dans ce Coran toutes sortes de similitudes, mais l'homme est plus que tout
contestataire. » (18.54)
Je peux donc poser une autre question. Normalement, si j'ai bien compris, un
bon croyant devrait être beaucoup, beaucoup mieux loti qu'un non-croyant, non ?
En réalité, cependant, ce n'est pas toujours le cas. Pourquoi? Eh bien, Allah
dit : « C'est Lui qui vous a placés comme vice-rois de la terre et qui a élevé
certains d'entre vous au-dessus des autres, afin de vous éprouver par ce qu'Il
vous a donné. Le Seigneur est prompt en punition, Il est aussi Pardonneur et
Miséricordieux. » (6.165) « Béni soit Celui dans la main duquel est la
souveraineté, et, Il est capable de tout. Celui qui a créé la mort et la vie
afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en oeuvre, et
c'est Lui le Puissant, le Pardonneur. » (67.1-2) « Et c'est Lui qui a créé les
cieux et la terre en six jours - et son trône était sur l'eau - afin de vous
éprouver, lequel d'entre vous est le meilleur dans sa conduite. » (11.7) « Puis
Nous avons fait de vous des héritiers de la terre après eux, afin que Nous
puissions voir comment vous vous comportez. » (10.14) « Regarde comment Nous
favorisons certains d’entre eux sur d'autres, et en vérité l'au-delà sera plus
grand en degrés et plus grand en faveur. » (17.21)
« Allah guide ceux qui recherchent Son agrément vers des sentiers de paix. Il
les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce, et les guide vers un
droit chemin. » (5.16) « Ainsi Allah clarifie pour vous Ses révélations afin
que vous soyez reconnaissants. » (5.89) Si je suis une personne sensée, je dois
remercier Allah pour cette précieuse lumière. Ou devrais-je peut-être envier
ceux que je vois mieux que moi d'une manière ou d'une autre? Dois-je passer le
reste de ma vie à me comparer aux autres? Dans le Coran, je lis: « La rivalité
dans l'augmentation du monde vous distrait jusqu'à ce que vous veniez aux
tombes. » (102.1-2) « L'homme est en état de perdition, sauf ceux qui croient
et font de bonnes œuvres, et s'exhortent mutuellement à la vérité et
s'exhortent mutuellement à l'endurance. » (103.2-3)
Maintenant, qu'est-ce que cela signifie d'être heureux ? Il va sans dire que le
bonheur signifie différentes choses pour différentes personnes. Alors comment
Allah peut-Il me rendre heureux ? Eh bien, je n'ai même pas besoin de poser une
telle question si je crois que je peux me passer d'Allah. A partir du moment où
je me demande ce qu'Allah peut faire pour que je sois heureux, je dois avoir en
tête ce que je devrais Lui donner en retour. Il devrait y avoir une sorte
d’engagement. Lorsque le gouvernement me verse des allocations de chômage en
temps de crise économique, c'est parce que moi, ou la plupart des gens dans mon
pays, payons des impôts à l'État. Alors, Allah peut-Il me verser des
allocations de chômage hebdomadaires / mensuelles en période de crise
économique majeure ? Bien sûr que non. Pire encore, Il peut me faire perdre mon
emploi et souffrir de la pauvreté même en temps normal où la plupart des gens
sont aisés. Pourquoi ? Eh bien, ce n'est évidemment et surtout pas une question
de capacité.
Allah dit : « Toute âme doit goûter à la mort, et Nous vous éprouvons par le
mal et par le bien, pour l'épreuve. Et vers Nous vous serez ramenés. » (21.35)
« A côté de la difficulté est, certes, une facilité ! A côté de la difficulté,
est certes, une facilité ! » (94.5-7) « Allah accordera, après les difficultés,
la facilité. » (65.7) Même la meilleure société religieuse, dirigée par le
meilleur dirigeant religieux, aurait des problèmes. Les sociétés sont éprouvées
comme les individus. Un croyant individuel peut perdre son emploi, une société
(un peuple) peut souffrir de la sécheresse ou d'une crise économique. Alors, à
quoi sert la religion si elle ne fait qu'aggraver mes problèmes ? Si je pose
cette question franchement, je n'irai nulle part. Si je me la pose de bonne
foi, il y a matière à discussion. Allah dit (au Prophète (psl) : « Tu ne savais
ni ce qu'était le Livre, ni ce qu'était la Foi. Mais Nous en avons fait une
lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. »
(42.52) « Et si Nous voulions Nous pouvions retirer ce que Nous t'avons révélé,
tu ne trouverais alors aucun tuteur pour toi contre Nous à cet égard. (Ce n'est
rien) sauf la miséricorde de ton Seigneur. Vois! Sa bonté pour toi a toujours
été grande. » (17.86-87) Cela signifie que la religion est une miséricorde, une
faveur divine, pas un problème. Pourquoi Allah devrait-Il se donner la peine
d'envoyer des milliers de prophètes et de messagers dans tant de langues à tant
de peuples sur une longue période de temps ? Qu’aurait Allah à gagner de tout
cela ? N'est-ce pas un « problème » pour Allah ? Quand Allah dit « Oh ! Dommage
pour [les humains]! Jamais un messager ne leur est venu mais ils se sont moqués
de lui! » (36.30) « Allons-nous vous ignorer complètement parce que vous êtes
un peuple transgresseur ? » (43.5), qu'est-ce que cela Lui apporterait ? Oui,
la religion dit ne fais pas ceci, ne fais pas cela. Et pourtant, il y a bien
des gens qui n'ont pas de problème avec ça. Ils aimeraient même passer de
l'Islam à l'Iman, puis à l'Ihsan. Il y a bien des gens qui aimeraient
élever leur nafs d'ammara à lawama, puis à moutmainna.
Il y a bien des gens qui aimeraient approcher la beauté et la grandeur à la
lumière de la Parole d’Allah. Il y a bien des gens qui chercheraient des
solutions divines plutôt que de se lamenter sur des problèmes sataniques. Mais
c'est la minorité de la minorité. Allah dit : « Quiconque obéit à Allah et au
messager, ils sont avec ceux à qui Allah a fait grâce, parmi les prophètes, les
saints, les martyrs et les vertueux. Quelle excellente compagnie! » (4.69)
Voilà l'Elite.
Tout le monde peut-il atteindre ce haut niveau de foi ? Allah dit : « Et
rivalisez les uns avec les autres pour le pardon de votre Seigneur et pour un
paradis aussi vaste que les cieux et la terre, préparé pour ceux qui conjurent
(le mal) ; Ceux qui dépensent (de ce qu'Allah leur a donné) dans l'aise et dans
l'adversité, ceux qui contrôlent leur colère et pardonnent aux hommes ; Allah
aime les bons. » (3.133-134) « Ceux qui se souviennent d'Allah, debout, assis
et couchés, et considèrent la création des cieux et de la terre, (et disent) :
Notre Seigneur ! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! » (3.191) « Qui
abandonnent leurs lits pour invoquer leur Seigneur avec crainte et espérance,
et dépensent de ce que Nous leur avons accordé. » (32.16) « Les serviteurs du
Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, Et qui,
lorsque les ignorants leur parlent, ils ne prononcent que paix. Et qui passent
les nuits prosternées et debout devant leur Seigneur. » (25.63-64) « Les
(serviteurs) inébranlables, les véridiques et les obéissants, ceux qui
dépensent, ceux qui prient pour le pardon dans les veilles de la nuit. » (3.17)
« Qui sont constants dans leur culte Et dans la richesse desquels il y a un droit
reconnu Pour le mendiant et l'indigent. » (70.23-25) « Et pour nourrir, en un
jour de famine, Un orphelin proche parent, Ou un pauvre dans la misère, Et
être, en outre, de ceux qui croient et s'exhortent à la persévérance et
s'exhortent à la pitié. » (90.14-17) « Et nourrissent de nourriture le
malheureux nécessiteux, l'orphelin et le prisonnier, pour l'amour de Lui,
(Disant) : Nous vous nourrissons, pour l'amour d'Allah uniquement. Nous ne
souhaitons ni récompense ni remerciement de votre part. » (76.8-9) « Et que
ceux parmi vous qui jouissent de faveurs et d'aisance ne jurent pas de ne pas
donner aux proches et aux nécessiteux et à ceux qui émigrent pour la cause
d'Allah. Qu'ils pardonnent et fassent preuve d'indulgence. N'aimez-vous pas
qu'Allah vous pardonne ? Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (24.22)
Donc, grosso modo, tout cela tourne autour de la gratitude envers Allah et de
la solidarité entre les humains. Les détails peuvent différer d'un verset à
l'autre, mais les grandes lignes directrices sont les mêmes. L’« Ihsan
», comme le Prophète (psl) l'a dit, « est que vous devez servir Allah comme si
vous pouviez Le voir, car même si vous ne pouvez pas Le voir, Il vous voit. »
Comment traduire cela en actes ? Eh bien, le Coran a répondu à cela dans les
versets ci-dessus. C'est ce que fait al-mohsinoun (les bons croyants).
Mais supposons que je ne puisse pas faire ce que disent ces versets. Pour une
raison ou une autre, je ne peux pas jeûner très souvent ou adorer Allah la nuit
pendant que les gens dorment, par exemple, et pourtant j'aspire à être parmi
les mohsinoun. Que puis-je faire ? Eh bien, si je ne peux pas faire ce
que font les mohsinoun (les bons) et asseddiqoun (les saints) en
termes d'actes d'adoration, je ne devrais pas m'attendre à obtenir la
récompense qu'ils reçoivent ou la place spéciale qu'ils obtiennent près
d'Allah. Prendre part à une compétition sportive scolaire, ce n'est pas comme
participer aux Jeux Olympiques. Cependant, je peux encore augmenter mon Iman et
me démarquer aux Yeux d'Allah. Comment? Je devrais avoir une foi forte, une foi
inébranlable. Si j'entends « Y a-t-il un Dieu en dehors d'Allah? » (27.62), mon
cœur dira avant ma langue NON ! Je dois être parmi ceux « qui ont cru et dont
les cœurs se reposent dans le souvenir d'Allah. » (13.28) Cela signifie que je
dois être tout sauf « anxieux », « abattu » ou « avare ». « L'homme a été créé
anxieux. Quand le malheur le touche, il est abattu; et quand le bonheur le
touche, il est avare. » (70.19-21) Si j'ai un problème, j'implore Allah : je
L'invoque « avec crainte et espoir. La miséricorde d'Allah est proche des
bienfaisants. » (7.56) En plus de prier, j'observe mon devoir envers Allah, Qui
dit : « Et quiconque observe son devoir envers Allah, Allah lui assignera une
issue Et Il le pourvoira d'où il ne s'était jamais attendu. Et quiconque place
sa confiance en Allah, Il lui suffit. Et Allah accomplit Son commandement.
Allah a assigné une mesure à chaque chose. » (65.2-3) Si mes prières ne sont
pas exaucées rapidement, je persévère et garde espoir, comme « Ceux qui sont
patients et placent leur confiance en leur Seigneur.» (16.42)
Ce faisant, je découvre des choses que je ne peux que lire dans le Coran et le
Hadith. Ce sont mes problèmes et la façon dont je les vois résolus par l'aide
d'Allah, par la puissance d'Allah, par la connaissance d'Allah, qui me
montreront si cette religion est vraie et véridique ou un simple dogme. Si je
n'ai pas de problème, comment le saurai-je ? Allah dit : « Et quiconque garde
son devoir envers Allah, Allah lui assignera une issue, Et lui pourvoira d'un
quartier d'où il n'a aucune attente. » (65.2) Alors qui peut essayer ça ? C'est
mon expérience personnelle (ce que je ressens quand j'ai un problème, ce que je
fais pour résoudre ce problème, comment je le fais) qui m'enseignera sur Allah
mieux que n'importe quel livre scientifique ou religieux. Ce sont là les signes
qui affectent directement ma vie. Allah dit : « Si Allah te touche
d'affliction, nul ne peut t'en soulager sauf Lui, et s'Il te touche de bonne
fortune (il n'y a personne qui puisse l'altérer). » (6.17-18) « Et votre
Seigneur a dit : Priez-Moi et J'exaucerai votre prière. » (40.60) « A côté de
la difficulté est, certes, une facilité! Avec les difficultés vient la
facilité. » (94.5-6) « Allah prend la défense de ceux qui croient. Allah n'aime
aucun traître ingrat. » (22.38) « Et quiconque craint Allah, Allah lui
assignera une issue, Et lui pourvoira d’où il ne s’attendait jamais.. Et
quiconque place sa confiance en Allah, Il lui suffira. Allah fait accomplir Son
commandement. Allah a décrété pour toute chose son destin. » (65.2-3) « Et tout
ce que vous dépensez [dans le bien], Il le remplacera; et Il est le meilleur
des pourvoyeurs. » (34.39)
Si quelqu'un, après cela, me parle de raison versus obscurantisme, eh bien, je
lui dis qu'il y a des choses qui ne peuvent jamais être rationalisées. Si
jamais vous deviez vivre une véritable expérience amoureuse, par exemple, il y
a de fortes chances que vous soyez confronté à des situations où la raison ne
peut vous aider du tout.
Heureusement pour nous, l’Ihsan n'est pas une condition préalable au
paradis. Un musulman ordinaire qui observe son devoir envers Allah a droit au
paradis. L’Ihsan est une chance donnée aux croyants ambitieux qui
souhaitent se démarquer par leurs actions pour exprimer leur gratitude à Allah
de la meilleure façon possible. C'est un pas de plus vers Allah, qui a créé ce
monde et nous a donné, à vous et à moi, une chance de vivre dans ce monde. De
nombreuses personnes à travers l'histoire ont débuté comme soldats de rang
inférieur, puis sont devenues des chefs d'armée ou même des rois. C'est une
question d'ambition : passer de l’Islam à l’Iman à l’Ihsan. Allah dit :
« Et rivalisez les uns avec les autres pour le pardon de votre Seigneur et pour
un paradis aussi vaste que les cieux et la terre, préparé pour ceux qui
conjurent (le mal) ; Ceux qui dépensent (de ce qu'Allah leur a donné) dans
l'aise et dans l'adversité, ceux qui contrôlent leur colère et pardonnent aux
hommes ; Allah aime les bons. » (3.133-134) « La droiture ne consiste pas à
tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la droiture est de
croire en Allah, au Jour dernier, aux anges, au Livre et aux prophètes, et de
donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, à ses proches, aux orphelins,
aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour
libérer les esclaves, ainsi qu'observer les Prières et payer la Zakat.
Et ceux qui tiennent parole chaque fois qu’ils font une promesse ; et qui sont
patients dans la tribulation et l'adversité et le temps de stress. Tels sont
ceux qui sont sincères. Tels sont ceux qui craignent Dieu. » (2.177) « Ceux qui
sont entrés dans la ville et la foi avant eux aiment ceux qui fuient vers eux
pour se réfugier, et ne ressentent dans leurs coeurs aucune envie pour ce qui
leur a été donné, mais préfèrent (les fugitifs) au-dessus d'eux-mêmes, même
s'il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice,
ceux-là sont ceux qui réussissent. » (59.9) « Et ils offrent la nourriture,
pour prisée qu'elle soit, au nécessiteux, à l'orphelin et au captif, (Disant) :
Nous vous nourrissons pour l'amour d'Allah seul. Nous ne souhaitons ni
récompense ni remerciement de la part de vous. » (76.8-9) Maintenant, je me
pose cette question : est-ce que je veux me démarquer aux yeux des gens ou aux
yeux d'Allah ? Est-ce que je veux que les gens d’ici-bas parlent de moi ou que
les anges parlent de moi ? Est-ce que je veux être une célébrité sur terre ou
une célébrité dans les cieux ? Est-ce que je crois en Allah parce que je suis
sûr qu'Il est Dieu ou parce que je veux juste qu'une divinité - quelle qu'elle
soit - me donne un travail ou me donne ceci ou cela ? Ce sont des questions
essentielles ! Mon intention doit être claire et pure. Est-ce que je fais ce
que je fais pour l'amour d'Allah, par amour pour Lui ? Si seulement ma foi
(intention) initiale était bonne ! Allah s'occuperait alors du reste. Il dit :
« Quant à ceux qui luttent pour Nous, Nous les guidons assurément vers Nos
sentiers, car Allah est avec les bienfaisants. » (29.69) « Allah est avec ceux
qui Lui sont fidèles et ceux qui font le bien. » (16.128) « Quant à ceux qui se
mirent sur la bonne voie, Il les guida encore plus et leur inspira leur piété.
» (47.17) « Allah est le Protecteur de ceux qui ont la foi : Il les fait sortir
des ténèbres à la lumière. » (2.257) « Ô vous qui croyez ! Souvenez-vous
d'Allah avec beaucoup d'évocation. Et glorifiez-Le matin et soir. C'est Lui qui
vous bénit, ainsi que Ses anges (vous bénissent), afin qu'Il vous fasse sortir
des ténèbres à la lumière ; et Il est Miséricordieux envers les croyants. » (33.41-43)
Si je suis un pécheur, Allah me dit (ainsi qu’à vous) : « Sauf celui qui se
repent, croit et accomplit de bonnes œuvres ; Allah changera alors ses
mauvaises actions en bonnes actions. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. Et
quiconque se repent et fait le bien, il se repent vraiment envers Allah avec
une vraie repentance. » (25.70-71) Si je veux Allah, Allah me dit (ainsi qu'à
vous) : « Et quiconque espère la rencontre avec son Seigneur, alors qu'il fasse
de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration aucun à son Seigneur. »
(18.110) Si j'oublie, si je cède de temps en temps aux tentations, Allah me
rappelle : « Ô homme! Qu'est-ce qui t'a détourné de ton Seigneur, le Noble, qui
t'a créé, puis modelé et constitué harmonieusement ? Il t'a façonné dans la
forme qu'Il a voulue. » (82.6-8) Si ma foi n'est pas si bonne que ça, si elle
n'est pas pure, eh bien, Allah me donnera encore une chance, mais à travers une
épreuve, peut-être deux, peut-être plus. Il dit : « L'homme ne se lasse pas de
prier pour le bien, et si le mal le touche, alors il est découragé, désespéré.
» (41.49) « Et si nous lui faisons goûter une miséricorde de Notre part, après
qu'une détresse l'ait touché, il dit certainement : "Cela m'est dû! Et je
ne pense pas que l'Heure se lèvera [un jour]. Et si je suis ramené vers mon
Seigneur, je trouverai, près de Lui, la plus belle part". » (41.50) « Quand
Nous comblons de bienfaits l'homme, il s'esquive et s'éloigne. Et quand un
malheur le touche, il se livre alors à une longue prière. » (41.51) « Et si
Nous faisons goûter à l'homme une grâce de Notre part, et qu'ensuite Nous la
lui retirons, le voilà désespéré et ingrat. Et si Nous lui faisons goûter le
bonheur, après qu'un malheur l'ait touché, il dira : "Les maux se sont
éloignés de moi", et le voilà qui exulte, plein de gloriole. » (11.9-11)
Ce sont de telles épreuves qui montreront si je veux vraiment Allah. C'est
alors que je suis censé faire de mon mieux pour ne pas succomber à l'attrait
des plaisirs mondains ; c'est alors que je dois montrer que je me souviens du
Créateur, je me souviens de Lui comme je me souviendrais d'un être cher. Allah
dit : « ... alors invoquez Allah comme vous invoquez vos pères, et plus
ardemment encore. » (2.200) Toutefois, mon épreuve ne sera pas forcément une
épreuve par l’affliction. Je pourrais être testé avec un très bon travail, avec
une vie de famille très heureuse. Et cela pourrait être encore plus difficile
que d'être testé avec un malheur. Dans les deux cas, je dois montrer ce que je
veux pour moi dans ce monde.
Ma croyance en Allah implique une responsabilité de ma part ; sinon je serais
de ceux dont Allah a dit : « Et quand on leur dit : Dépensez de ce dont Allah
vous a pourvu, ceux qui ont mécru disent à ceux qui ont cru : Nourrirons-nous
ceux qu'Allah, s'Il a voulu, nourrirait ? Vous n'êtes en rien d'autre qu'une
erreur manifeste. » (36.47) Il y a du bon en chacun de nous. Le problème est
que beaucoup d'entre nous ne veulent pas que ce bien porte ses fruits. Nous
préférons le mal au bien car le mal est souvent plus facile que le bien. Il est
plus facile de mentir que de dire la vérité, par exemple. Je peux mentir aux
gens, mais à moins que je ne sois une personne pathologiquement complexée, je
ne me mentirais pas à moi-même. Je connais mes erreurs. Si ma foi est vivante,
il y aura une lutte entre moi et ma conscience. C'est en fait une lutte entre
ma nafs ammara et ma nafs lawama. Le simple fait que j'aie cette nafs
lawama est un bon signe. C'est un signe que je me soucie de ma foi. Quand
ma nafs lawama est plus forte que ma nafs ammara, que dois-je
faire ? Eh bien, je sais qu'à « Allah appartient tout ce qui est dans les cieux
et tout ce qui est sur la terre. Il pardonne à qui Il veut et punit qui Il
veut. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (3.129) « Allah aime les
bienfaisants - Et ceux qui, lorsqu'ils tombent dans le péché ou se font du tort
à eux-mêmes, se souviennent d'Allah et implorent le pardon pour leurs péchés -
Qui pardonne les péchés, sauf Allah ? - et ne persistent pas sciemment dans ce
qu'ils faisaient. » (3.134-135) « Ne se tourneront-ils pas plutôt vers Allah et
Lui imploreront-ils Son pardon ? Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »
(5.74) Je demande donc pardon à Allah. Je sais qu'Allah est juste. Il dit : «
Et quiconque fait du bien fût-ce du poids d'un atome le verra alors, et
quiconque fait du mal fût-ce du poids d'un atome le verra alors. » (99.7-8)
Alors j'implore Allah de me pardonner tous mes péchés. C'est ainsi que je monte
dans l'échelle de ma foi. Allah dit: « Et ceux qui, lorsqu'ils tombent dans le
péché ou se font du tort à eux-mêmes, se souviennent d'Allah et implorent le
pardon pour leurs péchés - Qui pardonne les péchés, sauf Allah ? - et ne
persistent pas sciemment dans ce qu'ils faisaient. » (3.135) « Sauf celui qui
se repent, croit et accomplit de bonnes oeuvres. à ceux-là, Allah changera
leurs mauvaises actions en bonnes actions. Allah est Pardonneur et
Miséricordieux. Et quiconque se repent et fait le bien, il se repent vraiment
envers Allah. Avec un vrai repentir - » (25.70-71) Allah ne s'attend pas à ce
que je sois un ange. Allah s'attend à ce que je sois d'abord honnête avec
moi-même. Je devrais être l'ingénieur de ma propre rédemption. En théorie, si
je suis personnellement bon et que ma famille est bonne et que mon quartier est
bon, qui serait jamais mauvais ? En pratique, cependant, même si toute la société
est bonne, ce n'est pas une garantie que je serai bon moi aussi. Je dois
perfectionner ma propre âme, indépendamment de ce que font les autres. Allah
dit: « Et par l'âme et Celui qui l'a perfectionnée et lui a inspiré (avec
conscience de) ce qui est mal pour elle et (ce qui est) bien pour elle. A
réussi, certes celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la
corrompt. » (91.7-10)
Imaginons ceci. Mon frère et moi sommes dans la même université, dans le même
campus ; nous avons la même somme d'argent, la même quantité de temps libre :
j'achète personnellement des livres ou des journaux pour en savoir plus sur le
monde, mon frère, lui, achète de la bière et des cigarettes. Je vais à la
mosquée, il va dans les boîtes de nuit… Quand je vais à la mosquée je ne trouve
pas un démon qui m'empêche d'entrer ; quand mon frère va à la boîte de nuit il
ne trouve pas un ange qui l'empêche d'entrer. C'est la liberté de conscience.
D'où le verset : « Et par l'âme et Celui qui l'a perfectionnée et lui a inspiré
(avec conscience de) ce qui est mal pour elle et (ce qui est) bien pour elle. A
réussi, certes celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la
corrompt. » (91.7-10) Le jugement viendra le Jour du Jugement Dernier, pas
maintenant.
Mais supposons qu'Allah me donne le pouvoir de juger les gens, que ferais-je ?
Eh bien, ce n'est pas une utopie ou un vieux pieux. Dans un certain nombre de
pays, vous pouvez être membre d'un jury. Et dans le Coran, nous lisons : « Et
ils t'interrogent sur Dhul-Qarnayn. Dis : Je vais vous narrer un peu de son
histoire. Nous lui avons accordé de l’autorité sur terre et l’avons pourvu de
toutes sortes de moyens. Il suivit donc une voie jusqu'à ce qu'il atteignit le
lieu du coucher du soleil, il le trouva couché dans une source boueuse, et
trouva un peuple à proximité. Nous dîmes : Ô Dhu'l-Qarneyn ! tu peux gouverner
comme tu le souhaites ; soit punir, soit être gentil envers eux. Il dit : Quant
à celui qui fait le mal, nous le châtierons, ensuite il sera ramené vers son Seigneur
qui le punira d'un châtiment terrible. Mais quant à celui qui croit et fait le
bien, il aura, en retour, la plus belle récompense. Et nous lui donnerons des
ordres faciles à exécuter. » (18.83-88) Serais-je juste dans mon jugement, si
je jugeais les gens ? Ne serais-je pas subjectif, impulsif dans mon jugement ?
Allah veut que je sois honnête, libre de contradictions, juste dans mon
jugement de moi-même d'abord. Il dit : « Quant à l'homme, chaque fois que son
Seigneur l'éprouve en l'honorant et en le comblant de bienfaits, il dit : Mon
Seigneur m'a honoré. Mais chaque fois qu'Il l'éprouve en limitant ses moyens de
subsistance, il dit : Mon Seigneur me méprise. Mais non ! C'est vous plutôt,
qui n'êtes pas généreux envers les orphelins ; Et vous ne vous incitez pas
mutuellement à nourrir le pauvre, Et vous dévorez les héritages avec une
avidité dévorante, Et vous aimez la richesse avec un amour abondant. » (89.15-20)
Si je peux vraiment être juste dans mon jugement, alors je devrais me juger
moi-même d'abord. Si je me juge équitablement, ma nafs peut passer de ammara
à lawama à motmainna. Quand je verse des larmes de repentance,
c'est un bon signe que ma nafs est sur la bonne voie vers la
réconciliation avec Allah. Quand je vois quelqu'un qui n'est pas aussi bon que
moi (je m’imagine), je devrais, en principe au moins, implorer Allah de le
guider. Allah dit : « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens)
au sentier de ton Seigneur, Et discute avec eux de la meilleure façon Car c'est
ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier et c'est Lui
qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. » (16.125) Si je suis
réellement bon, si je me vois si religieux que ça, suis-je sûr de le rester
jusqu'à la fin de mes jours ? Suis-je sûr que X ou Y ne deviendra pas aussi bon
ou même meilleur que moi ? Un dicton marocain dit : « Combien de décharges sont
devenues des mosquées et combien de mosquées sont devenues des décharges ! »
D'ailleurs, suis-je sûr d'être une personne religieuse ? Allah dit : « Ah,
malheur aux adorateurs qui sont insouciants de leur prière. Ils ne font que
s’exhiber. Et ils interdisent la charité. » (107.4-7) « Sais-tu qui rejette
réellement la foi ? C'est celui qui repousse l'orphelin, Et n'incite pas à nourrir
l'indigent. » (107.1-3) Est-ce que j'exhorte à nourrir les nécessiteux ? Les
religieux diraient : « Nous vous nourrissons, pour l'amour d'Allah uniquement.
Nous ne souhaitons ni récompense ni remerciement de votre part. » (76.8-9)
N'attendrais-je pas une récompense ou des remerciements quand je fais du bien à
quelqu'un ?
C'est le genre d'éducation que l'islam veut pour le croyant. L'Islam veut que
je sois honnête avec moi-même. Je dois faire, autant que possible, ce que je
dis et dire ce que je fais. Sinon, je ne me mentirai qu'à moi-même. C'est une
question de (bonne ou mauvaise) foi, encore une fois. Allah dit: « Quiconque
cependant est avare, est avare envers sa propre âme. Allah est le Suffisant à
Soi-même alors que vous êtes les besogneux. Et si vous vous détournez, Il vous
remplacera par d'autres gens, et ils ne seront pas comme vous. » (47.38)
L'Islam n’est pas seulement le voile ou la barbe. L'islam concerne tous les
aspects de notre vie. Allah dit : « Une bonne parole avec pardon vaut mieux
qu'une aumône suivie d'une injure. Allah se suffit à Lui-même, Il est Clément. »
(2.263) « Ô vous qui croyez ! Dépensez des meilleures choses que vous avez
gagnées et des récoltes que Nous avons fait sortir de la terre pour vous. Et ne
vous tournez pas vers ce qui est vil pour en faire dépense. Ne donnez pas ce
que vous-mêmes n'accepteriez qu'en fermant les yeux ; et sachez qu'Allah n'a
besoin de rien et qu'Il est digne de louange. » (2.267) « Vous n'atteindrez pas
la piété jusqu'à ce que vous dépensiez de ce que vous aimez. Et quoi que vous
dépensiez, Allah en est Parfaitement Connaisseur. » (3.92) « La piété ne
consiste pas à tourner vos visages vers l'Est et l'Ouest ; mais les pieux sont
ceux qui croient en Allah et au Jour Dernier et aux anges et au Livre et aux
prophètes ; et qui donnent de leur bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux
parents, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs, et à ceux qui demandent
à libérer les esclaves ; et ceux qui observent les Prières et donnent la
charité obligatoire. Et ceux qui tiennent parole chaque fois qu’ils font une
promesse, et ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les
combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! » (2.177)
« Ô enfants d'Adam ! Portez attention à votre parure dans chaque lieu de culte,
et mangez et buvez sans commettre d'excès, car Il n'aime pas ceux qui
commettent des excès. » (7.31)
« Dis : Qui a interdit la parure d'Allah qu'Il a apportée à Ses serviteurs,
ainsi que les bonnes choses qu'Il a procurées ? Dis: Elles sont destinées à
ceux qui ont la foi, dans cette vie, et exclusivement à eux au Jour de la
Résurrection. Ainsi exposons-Nous clairement Nos révélations pour les gens qui
savent. » (7.32) « Maintenant, tout ce qui vous a été donné n'est qu'un
réconfort passager pour la vie du monde, mais ce qui est auprès d’Allah est
meilleur et plus durable pour ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en
leur Seigneur, Et ceux qui évitent le pire des péchés et indécences et, quand ils
sont irrités, pardonnent, Et ceux qui répondent à l'appel de leur Seigneur et
observent les Prières, et dont les affaires sont conduites par consultation
mutuelle entre eux, Et ceux qui dépensent de ce que Nous leur avons accordé, Et
ceux qui, quand un grand tort qui leur est fait, se défendent. La sanction
d'une mauvaise action est une mauvaise action [une peine] identique. Mais
quiconque pardonne et amende, sa récompense incombe à Allah. Il n'aime pas les
injustes. Et quiconque se défend après avoir souffert du tort - pour ceux-là,
il n'y a pas de voie (de blâme) contre eux. La voie (de blâme) est seulement
contre ceux qui oppriment l'humanité et recourent à l’agression sans
provocation. ceux-là auront un châtiment douloureux. Et celui qui endure et pardonne,
cela en vérité, reflète une vraie force de caractère. » (42.36-43) « Aucune âme
ne peut jamais mourir sans la permission d'Allah et à un moment prédéterminé.
Quiconque désire la récompense du monde, Nous lui en accordons; et quiconque
désire la récompense de l'au-delà, Nous lui en accordons. Nous récompenserons
les reconnaissants. . » (3.145) « Qu'aurait à faire Allah de vous châtier si
vous étiez reconnaissants et croyants ? Allah est Reconnaissant, bien informé.
» (4.147)
Les fervents croyants ne sont pas intéressés à être parmi les premiers lorsque
le bonheur est distribué dans ce monde, ni désireux d'être parmi les premiers
lorsque le Paradis est attribué dans l'Au-delà. Et pourtant, ces croyants forts
ont un yaqine (foi forte) auquel Allah n’est point indifférent, aussi
longue et difficile que puisse être leur épreuve. Leur définition du bonheur
est différente de celle de la plupart des gens. Ils croient que le plus
misérable parmi nous est « Celui qui mécroit et se détourne ». (92.15-16) Allah
a dit au Prophète Mohammad (psl) : « Nous ne t'avons pas révélé ce Coran pour
que tu sois malheureux. » (20.2) Et à tous les croyants, Allah dit dans la même
sourate : « Quiconque suit Ma guidance ne s'égarera ni ne tombera dans
l'affliction. » (20.123) Ainsi, ces gens, les croyants forts, qui ont le yaqine,
sont prêts à endurer des épreuves pendant des décennies, si besoin est. Ils
endurent et surpassent tout le monde en endurance, en patience, et ils sont
prêts à attendre (jusqu'à la fin de leur vie) pour voir le salut. Ces gens
adorent Allah pour ce qu'Il est, pas pour ce qu'Il a. Cela n'a pas commencé
avec l'islam, soit dit en passant. Allah dit dans le Coran : « Il est, parmi
les gens du Livre, une communauté droite qui, aux heures de la nuit, récite les
versets d'Allah en se prosternant. Ils croient en Allah et au Jour Dernier ;
ils prônent la droiture et interdisent le mal, et rivalisent les uns avec les
autres dans les bonnes œuvres. Ceux-là sont parmi les vertueux. Et quelque bien
qu'ils fassent, il ne leur sera pas dénié. Allah est Parfaitement Connaisseur
de ceux qui conjurent (le mal). » (3.113-115) « Ceux à qui Nous avons donné le
Livre avant cela, ils y croient, Et quand on le leur récite, ils disent : Nous
y croyons. C'est bien la Vérité venant de notre Seigneur. Avant même que nous
l’entendions, nous étions de ceux qui se soumettent (à Lui). Voilà ceux qui
recevront deux fois leur récompense pour leur endurance, pour avoir répondu au
mal par le bien, et pour avoir dépensé de ce dont Nous leur avons pourvu, Et
quand ils entendent des futilités, ils s'en détournent et disent : ‘A nous nos
oeuvres et à vous vos oeuvres. Que la paix soit avec vous ! Nous ne désirons
pas les ignorants.’ Tu (Ô Mohammad) ne guide pas qui tu aimes, mais Allah guide
qui Il veut. Et Il est Le mieux conscient des bien-guidés. » (28.52-56) Or
Allah est « le Bienveillant, le Miséricordieux. » (52.28) « Allah est
Omniscient et Connaisseur. » (4.35) Il sait que la vie dans ce monde ne peut
être durable si tous les croyants, quelque soit leur nombre, sont en état de
privation et de souffrance. Il devrait y avoir suffisamment de main-d'œuvre et
d'argent pour maintenir l'économie en marche et la société en paix. Dans une
société musulmane (qu'elle soit dévote ou dépravée), vous verriez que la
plupart des gens mènent une vie plus ou moins normale. En vérité, Allah
n'aimerait pas voir les musulmans dans un état misérable (Il s'en vante auprès
des anges.) Ainsi, la plupart des gens travaillent, se marient, engendrent des
enfants, construisent des maisons, font des affaires normalement, etc. Et comme
dans toutes les sociétés, il y a une certaine minorité qui souffrirait de
certaines privations même en temps normal - quand il n'y a pas de guerre, pas
de crise économique. Alors aux croyants qui se trouvent pris dans une minorité
malchanceuse, c'est-à-dire face à l'adversité, le Coran se dresse comme un
rappel (un rempart, si vous voulez) contre le désespoir et la dépression, afin
qu’ils puissent continuer d’aller de l’avant quoi qu'il arrive, ou comme dit le
Coran, « afin de raffermir [la foi de] ceux qui croient, ainsi qu'un et une
bonne nouvelle pour ceux qui se sont soumis (à Allah). » (16.102)
Quand Ibrahim (psl) s'est marié, dans sa jeunesse, ni lui ni sa femme n'ont
choisi de ne pas avoir d'enfant. Quand il a engendré deux fils, dans sa
vieillesse, l'un est devenu le chef spirituel des Arabes, l'autre est devenu le
père (et l'ancêtre) de prophètes et de rois. Mais « L’être humain est
impatient. » (17.11) « Et ne dis jamais, à propos d'une chose: "Je la
ferai sûrement demain" sans dire : "Si Allah le veut.", et
invoque ton Seigneur quand tu oublies, et dis: "Puisse mon Seigneur me
guider à faire mieux la prochaine fois". » (18.23-24) Ces gens qui étaient
autour d'Ibrahim (psl) n'étaient en aucun cas meilleurs que lui, et pourtant la
plupart d’entre eux n'avaient pas ce problème. Ibrahim (psl) a continué à prier
et à implorer Allah, car un tel problème a des conséquences émotionnelles, si
ce n’est pour quelqu'un comme lui, du moins pour sa femme - ou pour tout autre
parent normal qui souhaiterait avoir un enfant. Mais Ibrahim (psl) n'a
conditionné son adoration d'Allah à rien. Il adorait Allah avec une dévotion
sincère. Allah dit de lui : « Abraham était une nation obéissante à Allah,
droit par nature, et il n'était pas parmi les idolâtres. » (16.120) A lui seul
il valait une nation, du fait de son adoration d'Allah !
Pourquoi Ibrahim ? Eh bien, Allah a appelé notre prophète (psl) à suivre la
voie d'Ibrahim. Il lui dit : « Suis la religion d'Abraham, comme un homme droit
par nature. Il n'était pas des idolâtres. » (16.123) Et à tous les musulmans Il
dit : « Et luttez pour Allah avec tout l'effort qu'Il mérite. C'est Lui qui
vous a élus; et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion, celle de
votre père Abraham, lequel vous a auparavant nommés "Musulmans"
(Soumis), afin que le Messager soit témoin contre vous, et que vous soyez
vous-mêmes témoins contre les gens. Accomplissez donc la Salat (les Prières),
acquittez la Zakat et attachez-vous fortement à Allah. Il est votre Seigneur,
le meilleur Seigneur et le meilleur Soutien ! »
Ce qui arrive à beaucoup d'entre nous, c'est que notre foi s'affaiblit une fois
que nous avons l'impression qu'Allah ne se soucie pas de nous. En même temps,
certains d'entre nous cessent de "se soucier" d'Allah une fois qu'ils
sentent qu'ils ont obtenu tout ce qu'ils voulaient. Allah dit : « Et parmi les
humains, il y a celui qui adore Allah sur une étroite marge de sorte que si un
bien lui arrive, il en est satisfait, mais si une épreuve lui arrive, il fait
volte-face. Il perd à la fois le monde et l'au-delà. Telle est la réelle perte.
» (22.11) « Et quiconque prend Satan pour allié au lieu d'Allah est vraiment un
perdant et sa perte est manifeste. » (4.119) « Est-ce donc à la vanité qu'ils
croient et à la grâce d'Allah qu'ils mécroient ? » (16.72) « Et tout ce dont
vous jouissez provient d'Allah. Puis, quand le malheur vous atteint, c'est à
Lui que vous implorez de l'aide. » (16.53) « Pourtant, la plupart de l'humanité
ne croit pas. » (40.59) « Dis : Qui vous délivre des ténèbres de la terre et de
la mer ? Vous l'invoquez humblement et en secret, (en disant) : Si nous sommes
délivrés de cette (crainte), nous serons vraiment du nombre des reconnaissants.
Dis : Allah vous délivre de cela et de toute affliction. Pourtant, vous lui
attribuez des associés. Dis : Il est capable de vous infliger un châtiment d'en
haut ou d'en dessous de vos pieds, ou de vous troubler par la dissension et de
vous faire goûter la tyrannie les uns des autres. Regarde comment Nous montrons
les révélations afin qu'ils comprennent. » (6.63-65) « Allah est un Seigneur de
générosité pour l'humanité, mais la plupart des gens ne sont pas
reconnaissants. » (40.61)
D'autres pensent que s'ils adorent Allah « plus ardemment », ils obtiendront ce
qu'ils veulent plus tôt. Alors ils commencent à considérer ce qui est louable
comme obligatoire et ce qui est blâmable comme illicite (haram). Ils
deviennent trop rigides et impulsifs au point de ne plus pouvoir voir leur
tort. Ils poussent les autres à faire comme eux. Et quand ils ont des ennuis,
ils rejettent la faute sur quelqu'un d'autre.
Allah dit : « C'est Lui qui vous a élus ; et Il ne vous a imposé aucune gêne
dans la religion, celle de votre père Abraham, lequel vous a déjà nommés
"Musulmans". » 22.78) « Alors, observez votre devoir envers Allah du
mieux que vous pouvez ; écoutez, obéissez et faites largesses. c'est mieux pour
vos âmes. Et quiconque est protégé contre sa propre avarice, tels sont ceux qui
réussissent. » (64.16) « Pourquoi Allah vous infligerait-il un châtiment si
vous êtes reconnaissants et croyants ? Allah est Reconnaissant et Omniscient.»
(4.147)
Les premiers musulmans n'ont pas embrassé l'islam pour améliorer leur vie. Ils
ont embrassé l'Islam parce qu'ils croyaient que c'était la Vérité. Ils ont cru
et après ils ont dit : « Allah nous suffit. Allah nous donnera de Sa bonté, de
même que Son messager. Nous sommes des suppliants envers Allah. » (9.59) «
Alors Allah leur a donné la récompense du monde et la bonne récompense de
l'au-delà. Allah aime ceux dont les actions sont bonnes. » (3.148) Dans le
Hadith, nous lisons : « Quiconque possède les trois qualités suivantes aura la
douceur (plaisir) de la foi : 1. Celui à qui Allah et Son Messager deviennent
plus chers que toute autre chose. 2. Qui aime une personne et ne l'aime que
pour l'amour d'Allah. 3. Qui déteste revenir à l'athéisme (mécréance) comme il
déteste être jeté au feu. » Est-ce que tout le monde se soucie de « la douceur
de la foi » ? « Et ceux qui mécroient disent de ceux qui croient : Si cela
avait été (quelque) bien, ils ne nous y auraient pas devancés. Et puisqu'ils ne
seront pas guidés par cela, ils disent : Ceci est un ancien mensonge. » (46.11)
Pour ces gens, ce n'est que de l’escroquerie que de demander l'aumône aux
riches pour aider les pauvres. Pour eux, c'est « chacun pour soi ».
En fin de compte, chacun pense comme il veut. A ceux qui croient, le Coran dit
: « Les vertueux boiront d'une coupe dont le mélange est de Kafur (camphre),
Une source d'où boivent les serviteurs d'Allah, la faisant jaillir abondamment.
Ils accomplissent leurs voeux et ils redoutent un jour dont le mal s'étendra
partout. Ils offrent la nourriture, pour prisée qu'elle soit, au nécessiteux, à
l'orphelin et au captif : (Disant :) Nous vous nourrissons, pour l'amour
d'Allah seul. Nous ne souhaitons ni récompense ni remerciement de votre part ;
Nous redoutons, de notre Seigneur, un jour terrible et catastrophique. C'est
pourquoi Allah a détourné d'eux le mal de ce jour-là, et leur a fait trouver
l'éclat et la joie, Et leur a accordé, pour tout ce qu'ils ont enduré, un
paradis et des vêtements de soie ; ils y seront accoudés sur des divans, n'y
voyant ni soleil ni froid glacial. Ses ombrages les couvriront de près, et les
fruits pendent à portée de main. Et l'on fera circuler parmi eux des récipients
d'argent et des coupes cristallines, en cristal d'argent, qu'ils (eux-mêmes)
ont mesuré à la mesure (de leur d besoins). Et là, ils seront abreuvés d'une
coupe dont le mélange sera de gingembre, puisé là-dedans à une source qui
s'appelle Salsabil. Là ils seront servis par des jeunes immortels, que, quand
tu les verras, tu les prendrais pour des perles éparses Et quand tu regarderas
là-bas, tu verras la félicité et un règne merveilleux. Leurs vêtements seront
de fine soie verte et de broderies d'or. Des bracelets d'argent porteront-ils.
Leur Seigneur étanchera leur soif par une boisson pure. (Et il leur sera dit) :
C'est une récompense pour vous. Votre effort (sur terre) a été accepté. » (76.5-22)
19
Le Paradis
Allah
dit : « Et nous avons créé tout être vivant avec de l'eau » (21.30) « Dis :
Avez-vous pensé : Si (toute) votre eau devait disparaître dans la terre, qui
alors pourrait vous apporter de l'eau jaillissante ? » (67.30) « Et Nous
envoyons les vents fertilisants, et faisons descendre de l'eau du ciel, et vous
la donnons à boire. Ce n'est pas vous qui en êtes les détenteurs. » (15.22) Ces
versets ne font que nous rappeler ce que nous savons tous déjà. Le manque d'eau
tue. La sécheresse provoque d'énormes incendies. Allah dit : « Et Nous faisons
descendre des nuagespluvieux une eau abondante, pour produire ainsi du grain
et des plantes, Et des jardins luxuriants. » (78.14-16) Jusqu'à ce jour,
l'homme n'a pas été en mesure de résoudre le problème de la sécheresse. Les
ingénieurs ont bombardé des nuages, mais apparemment cela n'a pas suffit. Il
faut plus que bombarder un millier de nuages pour remplir une rivière ou
sauver une forêt d'un incendie imminent. Et quand il pleut, il y a risque
d'inondations et de coulées de boue.
Aussi Allah dit encore: « Allah retient les cieux et la terre pour qu'ils ne
s'affaissent pas. Et s'ils s'affaissaient, nul autre après Lui ne pourra les
retenir. Il est Indulgent et Pardonneur. » (35.41) « Il retient le ciel de
tomber sur la terre à moins que par Sa permission. Allah est, pour l'humanité,
Plein de Pitié, Miséricordieux. » (22.65) Cela peut sembler hautement
improbable pour un scientifique non croyant, mais pas totalement impossible
pour un croyant ordinaire comme moi. Tout ce que je sais, c'est qu'en février
2013, un millier de personnes ont été blessées après la chute d'une météorite
en Russie, laquelle a un programme spatial très développé. Oui, je vous
l’accorde, c'est rare et pas tellement dangereux, mais dois-je attendre que le
ciel me tombe sur la tête pour croire ? Beaucoup de gens ne se sont jamais
souciés des incendies de forêt ou des inondations jusqu'à ce qu'ils se retrouvent
un jour encerclés ou chassés par le danger. Allah dit aussi : « Et de tous les
fruits, Il y plaça deux époux (mâle et femelle). » (13.3) Je ne suis pas un
scientifique pour vérifier cela. Alors dois-je savoir ou croire ? La
connaissance scientifique n'est pas statique. Beaucoup de choses qui sont
aujourd'hui évidentes n'étaient pas connues il y a un siècle.
Allah dit aussi : « Que l'homme considère sa nourriture : Comment Nous versons
de l'eau dans les averses Puis fendons la terre en fentes Et y faisons pousser
le grain Et les raisins et le fourrage vert Et les oliviers et les palmiers Et
les clôtures de jardin au feuillage épais Et des fruits et des herbes : des
provisions pour toi et ton bétail. » (80.23-32) « Avez-vous vu ce que vous
cultivez ? Est-ce vous qui le cultivez, ou sommes-Nous le Cultivateur ? Si Nous
le voulions, Nous pourrions en vérité en faire de la paille, alors vous ne
cesseriez pas de vous exclamer : "Nous voilà endettés ! ou plutôt, exposés
aux privations". Avez-vous observé l'eau que vous buvez ? Est-ce vous qui
l'avez versée du nuage de pluie, ou sommes-Nous celui qui la verse ? Si Nous
voulions, Nous la rendrions salée. Pourquoi n'êtes-vous donc pas reconnaissants
? » (56.63-70) Que puis-je dire à ce sujet ? Bon, encore une fois, je ne peux
juger que par ce que je constate. J'ai remarqué que beaucoup d'agriculteurs se
contentent de semer les graines et de travailler la terre pendant quelques
jours ou quelques semaines puis ils s'endorment. Un jour, la première
végétation verte émerge du sol. Comment est-elle apparue ? Je ne sais pas.
Ensuite, les abeilles viennent faire leur précieux travail, gratuitement. Les
abeilles sont les meilleures volontaires de ce monde, n'est-ce pas ? Et on ne
s’en rend compte que quand leur nombre diminue dangereusement. Nous, les
humains, tenons beaucoup de choses pour acquises. Allah dit : « C'est Lui qui
vous a soumis la terre, alors marchez dans ses sentiers et mangez de sa
providence. » (67.15) Nous avons vu comment les gens se déplacent dans l'espace.
Ils ne peuvent pas marcher comme ils le font sur la terre.
Allah dit : « L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur.
» (18.54) Il est facile de « se disputer » avec Allah parce qu'Allah ne va pas
se disputer avec vous MAINTENANT. Mais Allah n'est pas mort. Il est « le Vivant
qui ne meurt pas ». (25.58) Pour Allah, les vrais morts sont ceux qui veulent «
se disputer » avec Lui. Il dit : « Est-ce celui qui était mort et que Nous
l'avons ressuscité et à qui Nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il
marche parmi les gens, est pareil à celui qui est dans les ténèbres sans
pouvoir en sortir ? » (6.122) Tout comme Allah redonne la vie à la terre après
sa mort, Il fait revivre les âmes des hommes qui ressentent soudainement la
lumière de la sagesse. Allah dit : « C'est Lui Qui fait descendre l'eau du
ciel, avec elle Nous produisons des bourgeons de toutes sortes ; Nous
produisons le feuillage vert duquel Nous produisons des grains, superposés les
uns sur les autres; des palmiers avec des grappes pendantes, et des jardins de
raisins, des olives et des grenades ; des fruits qui sont similaires mais
pourtant dissemblables. Regardez leurs fruits au moment de leur production et
de leur mûrissement. Voilà bien là des signes pour ceux qui ont la foi. »
(6.99) Ce sont donc « des signes » pour les croyants, « ceux qui ont la foi. »
Je crois d'abord, puis je cherche les signes. Allah dit: « Et sur la Terre il y
a des étendues voisines, des vignes et des terres labourées, et des palmiers
dattiers, semblables et dissemblables, qui sont arrosés d'une seule eau. Et
nous avons fait certains d'entre eux exceller les autres en fruits. Voilà bien
là des présages pour des gens qui raisonnent. » (13.4) Comment puis-je faire
partie des personnes sensées si je ne réfléchis pas à ce qui se passe autour de
moi ? Vous savez, des températures élevées peuvent brûler de très nombreuses
personnes, y compris les nantis et les surdoués, et leurs maisons en très peu
de temps. Allah dit : « Allah promet aux croyants, hommes et femmes, des
Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement-
et des habitations bénies dans les Jardins d'Eden. Et l'agrément d'Allah est
plus grand encore. C'est le triomphe suprême. » (9.72) Aussi au sujet du
Paradis, Allah dit : « Ils y seront accoudés sur des divans, ils n'y trouveront
ni (la chaleur du) soleil ni un froid glacial. » (76.13) Comment puis-je
ressentir, en tant que croyant, l'importance de cette dernière description si
je n'ai pas senti la différence entre la chaleur et le froid ? Allah dit : «
L'ombre n'est pas non plus égale à la pleine chaleur du soleil. » (35.21)
Marcher à l'ombre, est-il comme marcher au soleil brûlant ? Un bon croyant sait
que l'ombre est un grand don d'Allah. Un bon croyant remercierait Allah pour la
simple vue ou l'odeur d'un fruit, sans parler de le manger ! Dans le Coran,
nous lisons : « Nul ne peut te donner des nouvelles comme Celui qui est
parfaitement informé. » (35.14) « Celui qui sait que ce qui t'est révélé de la
part de ton Seigneur est la vérité, est-il semblable à l'aveugle ? Seuls les
gens doués d'intelligence y prêtent attention. » (13.19) « Parmi Ses
serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est Puissant et
Pardonneur. » (35.28) Ceux-là sont la minorité de la minorité : ceux « qui
croient et font de bonnes œuvres , ce sont les meilleurs de toute la création.
(...) Allah est satisfait d’eux, et ils sont satisfaits de Lui. Telle sera [la
récompense] de celui qui craint son Seigneur. » (98.7-8)
Que puis-je comprendre du verset qui dit : « Dis : Mon Seigneur ne se
soucierait de vous que pour votre prière. » (25.77) ? Eh bien, si j'y réfléchis
un peu, en tant que croyant, je remarquerai que les non-croyants produisent les
bonnes choses pour les croyants dans cette vie d’ici-bas. La plupart des
croyants ne reçoivent qu'une fraction de toute cette production, mais même
l'estomac d'une personne riche ne peut pas contenir plus de quelques
kilogrammes de nourriture ! Dans l'au-delà, seuls les croyants trouveront les
bonnes choses ; personne ne produira de telles choses pour les non-croyants en
l'Enfer. Allah Lui-même dit : « Peu de Mes serviteurs sont reconnaissants. »
(34.13) Allah sait que les gens qui se soucient vraiment de Lui sont peu
nombreux par rapport au nombre total. Et pourtant, Il fait souffrir ces
quelques-uns ! Il les prive des choses qu'ils aiment. Allah dit: « Il y a là en
effet des présages pour tout (cœur) inébranlable et reconnaissant. » (31.31) Et
ceux-là ne sont pas très nombreux.
Pourquoi Allah ne « craint-Il » pas de perdre cette minorité de la minorité ?
Eh bien, parce qu'Il sait qu'ils sont honnêtes et intelligents. Ils ont « des
cœurs pour sentir et des oreilles pour entendre. Car en effet ce ne sont pas
les yeux qui deviennent aveugles, mais ce sont les cœurs, qui sont dans les
poitrines, qui deviennent aveugles ». (22.46) Et ainsi ils ne peuvent que
L'aimer. Il sait que, quoi qu'il arrive, ils seront patients et, en plus,
RECONNAISSANTS ! Pour eux, ce qui leur arrive n'est, en fait, qu'un bon signe
qu'ils sont sur la bonne voie. Dans le Hadith, nous lisons : « Quiconque à qui
Allah veut du bien est amené à subir une affliction de Sa part. » Et dans le
Coran, ils sont décrits comme ceux « dont les cœurs craignent quand Allah est
mentionné, et qui endurent tout ce qui peut leur arriver, et ceux qui observent
les Prières et qui dépensent de ce que Nous leur avons accordé ». (22.35) Ces
gens tirent une réelle satisfaction de se souvenir d'Allah tout le temps. Cela fait
partie de leur « récompense » dans ce monde. Et dans l'au-delà, ils recevront «
Un accueil de la part d'Allah. Et ce qu'il y a auprès d'Allah est de loin
meilleur pour les pieux. » (3.198) « Ceux qui croient et font de bonnes oeuvres
auront pour résidence les Jardins du "Firdaws" (Paradis). » (18.107)
« La récompense de la bonté est-elle autre chose que la bonté? » (55.60)
On dirait qu’Allah a établi des normes générales (pour gouverner le monde) pour
le bien de cette population spécifique. Les gens se marient et s'amusent de
génération en génération et, ce faisant, quelques âmes naissent à chaque
génération et se distinguent par leur cœur pour rejoindre le club chanceux de «
tout (cœur) inébranlable et reconnaissant et placent leur confiance en Allah ».
(16.42)
Allah n'est pas téméraire. Il sait ce qu'il fait. Il dit : « Vous
imaginiez-vous que Nous vous avons créés en vain, et que vous ne seriez pas
ramenés vers Nous ? » (23.115) « L’être humain pense-t-il qu'on le laissera
sans obligation à observer ? N'était-il pas une goutte de sperme éjaculé ? Puis
il devient un caillot de sang ; puis (Allah) l'a créé et lui a donné forme,
puis en a fait les deux éléments de couple : le mâle et la femelle ? (Ce Dieu)
N'est-il pas capable de ressusciter les morts? » (75.36-40) Combien de
personnes y prêtent attention ? Allah dit : « Ne voyez-vous pas comment Allah
vous a rendu utile tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la
terre et vous a comblés de Ses faveurs apparentes et cachées ? » (31.20) « Et
Il vous a accordé de tout ce que vous Lui avez demandé. Et si vous comptiez les
bienfaits d'Allah, vous ne sauriez les dénombrer. L'homme est vraiment très
injuste, très ingrat. » (14.34) Allah a-t-Il fait tout cela juste pour que nous
nous amusions dans ce monde, juste pour que nous puissions jouer, chanter,
danser et dormir... ? Non, Allah dit: « Peut-être que ceux qui ont mécru
souhaiteront avoir été musulmans (soumis). Laisse-les manger et profiter de la
vie, et laisse les (faux) espoirs les séduire. Bientôt ils sauront ! » (15.2-3)
« Et Nous n'avons pas créé le ciel et la terre et tout ce qui est entre eux en
vain. C'est l'opinion de ceux qui ont mécru. » (38.27) Les bons croyants «
donnent ce qu'ils donnent avec crainte [à la pensée] qu'ils doivent retourner à
leur Seigneur. » (23.60) parce qu'ils tiennent Allah en haute estime. Ils
savent que « le tonnerre chante ses louanges et les anges font de même, par
révérence pour Lui. » (13.13) Ils savent que « Quand bien même tous les arbres de
la terre se changeraient en calames [plumes pour écrire], quand bien même
l'océan serait un océan d'encre où conflueraient sept autres océans, les
paroles d'Allah ne pourraient pas être épuisées. » (31.27) « Allah, Seigneur
des Escaliers Montants (par lequel) les anges et l'Esprit montent vers Lui en
un jour dont la durée est de cinquante mille ans. » (70.3-4) Ces gens savent
que « tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre glorifient [Allah],
ainsi que les oiseaux dans leur vol. » 24.41) « Les sept cieux et la terre et
tout ce qui s'y trouve le louent, et il n'y a rien qui ne chante ses louanges ;
mais vous ne comprenez pas leur louange. ll est Clément, Pardonneur. » (17.44)
Toujours dans le Coran, nous lisons : « Allah est Celui qui a créé les cieux et
la terre, et fait descendre l'eau du ciel, produisant ainsi des fruits pour
vous nourrir, et fait en sorte que les navires vous servent, afin qu'ils
puissent naviguer sur la mer à son commandement, et a mis à votre service les
fleuves ; Et fait que le soleil et la lune, constants dans leurs cours, vous
soient utiles, et a mis à votre service la nuit et le jour. Et Il vous accorde
tout ce que vous Lui demandez, et si vous comptez la grâce d'Allah, vous ne
pouvez pas la compter. L'homme est vraiment un malfaiteur, un ingrat. » (14.32-34)
« Ne voyez-vous pas comment Allah vous a rendu utile tout ce qui est dans les
cieux et tout ce qui est sur la terre et vous a comblés de Ses bienfaits
apparents et cachés ? » (31.20) Pourquoi tout cela ? Juste pour que nous
jouions, chantions, dansions et dormions ? Et à la fin, on se demande si ceci
ou cela est un châtiment divin ! Allah dit: « …Et rappelez-vous, quand vous
étiez peu nombreux, comment Il vous a multipliés. Et regardez quelle a été la
fin des corrupteurs ! » (7.86) « …Souvenez-vous (de tous) les bienfaits de
votre Seigneur, afin que vous puissiez avoir du succès. » (7.69) « ...
Construisez-vous sur chaque haut lieu un monument pour un vain plaisir ? Et
édifiez-vous des forteresses comme si vous deviez demeurer éternellement ? »
(26.128-129) « … Et si vous saisissez (quelqu'un) par la force, vous saisissez
comme des tyrans ? Accomplissez plutôt votre devoir envers Allah et
obéissez-moi. Craignez Celui qui vous a pourvus de [toutes les bonnes choses]
que vous connaissez. » (26.130-132)
« Leur jugement approche pour l'humanité, alors que dans leur insouciance ils
s'en détournent. » (21.1) Les catastrophes m'avertissent chaque jour. On n’a
qu’à penser à la sécheresse et au manque d'eau, entre autres. Comment ne
puis-je pas avoir peur ? Allah dit : « Si Allah réprimandait l'humanité par ce
qu'elle mérite, Il ne laisserait aucun être vivant à la surface de la terre ;
mais Il leur accorde un sursis jusqu'à un terme fixé, et quand leur terme arrivera
- alors Allah est Voyant de Ses serviteurs. » (35.45) « Nous leurs avons,
certes, apporté un Livre que Nous avons détaillé, en toute connaissance, à
titre de guide et de miséricorde pour les gens qui croient. » (7.52) « Et en
vérité, Nous avons fait en sorte que le Coran soit facile à retenir ; mais y en
a-t-il qui se souviennent ? » (54.17) « Ne méditeront-ils donc pas sur le
Coran, ou y a-t-il des verrous sur les cœurs ? » (47.24) « Ô vous qui croyez !
Souvenez-vous d'Allah avec beaucoup d'évocation. Et glorifiez-le matin et soir.
C'est Lui qui vous bénit, - ainsi que Ses anges - afin qu'Il vous fasse sortir
des ténèbres à la lumière ; et Il est Miséricordieux envers les croyants. » (33.41-43)
« Du ciel à la terre, Il administre les affaires, lesquelles montent ensuite
vers Lui en un jour équivalent à mille ans de ce que vous comptez. » (32.5) «
Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre L'implorent . Chaque jour, Il
est à l’œuvre. » (55.29) « Nous allons bientôt Nous occuper de vous, ô vous
deux [hommes et djinns]. » (55.31)
Vais-je vivre dans ce monde pour toujours ? Que ferais-je si je découvrais à ma
mort que je ne faisais que gâcher ma vie ? Allah dit : « Nous les avertissons,
mais cela ne fait qu'augmenter leurs grande transgression. » (17:60) « Tu n'es
qu'un avertisseur pour celui qui le craint. » (79.45) Je ne suis pas tombé de
la dernière pluie. Je sais ce qui se passe dans ce monde. Je sais que des gens
se suicident dans de beaux pays riches. Les gens deviennent déprimés malgré
toute leur aisance financière. Les gens perdent facilement la foi. Les gens se
sentent seuls dans des maisons où tout est disponible. Les gens se droguent
pour oublier leurs problèmes inoubliables.
Nous sommes tous les invités d'Allah sur cette terre. Qu'on le veuille ou non,
la terre appartient à Allah Seul, qui peut agir à sa guise. Il est « Celui qui
fait ce qu'Il veut » (85.16) Allah était là avant notre naissance et Il sera là
après notre départ. Supposons que quelqu'un mette à ma disposition sa maison et
me dise « faites comme chez vous ! », cela signifierait-il que cette maison
sera la mienne ? Je sais que je ne suis venu dans ce monde qu'après qu'Allah
Seul sait combien de générations qui avaient toutes à peu près les mêmes rêves
et désirs et je sais que moi aussi je m'en irai un jour. « Allah est l’ultime
héritier des cieux et de la terre. » (3.180) « N'est-ce pas une indication pour
eux (d'observer) combien de générations Nous avons anéanties avant eux, parmi
les demeures desquelles ils marchent ? » (32.26) Mais Allah dit aussi : « Ce
sont des gens qui sont morts. A eux ce qu'ils ont acquis, et à vous ce que vous
avez acquis. Et vous ne serez pas questionnés sur ce qu'ils faisaient. » (2.134)
« Puis nous fîmes de vous des successeurs sur terre après eux, pour voir
comment vous agiriez. » (10.14)
La question est, qu’attend-on de moi ? Eh bien, les générations précédentes
nous ont légué un héritage en partie rouge (comme le feu) en partie vert (comme
la prairie). Les pays membres de l'Union européenne, par exemple, comptent
interdire, à horizon 2035, la vente de véhicules neufs à moteur thermique.
C'est parce que tout le monde est conscient des dangers de la pollution de
l'air. Nul besoin d'être un intellectuel pour s'apercevoir que notre prospérité
(fruit de notre développement effréné) a eu des effets secondaires
indésirables. Nous savons tous que chacun d'entre nous est en partie
responsable de ce qui est arrivé à notre planète. La déforestation, la
surexploitation des pêcheries, la corruption, etc. sont le résultat de notre
propre cupidité. Nos dirigeants ont compris tardivement qu'aucun pays, aucun
continent ne peut résoudre seul de tels problèmes. D'où toute cette pléthore de
sommets mondiaux sur ceci et cela. Ce n'est que maintenant que nous sommes
convaincus que tous les hommes sont un (seul être). Allah a été le premier à
s'adresser aux hommes comme un seul (être). Il dit: « Et c'est Lui qui vous a
créés à partir d'un seul être, et (vous a donné) une habitation et un dépôt.
Nous avons exposé les preuves pour ceux qui comprennent. » (6.98) « Ô hommes !
Faites attention à votre devoir envers votre Seigneur qui vous a créés à partir
d'un seul être et à partir de celui-ci a créé sa compagne et à partir d'eux
s'est répandu une multitude d'hommes et de femmes. » (4.1) « Et Nous ne t'avons
envoyé que comme annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur pour toute
l'humanité. Mais la plupart des gens ne savent pas. » (34.28) « A Allah seul
appartiennent l'Est et l'Ouest, et où que vous vous tourniez, là est la Face
d'Allah. Allah est Omniscient, bien informé. » (2.115) Ce qui est étonnant,
cependant, c'est que l'homme a bel et bien reconnu son « péché » perpétré
contre cette terre ; il a reconnu sa faiblesse ; il a reconnu sa responsabilité
envers les générations futures… mais combien d'hommes ont reconnu le rôle
d'Allah dans nos vies ? Allah dit: « La corruption est apparue sur terre et sur
mer à cause (du mal) que les gens ont accompli de leurs propres mains, afin
qu'Il leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait, peut-être
reviendront-ils (vers Allah). » (30.41) Alors, combien d'hommes sont prêts à «
revenir » ? Combien d'hommes sont disposés à écouter Allah, qui dit : « Allah
est le Seigneur de la bonté envers l'humanité, mais la plupart des gens ne sont
pas reconnaissants. » (2.243) Même ceux qui, comme moi, prétendent écouter
Allah, eh bien, écoutez ce qu'Allah dit à leur sujet : « Ô vous qui croyez ! Ne
suivez pas les traces du diable. Quiconque suit les pas du diable, [sachez que]
celui-ci ordonne la souillure et le mal. Si ce n’était par la grâce d'Allah et
Sa miséricorde envers vous, nul d'entre vous n'aurait jamais été pur. Mais
Allah purifie qui qui Il veut. Et Allah est Auditeur et Omniscient. » (24.21) «
Tu ne savais ni ce qu'était le Livre, ni ce qu'était la Foi. Mais Nous en avons
fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos
serviteurs. » (42.52) « Et si Nous voulions retirer ce que Nous t'avons révélé,
alors tu ne trouverais aucun défenseur contre Nous. (Ce n'est rien) sauf la
miséricorde de ton Seigneur. Sa grâce sur toi a toujours été grande. » (17.86-87)
Allah a dit au Prophète (psl) : « Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour
les peuples. » (21.107) Allah veut faire miséricorde à nous tous. Les pompiers
dans le monde entier peuvent-ils venir à bout d’un énorme incendie de forêt
sans qu’Allah ne les aide avec de la pluie ? Allah dit: « Et c'est Lui qui fait
descendre la pluie salvatrice après qu'ils en ont désespéré, et répand Sa
miséricorde. C'est Lui le Maître, le Digne de louange. » (42.28) Nos dirigeants
peuvent être bons et compétents, mais ils ne peuvent pas remplacer Allah. Allah
dit: « Et la terre qu'Il a faite pour toutes les créatures. » (55.10) C'est-à-dire,
pour l'humanité. Certains de nos dirigeants érigent des murs et des clôtures de
toutes sortes à la frontière et imposent des visas. Pourquoi? Eh bien, chaque
dirigeant craint pour son cher pays. C'est tout à fait compréhensible. Si
j’étais à leur place, je ferais probablement la même chose. Mais Allah ne «
craint » pas pour Son Royaume. « A Lui appartient tout ce qui est dans les
cieux et tout ce qui est sur la terre. Allah, en vérité, Il est l'Absolu, le
Digne de la louange. » (22.64) « A Lui appartient quiconque est dans les cieux
et la terre. Tous Lui sont entièrement soumis. » (30.26) Le problème est que
certains de nos dirigeants nous donnent l'impression qu'ils peuvent nous donner
tout ce que nous voulons, qu’ils sont les maîtres de ce monde. Eh bien, c'est
fort discutable. En fait, la première chose à laquelle un leader pense avant
d'aller se coucher, ce sont ses mémoires. Allah n'a pas besoin de mémoires.
Allah dit: « Ou possèdent-ils les trésors de ton Seigneur? Ou en ont-ils été
chargés? » (52.37) « Ou bien détiennent-ils les trésors de la miséricorde de
ton Seigneur, le Puissant, le Dispensateur par excellence ? » (38.9) Il dit
même : « Ceux que vous priez à Sa place ne possèdent pas même l’équivalent de
l’enveloppe d’une graine. » (35.13) Et c'est vrai. Si les dirigeants qui ont
vécu avant nous possédaient ne serait-ce que « l’équivalent de l’enveloppe
d’une graine », aucun empire ne serait tombé, aucune crise économique n'aurait
déchiré les sociétés. « Béni soit Celui dans la main de qui est la
Souveraineté, et Il est Capable de tout. » (67.1) Que je croie en cela ou non,
Allah dit: « Invoquez ceux qu'en dehors d'Allah vous prétendez [être des
divinités]. Ils ne possèdent même pas le poids d'un atome, ni dans les cieux ni
sur la terre. Ils n'ont jamais été associés à leur création et Il n'a personne
parmi eux pour Le soutenir. » (34.22) « A Allah appartient la Souveraineté des
cieux et de la terre et de tout ce qui s'y trouve, et Il est Capable de tout. »
(5.120) « Dis : O Allah ! Propriétaire de la Souveraineté ! Tu accordes la
souveraineté à qui Tu veux, et Tu retires la souveraineté à qui Tu veux. Tu
élèves qui Tu veux et Tu abaisses qui Tu veux. Dans Ta main est le bien. Tu es
capable de tout. Tu fais pénétrer la nuit dans le jour, et Tu fais pénétrer le
jour dans la nuit. Et Tu fais sortir le vivant du mort, et Tu fais sortir le
mort du vivant. Et tu pourvois à qui tu veux, sans compter. » (3.26-27)
Quand je me rends compte de la grandeur d'Allah, à sa juste valeur, quand je
vois concrètement la grâce d'Allah, je ne peux que ressentir de la quiétude
dans mon cœur. Même lorsque je ressens la crainte d'Allah, ma crainte est
immédiatement suivie d'une quiétude dans mon cœur. Allah dit: « Allah a
(maintenant) révélé la plus belle des déclarations, un Livre cohérent, (dans
lequel des promesses de récompense sont) jumelées (avec des menaces de
punition). Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à
l'entendre) ; puis leurs peaux et leurs coeurs s'apaisent au rappel d’Allah
Telle est la guidance d'Allah, par laquelle Il guide qui Il veut. Et celui
qu'Allah égare, il n'y a pas de guide pour lui. » (39.23) « Ceux qui croient et
n'obscurcissent pas leur croyance par l'iniquité, ceux-là ont la sécurité; et
ce sont eux les bien-guidés. » (6.82) « En vérité, les bien-aimés d'Allah n'ont
rien à craindre, et ils ne seront point affligés. » (10.62) Même le jour de la
résurrection, comme l'a dit le Prophète (psl) : « Allah les protégera par Son
ombre le Jour où il n'y aura d'autre ombre que Son ombre…. »
Un non-croyant dirait : pourquoi devrais-je craindre Allah si, comme il le dit,
« A Allah appartient tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la
terre. Il pardonne à qui Il veut et punit qui Il veut. » (3.129) ? C'est une
bonne question. Mais pourquoi est-ce que je regarde « punit qui Il veut » et ne
regarderai-je pas « pardonne à qui Il veut » ? Le verset complet est : « A
Allah appartient tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la
terre. Il pardonne à qui Il veut et punit qui Il veut. Allah est Pardonneur et
Miséricordieux. » (3.129) Pourquoi est-ce que je n'essaie pas autant que je
peux de faire le bien et d'éviter le mal et espère ensuite être l'un de ceux à
qui Allah pardonnera, puisqu'Il est « Pardonneur, Miséricordieux » ? En même
temps, si je fais une erreur stupide, je ne me considère pas « à l'abri du
stratagème d'Allah » parce que « Nul ne se croit à l'abri du stratagème
d'Allah, excepté les perdants. ». (7.99) « Allah est Tout Puissant et Détenteur
du pouvoir de punir. » (14.47) Si Allah veut me faire peur c’est pour me
sauver. Il dit : « Avec cela, Allah épouvante Ses serviteurs. Ô Mes serviteurs,
craignez-Moi ! » (39.16) « Allah appelle à la demeure de la paix et guide qui
Il veut vers un droit chemin. » (10.25) Il dit aussi : « Et concourez au pardon
de votre Seigneur, et à un Paradis large comme les cieux et la terre, préparé
pour les pieux ; Ceux qui dépensent (de ce qu'Allah leur a donné) dans l'aise
et dans l'adversité, ceux qui contrôlent leur colère et pardonnent à autrui ;
Allah aime les bienfaisants. » (3.133-134) Ne serais-je pas stupide si je
manquais une telle opportunité en or ? S'il y a tant d'espace au Paradis,
pourquoi n'espèrerais-je pas être l'un des habitants chanceux de ce beau monde
?
Allah dit : « Prémunissez-vous de Moi, ô doués d'intelligence. » (2.197) Allah
parle aux hommes intelligents. Qui sont les « hommes intelligents » ? Dans le
Coran, nous lisons : « Donne donc de bonnes nouvelles (O Mohammad) à Mes
serviteurs qui prêtent l'oreille à la Parole, puis suivent ce qu'elle contient
de meilleur. Tels sont ceux qu'Allah guide. Tels sont les doués d'intelligence.
» (39.17-18) Les mosquées dans lesquelles nous prions sont construites par les
riches, pas par les pauvres. Ces gens ne peuvent-ils pas mieux utiliser leur
argent? N'ont-ils pas d'esprit pour penser ? Et ces mosquées qui ont été
construites il ya de cela plus de dix siècles, n’ont-elles pas été rêvées,
planifiées, bâties et embellies par des gens qui avaient de la matière grise
(en plus de la foi) ? « Mais seuls les hommes intelligents y prêtent attention
; ceux qui honorent leur engagement envers Allah et ne rompent pas le pacte ;
ceux qui unissent ce qu'Allah a ordonné d'unir, et craignent leur Seigneur et
redoutent un terrible jugement ; ceux qui persévèrent dans la recherche de
l'agrément de leur Seigneur et sont réguliers dans la prière et dépensent
secrètement et ouvertement de ce que Nous leur accordons, et repoussent le mal
par le bien. A ceux-là, la bonne demeure finale, les jardins d'Eden, où ils
entreront, ainsi que tous ceux de leurs ascendants, conjoints et descendants,
qui ont été de bons croyants. De chaque porte, les Anges entreront auprès
d'eux: (Disant : Que la paix soit sur vous, qui avez tant persévéré ! Quelle
joyeuse destinée. (…) Allah augmente les provisions pour qui Il veut et les
restreint (pour qui Il veut) ; et ils se réjouissent de la vie du monde, alors
que la vie du monde ne paraîtra que comme une jouissance éphémère comparée à
l'au-delà. » (13.19-26)
Pourquoi les anges diront-ils aux habitants du Paradis « vous avez persévéré »
? Eh bien, le Prophète (psl) a dit : « Le paradis est entouré de difficultés et
le Feu est entouré de désirs. » Une médaille d'or olympique n'est pas le
paradis, mais tout le monde peut-il être champion olympique sans faire de
sacrifices ? Pouvez-vous obtenir un diplôme universitaire sans faire de
sacrifices ? La bonne question est : le Paradis vaut-il de tels sacrifices ?
Nul doute que notre monde est beau ; sinon il n'y aurait pas de tourisme, avec
la myriade d'hôtels, de stations balnéaires et de campings somptueux... Mais il
y a aussi des drames. Allah dit: « L'exemple du Jardin qui est promis aux pieux
: Des ruisseaux coulent en dessous ; ses fruits perpétuels, ainsi que son
ombrage. » (13.35) Il n'y a « nulle fatigue, nulle lassitude » (35.35) au
Paradis. Il n'y a pas de problèmes au Paradis, pas de soucis, pas de pertes.
Donc, pour avoir la chance d'y aller, je dois endurer une sorte de souffrance
dans ce monde.
Certaines personnes se suicident parce qu'elles ne peuvent pas avoir un
sentiment durable de bonheur. D’autres ne supportent même pas la moindre
tristesse. Mais on peut souffrir, pour une raison ou pour une autre, et
pourtant avoir beaucoup de jours heureux dans ce monde. Ne faut-il pas
remercier Allah pour cela ? Imaginez la souffrance d’un parent d’un otage et
imaginez sa joie après les retrouvailles ! Imaginez le choc de quelqu’un qui
vient d’apprendre qu’il a une maladie potentiellement grave et imaginez son
soulagement quand il en est guéri. Allah dit: « Pour ceux qui font le bien dans
ce monde, il y a du bien, et la demeure de l'au-delà est encore meilleure.
Agréable en effet sera la demeure des pieux ! » (16.30)
Ai-je vraiment besoin d'être au paradis après ma mort ? Eh bien, Ibrahim (psl)
« était une nation obéissante à Allah, droit par nature, et il n'était pas
parmi les idolâtres. » (16.120) A lui seul il valait une nation, du fait de son
adoration d'Allah ! Et « Allah (Lui-même) a choisi Abraham pour ami
(privilégié). » (4.125) Et pourtant il a dit (à Allah) : « Fais de moi un des
héritiers du Jardin des délices. » (26.85) Allah dit : « Regarde comment Nous
avons favorisé certains par rapport à d'autres. Et en vérité l'au-delà sera
plus grand en degrés et plus grand en faveur. » (17.21) Comment ne puis-je pas
prier Allah de m'accorder moi aussi une place au Paradis ? Le Prophète (psl) a
dit : « Si vous demandez à Allah, demandez-Lui al-Firdaws (la partie la plus élevée
du Paradis) » Vous connaissez ce genre d'émissions de radio où vous êtes invité
à envoyer des réponses par SMS. On vous donne une question facile afin qu'un
grand nombre de personnes envoient un grand nombre de textos. Eh bien, pour
vous personnellement, pour augmenter vos chances de gagner, vous envoyez autant
de SMS que vous pouvez vous le permettre. Pourquoi est-ce que je ne fais pas la
même chose quand il s'agit du paradis sans, toutefois, en faire une obsession ?
Un musulman ordinaire qui observe son devoir envers Allah a droit au paradis,
mais pour éviter les « mauvaises surprises », je devrais quand même essayer de
faire un peu mieux qu'un simple musulman. Pourquoi n'essaierais-je pas d'être
un moumine (un croyant), c'est un grade supérieur ? Je devrais d'abord
essayer d'obtenir une place au paradis, puis essayer de philosopher sur tout
cela.
Maintenant, comment est-ce que je comprends l'histoire du Paradis ? Allah
aurait pu rester « seul » et ne pas prendre la peine de faire quoi que ce soit.
Il était Dieu, Absolu, libre et autosuffisant. Mais Il était trop beau pour ne
pas être connu. Il était trop généreux pour ne pas partager Sa beauté. Mais
avec qui ? Il était Dieu et rien ne pouvait être comme Lui. Rien ne pouvait Lui
correspondre. Il n'avait pas non plus besoin de quoi que ce soit ni de qui que
ce soit. Ce n'est que par Sa grâce qu'Il a créé le monde pour partager non
seulement Sa beauté mais aussi Sa bonté. Il a rendu le paradis beau dans tous
les sens du terme. Il ne l'a pas fait pour Lui-même. (Il n'en avait pas
besoin.) Il l'a fait pour nous. Qu'Allah ait créé la terre avant ou après le
paradis et l'enfer, ce n'est pas vraiment là la question. Mais il est
intéressant de noter qu'Allah a fait ressembler une partie de la terre au
paradis (vergers, parcs naturels, réserves, etc.) et une partie à l'enfer
(volcans, etc.), comme pour rappeler à l’homme sa future demeure dans
l’Au-delà.
Allah décrit le Coran comme un rappel. Maintenant que nous sommes ici, nous
devrions nous poser des questions. Allah dit : « J'ai créé les djinns et les
humains uniquement pour qu'ils M'adorent. Je ne leur demande aucun moyen de
subsistance, et je ne demande pas non plus qu'ils Me nourrissent. » (51.56-58)
Je ne peux pas surinterpréter ces versets. Ils sont clairs. Allah veut que
l'Homme L'adore. Cela signifie-t-il pour autant qu'Allah a besoin que l'homme
L'adorer ? Allah Lui-même répond à cette question. Il dit : « Et Moïse dit : Si
vous êtes ingrats, vous ainsi que tous ceux qui sont sur terre, [sachez] qu’Allah
Se suffit à Lui-même et qu'Il est digne de louange. » (14.8) Pensez-vous
qu'Allah a attendu des millions d'années pour que quelqu'un comme moi écrive
quelque chose comme ça ? Si je crois en Allah, c'est une faveur d'Allah, pas de
moi. Allah dit : « Et même si Nous leur faisions descendre les anges, et que
les morts leur parlaient, et que Nous rassemblions toutes choses contre eux,
ils ne croiraient pas à moins qu'Allah ne le veuille. Cependant, la plupart
d'entre eux sont ignorants. » (6.111) Si Allah avait besoin d'être adoré, Il
aurait épargné au moins ceux qui L'adoraient de la meilleure façon dans le
passé, mais nous savons tous que même les prophètes et les saints meurent.
Allah serait-il alors intéressé par le nombre d'adorateurs ou par la qualité
des adorateurs ou par la quantité d'adoration ? Encore une fois, « Allah est
vraiment absolu, digne de louange. » (14.8) Supposons qu'Allah s'intéresse au
nombre d'adorateurs ou à la quantité d'adoration, combien ma (propre) adoration
pèserait-elle dans tout cela ? Est-ce que je mériterais le bonheur éternel au
paradis pour ce peu d'adoration que je fais dans ma courte vie ? Cela n'a aucun
sens. Le Prophète (psl) a dit : « Faites les bonnes actions correctement,
sincèrement et modérément et sachez que vos actions ne vous feront pas entrer
au Paradis, et que l'action la plus aimée d'Allah est la plus régulière et la
plus constante même si elle était petite. » Et pourtant, Allah ne veut pas que
nous allions en enfer. Il dit : « Allons-Nous vous dispenser du Rappel [le
Coran] pour la raison que vous êtes des gens outranciers ? » (43.5) « Hélas
pour [les humains] ! Jamais il ne leur vient de messager sans qu'ils ne s'en
moquent. » (36.30) La question est, pourquoi l'homme veut-il aller en Enfer ?
Certes, « Il n'appartient à aucune âme de croire sauf par la permission
d'Allah. » (10.100) Mais vous et moi savons comment est l'homme. Beaucoup
d'hommes aiment le défi. Beaucoup d'hommes sont aventureux. Même de nombreux
hommes intelligents font des erreurs stupides. Pensez au SIDA, aux drogues, aux
mauvaises habitudes alimentaires, etc. Il est donc facile de générer question
après question. Certaines personnes posent des questions pour comprendre,
d'autres juste pour le plaisir de disputer. Ceux qui se posent des questions
pour comprendre peuvent comprendre qu'Allah a créé le Paradis pour montrer à
quel point Il est grand, à quel point Il est miséricordieux, à quel point Il
est magnanime, à quel point Il est reconnaissant, à quel point Il est beau.
Allah a créé le paradis pour partager avec les croyants sa beauté et sa bonté.
Il vaut donc la peine d'être adoré. Non pas parce qu'Il a un feu « dans son
arrière-cour », non pas parce qu'il « est dur en punition » (13.6) (Il est
aussi « plein de longanimité envers les gens, malgré leurs transgressions. »
(13.6)) , mais parce qu'Il est « Miséricordieux, plein d'amour. » (11.90) Ces
gens comprendront qu'Allah mériterait d'être adoré même s'il n'y avait ni
Paradis ni Enfer. Mais il doit y avoir le paradis et l'enfer. Il doit y avoir
un moyen de distinguer les reconnaissants des ingrats. C'est pourquoi nous
sommes différents : de couleur, de forme, de santé, de richesse, etc. Tout cela
n'est pour nous que des épreuves. Allah n'acceptera pas d'être adoré sans
contrepartie. Il dit de Lui-même : « Que soit exalté Allah, le vrai Souverain !
Il n'y a pas d'autre dieu que Lui, le Seigneur du Trône sublime ! » (23.116)
Allah est là pour me guider, si je suis prêt à écouter, et me récompenser pour
la moindre pensée à Lui. Il dit : « Quiconque fait le poids d'un atome de bien
le verra. » (99.7) Allah peut me récompenser dans cette vie du monde. Mais il y
a quelque chose de plus précieux que le paradis même. Vous devinez quoi ? C'est
« l'agrément d'Allah ». (2.265) C'est pourquoi « Et il y a parmi les gens celui
qui se sacrifie pour la recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est
Compatissant envers Ses serviteurs. » (2.207) Et parce qu'Allah n'est pas
n'importe qui, Son « agrément » est difficile à obtenir. Difficile mais pas
impossible. Cela demande des sacrifices.
Je fais des choses pour l'amour d'Allah, par respect pour Allah, pas par
gentillesse. Allah n'a pas besoin de ma gentillesse. Allah veut que, en tant
que croyant, je L'aime et que je sache pourquoi je devrais L'aimer. J'aime Allah
parce qu'Il est beau, généreux, miséricordieux, indulgent, aimant. Je L'aime
pour Ses qualités intrinsèques. Je L'aime parce que c'est l’évidence même. Ça
va de soi, comme l’on dit. J'aimerais un humain pour beaucoup, beaucoup moins
de vertus et de qualités que ça. De même, tout comme j'aimerais voir une
merveilleuse station touristique créée sur terre par un humain comme moi,
j'aimerais voir le Paradis qui a été conçu et préparé par Allah Lui-même pour
les fidèles qu’Il aime. Je crois en Allah et je ne sais pas à quoi Il
ressemble. Ma petite cervelle d’humain (mortel) ne peut pas L’imaginer. Je
crois au Paradis et je ne sais pas à quoi il ressemble vraiment. Je crois que
c'est beau, mais je ne peux pas l'imaginer. Maintenant, je crois en l'invisible
comme le seul moyen - décidé par Allah - de payer un ticket pour le paradis. En
d'autres termes, je ne pense pas au Paradis seulement d'un point de vue
religieux, mais aussi d'un point de vue intellectuel. Pour que cette idée soit
plus claire, imaginez un homme du nom de Juan, un enseignant de 22 ans à Lima,
au Pérou. Cet homme croise un couple musulman dans sa ville. Ce monsieur et
cette femme musulmans ne sont pas des Arabes. Ils sont péruviens. L'enseignant,
habitué au mode de vie occidental, se pose des questions. Il fait des
recherches sur le Web. Il lit des livres, puis voyage dans le monde arabe. A
son arrivée, il est choqué de voir que beaucoup de gens dans ces pays
arabo-musulmans ne lui donnent pas vraiment l'impression que c'est ça l'Islam.
Donc, que fait-il ? Est-ce qu'il rentre chez lui et dit pourquoi l'islam
devrait être bon pour moi alors que ces musulmans ne pratiquent pas le vrai
islam dans leur propre pays ? Ou dirait-il, plutôt, je me fiche des gens ; je
suis venu ici pour en savoir plus sur la religion ? Supposons qu'il ignore les
gens et se concentre sur la Foi en tant que telle, que pourrait-il lui arriver
? Eh bien, beaucoup de gens sont passés par un processus plus ou moins
similaire et certains d'entre eux ont fini par devenir des religieux et des
imams qui prêchent aux Arabes et aux non-Arabes le vrai Islam ! Imaginez le
bonheur de tels imams !
Allah dit : « Ceci est un rappel. Que celui qui veut prenne donc le chemin vers
son Seigneur ! Et vous ne pouvez le faire à moins qu'Allah ne le veuille. Allah
est Omniscient et Sage. » (76.29-30) «Allah a fait descendre le plus beau des
récits, un Livre dont [certains versets] se ressemblent et se répètent. Les
peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l'entendre) ; puis
leurs peaux et leurs coeurs s'apaisent au rappel d’Allah. Telle est la guidance
d'Allah, par laquelle Il guide qui Il veut. » (39.23) Dois-je prendre cela
comme une excuse et dire que si Allah veut que je sois un bon croyant, Il
ferait de moi un bon croyant ? Eh bien, c'est comme rester à la maison et
attendre qu'Allah m'apporte ce que je veux manger, etc. C'est comme donner
naissance à douze enfants qu'on ne peut pas nourrir.
Comme je l'ai dit, le Coran parle à « ceux qui ont de l’intelligence » qui «
qui prêtent l'oreille à la Parole, puis suivent ce qu'elle contient de
meilleur. Tels sont ceux qu'Allah guide. » (39.17-18) Cela signifie que
j'utilise mon propre esprit, ma propre expérience personnelle pour connaître la
vérité, et quand je connais la vérité, je dois en tenir compte. Même les bons
croyants - qui sont déjà croyants, (c'est-à-dire « ceux qui ont de
l’intelligence » - disent : « Seigneur ! Ne laisse pas dévier nos coeurs après
que Tu nous aies guidés ; et accorde-nous Ta miséricorde. C'est Toi, certes, le
Grand Donateur ! » (3.8) Ils disent toujours : « Guide-nous dans le droit
chemin. » (1.6) Si j'utilise mon esprit correctement, je ne peux que renforcer
ma foi. Allah dit : « Ceux qui ont reçu la connaissance voient que ce qui t'a
été révélé de la part de ton Seigneur est la vérité et conduit au sentier du
Tout Puissant, du Digne de Louange. » (34.6) « Et que ceux à qui la
connaissance a été donnée sachent que c'est la vérité venant de ton Seigneur,
afin qu'ils y croient et que leurs cœurs se soumettent humblement à Lui. Allah,
en vérité, guide ceux qui croient vers un droit chemin. » (22.54)
Pourquoi certaines personnes malades et femmes enceintes jeûnent-elles pendant
le Ramadan ? Parfois, le mois du Ramadan tombe en pleine saison estivale et
pourtant beaucoup d'hommes insistent pour qu'ils jeûnent bien qu'ils soient
malades et beaucoup de femmes insistent pour qu'elles jeûnent bien qu'elles
soient enceintes ! Allah dit : « Quiconque d'entre vous est présent en ce mois,
qu'il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre
égal d'autres jours. Allah désire pour vous la facilité, Il ne désire pas la
difficulté. pour vous. » (2.185) « Allah ne souhaite pas rendre la religion
difficile pour vous ; Il souhaite vous purifier et parfaire Sa bénédiction sur
vous, afin que vous puissiez être reconnaissants. » (5.6) « Mais ceux qui
croient et font de bonnes œuvres - Nous n'imposons aucune charge à aucune âme
au-delà de sa capacité. » (7.42) « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre
religion, et accompli ma faveur envers vous, et J'ai agrée l'Islam comme
religion pour vous. Si quelqu’un est contraint par la faim (à manger de la
nourriture interdite), sans être délibérément pécheur, alors (pour lui) Allah
est Pardonneur et Miséricordieux. » (5.3)
Ce n'est pas l'Islam qui pousse les hommes malades ou les femmes enceintes à
jeûner le Ramadan ou ces personnes affamées à ne pas manger d'une viande
normalement interdite. C'est le cœur de ces gens qui les pousse à le faire. C'est
leur amour pour Allah qui les pousse à se comporter ainsi. Le Prophète (psl) a
dit : « Au Jour de la Résurrection, le plus riche des gens de ce monde parmi
les mécréants sera amené, et on dira : Trempez-le dans l'Enfer, et il y sera
plongé une seule fois, alors on lui dira : Ô fils d'Adam, as-tu déjà trouvé du
réconfort, as-tu reçu une bénédiction matérielle ? Il dira : Par Allah, non, ô
mon Seigneur. Je n'ai jamais été heureux. Et celui qui avait la vie la plus
misérable (au monde) sera amené et on dira : Trempez-le dans le Paradis, et il
y sera plongé une fois , alors on lui dira : 0, fils d'Adam, as-tu rencontré
des difficultés ? Un mal ou une affliction t'a-t-il déjà frappé ? Et il dira:
Par Allah, non, 0 mon Seigneur, jamais je n'ai fait face à aucune épreuve ni vécu
aucune détresse. »
Comparez maintenant ces deux groupes :
Groupe A :
« Il n'y a pas de péché sur ceux qui croient et font de bonnes oeuvres pour ce
qu'ils auraient pu manger (dans le passé) tant qu'ils se prémunissent et
croient et font de bonnes oeuvres, puis se prémunissent et croient, puis se
prémunissent et font le bien. » (5.93)
Groupe B :
« Ceux qui ont cru, puis sont devenus mécréants, puis ont cru de nouveau,
ensuite sont redevenus mécréants, et n'ont fait que croître en mécréance... »
(4.137)
Pensez à deux personnes avec qui vous vous êtes lié d'amitié. L'un est de plus
en plus bon envers vous, l'autre est de plus en plus méchant. Si vous aviez un
petit paradis et un petit enfer, que feriez-vous de ces deux amis ?
20
Réalisme
Au
Hajj, les gens venus du monde entier se retrouvent au même endroit, font à peu
près les mêmes choses et rentrent chacun chez soi. De retour à la maison,
chacun suit ses propres coutumes. A quoi servent ces coutumes ? Elles vous
disent, en somme, comment bien se comporter en société. C'est ce que fait le
Coran. Si je suis croyant, le Coran me dit comment bien me comporter quand je
suis seul et quand je suis en société. Je ne suis jamais seul, en fait. Je suis
physiquement seul, mais mon âme est censée être connectée au Créateur. Il y a
aussi deux anges et un camarade (un djinn) avec moi. Ayant cela à l'esprit, le
Coran m'aide à gérer toutes mes relations : avec moi-même d'abord, avec mes
proches, avec ma communauté, avec mon état, avec le pays dans lequel je vis,
avec la Oummah (la nation islamique), avec l'humanité, avec Allah et
avec Satan. Dans ma relation avec moi-même, par exemple, j’apprends comment
préserver ma vie, mon argent, mon esprit, ma foi et mon honneur. J’apprends
également comment gérer mon rapport à la beauté et à la grandeur, comment
transformer ma fragilité (mes instincts, etc.) en une force morale qui préserve
mon honneur et mon estime de moi, et comment m'élever d'un animal (un corps) à
un être humain décent (une bonne âme dans un bon corps).
La société marocaine n'est pas la société américaine, ni la société russe, ni
la société chinoise. Mais en tant qu'êtres humains, nous avons beaucoup de
choses en commun. Nous pouvons vivre le chômage, par exemple, de différentes manières.
Mais les émotions de base d'un chômeur restent plus ou moins les mêmes. Lorsque
vous ne parvenez pas à trouver un emploi, très souvent, les gens vous traitent
mal. Vous pourriez être surpris de voir des amis ou des membres de votre
famille vous tourner le dos. Cela a à voir avec la santé mentale. Nous avons
tous besoin d'une bonne santé mentale, et la foi aide beaucoup à cela.
Les rêves sont une source inépuisable d'inspiration. Mais les rêves ne se
valent pas. Il y a des rêves qui peuvent être réalisés et d’autres qui ne se
réaliseront jamais. En tant que croyant, je dois être réaliste. Je devrais
prendre en compte toutes « les données », comme je l'ai dit auparavant. L’âge
de 50 ans n'est pas comme 20 ans. Une personne mariée n'est pas comme une
personne célibataire. Un enfant unique vivant dans une villa de banlieue n'est
pas comme un jeune garçon vivant avec son frère ou sa sœur dans une petite
chambre d'un petit appartement dans un quartier défavorisé. Être un enfant de
parents religieux bien éduqués n'est pas comme être un enfant de parents
analphabètes qui ne s'intéressent qu'à l'argent. Vivre dans un pays où la
sécurité sociale et les soins de santé sont monnaie courante n'est pas comme
vivre dans un pays où la sécurité sociale et les soins de santé sont un luxe.
Si personnellement je peux me débrouiller avec aussi peu que 60 dollars par
mois, une autre personne aurait besoin d'au moins 500 dollars par mois. Si
personnellement je peux trouver quelqu'un pour me nourrir quand je perds mon
emploi, une autre personne ne trouvera peut-être personne pour lui donner une
miche de pain. Mes propres difficultés peuvent être très, très dures - pour moi
-, mais elles peuvent n'être rien du tout comparées aux difficultés d'une autre
personne. C'est pourquoi l'islam appelle à l'humilité. Le Coran dit : « Et ne
marche pas sur terre avec arrogance. Tu ne peux pas percer la terre, et tu ne
peux pas non plus être aussi grand que les montagnes. » (17.37) Si j'ai des
yeux, je devrais penser à celui qui n'en a pas. Si j'ai des jambes, je devrais
penser à celui qui n'en a pas. Si je vis dans un logement suroccupé, infesté de
punaises, au milieu de drogués et de délinquants, dans une grande capitale ou
dans un petit village, je devrais penser à celui qui dort à même le sol dans la
rue. Si je suis marié, je devrais penser à quelqu'un qui n'a pas les moyens de
se marier. C'est ainsi que je ressentirai comment Allah m'a comblé « de Ses
bienfaits apparents et cachés. » (31.20) Allah me dit : « Et sois bon comme
Allah a été bon envers toi, et ne cherche pas la corruption sur la terre !
Allah n'aime pas les corrupteurs. » (28.77) En d'autres termes, je devrais
penser à donner avant de penser à recevoir. Il n'en faut pas beaucoup pour être
un bienfaiteur : je peux donner aussi peu qu'un sourire ou un mot gentil. C'est
l'islam tel que je le perçois. Mieux vaut penser à donner, ne serait-ce que de
simples pensées pieuses, que de s’enfermer dans le piège de la victimisation.
Et c’est la remède à beaucoup de nos problèmes psychologiques.
Il y a un siècle de cela, les jeunes dans de nombreuses régions du monde
vivaient avec leurs parents jusqu'à leur mariage. La plupart des gens, même les
analphabètes, avaient leur propre maison. Il y avait beaucoup de travail pour
tout le monde. Les jeunes pouvaient aller à l'école et ainsi vivre une vie
meilleure que celle de leurs parents. Les destructions massives causées par la
guerre ont donné à lieu à une reconstruction massive et l'exode massif vers les
villes des pays colonisés a augmenté le nombre et la taille des villes partout
dans le monde. De nouveaux emplois et métiers ont été créés, de nouvelles
formations, de nouveaux modes de vie. Tout le monde voulait être « moderne ».
Chaque pays a connu son propre essor économique. Et puis chaque pays a eu sa
crise économique. Le chômage, un concept relativement nouveau, est devenu un
problème. Les crises économiques sont devenues cycliques. Les employeurs sont
devenus de plus en plus exigeants. L'éducation devenait de plus en plus chère.
Les masses (malchanceuses) augmentaient (en nombre) plus rapidement que les
quelques chanceux. Les jeunes ont dû contracter des emprunts à long terme pour
financer leur logement ou leurs études. Les nouvelles générations ont été
invitées à travailler plus dur dans l'espoir d'obtenir la moitié de ce que
leurs parents ou grands-parents analphabètes avaient réussi à avoir. Résultat
de tout cela : la France, pays riche, est désormais considérée comme la
quatrième nation la plus pessimiste au monde. La vérité est que le pessimisme
est partout. Les analystes nous disent que la crise est systémique, le problème
vient du Système. Il y a des pays riches qui ne pourront jamais rembourser
leurs dettes. De moins en moins de pays pourront contrôler leurs déficits
budgétaires voire leur monnaie. Le chômage est désormais une maladie chronique
dans de nombreux pays. Il peut descendre à 3% et puis - hop - il remonte à 10%.
La robotisation et l'Ubérisation sont un grand défi. Beaucoup d'investisseurs
d'aujourd'hui préféreraient placer leur argent dans des banques ou des bourses
plutôt que de parier sur des industries consommatrices de main-d'œuvre ou des
projets agricoles. Et pourtant, c'est le citoyen individuel qui serait blâmé
s'il ne trouvait pas d'emploi. Peu de blâme serait porté à la porte des
entreprises en faillite ou même du gouvernement. En théorie, l'État est au
service du citoyen, mais de plus en plus c'est le citoyen qui sert davantage
l'État. Aujourd'hui, dans de nombreux pays, de nombreuses personnes paient des
impôts et, en plus, elles paient pour l'éducation de leurs enfants, les soins
de santé, etc. Mais que peut faire l'État - dans de nombreux cas ? De moins en
moins d'États auraient les moyens de fournir une éducation et des soins de
santé gratuits ou à faible coût sans creuser davantage le déficit budgétaire et
donc recourir à l'endettement. C'est un cercle vicieux. Chaque nouveau
gouvernement, quelque soit sa couleur politique, essaie de se donner bonne
conscience, mais il n'est pas toujours facile de se remettre d'une crise
générale. Ce qui est peut-être marrant (ou peut-être que nous n'y pouvons
rien), c'est que beaucoup d'entre nous continuent de placer beaucoup d'espoir
dans nos gouvernements, dans l'État en général.
Nous avons cru à une certaine image de l'homme moderne. Le cinéma, les médias,
l'école, la famille, la société en général… tous ont contribué à l'image
éblouissante de l'homme ou de la femme qui réussit. D'une certaine manière,
cette image n'est pas entièrement nouvelle. Même dans les temps anciens, les
gens avaient une certaine image matérialiste de l'homme qui réussit. Le Coran
relate l'histoire de « Coré [Karoun] » qui « était du peuple de Moïse » (28.76)
: « (…) ll sortit à son peuple dans tout son apparat. Ceux qui désiraient la
vie du monde dirent : Si seulement nous avions comme ce qui a été donné à Coré.
Il a été doté, certes, d'une immense fortune. (...) » (28.79) Ce qui est
nouveau, c'est que cette image a été popularisée (on dirait même galvaudée) au
point que presque tout le monde croit qu'il peut être cette personne qui
réussit. À l'école, on nous a appris « Si vous travaillez dur, vous réussirez
». Dans mon pays, par exemple, de nombreuses familles à faible revenu (classe
moyenne inférieure, si vous voulez) dépensent jusqu'à la moitié de leur revenu
sur l'éducation de leurs enfants, en mettant un accent particulier sur les
matières scientifiques, parce que tout le monde croit que son enfant peut être
médecin ou ingénieur. Ce qui est curieux, c'est que la littérature, la
philosophie, l'histoire, la géographie… sont toutes devenues taboues pour de
très nombreux parents, mais pas toujours pour leurs enfants. De plus en plus de
jeunes marocains s'intéressent autant aux sciences qu'aux matières non
scientifiques. Ils parlent maintenant mieux les langues que moi et parlent de
beaucoup de sujets mieux que moi.
Ces choses insignifiantes que je viens de dire sur la façon dont les gens
vivaient il y a un siècle et comment nous sommes aujourd'hui sont devenues
terriblement importantes pour beaucoup de gens maintenant. Beaucoup de gens ont
découvert que les calculs de la vie ne sont pas comme les calculs
mathématiques. Ils ont découvert que l'État n'est pas le gouvernement et que
les capacités financières de l'État sous un gouvernement peuvent prendre fin
sous le suivant. La pression sur le gouvernement ne fonctionne donc pas
toujours.
Maintenant, que dit l'Islam à propos de tout cela ? Eh bien, lorsque l'État
musulman, sous le calife Umar, par exemple, avait les moyens, la plupart des
hommes, sinon tous les hommes musulmans, recevaient un certain revenu de
l'État. Et pourtant, Omar Ibn Al-Khattab a dit un jour : « Aucun d'entre vous
ne devrait s'abstenir de gagner sa vie et dire : « Ô Allah, accorde-moi la
subsistance » alors qu'il sait que le ciel ne fera pas pleuvoir d'or et
d'argent. » L'État est censé m'aider quand il peut se le permettre. Et quand
l'État ne peut pas se le permettre, que dois-je faire ? Quand la pression sur
le gouvernement ne marche pas, que dois-je faire ? Je cède au pessimisme ? Je
perds espoir? Je cesse de rêver ? Eh bien, c'est la pire chose qu'un bon
musulman puisse faire.
Mais il y a aussi d'autres questions importantes. Qu’est-ce que je veux ?
Est-ce que je veux juste mener une vie décente ou vivre une vie meilleure que
les autres ? Quel salaire accepterais-je ? Quel style de vie est-ce que je veux
?
Qu'en est-il des gens qui n'ont rien, pas d'argent, pas de compétences ? Ils
sont malheureusement laissés sur le côté. Cela donne l'impression de vivre dans
un monde fortement influencé par les nantis. Mais la vérité est toute autre,
cependant. Le monde a toujours appartenu et appartiendra toujours à Celui qui
l'a créé, à Allah. D'aucuns s'accordent à dire qu'ici, au Maroc, l'activité
économique dépend fortement de la pluviométrie. Mais lorsqu'il pleut peu ou pas
du tout au bon moment, des prières rogatoires sont accomplies dans toutes les
mosquées du royaume. Quand la sécheresse déforme les paysages et brûle les
derniers herbages et amenuise les derniers fourrages et assèche les plus grands
barrages, on commence à croiser les doigts, à lever les yeux timidement au
ciel. Cela veut dire que votre sort, le mien et le sort de tout un chacun ne
dépendent point des propriétaires, des actionnaires (ou du gouvernement, soit
dit en passant) et qu'Allah Seul est le Seigneur du monde. Normalement, nous
sommes censés penser à Allah dans tous les cas. Allah dit : « Toute âme doit
goûter à la mort, et Nous vous éprouvons par le mal et par le bien, pour vous
tester. » (21.35) Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que vous et moi
devons penser à Allah et ne pas L'oublier : quand nous avons faim, quand nous
avons quelque chose à manger et à boire, quand nous sommes nus et quand nous
avons quelque chose à mettre sur le dos. En tant que croyant, je dois me
souvenir d'Allah quand je suis fatigué et quand je vais au lit, etc., etc. Je
dois penser à Allah en guise de gratitude, quelle que soit ma forme. Pourquoi ?
Eh bien, c'est parce qu'Allah a dit : « Souvenez-vous donc de Moi, Je me souviendrai
de vous. Remerciez- Moi et ne soyez pas ingrats envers Moi. » (2.152) « Ceux
qui se souviennent d'Allah, debout, assis et couchés, et considèrent la
création des cieux et de la terre, (et disent) : Notre Seigneur ! Tu n'as pas
créé cela en vain. Gloire à Toi ! » (3.191) Si je crois vraiment qu'Allah est
le Seigneur du monde, je dois penser à Lui avant de penser à quiconque d'autre.
Je dois penser à Lui quand je prends mes décisions concernant mon travail, mon
lieu de travail, le salaire que je dois accepter, etc.,
Pour certains, le problème qui est à la base de tous nos problèmes (la racine
du mal, si vous voulez) n'est pas tant l'économie, mais plutôt le manque de
justice sociale, c'est la répartition inéquitable des richesses, ce sont les
paradis fiscaux, c'est la corruption. Justement, si tout le monde ne pense qu'à
l'argent, pourquoi Allah devrait-Il penser à nous ? Pourquoi devrait-Il veiller
à ce que nous ayons les bons dirigeants ? Allah nous avertit dans le Coran : «
Ô vous qui croyez ! Observez votre devoir envers Allah. Et que chaque âme voit
bien ce qu'elle a avancé avant pour demain. Et observez votre devoir envers
Allah. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah, pour cela Il leur a
fait oublier leurs âmes. Tels sont les méchants. » (59.18-19) « Les hypocrites,
hommes et femmes, procèdent les uns des autres. Ils prônent le mal et
interdisent le bien, et ils retiennent leurs mains (de dépenser pour la cause
d'Allah). Ils ont oublié Allah, ainsi il les a oubliés. Les hypocrites, ce sont
eux les transgresseurs. » (9.67)
Tout le monde veut être moderne, quoi que cela signifie, et ce genre de pensée
(théologique) ne rime peut-être pas avec modernité, n'est pas au goût du jour.
Le compagnon Abou Bakr Assidiq a dit : « Nous ne mangeons que si nous avons
faim, et quand nous mangeons, nous ne mangeons pas à notre faim. » Qui applique
cela dans sa vie, en fait ? Moi? Pas du tout ! Moi aussi je suis loin d'être
vacciné. J'ai grandi comme tout le monde : dans les mêmes écoles, dans les mêmes
quartiers, dans le même courant de pensée. Mais je sais que certaines personnes
ont bien vécu de très, très peu. Ces gens étaient privés de tout sauf de leur
foi, et pourtant ils jouissaient de leur vie. Ces gens ont aimé Allah parce
qu'ils ont vu dans ce monde (plein de contradictions, plein d'inégalités, plein
de souffrance, plein de tout ce que vous voulez) - (malgré tout) ils ont vu une
beauté sublime à l'intérieur et à l'extérieur d'eux-mêmes. Ils aimaient voir de
l'or sans vouloir en amasser, tout comme ils ont aimé voir la lune ou le
coucher du soleil sans vouloir posséder la lune ou le soleil. Ils ont aimé
Allah pour l'émerveillement qu'Il a créée en eux. Pourtant, pour beaucoup
d'entre eux, ils n'ont renoncé qu'à ce qui ne leur était pas si essentiel. Eux
aussi mangeaient et buvaient, eux aussi se mariaient et avaient des enfants,
eux aussi avaient leurs habitations. Seulement ils n'étaient pas obsédés par le
désir de tout avoir. Certains avaient les portes de la vie du monde grandes
ouvertes après leur renoncement. Ils avaient le choix de renoncer à tout
confort dans la mesure du possible ou de profiter pleinement des plaisirs de la
vie. L'Islam ne vous interdit pas de vivre dans un palais ou dans une luxueuse
villa. Mais ce palais ou tout autre bien doit rester dans la main et non dans
le cœur. C'est Allah et Allah Seul qui doit être dans le cœur. C'est la
différence entre un croyant et un non-croyant. Si vous vivez dans une hutte,
vous verrez la beauté et la bonté d'Allah dans cette hutte. (Pensez simplement
aux sans-abri.) Si vous vivez dans une villa luxueuse, vous verrez la grâce
d'Allah dans tous ses coins et recoins, dans toutes les roses du petit jardin.
Vous exprimerez votre amour pour Allah que vous soyez dans la hutte ou dans le
palais. C'est le même Coran que vous y lirez. C'est la même prière que vous
accomplissez là-dedans. Cet amour implique une responsabilité de notre part.
Nous nous devons de faire ce pour quoi Allah nous a créés. Je vous parle ici
comme je me parle à moi-même. Si Allah voulait que je joue un rôle particulier
dans un endroit particulier à un moment particulier, je devrais m'efforcer de
jouer ce rôle de la meilleure façon possible. Il peut y avoir d'autres
personnes qui ont été choisies par Allah pour jouer des rôles similaires. Je
suis en compétition. Je ne devrais pas penser au prix avant la fin du concours.
Allah dit: « Pour cela, que (tous) ceux qui luttent pour le bonheur concourent.
» (83.26) Si j'étais médecin, compterais-je le nombre de patients guéris grâce
à mes soins ou compterais-je plutôt mon argent ? Si j'étais enseignant, est-ce
que je compterais combien de mes anciens élèves sont ont réussi leurs vies, ou
est-ce que je compterais mes biens ? Si j'étais avocat, est-ce que je
compterais combien de personnes ont été sauvées grâce à mes efforts, ou est-ce
que je compterais mes honoraires ? Si j'étais un écrivain à succès, est-ce que
je compterais combien de personnes ont trouvé mon oeuvre utile ou est-ce que je
compterais mes royalties ? Allah ne choisit pas uniquement les croyants pour
jouer de tels rôles. Il dit: « Et avec Lui sont les clefs de l'Invisible. Nul
autre que Lui ne les connaît. Et Il sait ce qui est dans la terre et dans la
mer. Pas une feuille ne tombe sans qu'Il ne le sache, pas un grain dans les
ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec, qui ne soit noté dans un dossier
clair. » (6.59) « Allah ! Avec Lui est la connaissance de l'Heure. Il fait
descendre la pluie et connaît ce qui est dans les utérus. Aucune âme ne sait ce
qu'elle gagnera demain, et aucune âme ne sait dans quelle terre elle mourra.
Allah est Connaisseur, Connaisseur. » (31.34) Ce sont les DONNÉES d'Allah,
comme je l'ai dit. C'est ainsi qu'Allah gère Sa Création avec Son savoir et Sa
puissance, au Maroc, en Europe, en Amérique, en Afrique, partout. « Il est
Connaisseur, Puissant. » (42.50) Allah sait combien d'enseignants, de
médecins, d'ingénieurs, d'épiciers, de coiffeurs, d'infirmiers, de policiers,
de pilotes, d'informaticiens, de balayeurs… sont nécessaires pour servir Ses
serviteurs. « Et ton Seigneur est le Très-Généreux, Celui qui enseigne par la
plume, Enseigne à l'homme ce qu'il ne savait pas. » (96.3-5) « Allah vous a
sortis des ventres de vos mères ne sachant rien, et Il vous a donné l’ouïe, la
vue, et les cerveaux, afin que vous que vous rendiez grâces. » (16.78) Cela
fait partie du Dessein d'Allah quand Il a voulu que l'univers entier soit au
service de l'homme. Allah dit : « Ne sais-tu pas qu'Allah connaît tout ce qui
est dans les cieux et sur la terre ? Tout ceci est dans un Livre, et cela est
bien facile pour Allah. » (22.70) « Est-ce eux qui répartissent la miséricorde
de ton Seigneur ? C'est Nous qui avons réparti entre eux leur subsistance dans
la vie présente et qui les avons élevés en grades les uns sur les autres, afin
que les uns prennent les autres à leur service. La miséricorde de ton Seigneur
vaut mieux, cependant, que ce qu'ils amassent. » (43.32) « Nous vous avons
établis sur terre, et nous vous y avons pourvus des moyens de subsistance. (Mais)
vous êtes très peu reconnaissants ! » (7.10) « Et nous vous y avons donné des
moyens de subsistance, ainsi qu'à ceux pour lesquels vous ne pourvoyez pas. »
(15.20) Différents emplois et métiers, différentes occupations - dans le passé,
dans le présent et dans l'avenir. « Votre effort est dispersé (vers des fins
diverses). » (92.4) Allah connaît le rythme auquel chaque communauté, chaque
nation, chaque État se développe ; Allah est au courant de chaque nouvelle
découverte, de chaque nouvelle invention, de chaque développement de
l'Histoire. Tout cela parce qu'Allah veut se faire connaître de toute
l'humanité. Il dit à qui veut l'entendre : « Des messagers pour délivrer la
bonne nouvelle, ainsi que des avertissements, afin que l'humanité n'ait aucun argument
contre Allah après les messagers. Allah a toujours été Puissant, Sage. » (4.165)
Déjà Allah est connu et adoré dans toutes les parties du globe. Il sera adoré
de plus en plus sur terre, sur les continents, sur les îles, sur mer, en route
dans le ciel, partout, nuit et jour. Cet outil merveilleux qu'est l'Internet,
est un don d'Allah à l'humanité, c'est un outil pour que l'humanité connaisse
davantage Allah ; c'est un outil pour les croyants pour exprimer leur gratitude
à Allah. « Souvenez-vous d'Allah, car Il vous a enseigné ce que vous ne
saviez pas. » (2.239) Allah a partagé une partie de Son savoir avec nous ;
ceux d'entre nous qui ont des connaissances doivent les partager avec leurs
semblables. Et pourtant, pour Allah, ce qui compte c'est pas le nombre de
milliardaires ou de nouveaux millionnaires qui gagneront de l'argent grâce à ce
processus, mais plutôt ceux et celles qui s'approchent davantage de Lui.
Comme je l'ai dit plus tôt, ce que vous apprenez à 50 ans n'est pas ce que vous
apprenez à 20 ans. La sagesse vient avec le temps. La sagesse signifie
connaître ses atouts et ses limites. La sagesse signifie qu'il ne faut pas
blâmer les autres pour ses malheurs. S'il y a une crise économique ou des
troubles sociaux, même s'ils étaient voulus par Allah, chacun devrait d'abord
examiner son propre comportement. Allah dit: « C'est parce qu'Allah ne change
jamais la grâce qu'Il a accordée à aucun peuple jusqu'à ce qu'ils changent
d'abord ce qui est dans leur cœur, et (c'est) parce qu'Allah est l'Audient,
l'Omniscient. » (8.53) La responsabilité de tous nos problèmes nous incombe en
fin de compte. On oublie, par exemple, que les accidents de la route sont la
première cause de mortalité dans de nombreux pays. Allah dit : « Tout mal qui
vous arrive est une conséquence de vos propres actes. Et Il pardonne beaucoup.
» (42.30) « Tout bien qui t'arrive (ô homme) vient d'Allah, et tout mal qui
t'arrive vient de toi-même. » (4.79) « Et tout ce dont vous jouissez, cela
vient d'Allah. Alors, quand le malheur vous atteint, vers Lui vous implorez de
l'aide. Et ensuite, quand Il vous a débarrassé du malheur, certains d’entre
vous attribuent des associés à leur Seigneur. » (16.53-54) « La corruption est
apparue sur terre et sur mer à cause (du mal) que les mains des hommes ont
fait, afin qu'Il leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait ; peut-être
reviendront-ils (vers Allah). » (30.41) Par exemple, si la monnaie dégringole,
cela, disent les économistes, a à voir avec la balance commerciale ; quand nos
importations dépassent en volume ou en valeur nos exportations il y a déficit
du commerce extérieur. Les réserves en devises chutent. Les prix s'envolent. Et
quand on n'a pas d'autre choix que d'importer, on n'a pas d'autre choix que de
subir l'inflation de plein fouet. Importer des énergies (fossiles ou autres),
OK, importer des machines, OK, mais pourquoi toutes ces autres importations ?
Sont-elles toutes utiles, sont-elles toutes indispensables ? N'est-ce pas notre
mode de vie qui influence notre balance commerciale et donc notre argent et
notre pouvoir d'achat ? Il est facile de dire qu'il faut mettre un terme à
certaines pratiques qui ne font qu'entretenir un sentiment de développement
superflu. Mais qui commencera à réparer les dégâts ? Si on nous dit que chaque
année des milliers de personnes rejoignent les rangs des chômeurs, ou que la
plupart des emplois sont précaires, qui en est responsable ? Qui sont ces gens
qui optent pour la robotisation, l'ubérisation, l'offshoring... ? Ne font-ils
pas partie de notre société ? Les multinationales, qui les gèrent localement ?
Beaucoup de gens souffrent tellement que tout le monde a tendance à penser que
c’est toujours la faute des autres. Je dis juste qu'il faut peut-être commencer
par balayer devant sa propre porte. La sagesse m'enseigne qu'il ne faut pas
compliquer les choses. Même quand je veux passer de l'Islam à l'Iman, et
de l'Iman à l'Ihsan, je dois procéder doucement et graduellement.
L'homme le plus sage, le meilleur croyant, à part les prophètes, est
susceptible de commettre des erreurs. L'homme est faillible. Il suffit de se
sentir désolé et de s'excuser chaque fois qu'il faillit. On peut très bien
profiter de la vie dans les limites prescrites par le Coran. Allah dit : « Ô
vous qui croyez ! N'interdisez pas les bonnes choses qu'Allah vous a rendues
licites et ne transgressez pas, Allah n'aime pas les transgresseurs. » (5.87)
Pourquoi passerais-je mon temps à pleurer et à soupirer sauf quand il s'agit de
repentir ? Les oulémas, qui ont compris la Foi, disent : (1) Conjurer le mal
prime sur apporter des bienfaits. Ils disent aussi : (2) Les nécessités
permettent les interdictions (ou la nécessité supprime les restrictions). (3)
Ce sans quoi un devoir obligatoire ne peut être accompli est obligatoire. Ce
sont (certaines des) règles générales. Si je suis de bonne foi, je
n'enfreindrai pas ces règles. Je ferai de mon mieux pour au moins respecter
l'esprit du Coran. En tout cas, seul Allah sait ce qu'il y a dans mon cœur et
Allah seul me jugera. La sagesse dit aussi que je ne devrais pas trop élever le
niveau de mes exigences de foi car je ne peux jamais savoir ce que l'avenir me
réserve. Il vaudrait mieux que j'avance doucement que de souffrir en moi-même
de ce que je ne suis pas tout à fait capable de supporter
21
Amour
Pour
l'amour certaines personnes ont perdu la vie. D'autres ont fait faillite.
Certains sont devenus philosophes. D'autres sont devenus fous. Certains ont
écrit des livres. D'autres ont composé des vers. Certains ont haït le monde
entier sauf le bien-aimé.
Depuis les tranchées, entourés par l'odeur du sang et la peur d'un ennemi
invisible, de jeunes soldats écrivaient des lettres pour dire combien le
sourire de leurs femmes (épouses et fiancées) leur manquait, combien ils
avaient envie de rentrer chez eux et de les voir de nouveau.
Depuis l'avion qui les emmène au loin, certains décrochent leur téléphone
portable pour dire à cette chère personne restée à la maison : « N'oublie pas,
Nathalie. Je t'aime. À bientôt. »
Certains s'arrêtent quelque part pour choisir une carte postale et des mots à
écrire au dos de la carte postale. D'autres achètent des fleurs ou des pulls ou
tout ce qui, selon eux, rendrait leur bien-aimée heureuse. D'autres ne prennent
pas la peine d'acheter quoi que ce soit. Pas parce qu'ils sont méchants. Mais
tout simplement parce qu'ils ne trouvent rien qui traduirait ce qu'ils
ressentent plus qu'un sourire du fond du cœur ou une larme longtemps retenue.
Par amour, certains deviennent si heureux qu'ils commencent à faire ce qu'ils
n'ont jamais fait auparavant. Les gens avares deviennent généreux. Les gens
fiers deviennent humbles.
Apparemment, ni la couleur de la peau, ni la beauté physique, ni même la bonté
du cœur ou du caractère ne semblent être une condition préalable pour aimer ou
être aimé. Le Beau peut aimer la Bête. Pour beaucoup de gens, l'amour est un
souhait, mais le plus souvent cela arrive par accident, et quand cela arrive,
il est trop tard pour que quiconque puisse juger si les « qualités » de l'être
aimé correspondent aux critères secrets de l'amant. Même la beauté ne peut pas
tout expliquer. Tout le monde est potentiellement aimable. Toutes les nations
ont des histoires d'amour et des chansons d'amour.
Quels que soient les critères, ce qui est peut-être fou en l'amour, c'est qu'il
peut très souvent vous faire aimer quelqu'un avec tous ses défauts physiques ou
autres. On peut même aimer plus d'une fois dans sa vie.
Si vous y réfléchissez, c'est vraiment mystique. Qu'est-ce qui me pousse vers
vous ? Qu'y a-t-il en moi qui m'attire personnellement ? Si vous êtes belle,
gentille, peu importe…, vous n'êtes pas la seule. Alors pourquoi vous
personnellement ? Est-ce simplement parce que je vous ai croisée dans mon
école, mon travail, mon quartier, ma famille, lors de mes voyages… ? Pourquoi
les autres ne devraient-ils pas t'aimer comme moi ? Pourquoi ne m'aimeriez-vous
pas aussi ? Pourquoi refuseriez-vous de m'épouser alors que vous m'aimez ? Pourquoi
ai-je aimé d'autres personnes avant vous et les ai-je complètement oubliées ?
Toute réponse à de telles questions ne peut être qu'approximative. L'amour
n'est pas toujours pur. Ce n'est pas toujours absolu. Ce n'est pas toujours
naïf. Mais il est là, c'est quelque chose de réel. Est-ce quelque chose de
normal ? Ou cache-t-il quelque chose ? Ne pourrait-il pas être un signe pour
quelque chose? Ne pourrait-il pas s'agir d'un message, d'un message indirect ?
Hé, cherche les qualités en toi : n'attends pas à ce que ta chérie t'aime. Tu
es tout à fait aimable. Si tu es noir, des blancs ont aimé des noirs. Si tu es
handicapé, des personnes valides ont aimé des personnes handicapées… Si tu n'as
pas bonne mine, des personnes belles ont aimé des personnes « moches ». Fais
comme un chasseur de trésors qui continue de chercher un endroit précis jusqu'à
ce qu'il trouve le trésor… Tout bel oiseau est-il conscient de sa beauté ? Mais
qui me dit ça ? D'où pourrait provenir ce message indirect ? Est-ce uniquement de
l'auto-coaching ? Ou est-ce la réalité ?
Cela peut sembler étrange, mais il y a plus d'un maître soufi qui nous dit que
personne n'a jamais aimé autre que Dieu. Leila, Bouthaina, Azza et toutes les
autres femmes légendaires immortalisées par les poètes arabes dans leur poésie
d'amour amoureuse ne seraient en fait qu'une image (une incarnation) de la
beauté divine. Ne pouvant voir Dieu, le poète exprime tout son amour, sa
passion, sa gratitude,... en s'adressant à une femme, en qui il voit toute la
beauté, la grandeur et la sagesse du monde.
Est-ce donc une question de foi ? Pourquoi devrais-je être différent, alors ?
Pourquoi mon Dieu m'a-t-Il rendu différent ? Eh bien, selon le Coran, par
exemple, il n'y a pas de différence entre une femme noire et une femme blanche,
entre un bel homme et un homme laid, entre un ingénieur et un vendeur de rue,
entre une personne handicapée et une personne valide. Ils ont tous une âme. Ils
sont tous jugés selon leurs actes : bonnes et mauvaises actions. Être noir,
laid ou handicapé - c'est juste « la première création ». Dans le Coran, nous
lisons : « Nous avons prédéterminé la mort parmi vous. Nous ne serons point
empêchés de vous remplacer par vos semblables, et vous faire renaître dans [un
état] que vous ne savez pas. Et en vérité vous connaissez la première création.
Pourquoi donc ne réfléchissez-vous pas ? » (56.60-62)
Les fleurs ne sont pas toutes pareilles. Les roses ne sont pas toutes
pareilles. Les oiseaux de la jungle ne sont pas tous pareils. Mais ils sont
tous beaux.
Et si personne ne se soucie de moi, si personne ne m'offre un bouquet de fleurs
ou ne me dit des mots tendres, si personne ne pense à moi au-delà de mon
entourage, mes parents et mes frères et sœurs... ? Est-ce à dire que je ne
mérite pas ce « petit plus d'intérêt » qui flatterait mon ego ? Est-ce à dire
que je n'ai rien de spécial et que ceux qui sont aimés sont bien meilleurs que
moi ?
Il y avait un homme bédouin (habitant du désert) appelé Zaahir, et chaque fois
qu'il rendait visite au Messager d'Allah (paix soit sur lui), il lui apportait
un cadeau des produits du désert. Lorsqu'il s'apprêtait à quitter Médine, le
Prophète (psl) lui donnait des provisions (en cadeau) des produits de la ville.
Le Prophète (psl) disait : "Zaahir est notre Bédouin, et nous sommes ses
citadins (ou sa cité)" Le Prophète (psl) l'aimait beaucoup. Zaahir n'était
pas très beau. Le Prophète (pssl) l'a approché une fois alors qu'il vendait sa
marchandise. Il l'a étreint par derrière et Zaahir ne pouvait pas le voir.
Zaahir a dit : "Qui est-ce? Lâchez-moi !" Il se tourna et découvrit
que c’était le Prophète (psl) ; alors il redressa son dos et le pressa contre
la poitrine du Prophète (psl). Le Prophète (psl) a alors dit: "Qui
achètera l'esclave ?" Zaahir lui a répindu : "Ô Messager d'Allah,
vous ne trouverez aucune demande pour moi (c'est-à-dire que personne ne
m'achètera) !" Le Prophète (psl) lui a alors répondu :: "Mais tu n'es
pas ainsi aux yeux d'Allah;' ou il a dit: 'Mais aux yeux d'Allah tu as de la
valeur." »
Allah dit dans le Coran : « N'épousez pas les idolâtres jusqu'à ce qu'elles
croient ; car une servante croyante vaut mieux qu'une idolâtre bien qu'elle
vous plaise ; et ne donnez pas vos filles en mariage à des idolâtres jusqu'à ce
qu'ils croient, car un esclave croyant vaut mieux qu'un idolâtre bien qu'il
vous plaise. » (2.221) Allah ne parle pas ici de n'importe quelle femme ou
homme ; Il parle de la personne avec qui vous partageriez votre vie !
Est-il contraire à l'islam d'aspirer à être aimé ou de vivre avec quelqu'un de
son choix ? Ibn Abbas a dit : « Moughith était un esclave. Il a dit: "Le
Messager d'Allah (psl) a intercédé pour moi auprès d'elle (sa femme
Barirah)". Le Messager d'Allah (psl) a dit : « Ô Barirah, crains Allah. Il
est ton mari et le père de ton enfant". Elle a dit : "Apôtre d'Allah,
me commandez-vous pour cela ?" Il a dit: "Non, je ne fais
qu'intercéder." Alors les larmes tombaient sur ses joues de son mari). Le
Messager d'Allah (psl) a dit alors à Ibn Abbas: "N'es-tu pas surpris de l'amour
de Moughith pour Barirah et de sa haine pour lui ?" »
Dans le Coran, nous lisons : « Et parmi Ses signes Il a créé pour vous des
épouses de vous-mêmes afin que vous trouviez du repos en elles, et Il a ordonné
entre vous l'amour et la miséricorde. Ici en effet sont des présages pour les
gens qui réfléchissent. » (30.21) Cela signifie qu'il devrait y avoir un
minimum « d'amour », ou, disons, « d'acceptabilité », entre les époux, et cet «
amour et miséricorde » est un don d'Allah En d'autres termes, l'amour est
quelque chose de formidable.
Mais l'amour n'est pas un jeu. L'amour fait peur. Dans le pire des cas, celui
qui aime peut être déçu, choqué, humilié ou même poussé au suicide. Au mieux,
un accident de la vie (une mort naturelle, par exemple) peut mettre fin à une
longue relation amoureuse pleine de bonheur et de joie. Un vrai dilemme,
n'est-ce pas ? Peut-être que ce n'est un dilemme qu'en théorie. Il y a beaucoup
de gens, de toutes les nations et de toutes les religions, qui s'aiment, qui
vivent heureux en famille, qui ont des enfants et pour qui tout va bien.
Cela a toujours été le cas depuis les Babyloniens et même avant. Où sont tous
ces gens, où sont leurs palais, leurs jardins, leurs bijoux... ? Il n'en reste
que des mots dans des poèmes ou des dessins sur des murs en ruine ou dans des
grottes. Cela dirait à certaines personnes qu'il faudrait plutôt voir ce qui
est essentiel dans la vie. Ce serait un pas de géant vers la quiétude qui nous
rendra moins dépendants de beaucoup de choses que nous n'avons pas, de beaucoup
de personnes que nous considérons comme indispensables, irremplaçables.
Il
semble que nous ayons besoin de plus d'amour et d'affection en temps de crise
(ou à mesure que nous avançons en âge). Parfois on essaie de provoquer, de susciter
cet amour en soignant au maximum son apparence physique dans une tentative
désespérée d'attirer l'attention.
En temps de crise, beaucoup de gens ont soif d'affection et de tendresse. Nous
pouvons tous détecter sur les visages des signes de traumatismes personnels et
de drames cachés par des sourires peu sincères. Beaucoup de gens ont besoin de
se sentir aimés, et quoi de plus naturel ? Quoi de plus qu'un amour sincère,
une attention bien intentionnée, pourrions-nous utiliser comme bouée de sauvetage,
une canne pour nous aider à avancer tranquillement sur la route cahoteuse qui
nous attend ? Mais la réalité est qu'il y a bien des personnes mariées qui se
détestent tout en dormant ensemble. Même ceux qui s'aiment à la folie n'ont pas
toujours la vie facile. Oh combien d'amants se font la guerre au quotidien !
Nous avons tous besoin de compassion, ou d'une sorte d'amour, d'une manière ou
d'une autre, un jour ou l'autre. Nous devons nous complimenter ou nous
consoler. Nous aimons tous entendre de belles paroles sur nous, sur nos
possessions, nos villes, nos pays. Cependant, il y a beaucoup de gens qui
peuvent vivre leur amour par eux-mêmes et endurer la séparation, comme les gens
peuvent endurer le diabète ou l'hypertension artérielle. Ils se disent, quand
ils veulent, juste ce qu'ils aiment entendre. Ils se donnent de l'importance
quand personne ne s'intéresse à eux.
L'amour enseigne la sagesse, car très souvent les expériences amoureuses sont
pleines de frustration et d'opportunités manquées. Avec l'âge, le sentiment
amoureux mûrit et nous fait aimer la vie telle qu'elle est sans renoncer à nos
rêves les plus fous, tout comme il nous fait aimer une personne avec tous ses
défauts. Ce genre d'amour, quand il est possible, permettrait d'avoir une
certaine tranquillité d'esprit, une assurance émotionnelle et la capacité de
sourire du fond du cœur et de voir et d'apprécier ce qui reste de la beauté du
monde.
Dans un jardin, nous contemplons la belle fleur, nous détournons les yeux de
celle qui est morte. Nous battons des yeux sur le palais et ignorons la hutte à
côté. Mais aucun homme n'ignorerait une jeune femme passante pour voir des
fleurs à la place. Une jeune femme est plus précieuse qu'une belle fleur.
D'une certaine manière, comme je l'ai dit plus haut, nous avons tous besoin
d'une sorte d'amour de nos jours ; on a besoin de se sentir vraiment en famille
quand on s'assoit à table, par exemple : tout le monde semble séparé par la
télé, les smart-phones ou autres gadgets. Il y a des gens qui sont malades et
qui ont besoin de cet amour. Que font-ils si personne ne leur donne l'amour
dont ils ont besoin ?
Cependant, en matière d'amour, intellectuellement et spirituellement parlant,
il vaut mieux être un sujet qu'un objet. Quand on aime, on donne, on est généreux.
Lorsque nous aspirons à être aimés, par tous les moyens, ou lorsque nous nous
sentons aimés, nous risquons de tomber dans l'orgueil et la cupidité. Lorsque
nous aimons, nous sommes plus sensibles aux fleurs et aux chants des oiseaux, à
la beauté des vergers, aux gens et à tout ce qui fait partie du monde dans
lequel nous vivons. L'amour attendrit le cœur et renforce la spiritualité. Avec
l'amour, on peut réaliser sa pleine humanité. L'amour nous aide à extraire la
force de nos faiblesses et la résilience de nos revers. Si nous sommes de ceux
qui recherchent l'intérêt commun plutôt que les facteurs de séparation, si nous
sommes prêts à donner gracieusement, si nous ne voulons pas satisfaire à tout
prix toutes nos attentes, si nous voulons marcher main dans la main, en paix et
quiétude avec celui qu'on aime, si on ne veut rien imposer à celui qui nous
aime, si on est prêt à régler les différends avec des sourires et de belles
paroles, si on ne veut pas se couper de l'autre en s'arrogeant le droit d'imposer
notre façon de voir le monde, oh que l'amour sera beau et doux ! Certes,
demander à quelqu'un qui est en détresse de penser aux autres est évidemment
irréaliste, surtout si c'est l'être aimé qui a causé cette détresse. Mais
l'amour fait des miracles.
Oui, ce genre d'amour n'est pas toujours possible entre deux personnes. C'est
normal. Quand on ne trouve pas quelqu'un qui mérite un tel amour, on se
retrouve avec deux options : garder son amour pour soi ou le partager avec
n'importe qui d'autre, avec l'humanité.
Supposons que vous trouviez votre partenaire idéal et que vous viviez ensemble
la vie la plus heureuse de tous les temps. Et puis vous perdez tout du jour au
lendemain. Vous faites quoi, alors ? Pourriez-vous encore vous soucier de quoi
que ce soit ou de qui que ce soit dans le monde, après avoir perdu votre
conjoint, vos enfants et tout ? Pensez à Abdul-Rahman Ibn Khaldoun (1332-1406),
l'un des érudits et penseurs arabes les plus distingués, sinon le plus éminent,
de tous les temps. Dans ses mémoires, il a dit quelque chose comme ceci : «
Beaucoup de gens ici (en Egypte) étaient jaloux de moi quand je suis devenu
juge Maliki. Il est arrivé un moment où je ne pouvais plus endurer, alors j'ai
demandé à être relevé de mes fonctions. Ensuite, j'ai consacré mon temps à
l'écriture et à l'enseignement. Mais ma famille, qui était encore de retour à
Tunis, m'a vite manqué. Le problème, c'est que je ne pouvais pas y aller à
cause du sultan de Tunis. J'ai donc demandé au sultan d'Égypte d’intercéder en
ma faveur auprès du sultan de Tunis. Ce dernier a permis à ma famille de
quitter Tunis. Ils ont pris un bateau, mais alors qu'ils s'approchaient de la
côte égyptienne, le bateau a coulé, et ainsi tous les membres de ma famille ont
périt… » Cela est arrivé à Ibn Khaldoun quand il était vieux. Et pourtant, il
est resté en forme mentalement et nous a raconté son histoire. Tous les
penseurs éminents de mon pays et du monde arabe ont été influencés d'une
manière ou d'une autre par les écrits d'Ibn Khaldoun. Ils s’intéressent tous à
ses pensées; personne ou presque ne pense à son histoire personnelle.
Pour beaucoup de gens, une telle fin malheureuse marquerait la fin de la vie :
plus d'espoir, plus de rêves, plus d'objectifs. Pour des gens comme Ibn
Khaldoun, la vie ne s'arrête que lorsque l'âme quitte le corps. Mais faut-il
être comme Ibn Khaldoun pour aborder la vie de cette manière ? Qu'est-ce qu'Ibn
Khaldoun avait qui lui permettait d'avancer ? Deux choses : la Foi et une
certaine connaissance du monde. Nous pouvons tous avoir ce genre de choses, si
nous le voulons. Je parle ici de gens comme vous et moi, qui lisent et pensent.
Comment la foi et la connaissance peuvent-elles nous aider lorsque notre vie
est bloquée comme une route dans une zone de guerre, lorsque toutes les
barrières sont dressées devant nous ? Eh bien, elles peuvent nous aider à «
dépersonnaliser » le tout. Si je perds mon amour, le meilleur amour du monde,
n'est qu'un plaisir parmi tant d'autres. Je peux avoir du plaisir par un autre
moyen. Si je perds un être cher, je me demande : et si je me perdais moi-même ?
Si je me trouvais soudain en danger de mort, penserais-je à cet être cher que
j'ai perdu ou penserais-je seulement et uniquement à mon âme ? Est-ce que je
regrette, et je pleure, cet être cher parce que je crois qu'il aurait dû vivre
plus longtemps ou parce que je le veux pour moi, qu'il soit à mes côtés pour
toujours ? Est-ce un sentiment altruiste ou égoïste ? Eh bien, lorsque nous
dépersonnalisons la vie, nous brisons toutes les barrières égoïstes qui nous
empêchent d'avancer.
Pensez-vous qu'Ibn Khaldoun n'a pas pleuré quand il a appris la nouvelle ? Même
le Prophète Mohammad (psl) a versé des larmes lorsqu'il a perdu son fils
Ibrahim. Jacob aussi a pleuré quand il a perdu son fils Joseph. Mais Ibn
Khaldoun n'avait pas une famille, sa famille. Il avait une famille beaucoup,
beaucoup plus grande et plus large : la famille des lecteurs ; vous et moi
sommes membres de cette famille. Le prophète Mohammad (psl) et Jacob (psl)
n'ont pas vécu uniquement pour leur famille, uniquement pour eux-mêmes : ils
vivaient pour une famille beaucoup, beaucoup plus grande, pour l'humanité. Vous
et moi faisons partie de cette grande famille. C’est ainsi que vous voyez des
gens sans enfant aider les enfants d'autres personnes ; vous voyez des auteurs
non-voyants écrire pour les voyants ; vous voyez des artistes pauvres divertir
des gens riches ; vous voyez des maçons démunis construire des maisons pour les
riches ; on voit des chômeurs se porter volontaires pour donner de la joie à
des gens qui ont un emploi.
Mais l'altruisme est-il bien loin de l'égoïsme ? Pas vraiment. Je peux aider
les autres et en même temps avoir du plaisir à le faire. Ce plaisir est mon
salaire. Même lorsque je fais quelque chose pour l'amour de Dieu, je peux à
juste titre et légitimement espérer avoir quelque chose de bon en retour. Dans
le Coran, nous lisons : « Allah ne laisse pas perdre la récompense des
bienfaiteurs.. » (9.120)
Le monde est fait de beauté et de grandeur. L'homme aspire à la beauté et à la
grandeur. Quand nous ne sommes pas beaux nous-mêmes, nous nous efforçons
d'avoir quelqu'un ou quelque chose de beau. Quand nous ne pouvons pas être
grands, nous nous identifions à quelqu'un ou à quelque chose de grand.
Les hommes veulent de belles femmes et les femmes veulent de beaux hommes. Tous
deux veulent de beaux enfants, beaucoup d'argent pour le logement, l'éducation,
la nourriture et les loisirs. Ils veulent de grosses voitures et des propriétés
à la campagne... pour impressionner amis et ennemis. Ils veulent le confort de
la vie du monde comme signe de réussite, de grandeur. D'où nos épreuves dans ce
monde, en arabe ibtila. Certains sont testés en étant accordés de telles
choses, d'autres en en étant privés. Allah dit dans le Coran : « Est embelli
pour l'humanité l'amour des joies (qui viennent) des femmes et de la
progéniture ; et les tas d'or et d'argent accumulés, et les chevaux marqués
(avec leur marque), et le bétail et la terre. Tout cela est confort de la vie
du monde. Allah ! Avec Lui est une demeure plus excellente. » (3.14) « Toute
âme doit goûter la mort, et Nous vous éprouvons par le mal et par le bien, pour
vous tester. » (2.35) « Et Nous avons désigné certains d'entre vous comme un
test pour les autres : Serez-vous fermes ? Et ton Seigneur est toujours Voyant.
» (25.20)
Maintenant, que dit l'islam à propos de la beauté ? Le Coran donne un exemple
d'une extrême beauté : Joseph, arrière- petit-fils d'Abraham. « Et les femmes
de la ville dirent : La femme du Chef essaye de séduire son valet ! Il l'a
vraiment rendue folle d'amour. Nous la trouvons certes dans un égarement
évident. Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya [des
invitations,] et prépara pour elles une collation; et elle remit à chacune
d'elles un couteau. Puis elle dit (à Joseph) : "Sors devant elles !"
- Lorsqu'elles le virent, elles l'exaltèrent et se coupèrent les mains en
s'écriant :: "A Dieu ne plaise ! Ce n'est pas un être humain, ce n'est
qu'un ange gracieux !" Elle dit: "Voilà donc celui à propos duquel
vous me blâmiez. J'ai essayé de le séduire mais il s'en défendit fermement. Or,
s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné
et sera certes parmi les humiliés". » (12.30-32)
Il y a encore une beauté beaucoup plus fascinante que nous pourrions
difficilement, voire jamais, concevoir : les Houris, Le Coran les décrit « (en
beauté) comme le rubis et le corail ». (55.58) Le Prophète Mohammad (psl) a dit
d’elles qu’elles sont : « tellement belles qu’on voit la moelle des os de leurs
jambes de derrière la chair » ! Pouvez-vous les imaginer ? Mais ce n'est pas
tout. Le prophète Muhammad (psl) a dit : « Allah est Beau, Il aime la beauté. »
Pouvons-nous imaginer la beauté d'Allah même dans un rêve ? Bien sûr que non. «
La vision ne Le comprend pas, mais Il comprend (toute) la vision. » (6.103) «
Et lorsque Moïse vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur lui eut parlé, il
dit: "Ô mon Seigneur, montre Toi à moi pour que je Te voie !" Il dit:
"Tu ne Me verras pas ; mais regarde le Mont : s'il tient en sa place,
alors tu Me verras." Et quand son Seigneur Se manifesta au Mont, Il le
pulvérisa, et Moïse s'effondra foudroyé. Lorsqu'il se fut remis, il dit:
"Gloire à Toi! A Toi je me repens; et je suis le premier des
croyants". » (7.143) Si nous ne pouvons pas voir la beauté d'Allah
Lui-même, nous pouvons - et devons - voir la beauté qu'Allah a créée dans
l'univers et en nous-mêmes. Notre beauté - humaine - n'est qu'un échantillon de
cette beauté. Allah dit : « Pour vous, il y a en eux une grande beauté quand
vous les ramenez le soir et quand vous les envoyez paître. » (16.6) « Et la
terre, Nous l'avons étendue et Nous y avons placé des ancrages, et Nous y avons
fait pousser toutes sortes de couples [de végétaux] splendides. » (50.7) «
N'est-ce pas Lui qui a créé les cieux et la terre et qui vous a fait descendre
du ciel une eau avec laquelle Nous avons fait pousser des vergers pleins de
splendeur ? » (27.60) « Et Nous avons orné le ciel inférieur de lampes. » (67.5)
« Certes Nous avons placé dans le ciel des constellations et Nous l'avons
embelli pour ceux qui regardent. » (15.16) « Nous produisons à partir de la
matière verte des multitudes de grains complexes, des palmiers avec des grappes
suspendues, et des jardins de raisins, des olives et des grenades ; des fruits
qui sont similaires mais pourtant dissemblables. Regardez leurs fruits au
moment de leur production et de leur mûrissement. Voilà bien là des signes pour
ceux qui ont la foi. » (6.99) Le but est clair: l'homme devrait méditer sur les
signes qu'Allah a faits dans Sa Création. « Et ce qu'Il a multiplié pour vous
sur terre dans des couleurs variées. En cela, il y a bien un signe pour des
gens qui se rappellent. » (16.13)
Pourquoi tous les paons sont-ils beaux ? Les paons femelles préfèrent
généralement les paons forts plutôt que « les beaux ». Pourquoi certaines
poules sont-elles plus belles que d'autres ? Peut-être qu’il y en a ceux qui
préfèrent certaines formes ou couleurs. Mais un coq, par exemple, choisit-il
une poule pour son beau plumage ? En tout état de cause, ces belles couleurs
sont faites pour nous : « … un rappel pour tout serviteur repentant. » (50.8)
La beauté fait aimer la foi au cœur du croyant. « Il lui fut dit : Entrez dans
la salle. Et quand elle l'a vue, elle l'a considérée comme une piscine et a
découvert ses jambes. (Salomon) lui a dit : c'est une salle, faite de verre.
Elle a dit : Mon Seigneur ! Je me suis fait du tort et je me soumets avec
Salomon à Allah, le Seigneur de l'univers. » (27.44) Allah dit dans le Coran :
« Ô enfants d'Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure (vos
habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car [Allah] n'aime
pas ceux qui commettent des excès. » (7.31) Serait-ce acceptable si vous alliez
à une fête de mariage dans vos plus beaux vêtements et à une mosquée dans une
tenue minable ?
Dans une mosquée, justement, vous verriez des gens de couleurs plus ou moins
différentes, qui parlent des langues différentes, etc. ; « Il y a en cela des
preuves pour des gens qui réfléchissent. » (30.21) « Et parmi Ses signes, la
création des cieux et de la terre et la diversité de vos langues et de vos
couleurs. En cela, il y a des signes pour les savants. » (30.22) « … et Nous en
produisons des fruits de diverses teintes; Et dans les montagnes, il y a des
sillons de couleurs variées, blancs et rouges, ou d'un noir intense ; l y a
pareillement des couleurs différentes parmi les hommes, les animaux et le
bétail. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est,
certes, Puissant et Pardonneur. » (35.27-28) C'est parce que c'est Allah, « Le
Créateur des cieux et de la terre », Qui « ajoute à la création ce qu'Il veut.
Allah est Capable de tout faire. » (35.1) « Quand Il décrète une chose, Il lui
dit seulement : Sois ! et elle est. » (2.117) Il est capable non seulement de
créer, mais aussi d'inventer et de diversifier. « Il est Allah, le Créateur,
l’Initiateur, le Concepteur. » (59.24)
En effet, la diversité fait partie de la beauté qu'Allah a faite dans ce monde.
Vous serez peut-être surpris de voir combien de couleurs il y a dans les
tomates et les aubergines, par exemple. Et vous mangeriez sans aucun souci des
légumes, des fruits et de la viande de couleurs très différentes. Comment
saurais-je que cette personne est chinoise si elle ressemble exactement à un
Suédois ou à un Amérindien, ou parle exactement comme un Irlandais ou un
Berbère marocain ? Allah dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et
d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que
vous vous connaissiez les uns les autres. » (49.13) « Et parmi ses signes est
la création des cieux et de la terre, et la différence de vos langues et de vos
couleurs. Voici, en effet, il y a ici des présages pour les hommes de
connaissance. » (30.22) Cela signifie-t-il qu'un Chinois vaut moins ou plus
qu'un ressortissant d'un autre pays ? Pas nécessairement. Dans le Coran, nous
lisons : « Et sur la Terre il y a des étendues voisines, des vignes et des
terres labourées, et des palmiers dattiers, semblables et dissemblables, qui
sont arrosés d'une seule eau. Et Nous en avons fait certains pour exceller les
autres en fruits. Lo ! Voici en vérité des présages pour les gens qui ont du
sens. » (13.4)
Le prophète (psl) a dit : « Regardez ceux qui sont dans une situation moins
bonne que la vôtre et non pas ceux qui sont dans une situation meilleure, vous
éviterez ainsi de mépriser les bienfaits qu’Allah vous a octroyés. » A moins
que je ne pense malicieusement, je dois d'abord me comparer à d'autres
créatures avant de me comparer à mes semblables. Allah nous dit : « En vérité,
nous avons honoré les enfants d'Adam. Nous les transportons sur la terre et sur
la mer, et Nous leurs avons prévu de bonnes choses, et les avons préférés à
beaucoup de ceux que Nous avons créés avec une préférence marquée. » (17.70) Un
chat peut manger ce que je crache, mais je ne mangerais jamais ce qu'un chat
crache. C'est avant tout une question de diversité « innocente », « inoffensive ».
Après cela, on peut, oui, parler d'une sorte de différenciation, mais pas de
favoritisme tel qu'on peut le comprendre. Le Coran le dit explicitement : « Et
Allah a favorisé certains d'entre vous par rapport aux autres en matière de
provision. » (16.71) « Voyez comment Nous préférons l'un d'eux à un
autre, et en vérité l'au-delà sera plus grand en degrés et plus grand en
faveur. » (17.21) "Et ne convoitez pas la chose dans laquelle Allah a
fait que certains d'entre vous surpassent les autres. » (4.32) Alors
devrais-je m'offusquer quand je vois qu'Allah a favorisé quelqu'un par rapport
à moi en termes de beauté physique ou de santé ou de possessions mondaines ou de
pouvoir, etc. ? Allah dit : « Et ne convoitez pas la chose dans laquelle
Allah a fait que certains d'entre vous surpassent les autres. » (4.32)
Allah a même préféré certains messagers à d'autres. « De ces messagers,
dont certains ont été supérieurs à d'autres, et dont il y a certains à qui
Allah a parlé, tandis que certains d'entre eux Il a élevé (au-dessus des
autres) en degré. » (2.253)
De plus, la « préférence » n'est pas nécessairement prédéterminée. Vous
pourriez acheter une bonne voiture (de votre choix) puis vous rendre compte que
vous auriez pu en acheter une bien meilleure avec le même montant d'argent si
et si et si. Idem pour votre maison, votre école, votre chemise, votre
conjoint, etc. Qui blâmeriez-vous, alors, pour quelque chose que vous avez
vous-même décidée ? Pire encore, vous êtes peut-être beau et votre conjointe
belle aussi mais vos enfants s'avèrent moins beaux que les enfants d'un couple
pas beau du tout. Vous pourriez être intelligent et votre conjoint intelligent
aussi, mais vos enfants s'avèrent moins intelligents que les enfants d'un
couple analphabète. Un fils peut être moins beau/intelligent que son frère et
une fille peut être moins belle/intelligente que sa sœur.
Alors, où allons-nous d'ici ? Il y a le problème de la beauté ; il y a le
problème de l'amour ; il y a le problème du choix. Dois-je, par exemple,
veiller à ce que je ne « choisisse » d'épouser qu'une femme qui soit belle et
qui m'aime ? Et si mon épouse n'était ni belle ni ne m'aimait ? Serait-ce un
signe que c'est exactement ce que je vaux ? Alors, dans ce cas, ce serait ma
propre responsabilité. Si je considère comme une condition préalable absolue
que ma future conjointe soit du genre dont je rêve, alors je ne me marie pas et
je m'en épargne la peine. Si je peux voir en moi mes propres qualités, si je
peux me valoriser indépendamment de ce que les autres peuvent penser de moi,
alors je ne verrai pas chez mon conjoint des signes « égoïstes » que je vaux
quelque chose. Je vaux ce que je vaux. Ma femme vaut ce qu'elle vaut. Et
pourtant, la compagne que je « choisirais » peut me donner une idée de
moi-même. Allah dit dans le Coran : « Les mauvaises [femmes] aux mauvais
[hommes], et les mauvais [hommes] aux mauvaises [femmes]. De même, les bonnes
[femmes] aux bons [hommes], et les bons [hommes] aux bonnes [femmes]. » (24.26)
Ainsi, au lieu d'être constamment obsédé par ce que je vaux à mes propres yeux
ou aux yeux d'humains comme moi, je préfère regarder plus haut que nous tous. «
Les sept cieux et la terre et tout ce qui s'y trouve célèbrent Sa gloire, et il
n'y a rien qui ne chante sa louange ; mais vous ne comprenez pas leur
glorification. Il est toujours Clément, Pardonneur. » (17.44) Le prophète (psl)
a dit : « Aucun de vous n'est croyant jusqu'à ce que je lui sois plus cher que
son enfant, son père et l'ensemble de l'humanité. »
Nos actions ne sont pas toujours justifiables par un raisonnement analytique.
Pensez au coup de foudre, par exemple. Aussi la beauté est très souvent
relative. « Il n'y a pas de beauté sans défaut », comme le dit l’adage
marocain. Même la plus belle femme vieillit et perd sa jeunesse et sa beauté et
le plus bel homme vieillit et perd sa force et sa virilité.
Le problème est que, dans nos moments de faiblesse, nous pouvons avoir peur de
ne pas être à la hauteur. L'acceptation de soi n'est pas toujours évidente.
Nous savons tous, par exemple, que l'industrie de la chirurgie plastique vaut
des milliards de dollars. Et des millions de personnes dans le monde luttent
quotidiennement contre un excès de poids.
Ce qui peut être choquant, c'est qu'un vrai croyant ne serait jamais «
satisfait » complètement et sincèrement d'une beauté de ce monde, que ce soit
un visage ou un corps humain, ou tout autre bien matériel. Un vrai croyant est
un croyant ambitieux, celui qui aspire à ce qui est mieux. Mais un vrai croyant
est un humain comme tous les êtres humains, avec plus ou moins les mêmes
impulsions primordiales. Allah dit : « Est embelli pour l'humanité l'amour des
joies (qui viennent) des femmes et de la progéniture ; et les tas d'or et
d'argent accumulés, et les chevaux marqués (avec leur marque), et le bétail et
la terre. Tout cela est confort de la vie du monde. Allah ! Auprès de Lui est
une demeure plus excellente. » (3.14) Ceci s'applique à tous les hommes. La
différenciation vient après. « Dis : Dois-je vous informer de quelque chose de
meilleur que tout cela ? Pour ceux qui se gardent du mal, avec leur Seigneur,
il y a des Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux où ils demeureront, et
aussi des épouses purifiées, et l'agrément d'Allah. Allah est Voyant de Ses
serviteurs. » (3.15) « Est-ce celui à qui Nous avons fait une belle promesse
qu'il trouvera (véridique) comme celui à qui Nous avons accordé la jouissance
de la vie du monde, puis le Jour de la Résurrection il sera de ceux mis en
examen ? » (28.61) « Et ne tends pas les yeux vers ce dont Nous faisons jouir
certains couples mariés parmi eux, au moyen duquel Nous les mettons à
l’épreuve. Ce que ton Seigneur te pourvoit est de loin meilleur et éternel. »
(20.131) La différenciation vient donc avec la foi. Quand je crois qu'un jour
j'aurai droit à ce qui est mieux que la meilleure chose que je puisse avoir
dans ce monde, je freine, du mieux que je peux, mes désirs et mes caprices et
serais content de ce que j'ai. Les Français disent : « Quand on n'a pas ce
qu'on aime on aime ce qu'on a. » C'est vrai aussi pour un vrai croyant, avec la
légère nuance qu'un vrai croyant accepte ce qu'il a par conviction, pas par
résignation. Quand j'ai cette croyance, je me débarrasse de tous les complexes
psychiques et je prends plaisir à faire mon devoir, à vivre sereinement ma vie
dans le cadre de ma foi.
Allah veut que je sois en paix avec moi-même. Il a dit au Prophète (psl) : «
Que ton âme ne se répande donc pas en regrets pour eux. » (35.8) Et à nous tous
: « Nul malheur ne s'abat sur la terre ou en vous-mêmes qui ne soit décrété
dans un Livre avant même que nous le fassions exister - cela est facile à Allah
- et ce pour que vous ne vous attristiez pas à cause de ce qui vous a échappé,
ni ne vous réjouissiez encore à cause de ce qui vous a été donné. » (57.22-23)
Allah veut même que moi, en tant que croyant, sois en bonne forme physique.
D'où mon repos et mon sommeil. « N’ont-ils pas vu que nous avons fait la nuit
pour leur repos, et le jour pour voir? » (27.86) « C'est Lui qui a créé la nuit
pour que vous vous y reposiez, et le jour pour vous permettre de voir. » (10.67)
« Ô enfants d'Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure (vos
habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car [Allah] n'aime
pas ceux qui commettent des excès. » (7.31) Si je suis un vrai croyant, je
serai moi-même incomparablement plus belle et désirable que je ne le suis dans
ce monde. Une vieille femme est venue voir le Prophète (psl) et a fait une
demande : « Ô Messager d'Allah, fais un doua qu'Allah m'accorde l'entrée
au paradis. » Le prophète (psl) a répondu : « Ô Mère, une vieille femme ne peut
pas entrer au paradis. ' Cette femme s'est mise à pleurer et a commencé à
partir. Le prophète (psl) a dit : « Dis à la femme qu'elle n'entrera pas dans
un état de vieillesse, mais Allah fera de toutes les femmes du Paradis de
jeunes vierges. » Allah dit : « Voici ! Nous les avons créés une (nouvelle)
création et les avons rendus vierges, amants, égaux en âge. (56.35-37). Si je
veux être aimé, en tant qu'homme, par une femme et que je ne trouve pas l'amour
que je veux dans ce monde, je peux encore être aimé au Ciel : « et en ai
fait des vierges, des amants ». (56.35-37). La femme du souverain égyptien
adorait Joseph, mais à la fin il épousa une autre femme. « Elle a dit : C'est
celui à cause duquel vous m'avez blâmé. Je lui ai demandé un acte mauvais, mais
il s'est montré continent, mais s'il ne fait pas mon ordre, il sera en vérité
emprisonné, et en vérité sera de ceux qui sont abaissés. (12.32) Quand j'ai
cette croyance, je me débarrasse de tous les complexes psychiques et je prends
plaisir à faire mon devoir, à vivre sereinement ma vie dans le cadre de ma foi.
Même quand j'ai des ennuis en guise de punition pour mes péchés, je ne devrais
pas trop m'inquiéter. Allah dit : « Et lorsque Nous faisons goûter la
miséricorde aux hommes, ils s'en réjouissent ; mais si quelque chose de mal
leur arrive à la suite de leurs propres actions, ils sont désespérés ! Ne
voient-ils pas qu'Allah élargit la provision pour qui Il veut, et la restreint
(pour qui Il veut). Ici en effet sont des présages pour les gens qui croient. »
(30.36-37) « Dis: Ô Mes serviteurs qui ont commis des excès envers eux-mêmes ,
ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les
péchés. Il est le Pardonneur, le Miséricordieux. » (39.53) Pour apaiser mon
âme, j'ai des outils faciles. Allah dit : « Il n'y a de Dieu que Moi. Alors
servez-moi et établissez le culte pour mon souvenir. » (20.14) « En vérité,
c'est dans l'évocation d'Allah que les cœurs trouvent le repos ! » (13.28)
Si j'ai la chance d'avoir la bonne conjointe avec qui je peux vivre dans la
paix et l'amour, c'est super. Si je ne la trouve pas, que dois-je faire ?
M'auto-flageller ou blâmer les autres pour mes malheurs ? Ou plutôt chercher
l'amour que je veux, la beauté que je veux, en moi, dans mon âme ? L'estime de
soi est plus précieuse que l'amour ou la beauté de quiconque. Je peux trouver
tout cela en moi et être heureux de ce que je suis, de ce que j'ai. Et en même
temps je peux être ambitieux sans vouloir placer la barre trop haut.
Le Prophète Mohammad (psl) dormait sur un lit dur, vivait de pain et de dattes,
et une fois il devait errer dans les rues la nuit simplement parce qu'il avait
trop faim pour rester à la maison. Et pourtant, ses compagnons et leur
progéniture ont réussi à construire de grands empires (ambitieux). Le Prophète
(psl) aurait pu se faire un paradis sur terre s'il l'avait voulu, quitte à
mener des guerres sanglantes.
Le Prophète Mohammad (psl) voulait être un homme du peuple, pas des heureux
élus. Il voulait montrer l'exemple. Un gouverneur se présenta devant le calife
Omar Ibn al-Khattab et lui offrit des gâteaux. Omar lui dit : « Est-ce que tous
les gens de ta région mangent de si bons gâteaux ? » Comment diable un proche
compagnon du Prophète Mohammad (psl) pouvait-il manger des gâteaux que seuls
les nantis pouvaient se permettre ? Mais c'est le Calife Omar, pas vous et moi.